Texte intégral
Allocution à Mascate le 23 :
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
Je suis très heureuse d'être parmi vous ce soir à Mascate.
J'ai pu apprécier, au cours de cette première journée en Oman, non seulement la beauté et la diversité des paysages, mais aussi l'extrême amabilité et l'hospitalité des Omanais.
Je tiens à remercier les autorités du sultanat qui ont su, en peu de temps, me faire découvrir quelques-unes des nombreuses richesses de leur pays.
Pour vous tous, expatriés français qui avez choisi de vivre ici, ou marins en escale, ce pays offre, j'en suis sûre, un agrément incomparable.
Je sais que la communauté française en Oman, bien que de taille relativement modeste, est remarquablement active, solidaire et bien insérée dans le pays.
Les Français d'Oman ont ainsi pris toute leur part à la mise en uvre de la politique de modernisation lancée depuis trente ans par le Sultan Qabous, dont les résultats sont aujourd'hui remarquables.
Civils comme militaires, vous êtes un vecteur essentiel de l'image de la France et de son prestige.
Votre rôle prend une dimension particulière dans le contexte actuel.
1. Un an après la fin de la guerre en Irak, la région demeure plus que jamais instable.
L'actuelle recrudescence des affrontements en Irak est très préoccupante.
Le pays doit retrouver les conditions de la sécurité et de la stabilité.
La priorité doit aller à la restauration d'un gouvernement souverain et à la réinsertion de l'Iraq dans son environnement régional.
Le règlement du conflit israélo-palestinien demeure une priorité.
L'Union européenne a un rôle à jouer dans cette initiative.
2. Dans ce cadre, notre double présence militaire et civile témoigne d'une relation bilatérale fructueuse entre la France et Oman.
La France et le Sultanat d'Oman partagent une certaine vision des relations internationales, où prévaut la légalité internationale et le règlement pacifique des différends.
Une longue amitié existe entre nos deux pays et elle s'illustre notamment à travers une coopération militaire bilatérale exemplaire.
Sur la base de nos vues et de nos intérêts convergents, nous nous devons d'aller plus loin dans le développement de nos relations.
Les nombreuses visites de membres du gouvernement français à Mascate, comme l'entretien entre le Président de la République et Sa Majesté le sultan Qabous l'été dernier, sont autant de jalons sur cette route pleine de promesses pour l'avenir.
Je suis convaincue que vous tous, présents ce soir, vous consacrerez avec ardeur à cette exaltante mission, avec l'aide bienveillante et active de nos amis omanais.
Je veux exprimer ma gratitude au Sultanat d'Oman qui accueille si souvent dans ses ports de Mascate et de Salalah nos bâtiments de la Marine nationale.
3. La France entend renforcer la coopération et les efforts pour la stabilité et la paix.
Nombreux sont aujourd'hui les hommes et les femmes des armées françaises qui, en Océan Indien, en mer Rouge, dans le Golfe Persique et en mer d'Oman, portent haut les pavillons de la France et de l'Europe.
Je tiens à exprimer ma reconnaissance aux équipages des bâtiments présents dans la région, plus particulièrement des frégates GUEPRATTE et LA MOTTE-PICQUET.
Aux côtés de nos partenaires, ils luttent contre le terrorisme et la prolifération, dans le cadre de la coalition Enduring Freedom (Liberté Immuable) sous commandement américain :
- Le GUEPRATTE, à bord duquel nous sommes rassemblés, qui est une frégate furtive ;
- La frégate anti-sous-marine MOTTE-PICQUET, qui fait partie du groupe EUROMARFOR.
Ce groupe maritime européen, actuellement commandé par l'Amiral Dumontet, associe la France, l'Espagne et l'Italie.
La Nation française, comme, j'en suis sûre, la communauté des Français d'Oman, s'associe à moi pour exprimer aux équipages leur reconnaissance.
Je veux croire que la coopération entre les pays européens et les pays du Golfe seront à terme récompensés et apporteront une paix durable.
Je vous remercie.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 30 avril 2004)
Conférence à Mascate le 24 :
Mesdames et Messieurs,
d'abord merci d'être ici ce soir.
Je suis aujourd'hui aux Emirats Arabes Unis dans le cadre d'un déplacement qui m'amène dans plusieurs pays de la région. Je tenais à avoir ce contact aux Emirats. C'est mon troisième déplacement en l'espace d'à peine quinze mois et cela souligne la qualité des relations qui existent entre la France et les Emirats Arabes Unis.
Ces relations sont en effet très anciennes, elles ont été voulues par Cheikh Zayed et le Général de Gaulle, et depuis, elles se sont toujours approfondies, notamment après la signature d'un accord de coopération en matière de défense qui date de 1995. Ces relations se sont développées dans tous les domaines, et il s'agit là bien d'un véritable partenariat global. Il se manifeste par des contacts réguliers de haut niveau, qu'il s'agisse du niveau ministériel ou qu'il s'agisse du niveau des états-majors. Il se manifeste également par la présence très régulière de navires français et, à la demande des autorités émiriennes, ces présences régulières se sont encore intensifiées. Ces relations se marquent également par les échanges de personnels, qu'il s'agisse d'officiers en formation ou qu'il s'agisse d'exercices faits en commun. Enfin, c'est dans le domaine industriel que se manifeste aussi ce partenariat. Nous développons une conception commune sur un certain nombre de projets et de programmes, dans le domaine militaire, qu'il s'agisse du domaine aéronautique, qu'il s'agisse du domaine électronique, optronique, qu'il s'agisse également aussi du domaine naval. Mais je tiens à souligner que cette coopération dans le domaine de la défense n'est que l'un des éléments de l'excellente coopération qui existe entre nos deux pays.
