Texte intégral
C'est un honneur pour moi et une joie de vous accueillir dans cette maison prestigieuse de l'UNESCO pour la clôture de l'Année Européenne des Personnes Handicapées.
On me signale que vous êtes plus de 1000 venus de toutes les régions de métropole mais aussi de l'Outre-Mer !
Alors un grand merci à tous d'être là et puis un immense merci pour les manifestations auxquelles vous avez participé, que vous avez animées au cours de cette année européenne des personnes handicapées.
Cette année européenne décidée par les Chefs d'Etat au Sommet de Nice, vous vous y êtes engagés résolument, avec enthousiasme, conscients que le handicap pouvait, pour reprendre les mots du metteur en scène Andréas Heinecke, "être vu comme une chance qui nous est offerte d'apprendre les uns des autres".
Comme nous l'avons déclaré à Madrid cette année 2003 n'est qu'une étape.
Elle nous a permis de mieux appréhender les forces de vie, de créativité dont font preuve les personnes handicapées, la volonté dont elles sont capables, en un mot toutes les valeurs et le travail dont elles peuvent enrichir notre société.
Elle nous a permis aussi de réaliser à quel point elles souhaitent être partie prenante de leur propre destin. "Rien sur nous, sans nous", le slogan choisi pour l'année européenne, reprend bien cette aspiration.
Rien sur nous sans nous mais aussi avec vous ajoutent les personnes handicapées.
C'est pourquoi les sept forums qui ont rassemblé à chaque fois des centaines de participants, ont tous décliné cette volonté : "ensemble tout naturellement " à Rennes ; "apprendre ensemble" à Marseille ; "travailler ensemble" à Lille ; "bouger ensemble" à Toulouse ; "s'épanouir ensemble" à Lyon ; "faire l'Europe ensemble" à Strasbourg,
Pour en finir aujourd'hui par le seul mot ensemble, superbe, qui résume tout et se suffit à lui-même.
Et puis parallèlement à ces forums, il y a eu ces 700 actions labellisées voire financées par la Commission Européenne, àmenées par des individuels, des associations, des collectivités locales, sans parler des milliers d'autres qui ont fleuri spontanément un peu partout sur le territoire français tout au long de l'année.
Ces manifestations ont été l'occasion de découvertes, d'échanges, d'engagements un peu fous parfois, de défis relevés, de rêves réalisés.
Maintenant je sais, maintenant nous savons, que tout est possible :
- l'accueil dans une crèche communale ou dans une école rurale d'enfants lourdement déficients au milieu d'enfants valides
- un parcours scolaire continu et intégré pour des jeunes trisomiques débouchant sur une insertion professionnelle
- des épreuves paralympiques intégrées aux championnats du monde d'athlétisme
- un café au coeur de Paris tenu par des sourds qui fédère le quartier
- l'aménagement du territoire par des autistes qui reprennent les commerces délaissés de petites communes rurales
- Phèdre joué par des personnes handicapées mentales
- un défilé de mode assuré par des beaux mannequins en fauteuil roulant,
- une ville globalement accessible aux fauteuils roulants mais aussi aux personnes malvoyantes et sourdes
- un chef d'entreprise qui attend deux ans la fin de la rééducation fonctionnelle d'un de ses salariés victime d'un accident de la route pour le reprendre dans son entreprise
- des musiciens valides et handicapés mentaux qui se fondent dans le même orchestre
- des fauteuils roulants qui grimpent jusqu'aux camps de base de l'Himalaya
- des hôtes de foyer occupationnel travaillant dans les mêmes ateliers que d'autres relevant de CAT ou d'AP
- un atelier protégé qui reçoit l'oscar des entreprises dans son département
- des personnes très lourdement handicapées heureuses de vivre à domicile, grâce à une bonne assistance humaine et technique.
L'année Européenne a marqué incontestablement un tournant dans l'intégration des personnes handicapées. Mais elle se termine et il ne faut pas que ces merveilleuses expériences qu'elle a encouragées et valorisées retombent comme un soufflet.
D'où l'idée de ces engagements proposés à tous : personnes, associations, collectivités locales, entreprises publiques et privées dont les premiers signés, 35 déjà, ont été rassemblés dans un livret qui vous est distribué.
Ce livret restera ouvert tout au long de l'année et a déjà commencé à être complété par Internet. Je suis convaincue que la liste des engagements s'allongera très vite, dans tous les domaines !
