Texte intégral
Q- J.-M. Aphatie : Bonjour J. Dray. Bien sûr vous étiez téléspectateur hier soir de la prestation de L. Fabius.
R- J. Dray : J'étais téléspectateur oui. Attentif.
Q- Qu'avez-vous pensé des conditions qu'il a posées au président
de la République ?
R- Je vais vous dire. Il y a une petite phrase de Woody Allen qui m'est revenue en mémoire. Et cette phrase de W. Allen, c'est : "la réponse est non, mais rappelez-moi la question" !
Q- Pour vous, il n'y a pas de doute hein. L. Fabius a répondu "non" hier. Il n'y a pas de doute.
R- Mais si, justement, il y a un doute.
Q- Vous avez un doute ?
R- Il y a un doute parce que, justement on attendait - comme tout le monde d'ailleurs l'attendait - une réponse claire. Et je dois dire même qu'en tant que téléspectateur j'avais envie de lui dire : mais alors c'est "oui" ou c'est "non" ? J'aurais aimé être en face de lui pour lui poser cette question-là. Et il n'a pas répondu. Cela veut dire que L. Fabius à ce stade-là pour l'instant a choisi de ne dire, ni oui, ni non. Bon... une réponse de Normand, mais on peut le comprendre. Cela peut être, à un moment donné, encore un doute pour L. Fabius.
Q- C'est tactique ou c'est un doute à votre avis ?
R- Notre travail à nous aujourd'hui, à la direction du parti socialiste, ce n'est pas de recréer les conditions de l'affrontement. Je crois que les Françaises et les Français qui ont donné leur confiance au parti socialiste dans les élections qui viennent de s'écouler, attendent du parti socialiste sérénité, opposition à la droite, et pas de divisions, et pas rejouer des scénarios qu'on connaît, et qu'on a connus notamment au congrès de Rennes, il y a dix ans, avec des divisions à n'en plus finir. Donc il faut essayer de rassembler, de trouver les conditions du rassemblement. Or, les questions qui sont posées, elles sont posées de manière séparée. Et je crois qu'il ne faut pas franchir les étapes. La première étape à laquelle nous sommes confrontés - et c'est là peut-être la confusion qu'il faut lever - c'est de répondre à l'analyse du texte constitutionnel. Sur l'analyse du texte constitutionnel, L. Fabius, hier soir, a reconnu que ce texte-là représentait des avancées. Qu'il y avait des insuffisances, mais que c'était des avancées sur le plan social. Ce que tout le monde, honnêtement, ne peut que reconnaître. Donc là, on peut répondre ensemble, tous ensemble, "oui à ce texte constitutionnel". Et puis après, il y a une deuxième étape qui sera le référendum organisé par Jacques Chirac, et là on peut effectivement être amené à formuler un certain nombre d'exigences à l'égard de J. Chirac. D'abord sur sa politique européenne, puis sur les conditions d'organisation de ce référendum. Donc il ne faut pas franchir les étapes. Je dirai donc pour finir, et j'adresserai d'un certain point de vue une sorte d'exigence à L. Fabius : d'abord, répondons ensemble : "oui" au texte constitutionnel. Et après formulons ensemble des exigences à l'égard de J. Chirac.
Q- Alors on va être nous aussi clairs et pédagogues. Vous êtes porte-parole du parti socialiste. J. Dray. Confirmez-vous ce matin que les militants socialistes seront interrogés sur le contenu du traité constitutionnel, avant la fin de l'année, disait F.Hollande le 26 août dernier, dans Le Nouvel Observateur. Confirmez-vous cela ?
R- A ce stade-là, et ce matin, je vous le confirme.
Q- Confirmez-vous que la direction du parti socialiste posera aux militants socialistes une question sur le traité constitutionnel : "voulez-vous, approuvez-vous ce traité, oui, ou non ?"
R- C'est un engagement de congrès, et on ne revient pas sur des engagements de congrès. C'est un engagement du premier secrétaire, et le premier secrétaire du parti socialiste a pris cette responsabilité-là. Il n'y reviendra pas.
Q- Pour être clair, sinon on n'y comprendra rien...
R- Non, voilà. Je réponds à votre question. Il y a un engagement qui a été pris, et on ne peut pas revenir sur cet engagement. Une parole donnée, c'est une parole qui doit être respectée !
