Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
En tant que Président du Sénat, il m'est agréable de saluer une heureuse conjonction : votre présence à Versailles qui, tout le monde ne le sait pas, est aussi l'un des sièges du Parlement ; votre collaboration avec Public Sénat, qui est vraiment, sous l'autorité de Jean-Pierre Elkabbach, " la petite chaîne qui monte " et qui apporte beaucoup au débat public ; votre sujet, l'audiovisuel, sur lequel traditionnellement -mes collègues députés me pardonneront de rappeler l'évidence- le Sénat a, depuis longtemps, une expertise et une grande continuité de pensée.
Votre rencontre, due à une heureuse initiative de l'Association pour la Promotion de la Production audiovisuelle, vient à point, alors que divers rapports ont été remis au Gouvernement sur l'efficacité des aides par exemple, pour contribuer à définir avec lui les mesures les plus appropriées.
De manière plus générale, je souhaite vous exprimer deux convictions qui sont en amont de toutes mesures spécifiques.
La première, qu'il est certes difficile d'exprimer dans la conjoncture budgétaire que traverse le pays, c'est que globalement, l'audiovisuel français, si on le compare à celui de nos voisins, est sous-financé. Avec le développement des chaînes thématiques, dont la santé financière est très fragile, avec les nouvelles chaînes de la Télévision numérique de terre, ce sous-financement, cet écart entre la capacité des canaux et la capacité de financement de la production, risque d'apparaître de manière encore plus criante.
Vous savez que le Sénat a, malgré des tendances fortes visant à la suppression de la redevance, toujours défendu cette contribution et même l'idée de son augmentation, ce qui n'exclut pas une amélioration de son mode de recouvrement.
La seconde, c'est qu'il convient, notamment maintenant que la constitution européenne est en bonne voie et que l'intégration juridique plus poussée de l'union offre des chances d'aller plus loin, de veiller avec une intransigeance absolue, qu'au prétexte de libre concurrence ou de non-discrimination, on ne remette pas en cause la vitalité des industries audiovisuelles nationales. Selon un grand principe du fédéralisme et de la subsidiarité, ces principes généraux ne doivent pas entraver la définition de politiques audiovisuelles. On ne saurait considérer que celles-ci s'arrêtent à la définition de principes de diversité, d'obligations de production.
Les règles qui concourent à maintenir en France les tournages et donc des industries techniques fortes sont consubstantielles à l'idée même de diversité culturelle. On ne saurait admettre que l'on cherche sournoisement à rogner l'idée même de la diversité culturelle en considérant que certaines parties des métiers de l'audiovisuel ont un simple caractère de prestations de service alors qu'ils font partie d'une chaîne culturelle indissociable.
Si ces deux préalables sont garantis, l'horizon de la production audiovisuelle française s'en trouvera sans doute éclairci.
(Source http://www.senat.fr, le 1er juillet 2004)
En tant que Président du Sénat, il m'est agréable de saluer une heureuse conjonction : votre présence à Versailles qui, tout le monde ne le sait pas, est aussi l'un des sièges du Parlement ; votre collaboration avec Public Sénat, qui est vraiment, sous l'autorité de Jean-Pierre Elkabbach, " la petite chaîne qui monte " et qui apporte beaucoup au débat public ; votre sujet, l'audiovisuel, sur lequel traditionnellement -mes collègues députés me pardonneront de rappeler l'évidence- le Sénat a, depuis longtemps, une expertise et une grande continuité de pensée.
Votre rencontre, due à une heureuse initiative de l'Association pour la Promotion de la Production audiovisuelle, vient à point, alors que divers rapports ont été remis au Gouvernement sur l'efficacité des aides par exemple, pour contribuer à définir avec lui les mesures les plus appropriées.
De manière plus générale, je souhaite vous exprimer deux convictions qui sont en amont de toutes mesures spécifiques.
La première, qu'il est certes difficile d'exprimer dans la conjoncture budgétaire que traverse le pays, c'est que globalement, l'audiovisuel français, si on le compare à celui de nos voisins, est sous-financé. Avec le développement des chaînes thématiques, dont la santé financière est très fragile, avec les nouvelles chaînes de la Télévision numérique de terre, ce sous-financement, cet écart entre la capacité des canaux et la capacité de financement de la production, risque d'apparaître de manière encore plus criante.
Vous savez que le Sénat a, malgré des tendances fortes visant à la suppression de la redevance, toujours défendu cette contribution et même l'idée de son augmentation, ce qui n'exclut pas une amélioration de son mode de recouvrement.
La seconde, c'est qu'il convient, notamment maintenant que la constitution européenne est en bonne voie et que l'intégration juridique plus poussée de l'union offre des chances d'aller plus loin, de veiller avec une intransigeance absolue, qu'au prétexte de libre concurrence ou de non-discrimination, on ne remette pas en cause la vitalité des industries audiovisuelles nationales. Selon un grand principe du fédéralisme et de la subsidiarité, ces principes généraux ne doivent pas entraver la définition de politiques audiovisuelles. On ne saurait considérer que celles-ci s'arrêtent à la définition de principes de diversité, d'obligations de production.
Les règles qui concourent à maintenir en France les tournages et donc des industries techniques fortes sont consubstantielles à l'idée même de diversité culturelle. On ne saurait admettre que l'on cherche sournoisement à rogner l'idée même de la diversité culturelle en considérant que certaines parties des métiers de l'audiovisuel ont un simple caractère de prestations de service alors qu'ils font partie d'une chaîne culturelle indissociable.
Si ces deux préalables sont garantis, l'horizon de la production audiovisuelle française s'en trouvera sans doute éclairci.
(Source http://www.senat.fr, le 1er juillet 2004)