Texte intégral
Madame la Présidente,
Monsieur le Président,
Monsieur le Délégué Interministériel,
Messieurs les Directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux, à l'occasion de la Journée mondiale de la santé consacrée cette année à la sécurité routière, de vous retrouver pour ouvrir ce colloque sur un sujet qui me tient particulièrement à cur en tant qu'homme, que père de famille, médecin et aujourd'hui ministre.
J'ai personnellement vu, le 21 septembre 2001, de nombreux Toulousains ayant subi un traumatisme crânien ou médullaire lors de l'explosion de l'usine AZF. Certains ont survécu, d'autres non, mais parmi les blessés nombreux sont encore en rééducation. La prise en charge des blessés par traumatisme crânien ou médullaire nous concerne tous. Nous avons été bouleversés avant hier en entendant le témoignage à la télévision de Michel Chevalet et de son fils Fabrice, fait de tant de sincérité et de courage ; je tiens à le remercier pour son engagement personnel et bénévole pour cette importante journée de sensibilisation et détermination dans la lutte contre la violence routière dans notre pays et dans le monde.
Chaque année en France, environ 155 000 personnes sont hospitalisées pour un traumatisme crânien et 1 200 pour un traumatisme médullaire, essentiellement du fait d'un accident de la circulation routière.
La prise en charge de ces blessés est encore aujourd'hui insuffisante, par rapport notamment aux spécificités des traumatisés crânio-cérébraux et médullaires. Cette prise en charge souffre également de ruptures trop fréquentes et s'inscrit insuffisamment dans la durée.
Dans le cadre de la priorité présidentielle de lutte contre la violence routière, comme il avait été annoncé lors du premier Comité interministériel de la sécurité routière de cette législature, le 18 décembre 2002, une réflexion a été conduite pour l'amélioration de la filière de prise en charge de ces blessés.
Pour se faire, un groupe de travail, pluridisciplinaire, rassemblant des experts, des professionnels de santé, des associations de patients et de familles de patients, ainsi que des représentants des administrations de santé a permis d'élaborer des recommandations pour améliorer l'organisation de la prise en charge sanitaire et médico-sociale des personnes victimes de traumatisme crânio-cérébral ou médullaire.
Deux objectifs ont été définis :
Le premier objectif est que les professionnels du champ sanitaire et médico-social prennent mieux la mesure de la spécificité des personnes victimes de traumatisme crânien ou médullaire, liée à la brutalité du choc, à ses conséquences, qui vont durer toute la vie, évoluer, et notamment pour les traumatisés crânio-cérébraux et leurs proches, à la dimension psychique, au sens large, du traumatisme.
Le second objectif est d'adapter la prise en charge à ces spécificités selon quatre orientations :
Grâce aux schémas régionaux d'organisation sanitaire, il s'agit tout d'abord de rendre plus lisible l'offre de soins et de services, pour orienter le patient, dès l'accident, vers la structure la plus apte à le prendre en charge de façon optimale ou vers les modalités d'accompagnement les plus adaptées, que ce soit à la phase aiguë, mais aussi en rééducation, et même tout au long de sa vie.
La création de réseaux doit permettre d'éviter les ruptures de prise en charge et l'isolement, par une meilleure coordination des acteurs, notamment sanitaires et médico-sociaux et l'organisation d'un véritable accompagnement, tout au long du parcours que suivent la personne traumatisée et ses proches.
L'accompagnement psychologique du patient et de son entourage proche, lorsque c'est nécessaire, doit être développé, ainsi que celui des équipes, médicales et soignantes, investies dans cette prise en charge.
Enfin, notamment pour les personnes atteintes d'un grave traumatisme crânio-cérébral, il est essentiel de donner toute sa place à la famille et l'entourage du patient, en n'oubliant pas leur besoin de soutien, et qu'ils constituent de véritables partenaires à part entière de la prise en charge.
Ces travaux ont conduit à la rédaction d'une circulaire relative à la filière de prise en charge sanitaire, médico-sociale et sociale des traumatisés crânio-cérébraux et des traumatisés médullaires. Elle a pour ambition de répondre à ces enjeux.
Elle définit les contours de la filière de prise en charge sanitaire des traumatisés crâniens, du lieu de l'accident, jusqu'à la sortie de rééducation, de façon à aller vite et juste dans la prise en charge en aigu, dont dépend une meilleure récupération à terme du blessé. Elle définit ainsi les conditions de compétence, d'équipement, d'organisation, éventuellement d'activité que doivent remplir les établissements de santé investis dans la prise en charge des traumatisés crâniens et/ou médullaires.
Enfin, je souhaite que cette circulaire, comme la charte d'accueil des familles de victimes de la violence routière dans les hôpitaux, permette d'améliorer non seulement l'accueil des familles, mais leur apporte aussi le soutien, l'accompagnement et la prise en charge légitime qu'elles souhaitent, tout au long d'un parcours toujours trop douloureux.
Le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes des accidents de la circulation que le directeur général de l'OMS remettra demain au Président de la République propose aux Etats d'améliorer la prise en charge de ces blessés de la route, afin de diminuer la mortalité et la morbidité qui suit généralement de tels traumatismes. La France est déjà précurseur de ces recommandations au travers vos travaux et votre engagement collectif et individuel.
Je vous remercie d'amplifier au quotidien ce mouvement de solidarité si nécessaire lorsqu'un accident survient. C'est ainsi que nous pourrons tous ensemble mener ce combat contre l'injustice et l'inacceptable.