Q- L. Fabius, hier sur France 2, a dit : "la réponse des socialistes" - là il parlait au nom de tout le monde. Il est numéro deux du parti socialiste - "la réponse des socialistes se fera au moment du référendum". Donc là vous êtes en désaccord avec L. Fabius.
R- C'est vrai que je vous ai dit : il ne faut pas franchir les étapes. Et donc la question que nous posons à L. Fabius aujourd'hui, et que nous allons lui poser dans les heures qui viennent, si nous ne franchissons allègrement les étapes, il y a une première étape qui est posée aujourd'hui pour nous, c'est de répondre d'abord au texte constitutionnel, et je vais vous dire une chose...
Q-... mais il répondra non, vous le savez !
R- Mais non, il ne répond pas non, puisque vous avez entendu comme moi hier soir ce qu'il a dit. Il a dit : le texte constitutionnel, honnêtement, représente des avancées. Donc je dirais même que pour suivre le raisonnement fabiusien, eh bien je le suis comme cela : répondons ensemble : oui, ce texte constitutionnel est une bonne chose. Et à partir de là, nous pouvons formuler de nouvelles exigences.
Q- On n'a pas entendu le même L. Fabius ! L. Fabius a dit : "si J. Chirac ne répond pas aux conditions que j'ai posées, ce sera "non". Donc, si on prend le texte isolément, c'est "non" pour L. Fabius. Ou alors on n'a pas entendu le même, c'est possible.
R- Je vais essayer de répondre honnêtement à votre question. Moi je parle de choses qui permettent le rassemblement du parti socialiste. C'est cela, mon sentiment aujourd'hui. Je crois qu'on peut se rassembler, encore, c'est possible, je l'espère, je le souhaite, sur l'analyse du texte constitutionnel. Parce que les minorités du parti socialiste par exemple, considèrent que ce texte-là - Monsieur Mélenchon le dit - est le carcan libéral qui empêchera la gauche à l'avenir de pouvoir mettre en place une politique de gauche. Ce n'est pas ce que dit Laurent Fabius.
Il dit à peu près la même chose.
Q-Ah non, là on n'a pas entendu la même chose !
R- Il dit : "ce texte-là n'est pas bon, il faut prendre l'engagement".
Q- Non, il n'a pas dit "ce texte-là n'est pas bon". S'il avait dit...
R-... en l'état j'appelle à voter non. C'est ce qu'il a dit.
Q-Non il n'a pas dit ça. Justement, c'est toute la difficulté de cette prestation télévisée que tout le monde reconnaît et que tous les commentateurs ont reconnue ce matin. C'est que la réponse n'est pas claire. A partir du moment où la réponse n'est pas claire, nous avons comme travail pédagogique d'essayer de la clarifier, pour arriver effectivement à ce que la lisibilité soit permise pour tout le monde. Voilà. Donc à ce stade-là aujourd'hui, je considère que toutes les portes ne sont pas fermées. Le travail que nous avons essayé de faire, c'est de rassembler. Est-ce que c'est encore possible ? Je l'espère. Moi je ne considère pas que L. Fabius cherche le divorce pour faute avec la majorité du parti socialiste. En tous les cas, pour ce qui est de la majorité du parti socialiste, il n'y aura pas de faute. Elle cherchera à rassembler.
R- Tout de même. Avec F. Hollande, aujourd'hui, c'est un attelage pour le moins complexe pour continuer à diriger le parti socialiste. Il y a un L. Fabius qui pose des questions au président de la République sur un dossier à propos duquel F. Hollande a dit le 26 août : "je suis favorable à l'adoption du Traité constitutionnel". Au moins, on voit que ce terrain-là les deux sont assez profondément en désaccord.
Il y a aujourd'hui effectivement un désaccord.
Q- Ils peuvent continuer à diriger ensemble le parti socialiste ?
R- Mais on peut essayer en tous les cas de voir aujourd'hui quels sont les points de rassemblement. Si on n'y arrive pas, on n'y arrive pas. Et les militants trancheront. Je crois que c'est la réalité de la vie du parti.
Q- Vous vous y préparez quand même à ça, à ce désaccord, à cet affrontement devant les militants, avec L. Fabius.
