Texte intégral
Q- Bonjour C. Poncelet... Sauf immense surprise, vous serez réélu demain par vos collègues Président du Sénat...
R- N'anticipons pas s'il vous plaît...
Q- Nous n'anticipons pas, c'est pour ça que j'évoquais "une immense surprise", parce que si vous ne l'étiez pas, ce serait cela, non ?
R- Ecoutez, j'ai été bien sûr hier élu par mes collègues de l'UMP pour être le candidat. On a l'habitude dire que ce mouvement est monolithique, que les désignations se font dans la confidence. Cela a été un débat très démocratique, où chacun a pu vraiment s'expliquer, et ce débat démocratique, j'en rends hommage à mon concurrent, mon ami A. Lambert, qui a souhaité se présenter courageusement, qui sollicitait bien sûr la confiance de ses collègues.
Q- Pourquoi dites-vous "courageusement" ?
R- Parce que c'est un débat difficile. Je l'ai déjà affronté à plusieurs reprises, c'est un débat très difficile. Donc par conséquent, nous nous sommes expliqués. Nos collègues nous ont écoutés, et puis tout cela s'est passé bien sûr dans la bonne humeur. C'est ça la démocratie. La démocratie qui a évolué.
Q- Et donc, demain, c'est l'ensemble des sénateurs qui dira...
R- Oui, mais le fait d'être désigné par son mouvement ne vous conduit pas pour autant à négliger la confiance des autres. Tout à l'heure, A. Duhamel l'a fort justement dit : j'ai apporté des réformes. Il faut savoir que le Sénat est la seule institution sous la République qui se soit auto réformée. Ramener un mandat de neuf à six ans, quand on sait l'attachement que nous portons, nous Français, aux avantages acquis, ce n'est pas une mince affaire. Donc c'est la première fois - et aussi la première fois au monde - qu'une institution comme la nôtre envoie ses élus en stage dans les entreprises, petites, moyennes et grandes, en stage dans les instances judiciaires, afin de bien connaître la matière sur laquelle on va légiférer, pour bien légiférer. Donc ces réformes sont faites avec l'ensemble des sénateurs, sans distinction. Et j'ai eu le concours de l'ensemble. Donc, par conséquent je ne néglige pas leur appréciation, et pour poursuivre ma tâche j'ai besoin de leur soutien.
Q- - Quand vous avez été élu pour la première fois président du Sénat en 1998, à 70 ans, vous aviez dit que vous ne feriez que deux mandats de trois ans, et qu'ensuite vous vous retireriez. Aujourd'hui, vous sollicitez un nouveau bail. La promesse donnée, formulée, n'a donc pas de valeur dans le monde politique ?
R- Si, mais on peut être placé devant une situation telle qu'on soit contraint de modifier sa position initiale.
Q- Vous êtes "contraint" ce matin de vous présenter à la présidence du Sénat.
R- Pour ma part - et, bien sûr j'ai entendu mes collègues, qui le disaient discrètement, d'autres publiquement - nous avons engagé de grandes réformes, je viens de vous en indiquer quelques-unes, mais il faut parachever la tâche qui est devant nous. Ceci m'a été confirmé - cette volonté m'a été confirmée - ainsi qu'à beaucoup de mes collègues de toutes tendances. Lorsqu'il y a eu le débat sur la laïcité, ce n'est pas le fait du hasard si la commission Stasi s'est installée au Sénat. Des travaux de cette mission est sorti le projet de loi sur la laïcité, grand problème de société ! On sait que le gouvernement précédent s'était un peu dérobé devant cette situation du port du voile.
Q- Quel rapport avec votre nouvelle candidature, C. Poncelet ?
R- Je vais vous le dire tout de suite, j'y arrive, j'y arrive. Donc grand débat. Et ensuite nous avons passé au texte lui-même (sic). Il y avait une participation extrêmement nombreuse sur ce grand débat, sur le fond. Quand il s'est agi de problèmes techniques, la participation était moins forte. Donc je considère qu'il faut laisser à la séance plénière davantage de temps, pour une participation de l'ensemble des sénateurs, sur des grands sujets comme demain la violence à l'école, demain peut-être les religions... il y a des grands sujets. Et il y a certains débats, très techniques, qui appellent le concours des experts. C'est la raison pour laquelle j'ai renforcé les moyens des commissions pour que les experts extérieurs puissent intervenir, et qu'on légifère sur ces questions pour avoir davantage...