Celle-ci se développe dans le domaine politique général où nous partageons les mêmes conceptions de ce que doit être une société internationale respectueuse de la légalité et de la force dominante des Nations Unies.
Cette coopération se développe aussi dans l'ensemble des secteurs de l'économie et de la culture. J'ai eu le plaisir et l'honneur d'être reçue dès ma descente d'avion par Cheikh Khalifa et Cheikh Mohammed avec qui nous avons abordé différents sujets, notamment des sujets de relations internationales, nous partageons les mêmes préoccupations de sécurité et de paix. J'ai donc été très intéressée par les réflexions et par les analyses qui ont été faites, à ma demande, de la situation tant en Irak que dans l'ensemble de la région. Et, avec le Vice-Prince héritier, Chef d'Etat-Major des Armées, nous avons bien entendu évoqué tous les aspects de notre coopération militaire. Ces entretiens se sont déroulés dans un climat particulièrement chaleureux et dans un climat de totale confiance. Ce qui est très important pour la France car avoir des amis, en qui nous avons toute confiance, dans cette région nous permet de recueillir leurs avis et d'être ainsi mieux informés et mieux au fait des préoccupations et de la situation politique de la région. Voilà ce que je peux dire pour résumer ces entretiens.
Q - Madame le Ministre, je voudrais vous demander si votre tournée aujourd'hui prépare à un accord de la France ou plutôt à une acceptation par la France de participer à une force de paix internationale en Irak. Est ce que la France a posé les conditions de cette participation comme par exemple l'existence d'un calendrier de retrait des forces de l'occupation américaine de l'Irak et une telle condition serait-elle le passage de la phase d'occupation à une nouvelle étape en l'Irak ?
Michèle Alliot-Marie : Depuis de longs mois, la France a dit qu'elle souhaitait que le peuple irakien retrouve le plus rapidement possible sa totale souveraineté. Inquiète de la situation humanitaire du peuple irakien, la France a également manifesté sa disponibilité à participer à la reconstruction de l'Irak si certaines conditions étaient remplies. La première de ces conditions, c'est que la situation passe sous le contrôle des Nations Unies ; la deuxième condition, c'est qu'il y ait un gouvernement irakien, légitime, qui fasse et la troisième condition, c'est une demande en ce sens. Aujourd'hui, ces conditions ne sont pas réunies. L'ensemble des conditions nécessaires ne sont absolument pas remplies pour qu'il y ait une participation française en Irak.
Q -Madame le Ministre, je représente l'agence de presse iranienne. Je voudrais savoir quelle est la position de la France sur la date fixée pour le transfert de l'autorité du pouvoir aux Irakiens ?
Michèle Alliot-Marie : Nous avons toujours dit que nous souhaitions que ce transfert se fasse le plus rapidement possible, c'est la raison pour laquelle nous sommes effectivement attachés à la date du 30 juin.
Q -Madame le Ministre, quel bilan tirez-vous de cette tournée dans le Golfe, puisque vous l'achevez ce soir. Et quant à l'approche que font les pays du Golfe de la situation internationale en Irak, que retenez-vous comme opinion de tous ces entretiens sur l'Irak et la situation dans la région ?
Michèle Alliot-Marie : L'ensemble de mes interlocuteurs ont marqué leur très grande préoccupation de la dégradation de la situation en Irak. Ils ont aussi marqué leur préoccupation de la garantie de l'unité de l'Irak. Ils ont enfin, partageant en cela totalement les préoccupations françaises, marqué leur souhait que le plus rapidement possible les Irakiens retrouvent leur souveraineté. Je crois que nos préoccupations, quand je dis " nos ", je veux dire celles de la France et celles des interlocuteurs que j'ai eus, se rejoignent totalement, ce qui est normal, puisque nous avons la même conception finalement de ce que doit être l'organisation de la société internationale pour rechercher la sécurité et la paix et notamment le rôle dominant des Nations Unies.
Q -Vous avez parlé lors de votre tournée d'une éventuelle conférence internationale sur l'Irak et vous avez parlé des conditions que la France posent pour l'éventuelle participation en Irak. Pensez-vous que le contexte international actuellement permet la tenue de cette conférence et quelles sont les chances de la tenue de cette conférence ?
Michèle Alliot-Marie : Ce que nous pensons, c'est qu'il y a finalement deux éléments différents, un étant plus large, et les autres étant plus spécifiques. Le transfert de la souveraineté aux Irakiens, le rôle déterminant des Nations Unies, les demandes irakiennes liées au transfert pour qu'il y ait des participations à la reconstruction de l'Irak, qui peuvent prendre d'ailleurs des formes extrêmement diverses, tout ceci c'est une chose. Par ailleurs, le sentiment que nous avons, c'est que ces premiers éléments ne règleront pas tout, nous le voyons aussi, et que ce qui est indispensable aujourd'hui, c'est qu'il puisse y avoir un véritable dialogue. Que tous ceux qui ont envie d'uvrer pour que la situation du peuple irakien s'améliore, non seulement maintenant mais dans le long terme, aient intérêt à parler ensemble ; c'est cela l'idée de la conférence internationale ou de la rencontre internationale. Il faut que les choses se fassent aussi en associant très étroitement toutes les parties prenantes de cette région, parce que ce sont ceux qui connaissent le mieux, qui se connaissent le mieux et qui auront bien entendu un rôle déterminant à jouer dans un futur Irak qui soit en paix et qui ait une sécurité et un vrai développement dans la durée. Ce sont donc, je crois vraiment, deux problèmes qui sont liés bien entendu mais dont le domaine est différent.