R- Je ne me résous pas à voir le parti socialiste, avec les responsabilités qui sont les siennes, s'éclater dans un débat où personne ne va rien y comprendre.
Q- Honnêtement, les chances de trouver un accord avec L. Fabius aujourd'hui sur la Constitution Européenne, avant la fin de l'année, sont faibles.
R- Elles sont aujourd'hui possibles. Je l'espère... la réponse lui appartient. C'est à lui de savoir s'il prend la responsabilité de diviser le parti socialiste et de l'enfermer dans un débat interminable, ou s'il cherche - en tous les cas c'est notre souhait - à trouver les conditions du rassemblement. Mais moi ce qui m'importe aujourd'hui - et je crois que c'est ça qui est important - c'est qu'on clarifie le débat sur la nature du texte constitutionnel, qu'on ne saute pas cette étape-là. Et à partir du moment où on peut se retrouver sur l'analyse de ce texte-là, on peut, après, poser un certain nombre d'exigences.
Q- Tous les socialistes ont parlé sauf un. Vous savez qui ?
R- Oui, celui qui doit être si j'ai bien compris A. Duhamel, positif et clair.
Q- Voilà. Alors on parle de L. Jospin pour ceux qui ont sûrement entendu A. Duhamel. Mais précisons-le quand même. Alors, vous attendez qu'il parle ?
R- Ecoutez, je crois que tout le monde va attendre effectivement la position de Lionel Jospin. Mais le parti socialiste n'est pas suspendu à la position de L. Jospin.
Q- Un peu quand même. Ce sera important, hein ?
R- Évidemment que ce sera important. Parce que cela comptera, et son intervention sera un élément dans le débat. Mais je crois qu'il y a aujourd'hui un parti qui est capable de débattre, et qui va le montrer.
Q- Vous pensez qu'il dira oui ou non Jospin ?
R- Mon sentiment, c'est qu'il va dire "oui". Mais c'est mon sentiment...
Q- ... L. Jospin, si vous entendez...
R-... mais il est assez grand pour se déterminer. Mais je crois que les choses sont maintenant assez bien posées.
J. Dray, qui était clair ce matin, à défaut d'autres, était l'invité de RTL ce matin. Bonne journée.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 septembre 2004
R- J. Dray : J'étais téléspectateur oui. Attentif.
Q- Qu'avez-vous pensé des conditions qu'il a posées au président
de la République ?
R- Je vais vous dire. Il y a une petite phrase de Woody Allen qui m'est revenue en mémoire. Et cette phrase de W. Allen, c'est : "la réponse est non, mais rappelez-moi la question" !
Q- Pour vous, il n'y a pas de doute hein. L. Fabius a répondu "non" hier. Il n'y a pas de doute.
R- Mais si, justement, il y a un doute.
Q- Vous avez un doute ?
R- Il y a un doute parce que, justement on attendait - comme tout le monde d'ailleurs l'attendait - une réponse claire. Et je dois dire même qu'en tant que téléspectateur j'avais envie de lui dire : mais alors c'est "oui" ou c'est "non" ? J'aurais aimé être en face de lui pour lui poser cette question-là. Et il n'a pas répondu. Cela veut dire que L. Fabius à ce stade-là pour l'instant a choisi de ne dire, ni oui, ni non. Bon... une réponse de Normand, mais on peut le comprendre. Cela peut être, à un moment donné, encore un doute pour L. Fabius.
Q- C'est tactique ou c'est un doute à votre avis ?
