Texte intégral
Q- F. Laborde-. L. Hénart, 35 ans, benjamin du Gouvernement et valeur montante de l'UMP, dit-on. Pour démarrer, une toute petite anecdote : il paraît que pendant la campagne, un électeur vous a demandé si vous étiez majeur, c'est vrai ?
R- "Oui, à une réunion publique effectivement, j'ai eu une question de la salle. On m'a dit : est-ce que vous êtes sûr que vous êtes majeur ? Il paraît que je ne fais pas mon âge."
Q- En effet, vous êtes jeune et vous faites jeune, ça tombe bien. Militant depuis plus de dix ans, marié, père de deux enfants, élu local depuis huit ans, en charge de l'insertion professionnelle des jeunes, c'est-à-dire un dossier extrêmement lourd, difficile, parce que le chômage des jeunes en France, c'est le problème majeur...
R- "C'est un double problème. Quand on veut faire la politique de la ville, faire en sorte que les quartiers d'habitat social ne décrochent pas de notre société, le problème du chômage des jeunes est majeur. Dans ces quartiers d'habitat social, un jeune sur deux a un vrai problème d'emploi et les taux de chômage sont énormes. Et puis c'est un problème français, vous l'avez dit, parce qu'on est le pays d'Europe, depuis vingt ans, où le chômage des jeunes a atteint des records. Donc double problème qui, moi, m'inquiète et me passionne en même temps. Depuis huit ans que je suis élu local, c'est quelque chose sur lequel je travaille régulièrement."
Q- Vous êtes aux côtés de J.-L. Borloo, vous faites partie de son grand ministère. C'est peut-être un peu tôt pour définir les contours du projet gouvernemental, mais comment avez-vous déjà travaillé en tant qu'élu local auprès des jeunes ? Est-ce que vous avez déjà des pistes d'orientation d'idées ?
R- "J'ai travaillé déjà comme élu à la jeunesse, sur des quartiers difficiles. A Nancy, on a un quartier qui s'appelle "le Haut du Lièvre", qui compte près de 7.000 habitants, qui a la plus longue façade d'Europe, 1 km de façade, donc c'est vraiment de l'habitat des années 60. Et là, on a lancé pas mal de choses pour amener les jeunes à travailler, à se trouver un métier. L'idée principale, toujours, ça a été de proposer à ces jeunes des parcours, je dirais finalement normaux, sortir de leurs quartiers, voir ailleurs ce qui se passe et apprendre de nouveaux métiers."
Q- C'est que l'idée de sortir des quartiers, c'est une idée importante, il ne faut pas forcément amener l'emploi dans les quartiers difficiles, mais amener les jeunes à aller voir ailleurs ?
R- "L'idée longtemps, ça a été de dire : dans votre quartier, à 100 mètres de chez vous, vous allez tout avoir, les services sociaux, les loisirs, la formation, l'école et puis le métier. Il y a nulle part où ça fonctionne comme ça. On bouge, on vit, et moi, en tant qu'adjoint à la culture par exemple récemment, j'ai lancé des chantiers d'insertion dans les musées des Beaux-Arts de la ville, dans l'opéra de la ville avec donc des équipements attractifs. Les jeunes sont venus sans difficulté, ils ont réalisé tous les chantiers de formation dans les délais, ils ont eu leur qualification, et on a un des meilleurs taux d'emplois [...] de l'agglomération nancéienne pour ces trente jeunes qui ont suivi, pendant une année, le chantier d'insertion sur l'opéra et le musée. Donc, plus ça bouge, plus ça réussit."
Q- Vous vous intéressez aussi au théâtre lyrique d'ailleurs...
R- "Je suis le président des Opéras de France..."
Q- C'est pour ça que vous avez insisté, déjà, à venir, sur ces questions-là. On a beaucoup reproché, à l'actuelle majorité, d'avoir supprimé les emplois jeunes. Est-ce que les emplois jeunes, c'est effectivement dommage ? est-ce qu'il faut les remplacer par autre chose ? Est-ce qu'il n'y a pas eu quand même quelque chose qui était à sauver dans les emplois jeunes ?
R- "La chose positive dans les emplois jeunes, c'était la possibilité d'abord de mettre plusieurs dizaines de milliers de jeunes au travail, c'est clair. Et puis deuxièmement surtout, je crois, dans les associations, certaines collectivités, de lancer des services nouveaux. Il y a des dispositifs quand même de pérennisation qui ont été mis en place. Par contre quand on dit : "est-ce que les emplois jeunes aident les jeunes les plus en difficulté ?", on s'aperçoit que ce n'est pas vrai. Les emplois jeunes ont surtout servi à des jeunes diplômés, Bac + 3, Bac + 5, à travailler et souvent d'ailleurs à être un petit peu sous rémunérés."