Q -Je reviens sur la Conférence internationale, au plan des forces politiques irakiennes. Aujourd'hui le Président Chirac rencontre M. Brahimi à Paris. Est ce qu'il y a des consultations franco-onusiennes en vue de faire accepter cette proposition, surtout quand on sait déjà que les Etats-Unis n'ont pas répondu à la proposition française ?
Vous avez récemment déclaré aux Américains que vous connaissez assez bien la région et que vous leur demandez de vous écouter, donc vous déduisez que ce qu'il se passe actuellement en Irak, c'est le fruit d'une décision unilatérale. Est-ce que c'est ce que vous pensez ?
Enfin, votre réaction concernant le Moyen-Orient, les déclarations du Premier ministre Ariel Sharon se désistant, si l'on peut dire, des promesses qu'il a faites de ne pas attaquer le Président Arafat ?
Michèle Alliot-Marie : En ce qui concerne la question sur la rencontre entre M. Chirac et M. Brahimi, cette rencontre a pour but que M. Brahimi donne à M. Chirac sont sentiment sur ce qu'il a constaté durant sa mission en Irak. Nous connaissons bien M. Brahimi qui a été depuis plusieurs années en Afghanistan et qui a fait un très bon travail et c'est donc quelqu'un dans l'analyse de qui nous avons tout à fait confiance. Il est possible que le problème de la conférence ou de la rencontre ait été évoqué. Je n'y étais pas. Je ne peux donc pas vous en parler. Simplement, je sais que le Président Chirac attache effectivement une grande importance à ce dialogue et à cette concertation de tous ceux qui peuvent permettre de faire progresser la paix et la sécurité.
En ce qui concerne l'écoute par les Etats-Unis de nos analyses, ce que j'ai dit c'est plutôt qu'un certain nombre des membres de l'administration américaine, que j'ai rencontrés, ont fait part de leur intérêt pour nos analyses en disant que nous connaissions bien ou assez bien la région. Notre langage et nos analyses n'ont pas changé depuis plusieurs mois en la matière. Ce que je constate simplement, c'est qu'il y a aujourd'hui davantage de personnes qui manifestent leur intérêt pour ce que nous disons. Mais n'y voyez rigoureusement aucune frustration parce que nous n'avons jamais ressenti de frustration.
Votre troisième question porte sur les déclarations de M. Sharon. Ce que je constate, c'est que M. Bush a émis une mise en garde sur les propos de M. Sharon et je crois que cette mise en garde est suffisamment significative en soi.
Q -J'aurais deux questions à vous poser Madame le Ministre, la première est la suivante : la France aujourd'hui a parlé de la possibilité d'annuler une partie de la dette irakienne. A combien se monte la dette irakienne envers la France et quel est le montant de la dette irakienne que la France serait prête à annuler dans ce cas ? Quelques pays du Golfe ont déclaré qu'ils étaient prêts à envoyer des forces pour participer au rétablissement de la paix en Irak. De part les entretiens que vous avez eus, pouvez-vous nous confirmer ou nous infirmer une telle information ?
Michèle Alliot-Marie : Je crains de ne pas vous apporter beaucoup de réponse en la matière, vous me le pardonnerez. Sur votre première question sur le montant de la dette irakienne, je dois vous dire que le Ministère de la Défense n'est pas particulièrement en première ligne. Alors, je sais que l'on a effectivement parlé d'une telle perspective d'annulation d'une partie de la dette qui a d'ailleurs déjà plusieurs mois. Très honnêtement, je ne peux pas vous dire ce que sont les chiffres. Je les ai vus à l'époque, mais je ne les ai pas suffisamment en tête et je ne veux pas donner des informations qui ne seraient pas exactes. Mais peut-être l'Ambassadeur de France pourra-t-il vous faire passer l'information en la matière.
En ce qui concerne maintenant l'Irak et les perspectives en Irak, plusieurs de mes interlocuteurs ont effectivement manifesté très clairement leur souhait, leur perspective d'aider à la reconstruction de l'Irak et notamment à tout ce qui peut améliorer la situation du peuple irakien. Je pense que c'est un problème à la fois de solidarité humaine, mais également un problème politique. Il y a besoin de pays qui soient stabilisés dans la région et qu'il y ait de vraies perspectives de développement. Mais aucun d'entre eux n'a évoqué la perspective d'envoi de forces parce que simplement, peut-être, la question n'a pas été soulevée entre nous.
Q -Je suis du journal Al Hayat. Je sais qu'il y a deux contrats en cours de négociation avec les Emirats Arabes Unis pour l'achat de chars Leclerc et de Mirage 2000. Où en êtes-vous de la livraison de ce matériel ?
Je voudrais savoir si la France est inquiète du programme nucléaire iranien et surtout après que les Etats-Unis aient déclaré qu'ils étaient inquiets sur ce programme ?
