Interview de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, à TF1 le 16 juin 2004, sur sa mission et son action de Premier ministre, les réformes entreprises pour EDF et l'assurance maladie et sur la présidence de l'UMP.

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Texte intégral

Patrick POIVRE D'ARVOR.- Avec nous maintenant comme promis, Jean-Pierre RAFFARIN. Monsieur le Premier ministre, bonsoir. Vous venez de subir coup sur coup deux cinglantes défaites, aux régionales d'abord, puis aux européennes dimanche. Vous dites vouloir écouter le message des Français, et pourtant, vous restez à votre poste. Pourquoi vous accrochez-vous ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Parce que j'ai une mission à accomplir. Je ne m'accroche pas. Je bénéficie d'une double confiance, celle du président de la République et celle de la majorité parlementaire. Ce sont les institutions. J'ai un devoir d'action. Notre pays doit être modernisé. Je suis fier aujourd'hui qu'on ait engagé la réforme de l'assurance maladie. Voilà des années qu'il fallait faire cette réforme pour le pays, comme il fallait faire la réforme des retraites, comme il fallait faire la réforme de la lutte contre la dépendance, c'est-à-dire l'aide aux personnes âgées, aux personnes handicapées. Je suis en charge d'une action qui est une action à la tête d'une majorité pour cinq ans. Cette majorité a un devoir de réforme, je suis engagé. Il y a des difficultés, ce n'est pas toujours facile ; les régionales ont été difficiles. Les européennes ne m'ont pas surpris puisqu'au fond, nous avons réduit légèrement l'écart par rapport à la situation du mois de mars. Mais naturellement, nous avons encore beaucoup de travail à faire. Mais vous savez, la popularité, ce n'est pas un programme politique, c'est le résultat d'une action."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- En l'occurrence, ce n'est pas la popularité, ce sont les résultats électoraux. Il n'y aura pas d'autres élections d'ici trois ans et dans le nouveau système né du quinquennat, au fond, ce sont des élections intermédiaires. Qu'est-ce qu'il faut pour que le Premier ministre, un jour, parte ? Que le lien de confiance avec les Français soit retiré ou que le lien de confiance avec le président de la République soit usé ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Il faut que l'action soit impossible. Tant que l'action est possible, tant que l'action pour la France Il faut agir. Il était très important d'engager la France dans l'action et la sortir de l'immobilisme dans laquelle elle a vécu. Quand vous pensez qu'on a mésestimé, sous-estimé les problèmes de sécurité, cela a été la première étape de notre action. J'ai voulu, j'ai demandé à mes ministres une loi d'orientation pour la justice, une loi d'orientation pour la police, une loi d'orientation pour la défense, un paquet pour la sécurité, un paquet d'action avec des moyens parce que la sécurité, c'est la première des libertés. Ensuite, deuxième étape, le pacte social. Nous étions dans un pays dans lequel le pacte social était remis en cause : nos retraites n'étaient pas financées, la Sécurité Sociale en faillite, les personnes âgées souvent en situation de grande difficulté et les personnes handicapés ne bénéficiant pas d'une véritable compensation de leur handicap. Ces réformes-là sont engagées, aujourd'hui. Notre pays est capable de rénover son pacte social. Et dans quelques jours, avant le 14 juillet, nous présenterons, avec Jean-Louis BORLOO, le plan de cohésion sociale, un plan qui va conjuguer l'action pour l'emploi, contre le chômage, pour le logement, pour l'intégration, avec un programme, par exemple, pour les jeunes. Il y a aujourd'hui beaucoup trop de jeunes au chômage. Nous allons proposer sur cinq ans 800 000 contrats, contrats d'intégration pour les jeunes, contrats d'apprentissage, contrats en entreprise, contrats qui leur permettront d'avoir un avenir. Tout ça, dans ce plan de cohésion, parce que c'est la deuxième étape. Il faut que notre cohésion sociale soit la force pour que la France se projette dans l'avenir. Et c'est la troisième étape, celle que nous allons entamer pour 2005 : la recherche, la réforme de l'école. Il faut que la France redevienne un grand pays scientifique ; il faut réformer notre école pour que tous les jeunes, qui sortent du système éducatif, sortent avec une qualification, avec un diplôme. Ce n'est pas aujourd'hui le cas. Ce sont les réformes de 2005, il nous faut les engager. Ainsi, la France va retrouver le goût de l'avenir. Je vais vous dire, Patrick POIVRE d'ARVOR : ça marche. Il y a un an, nous étions en récession ; nous étions sur un rythme de croissance négatif, moins 0,4 au deuxième trimestre 2003. Aujourd'hui, nous sommes dans un rythme de croissance retrouvé : plus 0,8. Alors, ce n'est pas encore sensible dans les foyers français, mais nous sommes sur un rythme de 2 % de croissance et nous voulons partager avec les Français cette croissance. En l'an 2000, il y a eu 4 %, les fruits de la croissance sont restés dans l'appareil d'Etat. Moi, je veux que la croissance soit partagée avec tous les Français. C'est pour cela que je suis dans l'action."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Un mot encore quand même sur les européennes, puisque le Conseil Constitutionnel, aujourd'hui, vient de faire savoir que le droit européen désormais primait sur le droit français. C'est une décision qu'il avait prise d'ailleurs avant le scrutin de dimanche. Cela vous paraît normal qu'il ne l'annonce qu'aujourd'hui, pour ne pas justement interférer sur ce scrutin ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "C'était déjà une donnée qui était connue puisqu'un grand nombre de directives doivent être intégrées à notre loi, donc c'était connu. Mais je crois vraiment que l'Europe est trop compliquée. Dans ces élections, moi, je tire deux leçons. Il faut écouter toujours un vote, d'abord, c'est que l'Europe est illisible ; l'Europe est beaucoup trop compliquée, c'est pour ça qu'on a besoin d'une nouvelle Constitution, d'une institution européenne plus simple"