Et si la société s'engage ainsi de façon aussi concrète, précise et généreuse, la moindre des choses est que l'Etat en fasse autant, mieux, qu'il donne l'exemple.
Le Président de la République a tracé la voie en annonçant dès le début du quinquennat que l'intégration des personnes handicapées dans la société était un de ses trois chantiers prioritaires, avec la sécurité routière et la lutte contre le cancer.
Dans le message qu'il vient de nous adresser par la voix de Jean-François Mattei, il rappelle de façon très claire son profond attachement à cette cause.
Le Gouvernement lui-même s'est engagé sans attendre, notamment en doublant le nombre de nouvelles places en CAT et en MAS, dès 2003 mais aussi en 2004, et en développant les services à domicile.
Mais c'est aussi chacun des ministres qui a cherché à relever le défi, qu'il s'agisse de la santé, de la recherche, de la famille, de l'éducation, de l'emploi et de la formation professionnelle, de l'équipement et des transports, de la justice, de la défense et des anciens combattants, du développement rural, de la culture et de la communication, des sports, du tourisme et des loisirs, j'espère que je n'en oublie aucun !
Le Premier Ministre a annoncé par ailleurs le 6 novembre dernier, la création de la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie qui va permettre de financer entre autre la compensation du handicap.
Et enfin, j'ai communiqué en Conseil des Ministres, mercredi dernier, les grandes lignes et les principaux points de la nouvelle loi, préparée en étroite collaboration avec Jean-François MATTEI, qui sera discutée au Parlement, dès le début de l'année prochaine.
Mais le Premier Ministre, accompagné de plusieurs membres du Gouvernement, viendra clôturer effectivement cette année européenne des personnes handicapées à la fin de l'après-midi et je lui laisse le soin de vous donner connaissance de cet avant projet de loi.
Comme l'avait souhaité le Président de la République notre Société sort de cette année européenne grandie, plus humaine et plus démocratique, me semble-t-il !
C'est maintenant à vos engagements et à la nouvelle loi de prendre le relais.
Et "derrière la ligne de la loi, comme l'écrit Emmanuel Levinas, la terre de la bonté s'étend infinie et inexplorée, nécessitant toutes les ressources d'une présence singulière ".
Nous ne sommes donc pas au bout de nos peines, mais aussi de nos victoires et de nos joies.
(Source http://www.handicape.gouv.fr, le 17 décembre 2003)
On me signale que vous êtes plus de 1000 venus de toutes les régions de métropole mais aussi de l'Outre-Mer !
Alors un grand merci à tous d'être là et puis un immense merci pour les manifestations auxquelles vous avez participé, que vous avez animées au cours de cette année européenne des personnes handicapées.
Cette année européenne décidée par les Chefs d'Etat au Sommet de Nice, vous vous y êtes engagés résolument, avec enthousiasme, conscients que le handicap pouvait, pour reprendre les mots du metteur en scène Andréas Heinecke, "être vu comme une chance qui nous est offerte d'apprendre les uns des autres".
Comme nous l'avons déclaré à Madrid cette année 2003 n'est qu'une étape.
Elle nous a permis de mieux appréhender les forces de vie, de créativité dont font preuve les personnes handicapées, la volonté dont elles sont capables, en un mot toutes les valeurs et le travail dont elles peuvent enrichir notre société.
Elle nous a permis aussi de réaliser à quel point elles souhaitent être partie prenante de leur propre destin. "Rien sur nous, sans nous", le slogan choisi pour l'année européenne, reprend bien cette aspiration.
Rien sur nous sans nous mais aussi avec vous ajoutent les personnes handicapées.
C'est pourquoi les sept forums qui ont rassemblé à chaque fois des centaines de participants, ont tous décliné cette volonté : "ensemble tout naturellement " à Rennes ; "apprendre ensemble" à Marseille ; "travailler ensemble" à Lille ; "bouger ensemble" à Toulouse ; "s'épanouir ensemble" à Lyon ; "faire l'Europe ensemble" à Strasbourg,
Pour en finir aujourd'hui par le seul mot ensemble, superbe, qui résume tout et se suffit à lui-même.
Et puis parallèlement à ces forums, il y a eu ces 700 actions labellisées voire financées par la Commission Européenne, àmenées par des individuels, des associations, des collectivités locales, sans parler des milliers d'autres qui ont fleuri spontanément un peu partout sur le territoire français tout au long de l'année.
Ces manifestations ont été l'occasion de découvertes, d'échanges, d'engagements un peu fous parfois, de défis relevés, de rêves réalisés.