Michèle Alliot-Marie : En ce qui concerne les contrats qui sont déjà signés, ce sont des contrats qui sont en cours et je n'ai été saisie d'aucun problème, ni de retard ni quoi que ce soit, donc les contrats se déroulent apparemment tout à fait normalement. Il y a d'autres contrats en perspective, mais je dirais que cela fait partie des relations industrielles normales que nous avons entre les Emirats et la France.
En ce qui concerne le programme nucléaire iranien, vous savez la part que la France a prise avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne pour inciter le gouvernement iranien à se rapprocher de l'AIEA. Ce que nous souhaitons, maintenant, c'est qu'il y ait effectivement un suivi de ces premiers contacts et que le gouvernement iranien tienne les engagements qu'il a pris à cette occasion.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 30 avril 2004)
Discours à Amman le 26 :
Sire,
Altesses,
Monsieur le Premier ministre,
Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les officiers généraux,
Je tiens tout d'abord à vous dire, Sire, combien je suis heureuse et honorée de me trouver aujourd'hui en Jordanie pour participer à l'ouverture, à vos côtés, de cet événement consacré aux forces spéciales.
1. Cette conférence prend tout son sens à l'heure où le contexte régional et international est particulièrement troublé.
L'actuelle recrudescence des affrontements en Irak est très préoccupante, notamment en raison des graves conséquences pour les populations civiles.
L'échéance du 30 juin est désormais imminente.
Le temps est compté pour instaurer la sécurité et la stabilité dans ce pays.
Il est donc crucial de restaurer la souveraineté d'un gouvernement irakien et de permettre au pays de retrouver, sous les auspices des Nations Unies, sa place dans la région.
Au Proche-Orient, nous devons mettre un terme à la spirale de violence, et revenir vers un processus de paix efficace. Notre objectif doit être la création d'un Etat palestinien vivant en paix au côté d'Israël.
La France, comme la Jordanie, reste attachée à la mise en uvre de la feuille de route.
Plus largement, notre monde est aujourd'hui confronté à une multiplication de crises internationales.
Nous sommes témoins de l'apparition de nouveaux risques, tels que les conflits inter-ethniques, le terrorisme et la prolifération.
2. Face à l'environnement instable actuel, nous devons trouver des solutions appropriées.
Les Forces Spéciales sont, dans ce contexte, extrêmement importantes pour la sécurité de nos Etats et la résolution des conflits, et je tiens à souligner leurs compétences.
La diversité de leurs capacités d'intervention ;
La variété des savoir-faire requis ;
Le haut degré de technicité des procédés mis en uvre ;
La perfection exigée pour des missions sensibles ;
La nécessité d'une très grande discrétion ;
Les qualités physiques et morales nécessaires.
Tous ces éléments confèrent, à juste titre, à ces unités le qualificatif de " spéciales ".
La France et la Jordanie ont toutes deux développé des compétences appropriées pour leurs Forces Spéciales. Elles mettent ce savoir- au service de la paix et de la sécurité dans le monde.
Aujourd'hui, je suis ravie de souligner qu'en ce moment-même, des militaires français des Forces spéciales participent, avec leurs homologues jordaniens, à un entraînement commun au parachutisme.
C'est pour moi un honneur et un plaisir de me trouver ici.
Ce salon annuel organisé à Amman constitue, un endroit privilégié pour les échanges d'expériences.
Cette année encore, la France y prendra une part importante, avec une délégation importante de haut niveau.
3. Cet événement me donne une nouvelle fois l'occasion de me féliciter de la solidité des relations franco-jordaniennes.
La France et la Jordanie partagent la même vision de l'équilibre mondial et des relations internationales.
Cette vision commune poursuit l'objectif d'instaurer un monde de paix, dans lequel les conflits se résolvent par la négociation, le dialogue, le partenariat, l'action multilatérale et un meilleur partage des richesses.
La France et la Jordanie partagent le même refus des extrémismes, de l'intolérance et de la violence.
C'est la raison pour laquelle nous avons su, au fil du temps, tisser de solides liens d'amitié et de coopération.
Nos relations sont profondément enracinées dans une confiance complète et mutuelle, qui se manifeste particulièrement dans le domaine de la défense et de la sécurité.
À plusieurs reprises, Jordaniens et Français se retrouvent ensemble sur les mêmes théâtres, comme c'est le cas aujourd'hui au Kosovo.
Je sais, Sire, que vous accordez une attention particulière à nos relations en matière de défense.
Permettez-moi de vous assurer que les plus hautes autorités françaises y accordent la même importance, et souhaitent la poursuite et le renouvellement de cette riche coopération.
Sire,
Mesdames et Messieurs,
Il y a quarante ans cette année, en 1964, le roi Hussein effectuait à Paris sa première grande visite officielle. Avec le Général de Gaulle, il y relança les relations entre la France et le Monde Arabe.
Aujourd'hui, cette relation franco-jordanienne est plus vivante et riche que jamais. Aujourd'hui, elle est au service d'un monde juste et pacifique.
Je tiens à ce titre à rendre hommage à la politique inlassable de paix et de dialogue de la Jordanie, notamment dans le Moyen-Orient en crise.
Je veux croire que tous ces efforts courageux porteront leurs fruits, et que cette région connaîtra enfin une paix globale, durable et équitable.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 30 avril 2004)
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
Je suis très heureuse d'être parmi vous ce soir à Mascate.
