Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur le rôle des Chambres de commerce et d'industrie pour le développement économique des territoires, Versailles le 15 juin 2004.

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Monsieur le Président, (Jean-François Bernardin, Président de l'ACFCI et de la CCI de Versailles)
Mesdames, Messieurs,
Et plus simplement chers amis,
Lorsque vous m'avez convié à votre assemblée générale, Monsieur le Président, je n'ai pas hésité un instant, et ce pour trois raisons : le passé, le présent et l'avenir.
Première raison, le passé : lorsque vous étiez venu me présenter au printemps 2002, cher Président Bernardin, votre plaquette intitulée " Des chambres de commerce et d'industrie plus efficaces pour des territoires plus dynamiques ", j'avais pu mesurer à quel point vous étiez déterminé à engager le réseau consulaire dans un vaste programme de réforme.
Aujourd'hui, l'assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie, les 161 CCI locales et les 21 chambres régionales se sont inscrites résolument dans cette dynamique. Dix-huit chambres sont en cours de fusion. Je crois que c'est plus que ce qui a pu se faire pendant ces vingt dernières années...Vous êtes parvenus à fédérer l'ensemble des chambres, de leurs connaissances et de leurs savoir-faire dans un portail économique unique. Cette ambition de réforme est toute à l'honneur du mouvement consulaire.
Le Sénat, que j'ai l'honneur de présider depuis l'automne 1998, s'est engagé lui-aussi dans une démarche d'auto-réforme. Vous savez combien la réforme d'une institution est complexe à mener lorsqu'elle est initiée et conduite de l'intérieur... Et pourtant : avec de la méthode, du temps et surtout le soutien de mes collègues sénateurs, la Haute Assemblée a réduit la durée du mandat sénatorial de neuf à six ans et a abaissé l'âge d'éligibilité au Sénat à trente ans.
Certes, l'ère de la réforme n'est pas achevée, tant pour l'ACFCI que pour le Sénat ! Néanmoins, vous avez, nous avons entamé un processus indispensable dans notre société moderne, celui de l'adaptation à un environnement en pleine mutation. C'est une exigence pour toute entreprise, c'est un impératif pour nos Institutions...
Deuxième raison, le présent : si la capacité à s'auto-réfomer est essentielle, elle ne constitue pas une fin en soi. Elle doit être au service d'une culture de l'efficience et de la performance. Elle doit permettre au Sénat ainsi qu'à l'ACFCI et aux CCI de remplir au mieux les missions qui sont les leurs. Celles de légiférer et de contrôler l'exécutif pour le Sénat. Celles d'être aux services des entreprises sur tout le territoire national pour le réseau des chambres de commerce et d'industrie.
Mais au-delà de son rôle d'assemblée parlementaire à part entière, j'ai défini dès l'automne 1998, deux priorités pour le Sénat : les territoires et l'entreprise : le Sénat est donc aujourd'hui partenaire des chambres de commerce et d'industrie.
Tout d'abord, parce que décentralisation politique et décentralisation économique vont de pair. Ensuite parce que la Haute Assemblée et le réseau des CCI mènent, côte à côte, des actions concrètes et utiles en direction des entrepreneurs. Ainsi, Tremplin Entreprises, premier événement du capital risque en France dont la sixième édition aura lieu les 6 et 7 juillet prochains, est co-organisé par le Sénat et l'ESSEC. Or, cette Grande École développe un partenariat étroit avec la Chambre de commerce et d'industrie de Versailles. En outre, Tremplin Entreprises s'inscrit désormais dans la Semaine financière de Paris dont la Chambre de commerce et d'industrie de Paris est l'un des principaux co-organisateurs.
Le Sénat et le réseau consulaire ont parfaitement compris que les chefs d'entreprise contribuent de manière exceptionnelle au développement de notre pays. Ils sont porteurs de rêves et d'espérances. Ils sont porteurs de progrès et de mieux être. Ils sont les vrais créateurs de richesses et d'emplois dont notre pays a tant besoin. Ce sont eux les vrais aventuriers de ce siècle qui commence.
Les chambres de commerce et d'industrie jouent un rôle fondamental au coeur du dispositif de création et d'accompagnement des entreprises. Ainsi que le disait le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, les CCI sont " bilingues " puisqu'elles parlent " le langage de l'entreprise et celui du service public ".
Troisième raison, l'avenir : le Sénat et le réseau des chambres de commerce et d'industrie se sont tournés résolument vers l'avenir.
En ce qui concerne les CCI, je prendrai deux exemples. D'une part le dispositif d'intelligence économique mis en place par votre réseau. Au travers de vos actions d'enseignement (écoles de commerce et d'ingénieurs, apprentissage) et d'appui au développement des entreprises et des territoires, vous avez su initier un projet ambitieux indispensable à notre économie pour les années à venir. D'autre part, le livre blanc sur l'emploi présenté récemment par l'ACFCI qui propose de passer de la " politique de l'emploi " à " l'action pour l'emploi ".
Ce document constitue une réflexion d'envergure pour l'avenir et présente une politique active de l'emploi.
De mon côté, j'ai lancé, voici quelques jours, Tremplin Recherche qui favorisera les échanges entre le monde de la recherche et celui de l'entreprise. L'avenir n'est-il pas dans notre capacité à développer notamment une politique de recherche dynamique et en prise, en synergie avec l'entreprise ?
Mais parce qu'on est jamais aussi forts que lorsqu'on joue en équipe, le Sénat et le réseau des chambres de commerce et d'industrie ont décidé de renforcer leur partenariat dans les mois à venir en faisant un pari audacieux : celui de " l'entreprise à la portée de tous ". Cette manifestation permettra au Sénat et à plus d'une trentaine de chambre de commerce et d'industrie de faire rimer " entreprises et territoires " dans l'intérêt du développement économique, et notamment celui de la transmission d'entreprises.
Il est indispensable que le Sénat, l'ACFCI et l'ensemble des chambres de commerce et d'industrie jettent le plus de passerelles possibles entre le monde de l'économie et celui de la politique.
Pourquoi ? Parce qu'il est de la plus haute importance que les hommes et les femmes politiques, tant sur le plan national que local, et les hommes et les femmes d'entreprise se parlent, s'écoutent et se comprennent.
Chacun à sa place, mais tous ensemble, nous gagnerons le pari d'une France dynamique dans une Europe forte, unie et solidaire.
Je vous remercie et vous souhaite de fructueux débats lors de votre assemblée générale.
(Source http://www.senat.fr, le 24 juin 2004)