Q- Mais si vous avez fait tout ça, vous pourriez profiter d'une retraite bien méritée...
R- ... c'est à faire, c'est à faire...
Q- C'est à faire encore... Alors regardez, je vais vous soumettre une phrase : "notre démocratie a trop souffert de parole donnée, puis reprise, d'engagements de campagnes non suivis d'effets, de promesses sans lendemain"... Vous savez qui a écrit ça, C. Poncelet ? C'est votre adversaire A. Lambert, qui l'a écrit dans une lettre à tous les sénateurs, pour justifier sa candidature. "Notre démocratie a trop souffert de parole donnée, non suivie d'effets"... C'est dur hein ?
R- C'est dur, mais je connais quelqu'un qui avait écrit aussi un livre sur "Le coup d'Etat permanent" et qui avait dit : "l'article 16, si j'arrive au pouvoir, je le modifierai".
Q- C'est F. Mitterrand.
R- Vous connaissez la suite... Mais je ne leur fais pas de reproches...
Q- Est-ce que n'est pas le problème de la politique, C. Poncelet ? Des choses sont dites par les responsables politiques, et elles ne sont pas suivies d'effets. On ne fait pas ce qu'on dit. Est-ce que ce n'est pas le problème de la politique ?
R- Non, on ne fait pas ce qu'on dit... L'intention initiale est bonne, elle est sincère, mais les événements, vous ne les maîtrisez pas toujours, et par conséquent vous pouvez être en présence de situations telles que vous soyez contraint de modifier votre position. Et si aujourd'hui mes collègues - dans une immense majorité, au sein de l'UMP, ils viennent de le dire - souhaitent que je poursuive cette tâche, parce qu'on sent très bien qu'il nous faut aujourd'hui modifier nos méthodes de travail... Voir une séance avec quelques parlementaires seulement, ceci fait mauvais effet. Ceci ne valorise pas... Alors que le débat sur la laïcité montrait bien que nous étions extrêmement sensibles aux problèmes de société, et Dieu sait s'il s'en pose aujourd'hui.
Q- Que pensez-vous du retour de C. Pasqua au Sénat, C. Poncelet ?
R- Alors là, je vais vous donner mon sentiment.
Q- Franc et direct.
Q- Franc et direct. Qui a élu C. Pasqua ?
R- Des grands électeurs.
R- Ce sont des grands électeurs : ce sont des maires, des conseillers généraux, des conseillers régionaux, des députés. Ces grands électeurs ce sont des gens qui connaissent la chose publique. Ce sont des gens qui sont formés. Ce sont des gens qui ont l'habitude des responsabilités. Ils ne se déterminent pas comme ça trop rapidement. Ils ont voté Pasqua. Ils ont voté en leur âme et conscience. Par conséquent, on ne peut pas contester leur vote, sinon c'est faire injure au suffrage universel, même s'il est indirect. C'est faire injure. Et comme la justice est rendue au nom du peuple souverain, ce peuple souverain vient de s'exprimer. Ceci pour autant, ça n'empêche pas la justice de poursuivre son oeuvre. Les sénateurs et les députés, ils sont justiciables comme tout citoyen français.
Q- Pas tout à fait, mais du moins le juge peut enquêter, et mettre éventuellement en examen tout parlementaire. Vous avez tout de même vu la pluie de quolibets qui s'est abattue sur le Sénat. Un titre parmi d'autres : "C. Pasqua, réfugié politique au Sénat". C'était Libération lundi. Ca ne fait pas du bien pour l'image de l'institution que vous présidez, C. Poncelet.
R- Mais ce sont les grands électeurs qui ont voté. J'ai même vu que c'était un refuge aussi pour ceux qui avaient été battus ailleurs. Qu'est-ce que je constate dans cette élection ?
Q- C'est assez juste. Beaucoup d'élus [battus] aux élections
législatives...