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Elle peut être votée dès ce week-end ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Je pense que nous avons de fortes chances d'avoir une Constitution adoptée par le Conseil européen ce week-end, le 17 et le 18. Cela nous donnera de la simplification. Par exemple, on va arrêter d'avoir ces présidences tournantes tous les six mois, qui sont vraiment des sources de complexité. C'est la première chose. Et puis, ensuite, vous l'avez dit, ce mécontentement vis-à-vis d'une situation économique, qui était celle que l'Europe a traversée et qui a touché le gouvernement anglais et Tony BLAIR, le gouvernement allemand et Gerhard SCHRÖDER, comme il a touché la France. C'est un phénomène européen, il n'y a pas une spécificité française en la matière."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Et vous pensez, comme votre ancien mentor Valéry GISCARD d'ESTAING, qui le dit aujourd'hui dans La Croix, qu'il faut qu'il y ait un référendum pour justement adopter cette Constitution européenne en France ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Je pense que si le texte qui est aujourd'hui en discussion dans les instances avant d'être en discussion devant le Conseil européen, le 17 et le 18, est ce que nous souhaitons, il ne faut pas avoir peur du référendum. Il peut y avoir le choix du référendum ou le choix parlementaire : le président de la République tranchera. Mais nous n'avons pas peur du référendum, si nous avons un bon texte, si ce texte est un texte qui apporte vraiment de la simplification dans la pratique institutionnelle de l'Europe."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Vous vous voulez le Premier ministre des réformes, vous avez un peu de mal
Jean-Pierre RAFFARIN.- "J'y tiens beaucoup."
Patrick POIVRE D'ARVOR.-...Avec les retraites, plus facilement, apparemment, aujourd'hui avec l'assurance maladie, un peu difficilement avec l'EDF parce qu'il y a quand même pas mal de concessions ou de recul de la part du gouvernement. Est-ce que ce pays est réformable ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Il n'y aura pas de recul sur EDF. Nous irons jusqu'au bout de la réforme. Il y a écoute, mais il n'y a pas faiblesse. J'ai donné des instructions très claires au ministre de l'Economie et des Finances pour qu'on aille au bout de cette réforme"
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Il a fait trop de concessions ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- Ce ne sont pas les ruptures de courant ici ou là qui nous arrêteront. Je crois que nous sommes dans une démocratie sociale : oui au dialogue social, oui à la grève, mais pas à la grève de la démocratie. Cela n'empêchera pas le Parlement de débattre. Nous sommes dans une société démocratique, c'est aujourd'hui au Parlement de définir l'avenir d'EDF. C'est très important pour cette entreprise qui est une entreprise dont la France est fière, pour laquelle nous avons de grands projets, y compris avec l'industrie nucléaire. Je souhaite que nous allions au bout de cette réforme. Nous avons dit clairement "non" à la privatisation, nous avons donné les garanties nécessaires pour qu'on voie bien que l'Etat français reste impliqué dans l'avenir d'EDF. Aujourd'hui, on peut engager cette réforme. Je crois vraiment qu'il y a trop de personnes qui, aujourd'hui, ont des comportements inacceptables."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Cela vous a choqué, par exemple, qu'on démonte votre compteur électrique à Chasseneuil, pour vous ou pour d'autres ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Je suis habitué à ce qu'il y ait un certain nombre d'attaques qui me soient adressées ; c'est normal, c'est l'exercice de ma responsabilité, je l'assume. Mais, j'ai demandé à la direction d'EDF que des sanctions soient prises contre tous ceux qui ont des comportements illégaux. Je crois qu'on ne peut pas défendre le service public et faire en sorte qu'il y ait rupture du service public. Dans le service public, il y a le public ; il ne faut pas oublier le public pour lequel le service est construit. Moi, je suis là pour défendre aussi les intérêts du public."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Pour la réforme de l'assurance maladie, c'était donc ce matin, adoption en Conseil des ministres. Il y aura ensuite débat à l'Assemblée avec, je l'ai dit, déjà beaucoup d'amendements et beaucoup de protestations sur tous les bancs. Est-ce que vous pensez que votre calcul comptable n'est pas aléatoire ? Vous avez l'air de beaucoup vous reposer justement sur la croissance pour penser que vous allez résorber complètement ce déficit.