Q- C'était un sas entre la fin des études et l'entrée dans la vie active...
R- "Oui je crois, et c'est pour ça qu'à mon avis, il faut qu'on imagine deux dispositifs. Il y a sûrement des choses très particulières à faire pour des jeunes qui n'arrivent pas à suivre des études, qui sont dans des quartiers difficiles et puis il y a, d'autre part, des mesures générales pour tous les jeunes de France. Et notamment ceux qui sortent de l'université et qui ont souvent, eux aussi, des vraies difficultés d'emploi."
Q- Vous pouvez nous décrire un peu comme se charpenteraient ces deux dispositifs différents ? Il y en aurait un qui serait une reprise de quelque chose qui existe déjà ?
R- "Je pense qu'on a sur la table, quand même, une série de choses. Il y avait eu de lancés, à un moment donné, les emplois de ville qui étaient en fait des emplois réservés aux jeunes issus des quartiers prioritaires. L'idée, c'était de proposer un accompagnement personnalisé à chacun de ces jeunes. Je crois que c'est une bonne idée, je crois que c'est ce qu'il faut pour eux. Donc il y a sûrement cette idée-là à retravailler, mais à faire, je pense, territoire par territoire. Dans chaque agglomération, la réalité est différente et le rôle de l'Etat, c'est de fédérer tout cela. Et puis deuxièmement, et là je pense qu'avec J.-L. Borloo, ça va être à mettre à l'ordre du jour du travail avec les syndicats, il y a sûrement cette fois-ci,; à l'échelle nationale, des choses à proposer et des changements à faire pour que tous les jeunes Français aient moins de difficultés que les jeunes Allemands, les jeunes Anglais ou les jeunes Espagnols à démarrer dans la vie professionnelle."
Q- Mais comment ça s'explique cette particularité française ? C'est parce que les entreprises rechignent à engager les jeunes ? C'est parce qu'il y a des sas trop importants entre l'étude ou le lycée, ou l'école, ou le collège et l'entreprise ?
R- "Il y a effectivement deux difficultés. Vous avez dû le voir en France, c'est vrai que les entreprises hésitent sur les plus jeunes et sur les plus anciens."
Q- Ce qui fait que ça réduit considérablement le temps de travail...
R- "C'est quelque chose qu'il faut effectivement compenser, mais on ne peut y arriver que par le dialogue, avec un peu de fermeté. Il y a deuxièmement le fait qu'on sait qu'en France, on a un problème d'orientation dans les études et surtout dans la faculté, dans les universités. Il y a là souvent des orientations sur des cursus qui ne correspondent pas forcément à l'envie de métier du jeune ou aux débouchés professionnels qu'il peut avoir. Donc c'est à revoir complètement. Je crois qu'à un moment donné, il faut donner une vraie information sur les débouchés. Moi dans ma région, il y a dans des domaines comme le bâtiment, les métiers d'art, tout ce qui est touristique... Je rencontre régulièrement des employeurs qui me disent : on cherche des jeunes motivés pour apprendre le métier, ou s'ils le connaissent déjà, pour venir bosser et en CDI, et à temps complet, et bien payé."
Q- Cela veut dire qu'on pourrait faire davantage d'alternance, davantage de formation comme ça en entreprise et à l'école sur le modèle allemand ou d'apprentissage...
R- "Je pense qu'il y a deux choses. Il y a effectivement à développer tout ce qui est sensibilisation à l'entreprise, connaître l'entreprise et le monde du travail dès le lycée effectivement, et puis des choses alternées entre l'enseignement et puis l'entreprise. Et puis il y a deuxièmement, le fait aussi d'être capable d'informer sur l'évolution des métiers, des secteurs où il y a besoin d'emplois nouveaux, pour que les gens puissent changer de métier ou passer dans un métier voisin et ça en France, on ne sait pas le faire."
Q- Une question pour revenir un peu sur vous et votre parcours. Comment s'est passée votre nomination ?
R- "Très franchement, c'était plutôt le maire de ma ville A. Rossinot, dont je suis proche depuis longtemps, que j'attendais au Gouvernement et puis visiblement, on m'a appelé effectivement dans la matinée. Matignon m'a appelé et m'a dit : on voudrait que vous puissiez travailler sur l'insertion professionnelle des jeunes. Est-ce que ça vous intéresse ou pas ? Comme le sujet m'intéresse, j'ai dit : oui ça m'intéresse."
Q- Vous n'avez pas hésité du tout ?
