Texte intégral
Merci, à toi et à toute ton équipe de secrétaires d'État, de m'accueillir aussi chaleureusement comme cela.
Nous sommes, tous les deux, les plus jeunes ministres des Affaires étrangères, enfin les deux plus nouveaux en tous les cas, malgré nos cheveux blancs, puisqu'à quelques jours près nous avons pris nos fonctions ensemble, et, ce n'est pas par hasard que je suis venu aujourd'hui à Madrid.
Lundi, comme c'est traditionnel et important, je me suis rendu à Berlin pour retrouver Joshka Fischer, mais je tenais à ce que cette seconde visite dans un pays de l'Union européenne soit faite ici, pour travailler avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, et sous l'autorité du président de la République française, Jacques Chirac, du président espagnol José Luis Zapatero, à ce nouveau dialogue entre l'Espagne, la France et l'Allemagne, au sein de l'Union européenne.
Ma conviction, Mesdames et Messieurs, c'est que le dialogue franco-allemand qui est nécessaire, depuis le début de la construction européenne, depuis 1950 ou 1957, doit être un dialogue ouvert à tous et notamment à l'Espagne. Voilà dans quel état d'esprit nous nous trouvons et à quoi nous allons travailler.
Nous avons beaucoup de raisons de le faire, notamment quand on regarde la situation internationale et la situation de l'Union. Donc nous n'avons pas de temps à perdre pour consolider ce dialogue et travailler ensemble, dans l'immédiat pour aider, autant que nous le pourrons, à résoudre, par l'action politique, par la négociation politique, un certain nombre de crises qui nous concerne, qu'il s'agisse, Miguel Angel Moratinos en a parlé, de la tragédie irakienne ou du conflit israélo-palestinien.
Et puis, il y a naturellement, dans l'immédiat aussi, l'obligation que nous avons de mettre la maison européenne en ordre. Il faut que la maison européenne, qui accueille dans quelques jours de nouveaux copropriétaires, soit en ordre de marche, de fonctionnement, parce que les citoyens attendent cela de nous. Mettre la maison en ordre cela veut dire adopter cette Constitution qui rappelle nos valeurs, nos objectifs, les droits des citoyens, les politiques que nous menons ensemble, qui perfectionne les institutions et qui nous donne les outils pour continuer à gérer cet ensemble et à avancer plus loin sur le plan politique en étant presque deux fois plus nombreux qu'aujourd'hui.
Donc, nous avons besoin de cette Constitution et nous sommes convenus d'y travailler ensemble, pour trouver, aux quelques points qui restent en suspend, des solutions efficaces et équitables. Nous avons besoin de cette Constitution et d'un signal fort avant le 13 juin, c'est-à-dire avant les élections européennes. Et puis, j'espère que sous la présidence irlandaise, qui fait un travail très intelligent, nous aboutirons finalement à un accord le 18 juin au Conseil européen.
Voilà, je voulais, en évoquant la situation de l'Europe, souligner le moment grave, et exigeant, dans lequel nous sommes, tous ensemble. Et quand je parle de gravité, je pense d'abord aux victimes des attentats de Madrid et au peuple espagnol qui a été touché au coeur, en même temps que nous-mêmes nous avons été touchés au coeur. Le jour de ces attentats, je me trouvais à Prague, au cours d'une visite en tant que Commissaire européen, et j'ai toujours eu des collaborateurs espagnols, comme Commissaire européen, dans mon cabinet et dans ma Direction générale, et je les ai vu pleurer ce jour-là, et moi-même j'ai été immédiatement ému. Ce qui m'a frappé, c'est cette émotion commune entre Européens qui prouve que le projet européen, ce n'est pas seulement la géographie qui le crée, ce n'est pas seulement le fait que l'on soit côte à côte sur le même continent, mais que c'est beaucoup plus que cela. Et voilà, je voulais vous dire cela, parce que je l'ai ressenti. Et je voulais le dire, par votre intermédiaire, aux Espagnols.
Il y a des leçons à tirer de tout cela, notamment dans l'action renforcée que nous conduisons contre toutes les formes de terrorisme et au-delà dans d'autres politiques communes.