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Je crois que c'est une réforme particulièrement ambitieuse. D'abord parce que nous changeons le dispositif de pilotage de l'assurance maladie. Avant, c'était un dispositif où les responsabilités étaient très diffuses, parfois confuses. Aujourd'hui, nous proposons un projet d'organisation avec les partenaires sociaux, avec les médecins, avec les mutuelles, avec l'ensemble des partenaires, tous les acteurs autour de la table avec une véritable responsabilisation des acteurs, c'est-à-dire des budgets qui pourront et devront être respectés. Ensuite, une offre de soins très importante, il y a des réformes - Philippe DOUSTE-BLAZY les a expliquées - qui sont essentielles. Le dossier médical personnalisé va apporter une amélioration des soins ; on va pouvoir mieux soigner parce qu'on connaîtra mieux le dossier médical de chaque personne. Ce sera mieux géré et en même temps, ce sera médicalement plus performant, mieux adapté, avec une vraie amélioration de qualité. Et puis, il y a le fait que quand on ira chez un spécialiste, on sera passé d'abord chez un généraliste, par exemple, qui pourra aiguiller le malade dans son parcours de santé. Il s'agit de construire un parcours de santé mieux adapté avec de meilleurs soins pour l'ensemble des Français. Et puis, il y a cette justice sociale pour laquelle nous nous battons, comme pour les retraites, nous avions permis dès cette année à 200 000 personnes de partir à la retraite plus tôt parce qu'ils avaient commencé à travailler très jeune, à 14, à 15 ou à 16 ans. Là, nous permettons à 2 millions de Françaises et de Français, qui n'avaient pas droit, qui ne pouvaient pas se payer une complémentaire ou une mutuelle complémentaire, de pouvoir aujourd'hui, par un crédit d'impôt, se payer cette mutuelle. C'est donc une réforme juste qui va améliorer les soins et qui est un effort financier pour tous, mais cet effort, nous l'avons voulu juste, les entreprises paieront, les salariés paieront, les retraités paieront, chacun paiera, naturellement, nous avons modéré les sommes, mais nous les avons réparties équitablement."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Vous pouvez encore discuter quand même sur les propositions que vous fait, par exemple, Force Ouvrière ou l'opposition, l'UDF ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Bien sûr. Bien sûr. Nous avons discuté, nous continuons avec les syndicats, nous continuons avec les partenaires professionnels et nous continuons naturellement avec les parlementaires. C'est une réforme qui est ouverte ; il s'agit de pouvoir faire en sorte que l'allongement de la vie, qui est dans notre société une caractéristique, que ce soit un mieux être. J'entends ici ou là, le problème de la société française, c'est son vieillissement, mais on se bat pour que la mort recule, on se bat pour que la vie soit plus longue, c'est quand même très important, il faut que cette vie gagnée, que ce soit du bonheur ! Et pour ça, il faut changer notre système de santé pour qu'on puisse consommer plus de santé, mais avec une rationalité, avec une efficacité meilleure."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Vous, vous avez gagné un peu plus de vie à Matignon, puisque vous avez été reconduit par le président de la République
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Vous savez, la qualité de la vie à Matignon, ce n'est pas forcément quelque chose de toujours très enviable. Ce n'est pas là que je passerai les meilleurs moments de ma vie, mais ce sont des moments de responsabilité et je tiens à m'y engager à fond parce qu'il s'agit d'une mission pour notre pays."