Texte intégral
Q- Vous avez lancé un joli pavé dans la mare l'autre jour, en dénonçant l'accord signé entre les travailleurs corses et la SNCM. Vous disiez que cet accord était "illégal" sans doute. Depuis, Matignon vous a désavoué. N. Sarkozy a même dit que vous aviez sans doute "mal lu le texte". Et puis le travail a repris hier. Entre nous, vous avez fait une boulette ?
R- Je ne crois pas. Mais je l'ai lu très attentivement, cet accord, j'avais même mis mes lunettes d'avocat pour le regarder. Et puis d'ailleurs...
Q- N. Sarkozy s'est trompé, vous avez bien lu ?
R- Je l'ai bien lu, oui. Et puis vous savez, on va voir la suite. Parce que tout ceci aura des suites, les tribunaux se sont déjà prononcés, ils continueront...
Q- Mais vous, vous disiez que cet accort n'était pas valable, parce qu'on ne pouvait pas favoriser l'embauche de résidents en corse ?
R- Vous avez vu qu'on est revenu dessus. Ce dont je suis content en tous les cas, c'est que la paix sociale soit installée, semble-t-il et j'espère durablement à la SNCM - elle en a bien besoin. Le reste, ce sont des polémiques qu'il vaut mieux laisser derrière soi.
Q- Oui, mais comment expliquez-vous cette cacophonie au Gouvernement ?
R- Je crois que c'est quelque chose aussi d'inquiétant. Mais vous savez, le Premier ministre a pris des précautions dans ce domaine : il a veillé à ce que cet accord ne donne pas lieu justement à une pratique discriminatoire. J'ai quand même entendu aussi les discours de certains intervenants qui réclamaient la préférence à l'embauche...
Q- Non, en réalité, il s'agissait de "favoriser les résidents en corse" et pas les Corses, selon leur degré de filiation etc. ?
R- Je vous engage à le regarder très attentivement. Ce n'était d'ailleurs pas
un accord, c'était unilatéral, mais c'était très subtil. Regardez-le bien.
Q- Vous étiez allé très loin. Vous aviez comparé ça à "l'occupation et au statut des juifs". Vous regrettez ces propos ?
R- Non, je ne regrette pas. Je vais vous dire : qu'est-ce que c'est juridiquement que quelqu'un qui a une appartenance régionale ?
Qu'est-ce que c'est ? Comment vous le définissez juridiquement ?
Q- Le terme était "résidents", justement c'étaient "des résidents"...
R- - "Et dans les autres régions", si vous voulez bien regarder le texte, "Et dans les autres régions", il s'agit de qui ?
Q- Deuxième dossier : le Mondial de l'Automobile, qui va être inauguré aujourd'hui. Là, les nouvelles sont plutôt bonnes : les constructeurs français embauchent. Vous allez dire que c'est grâce au Gouvernement ?
R- Non, c'est grâce à eux d'abord, parce que nous avons la chance d'avoir une industrie automobile très performante. Dans les années 1980, elle allait mal. Aujourd'hui, c'est une des plus performantes au monde. Je rappelle que Renault, cette année, embauche 5.000 personnes en France, Peugeot, 7.000 personnes. Ils créent des emplois.
Q- Les constructeurs français vous demandent une chose très précise : ils voudraient notamment que vous instauriez une sorte de "prime à la casse", c'est-à-dire qu'on donne de l'argent aux gens qui envoient la voiture à la casse, pour leur permettre d'en acheter des nouvelles. Vous êtes pour ?
R- Non, parce que cela coûte trop cher. Cela coûte beaucoup trop cher, puisque chaque année, 1,2 million voitures vont de toute façon à la casse. Donc, à celles-là, à ces propriétaires-là, vous allez donner la prime et cela coûterait à peu près 1,2 milliard, rien ne peut rester dans la situation actuelle ! D'une certaine manière, vous jetez 1,2 milliard d'euros par la fenêtre. Cela ne me paraît pas utile. Ensuite, peut-être, vous avez davantage de voitures qui iraient à la casse, mais le coût est exorbitant. Il vaut mieux mettre cet argent, si on l'a, et pour le moment on ne l'a pas, le mettre par exemple sur la recherche.