Enfin nous avons également aujourd'hui évoqué, après la Constitution, la situation en Irak ; notre état d'esprit est de regarder devant nous et non pas derrière nous, comme l'a dit le ministre, et tous ensemble dans le cadre des Nations unies de trouver une issue à cette crise. L'issue est politique et elle passe, de notre point de vue, par la mise en place, avant le 1er juillet, dans cette période sensible, d'un nouveau gouvernement en Irak qui soit respecté et représentatif de toutes les communautés, et de toutes les forces politiques irakiennes. Et qu'ensuite, toujours dans le cadre des Nations unies, ce processus soit consolidé probablement par plusieurs résolutions et que, très vite, la phase de reconstruction politique et économique de l'Irak vienne se superposer à la phase de stabilisation militaire. Nous sommes prêts, la France est prête, comme je crois l'Espagne, à prendre sa part dans la reconstruction politique et économique de l'Irak.
Concernant le Proche-Orient, nous sommes très préoccupés par la spirale de violence, de terreur, et là encore nous considérons, les ministres européens avec lesquels je me trouvais en Irlande, vendredi et samedi, ont été unanimes pour considérer, qu'il n'y avait pas d'alternative au plan qu'on a bâti ensemble, la Feuille de route conduisant à deux États, vivant côte à côte dans la paix et la liberté, un État palestinien viable, et un État d'Israël vivant dans la sécurité. Et nous-mêmes nous ne transigerons jamais avec la sécurité d'Israël. Et pour atteindre cet objectif, il y a un plan, c'est donc la Feuille de route agréée par les États-Unis, les Nations unies, l'Union européenne, la Russie, et il y a une méthode, qui est la concertation et la négociation, pas seulement entre Américains et Israéliens, mais la négociation avec les Palestiniens. Donc, nous considérons que le retrait de Gaza est une étape positive, utile, à condition qu'elle s'inscrive comme une étape de cette Feuille de route et nous appelons au respect de toutes les parties et notamment au dialogue et à la concertation avec les Palestiniens.
Voilà, sur le plan bilatéral, nous allons travailler ce soir encore, mais il y a bien sûr la lutte contre toutes les formes de terrorisme, il y a l'action commune que nous menons sur le plan transfrontalier : les futures liaisons ferroviaires ou d'autres, sont des sujets sur lesquels j'ai beaucoup travaillé comme Commissaire, notamment avec ma collègue et amie, Loyola de Palacio, et comme ministre français aujourd'hui je suis bien décidé à soutenir ces projets transpyrénéens. Et puis il y a la politique commune en matière d'immigration, de coopération interrégionale, aussi beaucoup de sujets en commun entre l'Espagne et la France. Voilà, je veux vous remercier de votre attention.
Q - Vous avez parlé de la coopération et donc de cette date du 1er juillet en Irak, je voudrais savoir, puisque actuellement la France, l'Allemagne et l'Espagne sont membres du Conseil de sécurité : est-ce qu'il est envisagé que ces trois pays fassent ensemble une proposition commune dans cette perspective de l'accord du 1er juillet ?
R - Si vous le permettez, sur cette question du conflit israélo-palestinien, nous avons fait une analyse commune, les 25 ministres présents en Irlande, vendredi et samedi, pour réaffirmer notre attachement et à la Feuille de route et à la méthode de la négociation. Ce que je peux dire, à titre personnel, c'est que le nouveau ministre espagnol est probablement, de nous tous, celui qui a, en raison de ces fonctions précédentes, la connaissance des hommes, des sensibilités du terrain la plus utile ; à l'intérieur de ce Conseil nous aurons besoin, très franchement, de cette expérience-là pour contribuer à faire avancer cette Feuille de route, à la préserver ainsi que la méthode de négociation.
Nous regardons devant nous, pour que l'on sorte de cette tragédie en Irak. La première chose pour nous c'est d'attendre naturellement les propositions de M. Brahimi que nous avons rencontré ; je l'ai rencontré samedi matin à Paris avec M. Joshka Fisher, je crois que vous avez eu vous, M. Moratinos, des contacts, je reverrai M. Brahimi samedi, donc dans deux jours à Paris, et nous sommes à l'écoute de son "diagnostic" et de ses idées notamment pour réussir la première étape qui est celle de ce gouvernement représentatif, qualifié, respecté par toutes les communautés, sunnite, chiite et kurde et les forces politiques irakiennes. Et c'est probablement là qu'il va falloir vérifier cette reconnaissance par les différentes forces politiques de ce futur gouvernement ; probablement l'idée d'une table ronde entre les forces politiques serait utile et également celle d'une résolution des Nations unies qui consolide cette première étape. Donc ma réponse est : oui nous travaillons entre nous, c'est l'objet de toutes les conversations qui ont lieu entre nous Européens et avec d'autres que ceux que vous avez cités et naturellement avec Jack Straw, les Américains, les autres forces de la coalition et les Russes.
