Texte intégral
A. Hausser-. Cinq jours pour sauver Alstom. La Commission de Bruxelles a refusé le plan de sauvetage... enfin, l'entrée de l'Etat français dans le capital de ce grand groupe industriel. Hier, on a entendu J.-P. Chevènement, qui est très concerné, qui parle de "crime contre l'Europe et contre l'emploi". Le président de votre groupe, J.-M. Ayrault, dit : "On s'y est mal pris". On s'y est si mal pris que ça ?
- "D'abord, c'est une mauvaise nouvelle, c'est une mauvaise nouvelle pour les salariés d'Alstom, c'est une mauvaise nouvelle pour l'emploi en France, ça allait déjà pas très bien, et ça va aller encore un peu moins bien avec une nouvelle comme celle-là. Maintenant, c'est vrai que la question que je m'étais posée, et je pense que d'autres aussi ont dû se la poser cet été, c'est la précipitation avec laquelle le Gouvernement s'était comporté dans cette affaire-là, le fait qu'on n'avait pas pris le temps de convaincre, d'argumenter. Je me suis dit, à un moment donné..."
Cette précipitation était bien due à quelque chose ?
- "Enfin, on connaissait la situation d'Alstom, déjà depuis plusieurs mois. Et donc, on a tout d'un coup un Gouvernement qui se précipite au sauvetage et qui met Bruxelles devant le fait accompli. C'est-à-dire qu'on n'a pas préparé le terrain. Et la question que je me suis posé c'est : est-ce que, finalement, on ne s'est pas dit "c'est une bonne manière de se décharger sur Bruxelles d'une situation qui n'a pas été maîtrisée en amont par le gouvernement français ?". Parce que, J.-M. Ayrault a raison de dire qu'on aurait voulu irriter Bruxelles et avoir un veto de Bruxelles qu'on s'y serait pas pris autrement. Voilà."
Autrement dit, c'est encore une vengeance de Bruxelles ?
- "Oui, parce que je pense que la France, depuis maintenant plusieurs mois, veut se comporter comme un professeur en Europe alors qu'elle est un mauvais élève. Et donc, on essaye, en gros, de passer en force. On a irrité et donc on n'a même pas d'indulgence ou même de compréhension, c'est-à-dire qu'on a un blocage parce qu'il suffit qu'on propose quelque chose au regard de tout ce qu'on a fait et dit ces derniers mois sur Bruxelles, on est dans une situation difficile. Alors ça veut pas dire que les règles sont bonnes. Mais ça veut dire que s'il faut changer les règles, il aurait fallu le faire plus tôt, en regardant la situation telle qu'elle était, il y a besoin d'une politique industrielle. Parce que la grande leçon aussi de la situation dans laquelle on est aujourd'hui, c'est que quand on laisse les entreprises, surtout les grands groupes industriels comme Alstom, tout seuls, ils sont parfois en difficulté. Et il y a besoin d'une aide de l'Etat, en termes de recherche, en termes de marché, il y a besoin d'une complémentarité entre l'Etat et ces grands groupes industriels. Ca veut dire que, un mot qui a été abandonné ces dernières années, ce qu'on appelle "la politique industrielle", redevient d'actualité. Et il faut que l'Europe ait une politique industrielle."
Une politique industrielle, ça veut forcément dire : aide de l'Etat ?
- "Ca veut dire, complémentarité. La complémentarité, ça veut pas dire que l'Etat est la béquille des entreprises, ça veut dire que l'Etat..."
Mais c'est ce que vous êtes un peu en train de dire : qu'il faut l'aide de l'Etat, pour la recherche, pour...