R- Notre travail à nous aujourd'hui, à la direction du parti socialiste, ce n'est pas de recréer les conditions de l'affrontement. Je crois que les Françaises et les Français qui ont donné leur confiance au parti socialiste dans les élections qui viennent de s'écouler, attendent du parti socialiste sérénité, opposition à la droite, et pas de divisions, et pas rejouer des scénarios qu'on connaît, et qu'on a connus notamment au congrès de Rennes, il y a dix ans, avec des divisions à n'en plus finir. Donc il faut essayer de rassembler, de trouver les conditions du rassemblement. Or, les questions qui sont posées, elles sont posées de manière séparée. Et je crois qu'il ne faut pas franchir les étapes. La première étape à laquelle nous sommes confrontés - et c'est là peut-être la confusion qu'il faut lever - c'est de répondre à l'analyse du texte constitutionnel. Sur l'analyse du texte constitutionnel, L. Fabius, hier soir, a reconnu que ce texte-là représentait des avancées. Qu'il y avait des insuffisances, mais que c'était des avancées sur le plan social. Ce que tout le monde, honnêtement, ne peut que reconnaître. Donc là, on peut répondre ensemble, tous ensemble, "oui à ce texte constitutionnel". Et puis après, il y a une deuxième étape qui sera le référendum organisé par Jacques Chirac, et là on peut effectivement être amené à formuler un certain nombre d'exigences à l'égard de J. Chirac. D'abord sur sa politique européenne, puis sur les conditions d'organisation de ce référendum. Donc il ne faut pas franchir les étapes. Je dirai donc pour finir, et j'adresserai d'un certain point de vue une sorte d'exigence à L. Fabius : d'abord, répondons ensemble : "oui" au texte constitutionnel. Et après formulons ensemble des exigences à l'égard de J. Chirac.
Q- Alors on va être nous aussi clairs et pédagogues. Vous êtes porte-parole du parti socialiste. J. Dray. Confirmez-vous ce matin que les militants socialistes seront interrogés sur le contenu du traité constitutionnel, avant la fin de l'année, disait F.Hollande le 26 août dernier, dans Le Nouvel Observateur. Confirmez-vous cela ?
R- A ce stade-là, et ce matin, je vous le confirme.
Q- Confirmez-vous que la direction du parti socialiste posera aux militants socialistes une question sur le traité constitutionnel : "voulez-vous, approuvez-vous ce traité, oui, ou non ?"
R- C'est un engagement de congrès, et on ne revient pas sur des engagements de congrès. C'est un engagement du premier secrétaire, et le premier secrétaire du parti socialiste a pris cette responsabilité-là. Il n'y reviendra pas.
Q- Pour être clair, sinon on n'y comprendra rien...
R- Non, voilà. Je réponds à votre question. Il y a un engagement qui a été pris, et on ne peut pas revenir sur cet engagement. Une parole donnée, c'est une parole qui doit être respectée !
Q- L. Fabius, hier sur France 2, a dit : "la réponse des socialistes" - là il parlait au nom de tout le monde. Il est numéro deux du parti socialiste - "la réponse des socialistes se fera au moment du référendum". Donc là vous êtes en désaccord avec L. Fabius.
R- C'est vrai que je vous ai dit : il ne faut pas franchir les étapes. Et donc la question que nous posons à L. Fabius aujourd'hui, et que nous allons lui poser dans les heures qui viennent, si nous ne franchissons allègrement les étapes, il y a une première étape qui est posée aujourd'hui pour nous, c'est de répondre d'abord au texte constitutionnel, et je vais vous dire une chose...
Q-... mais il répondra non, vous le savez !
R- Mais non, il ne répond pas non, puisque vous avez entendu comme moi hier soir ce qu'il a dit. Il a dit : le texte constitutionnel, honnêtement, représente des avancées. Donc je dirais même que pour suivre le raisonnement fabiusien, eh bien je le suis comme cela : répondons ensemble : oui, ce texte constitutionnel est une bonne chose. Et à partir de là, nous pouvons formuler de nouvelles exigences.
Q- On n'a pas entendu le même L. Fabius ! L. Fabius a dit : "si J. Chirac ne répond pas aux conditions que j'ai posées, ce sera "non". Donc, si on prend le texte isolément, c'est "non" pour L. Fabius. Ou alors on n'a pas entendu le même, c'est possible.
R- Je vais essayer de répondre honnêtement à votre question. Moi je parle de choses qui permettent le rassemblement du parti socialiste. C'est cela, mon sentiment aujourd'hui. Je crois qu'on peut se rassembler, encore, c'est possible, je l'espère, je le souhaite, sur l'analyse du texte constitutionnel. Parce que les minorités du parti socialiste par exemple, considèrent que ce texte-là - Monsieur Mélenchon le dit - est le carcan libéral qui empêchera la gauche à l'avenir de pouvoir mettre en place une politique de gauche. Ce n'est pas ce que dit Laurent Fabius.
Il dit à peu près la même chose.
Q-Ah non, là on n'a pas entendu la même chose !