J'étais lundi soir à Moscou, pour une longue rencontre avec le ministre russe, M. Lavrov ; nous avons besoin de cette très forte intensité de négociations à partir du diagnostic et des propositions de M. Brahimi et notamment celles que nous attendons de M. Kofi Annan pour réussir une résolution crédible suivie d'effets aux Nations unies. Nous y travaillons activement.
Q - En ce qui concerne le climat d'amitié franco-espagnol, est-ce que les deux pays vont avoir les mêmes positions en ce qui concerne le Maroc et le Sahara, et si c'est le cas, pour arriver à maintenir la même position, qui devrait changer, l'Espagne ou la France ?
R - Juste un mot sur ce point pour, après le ministre espagnol, dire que le Maghreb et le processus euro-mediterranéen sont des priorités pour nos deux pays. Dans le cadre du processus de Barcelone, dans sa dimension la plus large, avec le Maghreb en particulier, nous allons renforcer notre concertation ensemble sur ces sujets pour parler d'une seule voix dans l'Union européenne, au moment où cette Union s'élargit à l'Est, au Nord ou au Sud-Est.
Sur le Sahara occidental, nous faisons le même constat, ce conflit entrave la construction d'un Maghreb uni, comme l'a dit le ministre, et c'est ce Maghreb uni que nous appelons de nos voeux. Ce que je peux simplement ajouter à ce stade c'est que nous allons suivre avec attention les évolutions de ce dossier qui est important, qui est très sensible, et qui doit trouver une solution politique, réaliste, durable, sans rien imposer aux différentes parties en les encourageant à dialoguer ensemble.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 avril 2004)
Nous sommes, tous les deux, les plus jeunes ministres des Affaires étrangères, enfin les deux plus nouveaux en tous les cas, malgré nos cheveux blancs, puisqu'à quelques jours près nous avons pris nos fonctions ensemble, et, ce n'est pas par hasard que je suis venu aujourd'hui à Madrid.
Lundi, comme c'est traditionnel et important, je me suis rendu à Berlin pour retrouver Joshka Fischer, mais je tenais à ce que cette seconde visite dans un pays de l'Union européenne soit faite ici, pour travailler avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, et sous l'autorité du président de la République française, Jacques Chirac, du président espagnol José Luis Zapatero, à ce nouveau dialogue entre l'Espagne, la France et l'Allemagne, au sein de l'Union européenne.
Ma conviction, Mesdames et Messieurs, c'est que le dialogue franco-allemand qui est nécessaire, depuis le début de la construction européenne, depuis 1950 ou 1957, doit être un dialogue ouvert à tous et notamment à l'Espagne. Voilà dans quel état d'esprit nous nous trouvons et à quoi nous allons travailler.
Nous avons beaucoup de raisons de le faire, notamment quand on regarde la situation internationale et la situation de l'Union. Donc nous n'avons pas de temps à perdre pour consolider ce dialogue et travailler ensemble, dans l'immédiat pour aider, autant que nous le pourrons, à résoudre, par l'action politique, par la négociation politique, un certain nombre de crises qui nous concerne, qu'il s'agisse, Miguel Angel Moratinos en a parlé, de la tragédie irakienne ou du conflit israélo-palestinien.
Et puis, il y a naturellement, dans l'immédiat aussi, l'obligation que nous avons de mettre la maison européenne en ordre. Il faut que la maison européenne, qui accueille dans quelques jours de nouveaux copropriétaires, soit en ordre de marche, de fonctionnement, parce que les citoyens attendent cela de nous. Mettre la maison en ordre cela veut dire adopter cette Constitution qui rappelle nos valeurs, nos objectifs, les droits des citoyens, les politiques que nous menons ensemble, qui perfectionne les institutions et qui nous donne les outils pour continuer à gérer cet ensemble et à avancer plus loin sur le plan politique en étant presque deux fois plus nombreux qu'aujourd'hui.