- "Non, parce que ça c'est pas la béquille, ça, c'est pas "je donne de l'argent sans savoir ce qui se passe". Ca veut dire "j'aide les grandes entreprises à assumer des mutations qui existent aujourd'hui ou des concurrences difficiles". Parce que, par ailleurs, quand on s'affronte par exemple aux grands groupes américains, il faut savoir que le gouvernement américain protège ses entreprises, d'une manière ou d'une autre, sur le plan bancaire, en leur accordant parfois des facilités considérables ; sur la protection des marchés, en mettant souvent des barrières à l'entrée ; sur le plan du lobbying que mènent les grands fonctionnaires américains pour les entreprises. Donc, il y a des aides qui existent aujourd'hui. On aurait pu avoir une meilleure complémentarité, elle n'a pas eu lieu. Et donc, effectivement, après on appelle l'Etat à la rescousse, et c'est vrai que, y compris les contribuables, se demandent s'ils ne sont pas toujours là pour payer les fautes qui ont été commises auparavant."
Alors, dans cet esprit, aujourd'hui, il doit être annoncée une initiative franco-allemande en matière de croissance et d'emploi. Est-ce que là, vous seriez capables de dire : oui, allons-y, ou bien : nous sommes dans l'opposition, donc on dit non ?
- "Non. Le rôle de l'opposition c'est pas de critiquer pour critiquer. Si quelque chose peut être fait aujourd'hui pour relancer la croissance et de manière plus forte en Europe, tant mieux. S'il peut y avoir une concertation des politiques économiques qui permette cela, et notamment une politique de grands travaux - constructions d'infrastructures européennes, de soutien à des grands groupes industriels pour permettre de mettre en place ces grandes infrastructures - tant mieux. Je signale que c'est quelque chose qui était déjà dans les cartons à l'époque où J. Delors présidait la Commission européenne. Et que nous, socialistes, nous avions demandé à plusieurs reprises qu'il y ait un gouvernement économique de l'Europe, c'est-à-dire qu'il y ait une concertation et qu'il y ait effectivement, je dirais, une Europe qui soit en soutien à l'économie et qui ne la bride pas, par un certain nombre de décisions qui peuvent être prises comme celles qui sont sur la table aujourd'hui. Donc, tant mieux. Maintenant, on va regarder ce qui va se passer. Maintenant, le sentiment que j'ai, c'est que la difficulté dans laquelle se trouve aujourd'hui le gouvernement français, c'est que, on a l'impression qu'il veut changer les règles parce qu'il est en difficulté. Ces choses-là auraient dû être faites plus tôt. Et l'autorité de la France aurait été plus forte si ça avait été fait plus tôt. Tandis que là, on a l'impression qu'on fait dans l'urgence pour trouver dans une sorte de fuite en avant. Et c'est vrai qu'à ce moment-là, on est soumis à des critiques et c'est difficile de changer les règles."
L'ampleur de la crise l'a peut-être surpris ?
- "L'ampleur de la crise l'a peut-être surpris"... Moi, j'ai le sentiment surtout que des décisions qui ont été prises ces deux dernières années ont affaibli l'économie française. J'ai le sentiment qu'on est rentré effectivement dans une situation difficile, mais que les décisions qui ont été prises, notamment sur le plan budgétaire, les fameuses baisses d'impôts, la manière dont on a favorisé, je dirais, l'idée qu'il suffisait simplement d'alléger ce qu'on appelle "les charges" pour croire que tout allait mieux, affaiblit l'économie française. Et donc, son autorité pour changer les règles."
Et peut-être ses chances pour gagner les prochaines élections régionales. On va en parler maintenant. C'est la clôture des candidatures au PS, aujourd'hui et demain, pour les chefs de file ou pour les têtes de listes départementales ?
- "Non, c'est la clôture pour ceux qui seront les futurs candidats à la présidence des régions. C'est-à-dire qu'il y a 22 régions en France, donc il y a effectivement, des candidatures pour être présidente ou président de région."
Peu de concurrence, sauf en Bourgogne où on a des courants qui s'affrontent, en Languedoc-Roussillon, et...
- "D'abord, il y a beaucoup de présidents, il y a huit présidents sortants, qui sont en général pas contestés, parce que le bilan ..."
En général ?