R- Voilà.
Q- ... viennent retrouver une place au Sénat, [qui est] une maison accueillante.
R- Savez-vous que ce que j'ai constaté m'a fait grand plaisir ?
Q- Ah.
R- Pourquoi ? Tout simplement, parce que je note qu'au cours de ces élections, le Sénat est devenu une institution attractive. Quand je vois se présenter au Sénat des hommes ou des femmes...
Q- Attractive pour les responsables politiques.
R- ... qui ont critiqué le Sénat, qui ont considéré que c'était une institution inutile, qui même en souhaitaient la disparition... se porter candidats à l'institution, c'est montrer que celle-ci est attractive, que maintenant au sein du Sénat, on légifère, et comme l'avait dit mon prédécesseur, Jules Ferry, on légifère sérieusement, puisque 95 % des amendements votés par le Sénat sont repris par l'Assemblée Nationale.
Q- Parmi vos responsabilités, C. Poncelet, la nomination des membres du Conseil Constitutionnel. Nous sommes engagés en France dans un grand débat européen. Faut-il voter oui ou non à la Constitution Européenne ? P. Joxe, membre du Conseil Constitutionnel, participe à des réunions, fait connaître son opinion sur son refus de la Constitution. Vous qui nommez les membres du Conseil Constitutionnel, que pensez-vous de cette attitude d'un de ses
membres ?
R- Je crois que sur ce sujet, il aurait dû être plus réservé. Je regrette qu'il ait fait connaître publiquement sa position qui peut entièrement influencer, et c'est un juge, par conséquent il n'a pas, a priori, à prendre une telle position. Il l'a fait. Ceci étant, ce sujet est extrêmement important, ce sujet de la Turquie...
Q- Non, pas de la Turquie, de la Constitution Européenne.
R- De la Constitution Européenne, pour ma part...
Q- Pour votre part, c'est oui...
R- .. [moi] qui étais militant en culotte courte, avec Robert Schuman, avec de Gaspéri, Spack, et Mock l'Autrichien et Adenauer, je suis très profondément Européen.
Q- C'est oui... comme Jospin.
R- Pour l'Europe.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 30 septembre 2004)
R- N'anticipons pas s'il vous plaît...
Q- Nous n'anticipons pas, c'est pour ça que j'évoquais "une immense surprise", parce que si vous ne l'étiez pas, ce serait cela, non ?
R- Ecoutez, j'ai été bien sûr hier élu par mes collègues de l'UMP pour être le candidat. On a l'habitude dire que ce mouvement est monolithique, que les désignations se font dans la confidence. Cela a été un débat très démocratique, où chacun a pu vraiment s'expliquer, et ce débat démocratique, j'en rends hommage à mon concurrent, mon ami A. Lambert, qui a souhaité se présenter courageusement, qui sollicitait bien sûr la confiance de ses collègues.
Q- Pourquoi dites-vous "courageusement" ?
R- Parce que c'est un débat difficile. Je l'ai déjà affronté à plusieurs reprises, c'est un débat très difficile. Donc par conséquent, nous nous sommes expliqués. Nos collègues nous ont écoutés, et puis tout cela s'est passé bien sûr dans la bonne humeur. C'est ça la démocratie. La démocratie qui a évolué.
Q- Et donc, demain, c'est l'ensemble des sénateurs qui dira...
R- Oui, mais le fait d'être désigné par son mouvement ne vous conduit pas pour autant à négliger la confiance des autres. Tout à l'heure, A. Duhamel l'a fort justement dit : j'ai apporté des réformes. Il faut savoir que le Sénat est la seule institution sous la République qui se soit auto réformée. Ramener un mandat de neuf à six ans, quand on sait l'attachement que nous portons, nous Français, aux avantages acquis, ce n'est pas une mince affaire. Donc c'est la première fois - et aussi la première fois au monde - qu'une institution comme la nôtre envoie ses élus en stage dans les entreprises, petites, moyennes et grandes, en stage dans les instances judiciaires, afin de bien connaître la matière sur laquelle on va légiférer, pour bien légiférer. Donc ces réformes sont faites avec l'ensemble des sénateurs, sans distinction. Et j'ai eu le concours de l'ensemble. Donc, par conséquent je ne néglige pas leur appréciation, et pour poursuivre ma tâche j'ai besoin de leur soutien.