Q- Il y a beaucoup d'idées sur l'automobile et notamment, il y en a beaucoup qui disent qu'il en faudrait moins, notamment en ville. Il y a des politiques qui sont menées, notamment à Paris, de couloirs de bus. Qu'en pensez-vous ?
R- Si les gens prennent leur voiture, c'est qu'ils n'ont pas les moyens de faire autrement. J'habite en banlieue, les rames de RER sont bondées le matin, surchargées. Et puis ensuite, quand vous voulez vous déplacer de banlieue à banlieue, vous n'avez souvent pas d'autre choix que de prendre la voiture. Il ne faut pas reprocher aux gens de la prendre. C'est qu'ils n'ont pas d'autres choix.
Q- Autrement dit, vous êtes contre toutes les mesures qui sont prises en ce moment pour décourager les automobilistes de prendre la voiture ?
R- Mais je vous dis : les gens qui prennent leur voiture, c'est une fatalité pour eux.
Q- Il y en a quand même qui la prennent par facilité, non ?
R- "Par facilité", pour pouvoir se déplacer, pour mettre moins de temps pour se déplacer. Essayez de vous déplacer de la banlieue Est à la banlieue Ouest par les transports en commun : vous avez essayé ?
Q- J'ai essayé, ce n'est pas facile !
R- Vous êtes d'accord. Donc, vous êtes tenté de prendre votre voiture ?
Q- Il y a un ministre qui a une autre idée, c'est le ministre de l'Ecologie : lui voudrait instaurer un bonus malus pour pénaliser les voitures les plus polluantes. Qu'en pense le ministre de l'Industrie ?
R- C'est une bonne idée d'avoir un bonus malus, pourvu que ce soit une disposition européenne. Ce qu'il ne faut pas, c'est segmenter le marché européen et avoir une espèce de réserve qui serait la France, avec un système spécifique, parce que cela pénaliserait nos industries.
Q- Mais il n'y a aucun autre pays qui est d'accord avec ça. En tout cas, les pays qui produisent des voitures et les pays qui produisent des 4x4 diront toujours "non", il n'y aura pas d'accord là-dessus ?
R- Au sein de l'Union européenne, je ne crois pas, c'est possible. De ce point de vue-là, M. Lepeltier a raison...
Q- Vous savez bien que les Allemands ne le feront jamais, donc ça ne se fera pas...
R- Je ne suis pas sûr. Le dialogue continue, et vous savez, les Verts en Allemagne sont très expressifs et ils luttent contre la pollution. Il n'est pas du tout inenvisageable que le gouvernement allemand se rallie à une telle proposition un jour.
Q- Autres idées, ce sont celles du ministre des Transports. Lui voudrait deux choses : il voudrait d'abord qu'on limite la vitesse des voitures - on appelle cela "brider les voitures" -, et puis il voudrait qu'on mette des éthylotests dans les voitures pour empêcher les conducteurs ivres de prendre le volant. Que pensez-vous
de ces deux idées ?
R- Sur la première, même observation : ce sont des choses à discuter au niveau européen pour ne pas pénaliser l'industrie française. Mais à l'échelle européenne, ce sont des choses dont on peut parler effectivement...
Q- Quand on dit cela, c'est qu'on enterre le dossier de fait...
R- Pas du tout. Mais nous vivons sur un marché européen, l'industrie française s'exprime sur le marché européen. Il ne faut pas lui mettre des charges qui soient spécifiques à la France. Dans ce domaine, la France est plutôt créatrice. Par exemple : le filtre à particules, qui est un bon instrument contre la pollution, c'est quelque chose qui a beaucoup de succès aujourd'hui en Allemagne. Donc, la création française intéresse toute l'Europe. Et il faut la faire partager.
Q- Les patrons, en tout cas, ne sont pas contents de votre budget. Ils disent, notamment que rien n'est fait pour les entreprises et qu'il faudrait beaucoup plus d'allégements de charges.
R- Je leur rappelle quand même que les allégements de charges représentent 17 milliards d'euros, ce qui est tout à fait considérable.