(source http://www.sante.gouv.fr, le 8 avril 2004)
Monsieur le Président,
Monsieur le Délégué Interministériel,
Messieurs les Directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux, à l'occasion de la Journée mondiale de la santé consacrée cette année à la sécurité routière, de vous retrouver pour ouvrir ce colloque sur un sujet qui me tient particulièrement à cur en tant qu'homme, que père de famille, médecin et aujourd'hui ministre.
J'ai personnellement vu, le 21 septembre 2001, de nombreux Toulousains ayant subi un traumatisme crânien ou médullaire lors de l'explosion de l'usine AZF. Certains ont survécu, d'autres non, mais parmi les blessés nombreux sont encore en rééducation. La prise en charge des blessés par traumatisme crânien ou médullaire nous concerne tous. Nous avons été bouleversés avant hier en entendant le témoignage à la télévision de Michel Chevalet et de son fils Fabrice, fait de tant de sincérité et de courage ; je tiens à le remercier pour son engagement personnel et bénévole pour cette importante journée de sensibilisation et détermination dans la lutte contre la violence routière dans notre pays et dans le monde.
Chaque année en France, environ 155 000 personnes sont hospitalisées pour un traumatisme crânien et 1 200 pour un traumatisme médullaire, essentiellement du fait d'un accident de la circulation routière.
La prise en charge de ces blessés est encore aujourd'hui insuffisante, par rapport notamment aux spécificités des traumatisés crânio-cérébraux et médullaires. Cette prise en charge souffre également de ruptures trop fréquentes et s'inscrit insuffisamment dans la durée.
Dans le cadre de la priorité présidentielle de lutte contre la violence routière, comme il avait été annoncé lors du premier Comité interministériel de la sécurité routière de cette législature, le 18 décembre 2002, une réflexion a été conduite pour l'amélioration de la filière de prise en charge de ces blessés.
Pour se faire, un groupe de travail, pluridisciplinaire, rassemblant des experts, des professionnels de santé, des associations de patients et de familles de patients, ainsi que des représentants des administrations de santé a permis d'élaborer des recommandations pour améliorer l'organisation de la prise en charge sanitaire et médico-sociale des personnes victimes de traumatisme crânio-cérébral ou médullaire.
Deux objectifs ont été définis :
Le premier objectif est que les professionnels du champ sanitaire et médico-social prennent mieux la mesure de la spécificité des personnes victimes de traumatisme crânien ou médullaire, liée à la brutalité du choc, à ses conséquences, qui vont durer toute la vie, évoluer, et notamment pour les traumatisés crânio-cérébraux et leurs proches, à la dimension psychique, au sens large, du traumatisme.
Le second objectif est d'adapter la prise en charge à ces spécificités selon quatre orientations :
Grâce aux schémas régionaux d'organisation sanitaire, il s'agit tout d'abord de rendre plus lisible l'offre de soins et de services, pour orienter le patient, dès l'accident, vers la structure la plus apte à le prendre en charge de façon optimale ou vers les modalités d'accompagnement les plus adaptées, que ce soit à la phase aiguë, mais aussi en rééducation, et même tout au long de sa vie.
La création de réseaux doit permettre d'éviter les ruptures de prise en charge et l'isolement, par une meilleure coordination des acteurs, notamment sanitaires et médico-sociaux et l'organisation d'un véritable accompagnement, tout au long du parcours que suivent la personne traumatisée et ses proches.
L'accompagnement psychologique du patient et de son entourage proche, lorsque c'est nécessaire, doit être développé, ainsi que celui des équipes, médicales et soignantes, investies dans cette prise en charge.
Enfin, notamment pour les personnes atteintes d'un grave traumatisme crânio-cérébral, il est essentiel de donner toute sa place à la famille et l'entourage du patient, en n'oubliant pas leur besoin de soutien, et qu'ils constituent de véritables partenaires à part entière de la prise en charge.
Ces travaux ont conduit à la rédaction d'une circulaire relative à la filière de prise en charge sanitaire, médico-sociale et sociale des traumatisés crânio-cérébraux et des traumatisés médullaires. Elle a pour ambition de répondre à ces enjeux.
Elle définit les contours de la filière de prise en charge sanitaire des traumatisés crâniens, du lieu de l'accident, jusqu'à la sortie de rééducation, de façon à aller vite et juste dans la prise en charge en aigu, dont dépend une meilleure récupération à terme du blessé. Elle définit ainsi les conditions de compétence, d'équipement, d'organisation, éventuellement d'activité que doivent remplir les établissements de santé investis dans la prise en charge des traumatisés crâniens et/ou médullaires.
Enfin, je souhaite que cette circulaire, comme la charte d'accueil des familles de victimes de la violence routière dans les hôpitaux, permette d'améliorer non seulement l'accueil des familles, mais leur apporte aussi le soutien, l'accompagnement et la prise en charge légitime qu'elles souhaitent, tout au long d'un parcours toujours trop douloureux.
Le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes des accidents de la circulation que le directeur général de l'OMS remettra demain au Président de la République propose aux Etats d'améliorer la prise en charge de ces blessés de la route, afin de diminuer la mortalité et la morbidité qui suit généralement de tels traumatismes. La France est déjà précurseur de ces recommandations au travers vos travaux et votre engagement collectif et individuel.
Je vous remercie d'amplifier au quotidien ce mouvement de solidarité si nécessaire lorsqu'un accident survient. C'est ainsi que nous pourrons tous ensemble mener ce combat contre l'injustice et l'inacceptable.
(source http://www.sante.gouv.fr, le 8 avril 2004)