- "En général, oui. Même en particulier, j'étais en train de réfléchir, il n'y a pas de contestation, parce que souvent le bilan, pas souvent, tout le temps d'ailleurs, le bilan des présidents socialistes de région est un bon bilan. Ils ont fait vivre les régions, il y a des choses qui ont été réalisées et qui sont positives."
Il n'y a pas que le bilan il y a les adversaires aussi.
- "Maintenant, il y a effectivement des militantes et des militants qui vont voter. Mais c'est à l'honneur du PS que donner cette possibilité-là, c'est pas à l'état-major, c'est pas à Paris que ça se décide, c'est les militants qui vont décider, et je trouve que c'est bien, c'est la vitalité d'un parti. On peut pas dire : après le 21 avril, il faut que les gens soient associés, il faut qu'ils soient partie prenante et pas accepter cette démocratie militante. Je pense, par exemple, que ce qui se passe à l'UMP aujourd'hui n'est pas un bon exemple qui est donné au pays."
Quand vous dites "à l'UMP, aujourd'hui", vous pensez à quoi ? Au refus des courants par le Premier ministre ?
- "Oui, refus des courants, refus de donner la possibilité aux militants de l'UMP. On nous a expliqué que l'UMP était un grand parti populaire, on ne leur donne - je reprends l'expression d'un mes collègues députés de l'Essonne, M. Dupon-Aignan, qui dit : "les militants UMP "sont cocus" au sortir de cette décision". Il n'a pas tort."
Mais F. Hollande lui-même a dû faire un rappel à l'ordre à La Rochelle contre ceux qui contestent, parce qu'ils ont fondé des courants, il faut bien appeler cela comme ça...
- "Non. Ce que nous avons dit et ce que le premier secrétaire a dit, à juste titre, il a dit : il faut aimer le parti et il faut servir le parti et pas se servir du parti. Ca veut dire qu'il est légitime qu'il y ait des ambitions, comme il est légitime qu'il y ait plusieurs grandes personnalités du PS qui aspirent à un moment donné peut-être à être candidats ou candidates à l'élection présidentielle. Mais ça doit pas affaiblir l'unité du PS. Mais chez nous, il y a quelque chose qui marche bien aujourd'hui et à quoi nous sommes très attachés, c'est le vote et la démocratie militante. Et donc, dans les régions que vous avez citées, notamment, par exemple, en Bourgogne, il y a deux candidats, les militants voteront et c'est pas un drame."
En Bourgogne, en Languedoc-Roussillon. En Ile-de-France, J.-P. Huchon, qui est président sortant...
- "En Ile-de-France, nous avons un président qui n'est pas contesté. Non, mais je pense qu'il n'y a pas de candidats contre J.-P. Huchon, parce que..."
Il y en aura sans doute.
- "Il y en aura, attendons les élections. Mais en interne, chez nous, il n'y en aura pas parce que tout le monde reconnaît qu'il a d'abord fait un énorme travail, et surtout il a été capable de diriger une région alors que nous n'avions pas de majorité. Et il a réussi, notamment à mettre en place des décisions importantes pour l'avenir de l'Ile-de-France, alors que justement nous étions très contestés."
Si N. Sarkozy avait été candidat les choses auraient été différentes ?
- "Non, je ne crois pas que les choses auraient été différentes, parce que, on en avait discuté avec Jean Paul à plusieurs reprises, le combat aurait été plus dur, il faut être honnête, parce que la personnalité de Sarkozy est forte. Mais en même temps, nous avions bon espoir aussi de montrer que, forts de notre bilan, nous pouvions nous servir de l'Ile-de-France comme un bouclier face à la politique de la droite, en montrant que, quand la gauche gérait l'Ile-de-France..."
Vous imaginez J.-M. Le Pen élu en PACA ?
