Texte intégral
Votre question est particulièrement importante alors même que la Convention met la dernière touche à son projet de Constitution. Je puis vous dire d'emblée que le sentiment du gouvernement français et je suppose, de tous ceux qui sont ici réunis, est très positif. La Convention est un succès.
D'abord sur la forme. La procédure de la Convention en elle-même est particulièrement démocratique, elle est totalement transparente, et nous avons pu voir en direct que les Etats, finalement, quels que soient leurs intérêts différents, voulaient travailler ensemble sur l'avenir de l'Europe. Sur le résultat, alors que personne ne pariait il y a encore quelques jours sur la possibilité du consensus, nous sommes proches du consensus et nous pensons qu'à Thessalonique, le président Giscard d'Estaing sera en mesure de présenter un projet cohérent.
Mais ce qui nous tient le plus à cœur, c'est le fond des propositions et je dois dire que nos conventionnels, et en particulier bien entendu Dominique de Villepin, le ministre des Affaires étrangères, mais aussi tous les parlementaires de tous les partis, ont œuvré, et nous avons pu obtenir que l'essentiel de nos propositions soient retenues : le président stable du Conseil européen qui va assurer davantage de cohérence à l'impulsion politique du Conseil ; évidemment, le ministre des Affaires étrangères européen qui portera la parole de l'Europe sur la scène mondiale, la Commission dont le rôle d'initiative sera renforcée, le Parlement européen qui sera un véritable co-législateur. Pour le reste, sur les compétences, des perspectives sont ouvertes. Je pense à l'espace judiciaire européen, mais nous comptons sur cette base juridique pour faire encore de nouvelles avancées.
Donc le bilan est positif, et nous allons bientôt avoir, pour la première fois, Monsieur le Président, une Constitution.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 juin 2003)