R- Il dit : "ce texte-là n'est pas bon, il faut prendre l'engagement".
Q- Non, il n'a pas dit "ce texte-là n'est pas bon". S'il avait dit...
R-... en l'état j'appelle à voter non. C'est ce qu'il a dit.
Q-Non il n'a pas dit ça. Justement, c'est toute la difficulté de cette prestation télévisée que tout le monde reconnaît et que tous les commentateurs ont reconnue ce matin. C'est que la réponse n'est pas claire. A partir du moment où la réponse n'est pas claire, nous avons comme travail pédagogique d'essayer de la clarifier, pour arriver effectivement à ce que la lisibilité soit permise pour tout le monde. Voilà. Donc à ce stade-là aujourd'hui, je considère que toutes les portes ne sont pas fermées. Le travail que nous avons essayé de faire, c'est de rassembler. Est-ce que c'est encore possible ? Je l'espère. Moi je ne considère pas que L. Fabius cherche le divorce pour faute avec la majorité du parti socialiste. En tous les cas, pour ce qui est de la majorité du parti socialiste, il n'y aura pas de faute. Elle cherchera à rassembler.
R- Tout de même. Avec F. Hollande, aujourd'hui, c'est un attelage pour le moins complexe pour continuer à diriger le parti socialiste. Il y a un L. Fabius qui pose des questions au président de la République sur un dossier à propos duquel F. Hollande a dit le 26 août : "je suis favorable à l'adoption du Traité constitutionnel". Au moins, on voit que ce terrain-là les deux sont assez profondément en désaccord.
Il y a aujourd'hui effectivement un désaccord.
Q- Ils peuvent continuer à diriger ensemble le parti socialiste ?
R- Mais on peut essayer en tous les cas de voir aujourd'hui quels sont les points de rassemblement. Si on n'y arrive pas, on n'y arrive pas. Et les militants trancheront. Je crois que c'est la réalité de la vie du parti.
Q- Vous vous y préparez quand même à ça, à ce désaccord, à cet affrontement devant les militants, avec L. Fabius.
R- Je ne me résous pas à voir le parti socialiste, avec les responsabilités qui sont les siennes, s'éclater dans un débat où personne ne va rien y comprendre.
Q- Honnêtement, les chances de trouver un accord avec L. Fabius aujourd'hui sur la Constitution Européenne, avant la fin de l'année, sont faibles.
R- Elles sont aujourd'hui possibles. Je l'espère... la réponse lui appartient. C'est à lui de savoir s'il prend la responsabilité de diviser le parti socialiste et de l'enfermer dans un débat interminable, ou s'il cherche - en tous les cas c'est notre souhait - à trouver les conditions du rassemblement. Mais moi ce qui m'importe aujourd'hui - et je crois que c'est ça qui est important - c'est qu'on clarifie le débat sur la nature du texte constitutionnel, qu'on ne saute pas cette étape-là. Et à partir du moment où on peut se retrouver sur l'analyse de ce texte-là, on peut, après, poser un certain nombre d'exigences.
Q- Tous les socialistes ont parlé sauf un. Vous savez qui ?
R- Oui, celui qui doit être si j'ai bien compris A. Duhamel, positif et clair.
Q- Voilà. Alors on parle de L. Jospin pour ceux qui ont sûrement entendu A. Duhamel. Mais précisons-le quand même. Alors, vous attendez qu'il parle ?
R- Ecoutez, je crois que tout le monde va attendre effectivement la position de Lionel Jospin. Mais le parti socialiste n'est pas suspendu à la position de L. Jospin.
Q- Un peu quand même. Ce sera important, hein ?
R- Évidemment que ce sera important. Parce que cela comptera, et son intervention sera un élément dans le débat. Mais je crois qu'il y a aujourd'hui un parti qui est capable de débattre, et qui va le montrer.
Q- Vous pensez qu'il dira oui ou non Jospin ?
R- Mon sentiment, c'est qu'il va dire "oui". Mais c'est mon sentiment...
Q- ... L. Jospin, si vous entendez...
R-... mais il est assez grand pour se déterminer. Mais je crois que les choses sont maintenant assez bien posées.
J. Dray, qui était clair ce matin, à défaut d'autres, était l'invité de RTL ce matin. Bonne journée.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 septembre 2004