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- On dit, en effet, que c'est un travail assez usant. Est-ce que c'est indispensable de se rajouter d'autres responsabilités que celle de la France, par exemple, celle de diriger l'UMP, est-ce que vous serez candidat à la présidence de l'UMP quand elle va se libérer dans un mois ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Je ne suis candidat à rien d'autre qu'à mener ma mission. Ma mission, c'est l'action. Vous parliez des réformes à venir, j'ai la réforme de la recherche qui est très importante, refaire de la France un grand pays scientifique, de plus en plus dans notre pays on sent qu'on a besoin de science, et puis, il y a une sorte de désintéressement de la science. Il faut remobiliser tout le pays pour les sciences, les sciences du vivant, pour les sciences de l'environnement, pour les nouvelles technologies, donc une remobilisation, une réforme pour l'école. Tout ceci, c'est de l'action, c'est ce que j'ai à faire, cela me prend complètement. Pourquoi l'UMP est important ? Parce que l'UMP, c'est les conditions de l'action, c'est la majorité parlementaire. Donc, pour moi, il ne s'agit pas d'une course au pouvoir, il ne s'agit pas de chercher une responsabilité dans un parti. Il s'agit simplement de veiller à ce que l'unité de l'UMP soit préservée. Pourquoi l'unité ? Parce que l'unité, c'est la condition de l'action. Et puis, je me souviens trop des guerres fratricides, j'ai vécu un certain nombre de batailles politiques où j'ai vu la droite perdre des élections parce qu'elle était trop divisée, je ne veux plus de division. Donc, je suis chef de la majorité parlementaire, je suis garant de son unité. Donc pour moi, l'UMP, c'est la condition de l'action, et cette action, elle a besoin d'unité, c'est cela mon rôle et uniquement mon rôle."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Vous ne m'avez pas répondu très clairement, vous ne serez pas candidat à la présidence de l'UMP ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Ecoutez, je suis le garant de l'unité, je n'ai pas aujourd'hui l'ambition de diriger l'UMP. Je ne peux pas chercher à conquérir de nouveaux postes, tellement je suis occupé par ce que j'ai aujourd'hui à faire. Ce que je ne veux pas, c'est qu'il y ait des divisions. Aujourd'hui, la place n'est pas vacante, Alain JUPPE n'est pas parti, personne"
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Il sera parti dans un mois
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Alain JUPPE choisira le moment qu'il voudra. Personne à ce jour ne s'est déclaré. Donc, il n'y a pas de candidature, donc l'unité de l'UMP n'est pas à ce jour menacée. Je n'ai donc pas à y intervenir. J'y interviendrai avec détermination, si je vois qu'il y a des menaces concernant le dynamisme, l'unité et le retour aux guerres fratricides. On a trop connu ces guerres dans le passé. La droite, vous savez, elle a souvent perdu des élections non pas à cause de la gauche, mais à cause de ses divisions."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Il est difficile quand même de ne pas voir dans le déjeuner de Bercy hier un acte de candidature quasi-officielle de Nicolas SARKOZY. S'il se présente à la présidence de l'UMP, vous l'en dissuaderez, d'une part, et deuxièmement, est-ce que vous lui demanderez de quitter sa fonction de ministre des Finances ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- Je vous ai répondu, moi, c'est l'action gouvernementale, c'est cela qui est mon travail. L'UMP doit garder son unité, je dois y veiller. Point. C'est tout."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Mais est-ce que vous pensez, comme Philippe DOUSTE-BLAZY, qui l'a dit hier, qu'on ne peut pas être à la fois ministre et président de l'UMP ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Je ne veux pas rentrer dans des débats partisans, ça n'intéresse pas à ce jour les Français. Nous verrons le moment venu, quand la question se posera. Pour moi, ce sont les réformes ; je dois mener un quinquennat de réformes avec le président de la République ; c'est cela qui me mobilise, c'est là où est ma responsabilité et c'est là où sera mon résultat : On m'attend non pas à une étape intermédiaire, on m'attend au résultat de l'action de réforme. C'est pour cela que je suis engagé à fond, avec tout mon cur, dans cette action de réforme."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Vous étiez sénateur quand vous avez été nommé à Matignon en 2002, vous vous représenterez éventuellement aux sénatoriales qui auront lieu, là, dans quelques mois, en septembre ?
Jean-Pierre RAFFARIN.- "Je suis Premier ministre et il n'est pas dans mes intentions de siéger au Sénat."
Patrick POIVRE D'ARVOR.- Je vous remercie, Monsieur le Premier ministre.

(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 18 juin 2004)