Q- Ils disent que, compte tenu de tout cela, ils sont obligés de délocaliser et il y a de plus en plus de délocalisations. On a l'impression que c'est une fatalité ?
R- Non, il n'y a pas beaucoup de délocalisations. Il y en a quelques-unes qui sont parfois scandaleuses d'ailleurs. Mais il n'y en a pas beaucoup puisque, je vous rappelle que les investissements français à l'étranger, c'est 50 milliards d'euros et que ce qu'on appelle "les délocalisations", c'est-à-dire le transfert à l'étranger d'une activité française pour une réimportation en France, cela représente un peu moins de 5 % de ces 50 milliards. Et nous avons besoin d'investir à l'étranger, parce que quand nous investissons à l'étranger, cela provoque des exportations en provenance de France.
Q- Vous n'êtes pas d'accord avec N. Sarkozy, parce que lui disait au contraire que les délocalisations, ça existe et qu'il ne faut pas les nier ?
R- Oui, mais c'est une part marginale, je vous l'ai dit, souvent scandaleuse. Mais il ne faut pas non plus tout confondre : les investissements directs à l'étranger par la France, qui sont utiles et qui rapportent à l'économie française, et l'attitude d'un certain nombre de prédateurs qui veulent faire des profits sur les pays à bas salaires et réimporter en France ce qu'ils produisaient ici. Il y en a quelques-uns. Nous avons pris des mesures contre cela, des mesures fermes, et aussi des mesures d'attractivité pour encourager l'industrie à s'installer sur le territoire national. Mais il ne faut pas tout confondre.
Q- Un mot de politique : N. Sarkozy va être le nouveau président de l'UMP. C'est le candidat naturel pour l'Elysée en 2007 ?
R- La question n'est pas encore posée, on a le temps d'ici là.
Q- Tout le monde la pose...
R- Un peu trop tôt sans doute.
Q- Il y a un candidat ce matin : J.-M. Le Pen, lui, est déjà candidat.
R- Vous voyez. Donc, c'est bien la preuve qu'il ne faut pas se précipiter !
Q- Mais vous pensez que N. Sarkozy serait un bon candidat N.
Sarkozy ?
R- Ce serait sûrement un bon candidat, il n'y a pas de doute. Mais je crois que la question n'est pas posée aujourd'hui.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 24 septembre 2004)
R- Je ne crois pas. Mais je l'ai lu très attentivement, cet accord, j'avais même mis mes lunettes d'avocat pour le regarder. Et puis d'ailleurs...
Q- N. Sarkozy s'est trompé, vous avez bien lu ?
R- Je l'ai bien lu, oui. Et puis vous savez, on va voir la suite. Parce que tout ceci aura des suites, les tribunaux se sont déjà prononcés, ils continueront...
Q- Mais vous, vous disiez que cet accort n'était pas valable, parce qu'on ne pouvait pas favoriser l'embauche de résidents en corse ?
R- Vous avez vu qu'on est revenu dessus. Ce dont je suis content en tous les cas, c'est que la paix sociale soit installée, semble-t-il et j'espère durablement à la SNCM - elle en a bien besoin. Le reste, ce sont des polémiques qu'il vaut mieux laisser derrière soi.
Q- Oui, mais comment expliquez-vous cette cacophonie au Gouvernement ?
R- Je crois que c'est quelque chose aussi d'inquiétant. Mais vous savez, le Premier ministre a pris des précautions dans ce domaine : il a veillé à ce que cet accord ne donne pas lieu justement à une pratique discriminatoire. J'ai quand même entendu aussi les discours de certains intervenants qui réclamaient la préférence à l'embauche...
Q- Non, en réalité, il s'agissait de "favoriser les résidents en corse" et pas les Corses, selon leur degré de filiation etc. ?
R- Je vous engage à le regarder très attentivement. Ce n'était d'ailleurs pas
un accord, c'était unilatéral, mais c'était très subtil. Regardez-le bien.
Q- Vous étiez allé très loin. Vous aviez comparé ça à "l'occupation et au statut des juifs". Vous regrettez ces propos ?
R- Non, je ne regrette pas. Je vais vous dire : qu'est-ce que c'est juridiquement que quelqu'un qui a une appartenance régionale ?