J'ai pu apprécier, au cours de cette première journée en Oman, non seulement la beauté et la diversité des paysages, mais aussi l'extrême amabilité et l'hospitalité des Omanais.
Je tiens à remercier les autorités du sultanat qui ont su, en peu de temps, me faire découvrir quelques-unes des nombreuses richesses de leur pays.
Pour vous tous, expatriés français qui avez choisi de vivre ici, ou marins en escale, ce pays offre, j'en suis sûre, un agrément incomparable.
Je sais que la communauté française en Oman, bien que de taille relativement modeste, est remarquablement active, solidaire et bien insérée dans le pays.
Les Français d'Oman ont ainsi pris toute leur part à la mise en uvre de la politique de modernisation lancée depuis trente ans par le Sultan Qabous, dont les résultats sont aujourd'hui remarquables.
Civils comme militaires, vous êtes un vecteur essentiel de l'image de la France et de son prestige.
Votre rôle prend une dimension particulière dans le contexte actuel.
1. Un an après la fin de la guerre en Irak, la région demeure plus que jamais instable.
L'actuelle recrudescence des affrontements en Irak est très préoccupante.
Le pays doit retrouver les conditions de la sécurité et de la stabilité.
La priorité doit aller à la restauration d'un gouvernement souverain et à la réinsertion de l'Iraq dans son environnement régional.
Le règlement du conflit israélo-palestinien demeure une priorité.
L'Union européenne a un rôle à jouer dans cette initiative.
2. Dans ce cadre, notre double présence militaire et civile témoigne d'une relation bilatérale fructueuse entre la France et Oman.
La France et le Sultanat d'Oman partagent une certaine vision des relations internationales, où prévaut la légalité internationale et le règlement pacifique des différends.
Une longue amitié existe entre nos deux pays et elle s'illustre notamment à travers une coopération militaire bilatérale exemplaire.
Sur la base de nos vues et de nos intérêts convergents, nous nous devons d'aller plus loin dans le développement de nos relations.
Les nombreuses visites de membres du gouvernement français à Mascate, comme l'entretien entre le Président de la République et Sa Majesté le sultan Qabous l'été dernier, sont autant de jalons sur cette route pleine de promesses pour l'avenir.
Je suis convaincue que vous tous, présents ce soir, vous consacrerez avec ardeur à cette exaltante mission, avec l'aide bienveillante et active de nos amis omanais.
Je veux exprimer ma gratitude au Sultanat d'Oman qui accueille si souvent dans ses ports de Mascate et de Salalah nos bâtiments de la Marine nationale.
3. La France entend renforcer la coopération et les efforts pour la stabilité et la paix.
Nombreux sont aujourd'hui les hommes et les femmes des armées françaises qui, en Océan Indien, en mer Rouge, dans le Golfe Persique et en mer d'Oman, portent haut les pavillons de la France et de l'Europe.
Je tiens à exprimer ma reconnaissance aux équipages des bâtiments présents dans la région, plus particulièrement des frégates GUEPRATTE et LA MOTTE-PICQUET.
Aux côtés de nos partenaires, ils luttent contre le terrorisme et la prolifération, dans le cadre de la coalition Enduring Freedom (Liberté Immuable) sous commandement américain :
- Le GUEPRATTE, à bord duquel nous sommes rassemblés, qui est une frégate furtive ;
- La frégate anti-sous-marine MOTTE-PICQUET, qui fait partie du groupe EUROMARFOR.
Ce groupe maritime européen, actuellement commandé par l'Amiral Dumontet, associe la France, l'Espagne et l'Italie.
La Nation française, comme, j'en suis sûre, la communauté des Français d'Oman, s'associe à moi pour exprimer aux équipages leur reconnaissance.
Je veux croire que la coopération entre les pays européens et les pays du Golfe seront à terme récompensés et apporteront une paix durable.
Je vous remercie.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 30 avril 2004)
Conférence à Mascate le 24 :
Mesdames et Messieurs,
d'abord merci d'être ici ce soir.
Je suis aujourd'hui aux Emirats Arabes Unis dans le cadre d'un déplacement qui m'amène dans plusieurs pays de la région. Je tenais à avoir ce contact aux Emirats. C'est mon troisième déplacement en l'espace d'à peine quinze mois et cela souligne la qualité des relations qui existent entre la France et les Emirats Arabes Unis.
Ces relations sont en effet très anciennes, elles ont été voulues par Cheikh Zayed et le Général de Gaulle, et depuis, elles se sont toujours approfondies, notamment après la signature d'un accord de coopération en matière de défense qui date de 1995. Ces relations se sont développées dans tous les domaines, et il s'agit là bien d'un véritable partenariat global. Il se manifeste par des contacts réguliers de haut niveau, qu'il s'agisse du niveau ministériel ou qu'il s'agisse du niveau des états-majors. Il se manifeste également par la présence très régulière de navires français et, à la demande des autorités émiriennes, ces présences régulières se sont encore intensifiées. Ces relations se marquent également par les échanges de personnels, qu'il s'agisse d'officiers en formation ou qu'il s'agisse d'exercices faits en commun. Enfin, c'est dans le domaine industriel que se manifeste aussi ce partenariat. Nous développons une conception commune sur un certain nombre de projets et de programmes, dans le domaine militaire, qu'il s'agisse du domaine aéronautique, qu'il s'agisse du domaine électronique, optronique, qu'il s'agisse également aussi du domaine naval. Mais je tiens à souligner que cette coopération dans le domaine de la défense n'est que l'un des éléments de l'excellente coopération qui existe entre nos deux pays.