Donc, nous avons besoin de cette Constitution et nous sommes convenus d'y travailler ensemble, pour trouver, aux quelques points qui restent en suspend, des solutions efficaces et équitables. Nous avons besoin de cette Constitution et d'un signal fort avant le 13 juin, c'est-à-dire avant les élections européennes. Et puis, j'espère que sous la présidence irlandaise, qui fait un travail très intelligent, nous aboutirons finalement à un accord le 18 juin au Conseil européen.
Voilà, je voulais, en évoquant la situation de l'Europe, souligner le moment grave, et exigeant, dans lequel nous sommes, tous ensemble. Et quand je parle de gravité, je pense d'abord aux victimes des attentats de Madrid et au peuple espagnol qui a été touché au coeur, en même temps que nous-mêmes nous avons été touchés au coeur. Le jour de ces attentats, je me trouvais à Prague, au cours d'une visite en tant que Commissaire européen, et j'ai toujours eu des collaborateurs espagnols, comme Commissaire européen, dans mon cabinet et dans ma Direction générale, et je les ai vu pleurer ce jour-là, et moi-même j'ai été immédiatement ému. Ce qui m'a frappé, c'est cette émotion commune entre Européens qui prouve que le projet européen, ce n'est pas seulement la géographie qui le crée, ce n'est pas seulement le fait que l'on soit côte à côte sur le même continent, mais que c'est beaucoup plus que cela. Et voilà, je voulais vous dire cela, parce que je l'ai ressenti. Et je voulais le dire, par votre intermédiaire, aux Espagnols.
Il y a des leçons à tirer de tout cela, notamment dans l'action renforcée que nous conduisons contre toutes les formes de terrorisme et au-delà dans d'autres politiques communes.
Enfin nous avons également aujourd'hui évoqué, après la Constitution, la situation en Irak ; notre état d'esprit est de regarder devant nous et non pas derrière nous, comme l'a dit le ministre, et tous ensemble dans le cadre des Nations unies de trouver une issue à cette crise. L'issue est politique et elle passe, de notre point de vue, par la mise en place, avant le 1er juillet, dans cette période sensible, d'un nouveau gouvernement en Irak qui soit respecté et représentatif de toutes les communautés, et de toutes les forces politiques irakiennes. Et qu'ensuite, toujours dans le cadre des Nations unies, ce processus soit consolidé probablement par plusieurs résolutions et que, très vite, la phase de reconstruction politique et économique de l'Irak vienne se superposer à la phase de stabilisation militaire. Nous sommes prêts, la France est prête, comme je crois l'Espagne, à prendre sa part dans la reconstruction politique et économique de l'Irak.
Concernant le Proche-Orient, nous sommes très préoccupés par la spirale de violence, de terreur, et là encore nous considérons, les ministres européens avec lesquels je me trouvais en Irlande, vendredi et samedi, ont été unanimes pour considérer, qu'il n'y avait pas d'alternative au plan qu'on a bâti ensemble, la Feuille de route conduisant à deux États, vivant côte à côte dans la paix et la liberté, un État palestinien viable, et un État d'Israël vivant dans la sécurité. Et nous-mêmes nous ne transigerons jamais avec la sécurité d'Israël. Et pour atteindre cet objectif, il y a un plan, c'est donc la Feuille de route agréée par les États-Unis, les Nations unies, l'Union européenne, la Russie, et il y a une méthode, qui est la concertation et la négociation, pas seulement entre Américains et Israéliens, mais la négociation avec les Palestiniens. Donc, nous considérons que le retrait de Gaza est une étape positive, utile, à condition qu'elle s'inscrive comme une étape de cette Feuille de route et nous appelons au respect de toutes les parties et notamment au dialogue et à la concertation avec les Palestiniens.