- "Je ne peux pas imaginer une seule seconde que ce pays puisse, en PACA comme aux élections nationales, élire J.-M. Le Pen. Maintenant, il y a un risque et il ne faut pas se tromper. Dans ces élections qui viendront, l'échec, d'après moi, de la politique gouvernementale peut favoriser un vote d'extrême droite. C'est pour ça que la gauche doit être unie, tout de suite, rassemblée, pour offrir l'alternative."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 18 septembre 2003)
- "D'abord, c'est une mauvaise nouvelle, c'est une mauvaise nouvelle pour les salariés d'Alstom, c'est une mauvaise nouvelle pour l'emploi en France, ça allait déjà pas très bien, et ça va aller encore un peu moins bien avec une nouvelle comme celle-là. Maintenant, c'est vrai que la question que je m'étais posée, et je pense que d'autres aussi ont dû se la poser cet été, c'est la précipitation avec laquelle le Gouvernement s'était comporté dans cette affaire-là, le fait qu'on n'avait pas pris le temps de convaincre, d'argumenter. Je me suis dit, à un moment donné..."
Cette précipitation était bien due à quelque chose ?
- "Enfin, on connaissait la situation d'Alstom, déjà depuis plusieurs mois. Et donc, on a tout d'un coup un Gouvernement qui se précipite au sauvetage et qui met Bruxelles devant le fait accompli. C'est-à-dire qu'on n'a pas préparé le terrain. Et la question que je me suis posé c'est : est-ce que, finalement, on ne s'est pas dit "c'est une bonne manière de se décharger sur Bruxelles d'une situation qui n'a pas été maîtrisée en amont par le gouvernement français ?". Parce que, J.-M. Ayrault a raison de dire qu'on aurait voulu irriter Bruxelles et avoir un veto de Bruxelles qu'on s'y serait pas pris autrement. Voilà."
Autrement dit, c'est encore une vengeance de Bruxelles ?
- "Oui, parce que je pense que la France, depuis maintenant plusieurs mois, veut se comporter comme un professeur en Europe alors qu'elle est un mauvais élève. Et donc, on essaye, en gros, de passer en force. On a irrité et donc on n'a même pas d'indulgence ou même de compréhension, c'est-à-dire qu'on a un blocage parce qu'il suffit qu'on propose quelque chose au regard de tout ce qu'on a fait et dit ces derniers mois sur Bruxelles, on est dans une situation difficile. Alors ça veut pas dire que les règles sont bonnes. Mais ça veut dire que s'il faut changer les règles, il aurait fallu le faire plus tôt, en regardant la situation telle qu'elle était, il y a besoin d'une politique industrielle. Parce que la grande leçon aussi de la situation dans laquelle on est aujourd'hui, c'est que quand on laisse les entreprises, surtout les grands groupes industriels comme Alstom, tout seuls, ils sont parfois en difficulté. Et il y a besoin d'une aide de l'Etat, en termes de recherche, en termes de marché, il y a besoin d'une complémentarité entre l'Etat et ces grands groupes industriels. Ca veut dire que, un mot qui a été abandonné ces dernières années, ce qu'on appelle "la politique industrielle", redevient d'actualité. Et il faut que l'Europe ait une politique industrielle."
Une politique industrielle, ça veut forcément dire : aide de l'Etat ?
- "Ca veut dire, complémentarité. La complémentarité, ça veut pas dire que l'Etat est la béquille des entreprises, ça veut dire que l'Etat..."
Mais c'est ce que vous êtes un peu en train de dire : qu'il faut l'aide de l'Etat, pour la recherche, pour...
- "Non, parce que ça c'est pas la béquille, ça, c'est pas "je donne de l'argent sans savoir ce qui se passe". Ca veut dire "j'aide les grandes entreprises à assumer des mutations qui existent aujourd'hui ou des concurrences difficiles". Parce que, par ailleurs, quand on s'affronte par exemple aux grands groupes américains, il faut savoir que le gouvernement américain protège ses entreprises, d'une manière ou d'une autre, sur le plan bancaire, en leur accordant parfois des facilités considérables ; sur la protection des marchés, en mettant souvent des barrières à l'entrée ; sur le plan du lobbying que mènent les grands fonctionnaires américains pour les entreprises. Donc, il y a des aides qui existent aujourd'hui. On aurait pu avoir une meilleure complémentarité, elle n'a pas eu lieu. Et donc, effectivement, après on appelle l'Etat à la rescousse, et c'est vrai que, y compris les contribuables, se demandent s'ils ne sont pas toujours là pour payer les fautes qui ont été commises auparavant."