Qu'est-ce que c'est ? Comment vous le définissez juridiquement ?
Q- Le terme était "résidents", justement c'étaient "des résidents"...
R- - "Et dans les autres régions", si vous voulez bien regarder le texte, "Et dans les autres régions", il s'agit de qui ?
Q- Deuxième dossier : le Mondial de l'Automobile, qui va être inauguré aujourd'hui. Là, les nouvelles sont plutôt bonnes : les constructeurs français embauchent. Vous allez dire que c'est grâce au Gouvernement ?
R- Non, c'est grâce à eux d'abord, parce que nous avons la chance d'avoir une industrie automobile très performante. Dans les années 1980, elle allait mal. Aujourd'hui, c'est une des plus performantes au monde. Je rappelle que Renault, cette année, embauche 5.000 personnes en France, Peugeot, 7.000 personnes. Ils créent des emplois.
Q- Les constructeurs français vous demandent une chose très précise : ils voudraient notamment que vous instauriez une sorte de "prime à la casse", c'est-à-dire qu'on donne de l'argent aux gens qui envoient la voiture à la casse, pour leur permettre d'en acheter des nouvelles. Vous êtes pour ?
R- Non, parce que cela coûte trop cher. Cela coûte beaucoup trop cher, puisque chaque année, 1,2 million voitures vont de toute façon à la casse. Donc, à celles-là, à ces propriétaires-là, vous allez donner la prime et cela coûterait à peu près 1,2 milliard, rien ne peut rester dans la situation actuelle ! D'une certaine manière, vous jetez 1,2 milliard d'euros par la fenêtre. Cela ne me paraît pas utile. Ensuite, peut-être, vous avez davantage de voitures qui iraient à la casse, mais le coût est exorbitant. Il vaut mieux mettre cet argent, si on l'a, et pour le moment on ne l'a pas, le mettre par exemple sur la recherche.
Q- Il y a beaucoup d'idées sur l'automobile et notamment, il y en a beaucoup qui disent qu'il en faudrait moins, notamment en ville. Il y a des politiques qui sont menées, notamment à Paris, de couloirs de bus. Qu'en pensez-vous ?
R- Si les gens prennent leur voiture, c'est qu'ils n'ont pas les moyens de faire autrement. J'habite en banlieue, les rames de RER sont bondées le matin, surchargées. Et puis ensuite, quand vous voulez vous déplacer de banlieue à banlieue, vous n'avez souvent pas d'autre choix que de prendre la voiture. Il ne faut pas reprocher aux gens de la prendre. C'est qu'ils n'ont pas d'autres choix.
Q- Autrement dit, vous êtes contre toutes les mesures qui sont prises en ce moment pour décourager les automobilistes de prendre la voiture ?
R- Mais je vous dis : les gens qui prennent leur voiture, c'est une fatalité pour eux.
Q- Il y en a quand même qui la prennent par facilité, non ?
R- "Par facilité", pour pouvoir se déplacer, pour mettre moins de temps pour se déplacer. Essayez de vous déplacer de la banlieue Est à la banlieue Ouest par les transports en commun : vous avez essayé ?
Q- J'ai essayé, ce n'est pas facile !
R- Vous êtes d'accord. Donc, vous êtes tenté de prendre votre voiture ?
Q- Il y a un ministre qui a une autre idée, c'est le ministre de l'Ecologie : lui voudrait instaurer un bonus malus pour pénaliser les voitures les plus polluantes. Qu'en pense le ministre de l'Industrie ?
R- C'est une bonne idée d'avoir un bonus malus, pourvu que ce soit une disposition européenne. Ce qu'il ne faut pas, c'est segmenter le marché européen et avoir une espèce de réserve qui serait la France, avec un système spécifique, parce que cela pénaliserait nos industries.
Q- Mais il n'y a aucun autre pays qui est d'accord avec ça. En tout cas, les pays qui produisent des voitures et les pays qui produisent des 4x4 diront toujours "non", il n'y aura pas d'accord là-dessus ?
R- Au sein de l'Union européenne, je ne crois pas, c'est possible. De ce point de vue-là, M. Lepeltier a raison...
