Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame la Députée,
Vous demandez que le projet de Constitution, qui est en discussion entre les chefs d'État et de gouvernement, soit corrigé en y incorporant cette référence explicite à l'héritage chrétien qu'ont, en effet, en commun, beaucoup de peuples européens, comme le disait si bien Robert Schuman que vous avez cité.
La semaine dernière, à cette place et à ce micro, je répondais à une question du ministre Jean-Louis Banco, qui me demandait exactement le contraire.
Et ce clivage entre vous, Mesdames et Messieurs les Députés, d'un côté ou de l'autre de cet hémicycle, je le connais bien. Il est exactement le même que celui qui existe entre les huit gouvernements que vous avez rappelés et beaucoup d'autres, parmi les vingt-cinq. C'est un clivage et un débat que j'ai vécu pendant les dix-huit mois où nous avons élaboré le projet de cette Constitution.
Et c'est précisément pour sortir de ce clivage, pour le dépasser par le haut, que nous avons finalement proposé un texte que j'ai cité la semaine dernière, faisant référence aux héritages culturels, religieux et humanistes de l'Europe, dans lequel tous les peuples et tous les citoyens peuvent se retrouver.
Madame la Députée, je ne sais pas franchement comment se terminera, le 18 juin - c'est une belle date - la négociation sur ce point comme sur quelques autres qui sont encore ouverts. Je ne peux pas préjuger de cette conclusion. Mais ce que je peux dire en conscience, c'est que le texte que j'ai cité la semaine dernière et que je viens de rappeler, est un texte juste et équilibré dans lequel tous les citoyens, ici comme à l'extérieur de cet hémicycle, peuvent se retrouver, quelles que soient leur croyance, leur philosophie et leur sensibilité.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 juin 2004)