Alors, dans cet esprit, aujourd'hui, il doit être annoncée une initiative franco-allemande en matière de croissance et d'emploi. Est-ce que là, vous seriez capables de dire : oui, allons-y, ou bien : nous sommes dans l'opposition, donc on dit non ?
- "Non. Le rôle de l'opposition c'est pas de critiquer pour critiquer. Si quelque chose peut être fait aujourd'hui pour relancer la croissance et de manière plus forte en Europe, tant mieux. S'il peut y avoir une concertation des politiques économiques qui permette cela, et notamment une politique de grands travaux - constructions d'infrastructures européennes, de soutien à des grands groupes industriels pour permettre de mettre en place ces grandes infrastructures - tant mieux. Je signale que c'est quelque chose qui était déjà dans les cartons à l'époque où J. Delors présidait la Commission européenne. Et que nous, socialistes, nous avions demandé à plusieurs reprises qu'il y ait un gouvernement économique de l'Europe, c'est-à-dire qu'il y ait une concertation et qu'il y ait effectivement, je dirais, une Europe qui soit en soutien à l'économie et qui ne la bride pas, par un certain nombre de décisions qui peuvent être prises comme celles qui sont sur la table aujourd'hui. Donc, tant mieux. Maintenant, on va regarder ce qui va se passer. Maintenant, le sentiment que j'ai, c'est que la difficulté dans laquelle se trouve aujourd'hui le gouvernement français, c'est que, on a l'impression qu'il veut changer les règles parce qu'il est en difficulté. Ces choses-là auraient dû être faites plus tôt. Et l'autorité de la France aurait été plus forte si ça avait été fait plus tôt. Tandis que là, on a l'impression qu'on fait dans l'urgence pour trouver dans une sorte de fuite en avant. Et c'est vrai qu'à ce moment-là, on est soumis à des critiques et c'est difficile de changer les règles."
L'ampleur de la crise l'a peut-être surpris ?
- "L'ampleur de la crise l'a peut-être surpris"... Moi, j'ai le sentiment surtout que des décisions qui ont été prises ces deux dernières années ont affaibli l'économie française. J'ai le sentiment qu'on est rentré effectivement dans une situation difficile, mais que les décisions qui ont été prises, notamment sur le plan budgétaire, les fameuses baisses d'impôts, la manière dont on a favorisé, je dirais, l'idée qu'il suffisait simplement d'alléger ce qu'on appelle "les charges" pour croire que tout allait mieux, affaiblit l'économie française. Et donc, son autorité pour changer les règles."
Et peut-être ses chances pour gagner les prochaines élections régionales. On va en parler maintenant. C'est la clôture des candidatures au PS, aujourd'hui et demain, pour les chefs de file ou pour les têtes de listes départementales ?
- "Non, c'est la clôture pour ceux qui seront les futurs candidats à la présidence des régions. C'est-à-dire qu'il y a 22 régions en France, donc il y a effectivement, des candidatures pour être présidente ou président de région."
Peu de concurrence, sauf en Bourgogne où on a des courants qui s'affrontent, en Languedoc-Roussillon, et...
- "D'abord, il y a beaucoup de présidents, il y a huit présidents sortants, qui sont en général pas contestés, parce que le bilan ..."
En général ?
- "En général, oui. Même en particulier, j'étais en train de réfléchir, il n'y a pas de contestation, parce que souvent le bilan, pas souvent, tout le temps d'ailleurs, le bilan des présidents socialistes de région est un bon bilan. Ils ont fait vivre les régions, il y a des choses qui ont été réalisées et qui sont positives."