Q- Vous savez bien que les Allemands ne le feront jamais, donc ça ne se fera pas...
R- Je ne suis pas sûr. Le dialogue continue, et vous savez, les Verts en Allemagne sont très expressifs et ils luttent contre la pollution. Il n'est pas du tout inenvisageable que le gouvernement allemand se rallie à une telle proposition un jour.
Q- Autres idées, ce sont celles du ministre des Transports. Lui voudrait deux choses : il voudrait d'abord qu'on limite la vitesse des voitures - on appelle cela "brider les voitures" -, et puis il voudrait qu'on mette des éthylotests dans les voitures pour empêcher les conducteurs ivres de prendre le volant. Que pensez-vous
de ces deux idées ?
R- Sur la première, même observation : ce sont des choses à discuter au niveau européen pour ne pas pénaliser l'industrie française. Mais à l'échelle européenne, ce sont des choses dont on peut parler effectivement...
Q- Quand on dit cela, c'est qu'on enterre le dossier de fait...
R- Pas du tout. Mais nous vivons sur un marché européen, l'industrie française s'exprime sur le marché européen. Il ne faut pas lui mettre des charges qui soient spécifiques à la France. Dans ce domaine, la France est plutôt créatrice. Par exemple : le filtre à particules, qui est un bon instrument contre la pollution, c'est quelque chose qui a beaucoup de succès aujourd'hui en Allemagne. Donc, la création française intéresse toute l'Europe. Et il faut la faire partager.
Q- Les patrons, en tout cas, ne sont pas contents de votre budget. Ils disent, notamment que rien n'est fait pour les entreprises et qu'il faudrait beaucoup plus d'allégements de charges.
R- Je leur rappelle quand même que les allégements de charges représentent 17 milliards d'euros, ce qui est tout à fait considérable.
Q- Ils disent que, compte tenu de tout cela, ils sont obligés de délocaliser et il y a de plus en plus de délocalisations. On a l'impression que c'est une fatalité ?
R- Non, il n'y a pas beaucoup de délocalisations. Il y en a quelques-unes qui sont parfois scandaleuses d'ailleurs. Mais il n'y en a pas beaucoup puisque, je vous rappelle que les investissements français à l'étranger, c'est 50 milliards d'euros et que ce qu'on appelle "les délocalisations", c'est-à-dire le transfert à l'étranger d'une activité française pour une réimportation en France, cela représente un peu moins de 5 % de ces 50 milliards. Et nous avons besoin d'investir à l'étranger, parce que quand nous investissons à l'étranger, cela provoque des exportations en provenance de France.
Q- Vous n'êtes pas d'accord avec N. Sarkozy, parce que lui disait au contraire que les délocalisations, ça existe et qu'il ne faut pas les nier ?
R- Oui, mais c'est une part marginale, je vous l'ai dit, souvent scandaleuse. Mais il ne faut pas non plus tout confondre : les investissements directs à l'étranger par la France, qui sont utiles et qui rapportent à l'économie française, et l'attitude d'un certain nombre de prédateurs qui veulent faire des profits sur les pays à bas salaires et réimporter en France ce qu'ils produisaient ici. Il y en a quelques-uns. Nous avons pris des mesures contre cela, des mesures fermes, et aussi des mesures d'attractivité pour encourager l'industrie à s'installer sur le territoire national. Mais il ne faut pas tout confondre.
Q- Un mot de politique : N. Sarkozy va être le nouveau président de l'UMP. C'est le candidat naturel pour l'Elysée en 2007 ?
R- La question n'est pas encore posée, on a le temps d'ici là.
Q- Tout le monde la pose...
R- Un peu trop tôt sans doute.
Q- Il y a un candidat ce matin : J.-M. Le Pen, lui, est déjà candidat.
R- Vous voyez. Donc, c'est bien la preuve qu'il ne faut pas se précipiter !
Q- Mais vous pensez que N. Sarkozy serait un bon candidat N.
Sarkozy ?
R- Ce serait sûrement un bon candidat, il n'y a pas de doute. Mais je crois que la question n'est pas posée aujourd'hui.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 24 septembre 2004)