R- "Non, parce qu'on m'aurait demandé le sujet ou les sujets sur lesquels je voulais travailler au sein du Gouvernement, ça faisait partie des deux ou trois choses qui m'intéressent et sur lesquelles je voulais m'impliquer."
Q- Et ça va compliquer sur le plan personnel la vie de famille. Votre épouse, maman, tout le monde est content ?
R- "Oui, tout le monde est heureux, mais je crois qu'il y a un peu d'inquiétude, ils ont peur de ne pas me voir beaucoup."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1e avril 2004)
R- "Oui, à une réunion publique effectivement, j'ai eu une question de la salle. On m'a dit : est-ce que vous êtes sûr que vous êtes majeur ? Il paraît que je ne fais pas mon âge."
Q- En effet, vous êtes jeune et vous faites jeune, ça tombe bien. Militant depuis plus de dix ans, marié, père de deux enfants, élu local depuis huit ans, en charge de l'insertion professionnelle des jeunes, c'est-à-dire un dossier extrêmement lourd, difficile, parce que le chômage des jeunes en France, c'est le problème majeur...
R- "C'est un double problème. Quand on veut faire la politique de la ville, faire en sorte que les quartiers d'habitat social ne décrochent pas de notre société, le problème du chômage des jeunes est majeur. Dans ces quartiers d'habitat social, un jeune sur deux a un vrai problème d'emploi et les taux de chômage sont énormes. Et puis c'est un problème français, vous l'avez dit, parce qu'on est le pays d'Europe, depuis vingt ans, où le chômage des jeunes a atteint des records. Donc double problème qui, moi, m'inquiète et me passionne en même temps. Depuis huit ans que je suis élu local, c'est quelque chose sur lequel je travaille régulièrement."
Q- Vous êtes aux côtés de J.-L. Borloo, vous faites partie de son grand ministère. C'est peut-être un peu tôt pour définir les contours du projet gouvernemental, mais comment avez-vous déjà travaillé en tant qu'élu local auprès des jeunes ? Est-ce que vous avez déjà des pistes d'orientation d'idées ?
R- "J'ai travaillé déjà comme élu à la jeunesse, sur des quartiers difficiles. A Nancy, on a un quartier qui s'appelle "le Haut du Lièvre", qui compte près de 7.000 habitants, qui a la plus longue façade d'Europe, 1 km de façade, donc c'est vraiment de l'habitat des années 60. Et là, on a lancé pas mal de choses pour amener les jeunes à travailler, à se trouver un métier. L'idée principale, toujours, ça a été de proposer à ces jeunes des parcours, je dirais finalement normaux, sortir de leurs quartiers, voir ailleurs ce qui se passe et apprendre de nouveaux métiers."
Q- C'est que l'idée de sortir des quartiers, c'est une idée importante, il ne faut pas forcément amener l'emploi dans les quartiers difficiles, mais amener les jeunes à aller voir ailleurs ?
R- "L'idée longtemps, ça a été de dire : dans votre quartier, à 100 mètres de chez vous, vous allez tout avoir, les services sociaux, les loisirs, la formation, l'école et puis le métier. Il y a nulle part où ça fonctionne comme ça. On bouge, on vit, et moi, en tant qu'adjoint à la culture par exemple récemment, j'ai lancé des chantiers d'insertion dans les musées des Beaux-Arts de la ville, dans l'opéra de la ville avec donc des équipements attractifs. Les jeunes sont venus sans difficulté, ils ont réalisé tous les chantiers de formation dans les délais, ils ont eu leur qualification, et on a un des meilleurs taux d'emplois [...] de l'agglomération nancéienne pour ces trente jeunes qui ont suivi, pendant une année, le chantier d'insertion sur l'opéra et le musée. Donc, plus ça bouge, plus ça réussit."
Q- Vous vous intéressez aussi au théâtre lyrique d'ailleurs...
R- "Je suis le président des Opéras de France..."
Q- C'est pour ça que vous avez insisté, déjà, à venir, sur ces questions-là. On a beaucoup reproché, à l'actuelle majorité, d'avoir supprimé les emplois jeunes. Est-ce que les emplois jeunes, c'est effectivement dommage ? est-ce qu'il faut les remplacer par autre chose ? Est-ce qu'il n'y a pas eu quand même quelque chose qui était à sauver dans les emplois jeunes ?
R- "La chose positive dans les emplois jeunes, c'était la possibilité d'abord de mettre plusieurs dizaines de milliers de jeunes au travail, c'est clair. Et puis deuxièmement surtout, je crois, dans les associations, certaines collectivités, de lancer des services nouveaux. Il y a des dispositifs quand même de pérennisation qui ont été mis en place. Par contre quand on dit : "est-ce que les emplois jeunes aident les jeunes les plus en difficulté ?", on s'aperçoit que ce n'est pas vrai. Les emplois jeunes ont surtout servi à des jeunes diplômés, Bac + 3, Bac + 5, à travailler et souvent d'ailleurs à être un petit peu sous rémunérés."