Il n'y a pas que le bilan il y a les adversaires aussi.
- "Maintenant, il y a effectivement des militantes et des militants qui vont voter. Mais c'est à l'honneur du PS que donner cette possibilité-là, c'est pas à l'état-major, c'est pas à Paris que ça se décide, c'est les militants qui vont décider, et je trouve que c'est bien, c'est la vitalité d'un parti. On peut pas dire : après le 21 avril, il faut que les gens soient associés, il faut qu'ils soient partie prenante et pas accepter cette démocratie militante. Je pense, par exemple, que ce qui se passe à l'UMP aujourd'hui n'est pas un bon exemple qui est donné au pays."
Quand vous dites "à l'UMP, aujourd'hui", vous pensez à quoi ? Au refus des courants par le Premier ministre ?
- "Oui, refus des courants, refus de donner la possibilité aux militants de l'UMP. On nous a expliqué que l'UMP était un grand parti populaire, on ne leur donne - je reprends l'expression d'un mes collègues députés de l'Essonne, M. Dupon-Aignan, qui dit : "les militants UMP "sont cocus" au sortir de cette décision". Il n'a pas tort."
Mais F. Hollande lui-même a dû faire un rappel à l'ordre à La Rochelle contre ceux qui contestent, parce qu'ils ont fondé des courants, il faut bien appeler cela comme ça...
- "Non. Ce que nous avons dit et ce que le premier secrétaire a dit, à juste titre, il a dit : il faut aimer le parti et il faut servir le parti et pas se servir du parti. Ca veut dire qu'il est légitime qu'il y ait des ambitions, comme il est légitime qu'il y ait plusieurs grandes personnalités du PS qui aspirent à un moment donné peut-être à être candidats ou candidates à l'élection présidentielle. Mais ça doit pas affaiblir l'unité du PS. Mais chez nous, il y a quelque chose qui marche bien aujourd'hui et à quoi nous sommes très attachés, c'est le vote et la démocratie militante. Et donc, dans les régions que vous avez citées, notamment, par exemple, en Bourgogne, il y a deux candidats, les militants voteront et c'est pas un drame."
En Bourgogne, en Languedoc-Roussillon. En Ile-de-France, J.-P. Huchon, qui est président sortant...
- "En Ile-de-France, nous avons un président qui n'est pas contesté. Non, mais je pense qu'il n'y a pas de candidats contre J.-P. Huchon, parce que..."
Il y en aura sans doute.
- "Il y en aura, attendons les élections. Mais en interne, chez nous, il n'y en aura pas parce que tout le monde reconnaît qu'il a d'abord fait un énorme travail, et surtout il a été capable de diriger une région alors que nous n'avions pas de majorité. Et il a réussi, notamment à mettre en place des décisions importantes pour l'avenir de l'Ile-de-France, alors que justement nous étions très contestés."
Si N. Sarkozy avait été candidat les choses auraient été différentes ?
- "Non, je ne crois pas que les choses auraient été différentes, parce que, on en avait discuté avec Jean Paul à plusieurs reprises, le combat aurait été plus dur, il faut être honnête, parce que la personnalité de Sarkozy est forte. Mais en même temps, nous avions bon espoir aussi de montrer que, forts de notre bilan, nous pouvions nous servir de l'Ile-de-France comme un bouclier face à la politique de la droite, en montrant que, quand la gauche gérait l'Ile-de-France..."
Vous imaginez J.-M. Le Pen élu en PACA ?
- "Je ne peux pas imaginer une seule seconde que ce pays puisse, en PACA comme aux élections nationales, élire J.-M. Le Pen. Maintenant, il y a un risque et il ne faut pas se tromper. Dans ces élections qui viendront, l'échec, d'après moi, de la politique gouvernementale peut favoriser un vote d'extrême droite. C'est pour ça que la gauche doit être unie, tout de suite, rassemblée, pour offrir l'alternative."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 18 septembre 2003)