Celle-ci se développe dans le domaine politique général où nous partageons les mêmes conceptions de ce que doit être une société internationale respectueuse de la légalité et de la force dominante des Nations Unies.
Cette coopération se développe aussi dans l'ensemble des secteurs de l'économie et de la culture. J'ai eu le plaisir et l'honneur d'être reçue dès ma descente d'avion par Cheikh Khalifa et Cheikh Mohammed avec qui nous avons abordé différents sujets, notamment des sujets de relations internationales, nous partageons les mêmes préoccupations de sécurité et de paix. J'ai donc été très intéressée par les réflexions et par les analyses qui ont été faites, à ma demande, de la situation tant en Irak que dans l'ensemble de la région. Et, avec le Vice-Prince héritier, Chef d'Etat-Major des Armées, nous avons bien entendu évoqué tous les aspects de notre coopération militaire. Ces entretiens se sont déroulés dans un climat particulièrement chaleureux et dans un climat de totale confiance. Ce qui est très important pour la France car avoir des amis, en qui nous avons toute confiance, dans cette région nous permet de recueillir leurs avis et d'être ainsi mieux informés et mieux au fait des préoccupations et de la situation politique de la région. Voilà ce que je peux dire pour résumer ces entretiens.
Q - Madame le Ministre, je voudrais vous demander si votre tournée aujourd'hui prépare à un accord de la France ou plutôt à une acceptation par la France de participer à une force de paix internationale en Irak. Est ce que la France a posé les conditions de cette participation comme par exemple l'existence d'un calendrier de retrait des forces de l'occupation américaine de l'Irak et une telle condition serait-elle le passage de la phase d'occupation à une nouvelle étape en l'Irak ?
Michèle Alliot-Marie : Depuis de longs mois, la France a dit qu'elle souhaitait que le peuple irakien retrouve le plus rapidement possible sa totale souveraineté. Inquiète de la situation humanitaire du peuple irakien, la France a également manifesté sa disponibilité à participer à la reconstruction de l'Irak si certaines conditions étaient remplies. La première de ces conditions, c'est que la situation passe sous le contrôle des Nations Unies ; la deuxième condition, c'est qu'il y ait un gouvernement irakien, légitime, qui fasse et la troisième condition, c'est une demande en ce sens. Aujourd'hui, ces conditions ne sont pas réunies. L'ensemble des conditions nécessaires ne sont absolument pas remplies pour qu'il y ait une participation française en Irak.
Q -Madame le Ministre, je représente l'agence de presse iranienne. Je voudrais savoir quelle est la position de la France sur la date fixée pour le transfert de l'autorité du pouvoir aux Irakiens ?
Michèle Alliot-Marie : Nous avons toujours dit que nous souhaitions que ce transfert se fasse le plus rapidement possible, c'est la raison pour laquelle nous sommes effectivement attachés à la date du 30 juin.
Q -Madame le Ministre, quel bilan tirez-vous de cette tournée dans le Golfe, puisque vous l'achevez ce soir. Et quant à l'approche que font les pays du Golfe de la situation internationale en Irak, que retenez-vous comme opinion de tous ces entretiens sur l'Irak et la situation dans la région ?
Michèle Alliot-Marie : L'ensemble de mes interlocuteurs ont marqué leur très grande préoccupation de la dégradation de la situation en Irak. Ils ont aussi marqué leur préoccupation de la garantie de l'unité de l'Irak. Ils ont enfin, partageant en cela totalement les préoccupations françaises, marqué leur souhait que le plus rapidement possible les Irakiens retrouvent leur souveraineté. Je crois que nos préoccupations, quand je dis " nos ", je veux dire celles de la France et celles des interlocuteurs que j'ai eus, se rejoignent totalement, ce qui est normal, puisque nous avons la même conception finalement de ce que doit être l'organisation de la société internationale pour rechercher la sécurité et la paix et notamment le rôle dominant des Nations Unies.
Q -Vous avez parlé lors de votre tournée d'une éventuelle conférence internationale sur l'Irak et vous avez parlé des conditions que la France posent pour l'éventuelle participation en Irak. Pensez-vous que le contexte international actuellement permet la tenue de cette conférence et quelles sont les chances de la tenue de cette conférence ?
Michèle Alliot-Marie : Ce que nous pensons, c'est qu'il y a finalement deux éléments différents, un étant plus large, et les autres étant plus spécifiques. Le transfert de la souveraineté aux Irakiens, le rôle déterminant des Nations Unies, les demandes irakiennes liées au transfert pour qu'il y ait des participations à la reconstruction de l'Irak, qui peuvent prendre d'ailleurs des formes extrêmement diverses, tout ceci c'est une chose. Par ailleurs, le sentiment que nous avons, c'est que ces premiers éléments ne règleront pas tout, nous le voyons aussi, et que ce qui est indispensable aujourd'hui, c'est qu'il puisse y avoir un véritable dialogue. Que tous ceux qui ont envie d'uvrer pour que la situation du peuple irakien s'améliore, non seulement maintenant mais dans le long terme, aient intérêt à parler ensemble ; c'est cela l'idée de la conférence internationale ou de la rencontre internationale. Il faut que les choses se fassent aussi en associant très étroitement toutes les parties prenantes de cette région, parce que ce sont ceux qui connaissent le mieux, qui se connaissent le mieux et qui auront bien entendu un rôle déterminant à jouer dans un futur Irak qui soit en paix et qui ait une sécurité et un vrai développement dans la durée. Ce sont donc, je crois vraiment, deux problèmes qui sont liés bien entendu mais dont le domaine est différent.