Q- - Quand vous avez été élu pour la première fois président du Sénat en 1998, à 70 ans, vous aviez dit que vous ne feriez que deux mandats de trois ans, et qu'ensuite vous vous retireriez. Aujourd'hui, vous sollicitez un nouveau bail. La promesse donnée, formulée, n'a donc pas de valeur dans le monde politique ?
R- Si, mais on peut être placé devant une situation telle qu'on soit contraint de modifier sa position initiale.
Q- Vous êtes "contraint" ce matin de vous présenter à la présidence du Sénat.
R- Pour ma part - et, bien sûr j'ai entendu mes collègues, qui le disaient discrètement, d'autres publiquement - nous avons engagé de grandes réformes, je viens de vous en indiquer quelques-unes, mais il faut parachever la tâche qui est devant nous. Ceci m'a été confirmé - cette volonté m'a été confirmée - ainsi qu'à beaucoup de mes collègues de toutes tendances. Lorsqu'il y a eu le débat sur la laïcité, ce n'est pas le fait du hasard si la commission Stasi s'est installée au Sénat. Des travaux de cette mission est sorti le projet de loi sur la laïcité, grand problème de société ! On sait que le gouvernement précédent s'était un peu dérobé devant cette situation du port du voile.
Q- Quel rapport avec votre nouvelle candidature, C. Poncelet ?
R- Je vais vous le dire tout de suite, j'y arrive, j'y arrive. Donc grand débat. Et ensuite nous avons passé au texte lui-même (sic). Il y avait une participation extrêmement nombreuse sur ce grand débat, sur le fond. Quand il s'est agi de problèmes techniques, la participation était moins forte. Donc je considère qu'il faut laisser à la séance plénière davantage de temps, pour une participation de l'ensemble des sénateurs, sur des grands sujets comme demain la violence à l'école, demain peut-être les religions... il y a des grands sujets. Et il y a certains débats, très techniques, qui appellent le concours des experts. C'est la raison pour laquelle j'ai renforcé les moyens des commissions pour que les experts extérieurs puissent intervenir, et qu'on légifère sur ces questions pour avoir davantage...
Q- Mais si vous avez fait tout ça, vous pourriez profiter d'une retraite bien méritée...
R- ... c'est à faire, c'est à faire...
Q- C'est à faire encore... Alors regardez, je vais vous soumettre une phrase : "notre démocratie a trop souffert de parole donnée, puis reprise, d'engagements de campagnes non suivis d'effets, de promesses sans lendemain"... Vous savez qui a écrit ça, C. Poncelet ? C'est votre adversaire A. Lambert, qui l'a écrit dans une lettre à tous les sénateurs, pour justifier sa candidature. "Notre démocratie a trop souffert de parole donnée, non suivie d'effets"... C'est dur hein ?
R- C'est dur, mais je connais quelqu'un qui avait écrit aussi un livre sur "Le coup d'Etat permanent" et qui avait dit : "l'article 16, si j'arrive au pouvoir, je le modifierai".
Q- C'est F. Mitterrand.
R- Vous connaissez la suite... Mais je ne leur fais pas de reproches...
Q- Est-ce que n'est pas le problème de la politique, C. Poncelet ? Des choses sont dites par les responsables politiques, et elles ne sont pas suivies d'effets. On ne fait pas ce qu'on dit. Est-ce que ce n'est pas le problème de la politique ?
R- Non, on ne fait pas ce qu'on dit... L'intention initiale est bonne, elle est sincère, mais les événements, vous ne les maîtrisez pas toujours, et par conséquent vous pouvez être en présence de situations telles que vous soyez contraint de modifier votre position. Et si aujourd'hui mes collègues - dans une immense majorité, au sein de l'UMP, ils viennent de le dire - souhaitent que je poursuive cette tâche, parce qu'on sent très bien qu'il nous faut aujourd'hui modifier nos méthodes de travail... Voir une séance avec quelques parlementaires seulement, ceci fait mauvais effet. Ceci ne valorise pas... Alors que le débat sur la laïcité montrait bien que nous étions extrêmement sensibles aux problèmes de société, et Dieu sait s'il s'en pose aujourd'hui.