Maintenant je sais, maintenant nous savons, que tout est possible :
- l'accueil dans une crèche communale ou dans une école rurale d'enfants lourdement déficients au milieu d'enfants valides
- un parcours scolaire continu et intégré pour des jeunes trisomiques débouchant sur une insertion professionnelle
- des épreuves paralympiques intégrées aux championnats du monde d'athlétisme
- un café au coeur de Paris tenu par des sourds qui fédère le quartier
- l'aménagement du territoire par des autistes qui reprennent les commerces délaissés de petites communes rurales
- Phèdre joué par des personnes handicapées mentales
- un défilé de mode assuré par des beaux mannequins en fauteuil roulant,
- une ville globalement accessible aux fauteuils roulants mais aussi aux personnes malvoyantes et sourdes
- un chef d'entreprise qui attend deux ans la fin de la rééducation fonctionnelle d'un de ses salariés victime d'un accident de la route pour le reprendre dans son entreprise
- des musiciens valides et handicapés mentaux qui se fondent dans le même orchestre
- des fauteuils roulants qui grimpent jusqu'aux camps de base de l'Himalaya
- des hôtes de foyer occupationnel travaillant dans les mêmes ateliers que d'autres relevant de CAT ou d'AP
- un atelier protégé qui reçoit l'oscar des entreprises dans son département
- des personnes très lourdement handicapées heureuses de vivre à domicile, grâce à une bonne assistance humaine et technique.
L'année Européenne a marqué incontestablement un tournant dans l'intégration des personnes handicapées. Mais elle se termine et il ne faut pas que ces merveilleuses expériences qu'elle a encouragées et valorisées retombent comme un soufflet.
D'où l'idée de ces engagements proposés à tous : personnes, associations, collectivités locales, entreprises publiques et privées dont les premiers signés, 35 déjà, ont été rassemblés dans un livret qui vous est distribué.
Ce livret restera ouvert tout au long de l'année et a déjà commencé à être complété par Internet. Je suis convaincue que la liste des engagements s'allongera très vite, dans tous les domaines !
Et si la société s'engage ainsi de façon aussi concrète, précise et généreuse, la moindre des choses est que l'Etat en fasse autant, mieux, qu'il donne l'exemple.
Le Président de la République a tracé la voie en annonçant dès le début du quinquennat que l'intégration des personnes handicapées dans la société était un de ses trois chantiers prioritaires, avec la sécurité routière et la lutte contre le cancer.
Dans le message qu'il vient de nous adresser par la voix de Jean-François Mattei, il rappelle de façon très claire son profond attachement à cette cause.
Le Gouvernement lui-même s'est engagé sans attendre, notamment en doublant le nombre de nouvelles places en CAT et en MAS, dès 2003 mais aussi en 2004, et en développant les services à domicile.
Mais c'est aussi chacun des ministres qui a cherché à relever le défi, qu'il s'agisse de la santé, de la recherche, de la famille, de l'éducation, de l'emploi et de la formation professionnelle, de l'équipement et des transports, de la justice, de la défense et des anciens combattants, du développement rural, de la culture et de la communication, des sports, du tourisme et des loisirs, j'espère que je n'en oublie aucun !
Le Premier Ministre a annoncé par ailleurs le 6 novembre dernier, la création de la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie qui va permettre de financer entre autre la compensation du handicap.
Et enfin, j'ai communiqué en Conseil des Ministres, mercredi dernier, les grandes lignes et les principaux points de la nouvelle loi, préparée en étroite collaboration avec Jean-François MATTEI, qui sera discutée au Parlement, dès le début de l'année prochaine.
Mais le Premier Ministre, accompagné de plusieurs membres du Gouvernement, viendra clôturer effectivement cette année européenne des personnes handicapées à la fin de l'après-midi et je lui laisse le soin de vous donner connaissance de cet avant projet de loi.
Comme l'avait souhaité le Président de la République notre Société sort de cette année européenne grandie, plus humaine et plus démocratique, me semble-t-il !
C'est maintenant à vos engagements et à la nouvelle loi de prendre le relais.
Et "derrière la ligne de la loi, comme l'écrit Emmanuel Levinas, la terre de la bonté s'étend infinie et inexplorée, nécessitant toutes les ressources d'une présence singulière ".
Nous ne sommes donc pas au bout de nos peines, mais aussi de nos victoires et de nos joies.
(Source http://www.handicape.gouv.fr, le 17 décembre 2003)