Q -Je reviens sur la Conférence internationale, au plan des forces politiques irakiennes. Aujourd'hui le Président Chirac rencontre M. Brahimi à Paris. Est ce qu'il y a des consultations franco-onusiennes en vue de faire accepter cette proposition, surtout quand on sait déjà que les Etats-Unis n'ont pas répondu à la proposition française ?
Vous avez récemment déclaré aux Américains que vous connaissez assez bien la région et que vous leur demandez de vous écouter, donc vous déduisez que ce qu'il se passe actuellement en Irak, c'est le fruit d'une décision unilatérale. Est-ce que c'est ce que vous pensez ?
Enfin, votre réaction concernant le Moyen-Orient, les déclarations du Premier ministre Ariel Sharon se désistant, si l'on peut dire, des promesses qu'il a faites de ne pas attaquer le Président Arafat ?
Michèle Alliot-Marie : En ce qui concerne la question sur la rencontre entre M. Chirac et M. Brahimi, cette rencontre a pour but que M. Brahimi donne à M. Chirac sont sentiment sur ce qu'il a constaté durant sa mission en Irak. Nous connaissons bien M. Brahimi qui a été depuis plusieurs années en Afghanistan et qui a fait un très bon travail et c'est donc quelqu'un dans l'analyse de qui nous avons tout à fait confiance. Il est possible que le problème de la conférence ou de la rencontre ait été évoqué. Je n'y étais pas. Je ne peux donc pas vous en parler. Simplement, je sais que le Président Chirac attache effectivement une grande importance à ce dialogue et à cette concertation de tous ceux qui peuvent permettre de faire progresser la paix et la sécurité.
En ce qui concerne l'écoute par les Etats-Unis de nos analyses, ce que j'ai dit c'est plutôt qu'un certain nombre des membres de l'administration américaine, que j'ai rencontrés, ont fait part de leur intérêt pour nos analyses en disant que nous connaissions bien ou assez bien la région. Notre langage et nos analyses n'ont pas changé depuis plusieurs mois en la matière. Ce que je constate simplement, c'est qu'il y a aujourd'hui davantage de personnes qui manifestent leur intérêt pour ce que nous disons. Mais n'y voyez rigoureusement aucune frustration parce que nous n'avons jamais ressenti de frustration.
Votre troisième question porte sur les déclarations de M. Sharon. Ce que je constate, c'est que M. Bush a émis une mise en garde sur les propos de M. Sharon et je crois que cette mise en garde est suffisamment significative en soi.
Q -J'aurais deux questions à vous poser Madame le Ministre, la première est la suivante : la France aujourd'hui a parlé de la possibilité d'annuler une partie de la dette irakienne. A combien se monte la dette irakienne envers la France et quel est le montant de la dette irakienne que la France serait prête à annuler dans ce cas ? Quelques pays du Golfe ont déclaré qu'ils étaient prêts à envoyer des forces pour participer au rétablissement de la paix en Irak. De part les entretiens que vous avez eus, pouvez-vous nous confirmer ou nous infirmer une telle information ?
Michèle Alliot-Marie : Je crains de ne pas vous apporter beaucoup de réponse en la matière, vous me le pardonnerez. Sur votre première question sur le montant de la dette irakienne, je dois vous dire que le Ministère de la Défense n'est pas particulièrement en première ligne. Alors, je sais que l'on a effectivement parlé d'une telle perspective d'annulation d'une partie de la dette qui a d'ailleurs déjà plusieurs mois. Très honnêtement, je ne peux pas vous dire ce que sont les chiffres. Je les ai vus à l'époque, mais je ne les ai pas suffisamment en tête et je ne veux pas donner des informations qui ne seraient pas exactes. Mais peut-être l'Ambassadeur de France pourra-t-il vous faire passer l'information en la matière.
En ce qui concerne maintenant l'Irak et les perspectives en Irak, plusieurs de mes interlocuteurs ont effectivement manifesté très clairement leur souhait, leur perspective d'aider à la reconstruction de l'Irak et notamment à tout ce qui peut améliorer la situation du peuple irakien. Je pense que c'est un problème à la fois de solidarité humaine, mais également un problème politique. Il y a besoin de pays qui soient stabilisés dans la région et qu'il y ait de vraies perspectives de développement. Mais aucun d'entre eux n'a évoqué la perspective d'envoi de forces parce que simplement, peut-être, la question n'a pas été soulevée entre nous.
Q -Je suis du journal Al Hayat. Je sais qu'il y a deux contrats en cours de négociation avec les Emirats Arabes Unis pour l'achat de chars Leclerc et de Mirage 2000. Où en êtes-vous de la livraison de ce matériel ?
Je voudrais savoir si la France est inquiète du programme nucléaire iranien et surtout après que les Etats-Unis aient déclaré qu'ils étaient inquiets sur ce programme ?