Voilà, sur le plan bilatéral, nous allons travailler ce soir encore, mais il y a bien sûr la lutte contre toutes les formes de terrorisme, il y a l'action commune que nous menons sur le plan transfrontalier : les futures liaisons ferroviaires ou d'autres, sont des sujets sur lesquels j'ai beaucoup travaillé comme Commissaire, notamment avec ma collègue et amie, Loyola de Palacio, et comme ministre français aujourd'hui je suis bien décidé à soutenir ces projets transpyrénéens. Et puis il y a la politique commune en matière d'immigration, de coopération interrégionale, aussi beaucoup de sujets en commun entre l'Espagne et la France. Voilà, je veux vous remercier de votre attention.
Q - Vous avez parlé de la coopération et donc de cette date du 1er juillet en Irak, je voudrais savoir, puisque actuellement la France, l'Allemagne et l'Espagne sont membres du Conseil de sécurité : est-ce qu'il est envisagé que ces trois pays fassent ensemble une proposition commune dans cette perspective de l'accord du 1er juillet ?
R - Si vous le permettez, sur cette question du conflit israélo-palestinien, nous avons fait une analyse commune, les 25 ministres présents en Irlande, vendredi et samedi, pour réaffirmer notre attachement et à la Feuille de route et à la méthode de la négociation. Ce que je peux dire, à titre personnel, c'est que le nouveau ministre espagnol est probablement, de nous tous, celui qui a, en raison de ces fonctions précédentes, la connaissance des hommes, des sensibilités du terrain la plus utile ; à l'intérieur de ce Conseil nous aurons besoin, très franchement, de cette expérience-là pour contribuer à faire avancer cette Feuille de route, à la préserver ainsi que la méthode de négociation.
Nous regardons devant nous, pour que l'on sorte de cette tragédie en Irak. La première chose pour nous c'est d'attendre naturellement les propositions de M. Brahimi que nous avons rencontré ; je l'ai rencontré samedi matin à Paris avec M. Joshka Fisher, je crois que vous avez eu vous, M. Moratinos, des contacts, je reverrai M. Brahimi samedi, donc dans deux jours à Paris, et nous sommes à l'écoute de son "diagnostic" et de ses idées notamment pour réussir la première étape qui est celle de ce gouvernement représentatif, qualifié, respecté par toutes les communautés, sunnite, chiite et kurde et les forces politiques irakiennes. Et c'est probablement là qu'il va falloir vérifier cette reconnaissance par les différentes forces politiques de ce futur gouvernement ; probablement l'idée d'une table ronde entre les forces politiques serait utile et également celle d'une résolution des Nations unies qui consolide cette première étape. Donc ma réponse est : oui nous travaillons entre nous, c'est l'objet de toutes les conversations qui ont lieu entre nous Européens et avec d'autres que ceux que vous avez cités et naturellement avec Jack Straw, les Américains, les autres forces de la coalition et les Russes.
J'étais lundi soir à Moscou, pour une longue rencontre avec le ministre russe, M. Lavrov ; nous avons besoin de cette très forte intensité de négociations à partir du diagnostic et des propositions de M. Brahimi et notamment celles que nous attendons de M. Kofi Annan pour réussir une résolution crédible suivie d'effets aux Nations unies. Nous y travaillons activement.
Q - En ce qui concerne le climat d'amitié franco-espagnol, est-ce que les deux pays vont avoir les mêmes positions en ce qui concerne le Maroc et le Sahara, et si c'est le cas, pour arriver à maintenir la même position, qui devrait changer, l'Espagne ou la France ?
R - Juste un mot sur ce point pour, après le ministre espagnol, dire que le Maghreb et le processus euro-mediterranéen sont des priorités pour nos deux pays. Dans le cadre du processus de Barcelone, dans sa dimension la plus large, avec le Maghreb en particulier, nous allons renforcer notre concertation ensemble sur ces sujets pour parler d'une seule voix dans l'Union européenne, au moment où cette Union s'élargit à l'Est, au Nord ou au Sud-Est.
Sur le Sahara occidental, nous faisons le même constat, ce conflit entrave la construction d'un Maghreb uni, comme l'a dit le ministre, et c'est ce Maghreb uni que nous appelons de nos voeux. Ce que je peux simplement ajouter à ce stade c'est que nous allons suivre avec attention les évolutions de ce dossier qui est important, qui est très sensible, et qui doit trouver une solution politique, réaliste, durable, sans rien imposer aux différentes parties en les encourageant à dialoguer ensemble.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 avril 2004)