Q- Que pensez-vous du retour de C. Pasqua au Sénat, C. Poncelet ?
R- Alors là, je vais vous donner mon sentiment.
Q- Franc et direct.
Q- Franc et direct. Qui a élu C. Pasqua ?
R- Des grands électeurs.
R- Ce sont des grands électeurs : ce sont des maires, des conseillers généraux, des conseillers régionaux, des députés. Ces grands électeurs ce sont des gens qui connaissent la chose publique. Ce sont des gens qui sont formés. Ce sont des gens qui ont l'habitude des responsabilités. Ils ne se déterminent pas comme ça trop rapidement. Ils ont voté Pasqua. Ils ont voté en leur âme et conscience. Par conséquent, on ne peut pas contester leur vote, sinon c'est faire injure au suffrage universel, même s'il est indirect. C'est faire injure. Et comme la justice est rendue au nom du peuple souverain, ce peuple souverain vient de s'exprimer. Ceci pour autant, ça n'empêche pas la justice de poursuivre son oeuvre. Les sénateurs et les députés, ils sont justiciables comme tout citoyen français.
Q- Pas tout à fait, mais du moins le juge peut enquêter, et mettre éventuellement en examen tout parlementaire. Vous avez tout de même vu la pluie de quolibets qui s'est abattue sur le Sénat. Un titre parmi d'autres : "C. Pasqua, réfugié politique au Sénat". C'était Libération lundi. Ca ne fait pas du bien pour l'image de l'institution que vous présidez, C. Poncelet.
R- Mais ce sont les grands électeurs qui ont voté. J'ai même vu que c'était un refuge aussi pour ceux qui avaient été battus ailleurs. Qu'est-ce que je constate dans cette élection ?
Q- C'est assez juste. Beaucoup d'élus [battus] aux élections
législatives...
R- Voilà.
Q- ... viennent retrouver une place au Sénat, [qui est] une maison accueillante.
R- Savez-vous que ce que j'ai constaté m'a fait grand plaisir ?
Q- Ah.
R- Pourquoi ? Tout simplement, parce que je note qu'au cours de ces élections, le Sénat est devenu une institution attractive. Quand je vois se présenter au Sénat des hommes ou des femmes...
Q- Attractive pour les responsables politiques.
R- ... qui ont critiqué le Sénat, qui ont considéré que c'était une institution inutile, qui même en souhaitaient la disparition... se porter candidats à l'institution, c'est montrer que celle-ci est attractive, que maintenant au sein du Sénat, on légifère, et comme l'avait dit mon prédécesseur, Jules Ferry, on légifère sérieusement, puisque 95 % des amendements votés par le Sénat sont repris par l'Assemblée Nationale.
Q- Parmi vos responsabilités, C. Poncelet, la nomination des membres du Conseil Constitutionnel. Nous sommes engagés en France dans un grand débat européen. Faut-il voter oui ou non à la Constitution Européenne ? P. Joxe, membre du Conseil Constitutionnel, participe à des réunions, fait connaître son opinion sur son refus de la Constitution. Vous qui nommez les membres du Conseil Constitutionnel, que pensez-vous de cette attitude d'un de ses
membres ?
R- Je crois que sur ce sujet, il aurait dû être plus réservé. Je regrette qu'il ait fait connaître publiquement sa position qui peut entièrement influencer, et c'est un juge, par conséquent il n'a pas, a priori, à prendre une telle position. Il l'a fait. Ceci étant, ce sujet est extrêmement important, ce sujet de la Turquie...
Q- Non, pas de la Turquie, de la Constitution Européenne.
R- De la Constitution Européenne, pour ma part...
Q- Pour votre part, c'est oui...
R- .. [moi] qui étais militant en culotte courte, avec Robert Schuman, avec de Gaspéri, Spack, et Mock l'Autrichien et Adenauer, je suis très profondément Européen.
Q- C'est oui... comme Jospin.
R- Pour l'Europe.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 30 septembre 2004)