Michèle Alliot-Marie : En ce qui concerne les contrats qui sont déjà signés, ce sont des contrats qui sont en cours et je n'ai été saisie d'aucun problème, ni de retard ni quoi que ce soit, donc les contrats se déroulent apparemment tout à fait normalement. Il y a d'autres contrats en perspective, mais je dirais que cela fait partie des relations industrielles normales que nous avons entre les Emirats et la France.
En ce qui concerne le programme nucléaire iranien, vous savez la part que la France a prise avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne pour inciter le gouvernement iranien à se rapprocher de l'AIEA. Ce que nous souhaitons, maintenant, c'est qu'il y ait effectivement un suivi de ces premiers contacts et que le gouvernement iranien tienne les engagements qu'il a pris à cette occasion.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 30 avril 2004)
Discours à Amman le 26 :
Sire,
Altesses,
Monsieur le Premier ministre,
Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les officiers généraux,
Je tiens tout d'abord à vous dire, Sire, combien je suis heureuse et honorée de me trouver aujourd'hui en Jordanie pour participer à l'ouverture, à vos côtés, de cet événement consacré aux forces spéciales.
1. Cette conférence prend tout son sens à l'heure où le contexte régional et international est particulièrement troublé.
L'actuelle recrudescence des affrontements en Irak est très préoccupante, notamment en raison des graves conséquences pour les populations civiles.
L'échéance du 30 juin est désormais imminente.
Le temps est compté pour instaurer la sécurité et la stabilité dans ce pays.
Il est donc crucial de restaurer la souveraineté d'un gouvernement irakien et de permettre au pays de retrouver, sous les auspices des Nations Unies, sa place dans la région.
Au Proche-Orient, nous devons mettre un terme à la spirale de violence, et revenir vers un processus de paix efficace. Notre objectif doit être la création d'un Etat palestinien vivant en paix au côté d'Israël.
La France, comme la Jordanie, reste attachée à la mise en uvre de la feuille de route.
Plus largement, notre monde est aujourd'hui confronté à une multiplication de crises internationales.
Nous sommes témoins de l'apparition de nouveaux risques, tels que les conflits inter-ethniques, le terrorisme et la prolifération.
2. Face à l'environnement instable actuel, nous devons trouver des solutions appropriées.
Les Forces Spéciales sont, dans ce contexte, extrêmement importantes pour la sécurité de nos Etats et la résolution des conflits, et je tiens à souligner leurs compétences.
La diversité de leurs capacités d'intervention ;
La variété des savoir-faire requis ;
Le haut degré de technicité des procédés mis en uvre ;
La perfection exigée pour des missions sensibles ;
La nécessité d'une très grande discrétion ;
Les qualités physiques et morales nécessaires.
Tous ces éléments confèrent, à juste titre, à ces unités le qualificatif de " spéciales ".
La France et la Jordanie ont toutes deux développé des compétences appropriées pour leurs Forces Spéciales. Elles mettent ce savoir- au service de la paix et de la sécurité dans le monde.
Aujourd'hui, je suis ravie de souligner qu'en ce moment-même, des militaires français des Forces spéciales participent, avec leurs homologues jordaniens, à un entraînement commun au parachutisme.
C'est pour moi un honneur et un plaisir de me trouver ici.
Ce salon annuel organisé à Amman constitue, un endroit privilégié pour les échanges d'expériences.
Cette année encore, la France y prendra une part importante, avec une délégation importante de haut niveau.
3. Cet événement me donne une nouvelle fois l'occasion de me féliciter de la solidité des relations franco-jordaniennes.
La France et la Jordanie partagent la même vision de l'équilibre mondial et des relations internationales.
Cette vision commune poursuit l'objectif d'instaurer un monde de paix, dans lequel les conflits se résolvent par la négociation, le dialogue, le partenariat, l'action multilatérale et un meilleur partage des richesses.
La France et la Jordanie partagent le même refus des extrémismes, de l'intolérance et de la violence.
C'est la raison pour laquelle nous avons su, au fil du temps, tisser de solides liens d'amitié et de coopération.
Nos relations sont profondément enracinées dans une confiance complète et mutuelle, qui se manifeste particulièrement dans le domaine de la défense et de la sécurité.
À plusieurs reprises, Jordaniens et Français se retrouvent ensemble sur les mêmes théâtres, comme c'est le cas aujourd'hui au Kosovo.
Je sais, Sire, que vous accordez une attention particulière à nos relations en matière de défense.
Permettez-moi de vous assurer que les plus hautes autorités françaises y accordent la même importance, et souhaitent la poursuite et le renouvellement de cette riche coopération.
Sire,
Mesdames et Messieurs,
Il y a quarante ans cette année, en 1964, le roi Hussein effectuait à Paris sa première grande visite officielle. Avec le Général de Gaulle, il y relança les relations entre la France et le Monde Arabe.
Aujourd'hui, cette relation franco-jordanienne est plus vivante et riche que jamais. Aujourd'hui, elle est au service d'un monde juste et pacifique.
Je tiens à ce titre à rendre hommage à la politique inlassable de paix et de dialogue de la Jordanie, notamment dans le Moyen-Orient en crise.
Je veux croire que tous ces efforts courageux porteront leurs fruits, et que cette région connaîtra enfin une paix globale, durable et équitable.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 30 avril 2004)