Q- C'était un sas entre la fin des études et l'entrée dans la vie active...
R- "Oui je crois, et c'est pour ça qu'à mon avis, il faut qu'on imagine deux dispositifs. Il y a sûrement des choses très particulières à faire pour des jeunes qui n'arrivent pas à suivre des études, qui sont dans des quartiers difficiles et puis il y a, d'autre part, des mesures générales pour tous les jeunes de France. Et notamment ceux qui sortent de l'université et qui ont souvent, eux aussi, des vraies difficultés d'emploi."
Q- Vous pouvez nous décrire un peu comme se charpenteraient ces deux dispositifs différents ? Il y en aurait un qui serait une reprise de quelque chose qui existe déjà ?
R- "Je pense qu'on a sur la table, quand même, une série de choses. Il y avait eu de lancés, à un moment donné, les emplois de ville qui étaient en fait des emplois réservés aux jeunes issus des quartiers prioritaires. L'idée, c'était de proposer un accompagnement personnalisé à chacun de ces jeunes. Je crois que c'est une bonne idée, je crois que c'est ce qu'il faut pour eux. Donc il y a sûrement cette idée-là à retravailler, mais à faire, je pense, territoire par territoire. Dans chaque agglomération, la réalité est différente et le rôle de l'Etat, c'est de fédérer tout cela. Et puis deuxièmement, et là je pense qu'avec J.-L. Borloo, ça va être à mettre à l'ordre du jour du travail avec les syndicats, il y a sûrement cette fois-ci,; à l'échelle nationale, des choses à proposer et des changements à faire pour que tous les jeunes Français aient moins de difficultés que les jeunes Allemands, les jeunes Anglais ou les jeunes Espagnols à démarrer dans la vie professionnelle."
Q- Mais comment ça s'explique cette particularité française ? C'est parce que les entreprises rechignent à engager les jeunes ? C'est parce qu'il y a des sas trop importants entre l'étude ou le lycée, ou l'école, ou le collège et l'entreprise ?
R- "Il y a effectivement deux difficultés. Vous avez dû le voir en France, c'est vrai que les entreprises hésitent sur les plus jeunes et sur les plus anciens."
Q- Ce qui fait que ça réduit considérablement le temps de travail...
R- "C'est quelque chose qu'il faut effectivement compenser, mais on ne peut y arriver que par le dialogue, avec un peu de fermeté. Il y a deuxièmement le fait qu'on sait qu'en France, on a un problème d'orientation dans les études et surtout dans la faculté, dans les universités. Il y a là souvent des orientations sur des cursus qui ne correspondent pas forcément à l'envie de métier du jeune ou aux débouchés professionnels qu'il peut avoir. Donc c'est à revoir complètement. Je crois qu'à un moment donné, il faut donner une vraie information sur les débouchés. Moi dans ma région, il y a dans des domaines comme le bâtiment, les métiers d'art, tout ce qui est touristique... Je rencontre régulièrement des employeurs qui me disent : on cherche des jeunes motivés pour apprendre le métier, ou s'ils le connaissent déjà, pour venir bosser et en CDI, et à temps complet, et bien payé."
Q- Cela veut dire qu'on pourrait faire davantage d'alternance, davantage de formation comme ça en entreprise et à l'école sur le modèle allemand ou d'apprentissage...
R- "Je pense qu'il y a deux choses. Il y a effectivement à développer tout ce qui est sensibilisation à l'entreprise, connaître l'entreprise et le monde du travail dès le lycée effectivement, et puis des choses alternées entre l'enseignement et puis l'entreprise. Et puis il y a deuxièmement, le fait aussi d'être capable d'informer sur l'évolution des métiers, des secteurs où il y a besoin d'emplois nouveaux, pour que les gens puissent changer de métier ou passer dans un métier voisin et ça en France, on ne sait pas le faire."
Q- Une question pour revenir un peu sur vous et votre parcours. Comment s'est passée votre nomination ?
R- "Très franchement, c'était plutôt le maire de ma ville A. Rossinot, dont je suis proche depuis longtemps, que j'attendais au Gouvernement et puis visiblement, on m'a appelé effectivement dans la matinée. Matignon m'a appelé et m'a dit : on voudrait que vous puissiez travailler sur l'insertion professionnelle des jeunes. Est-ce que ça vous intéresse ou pas ? Comme le sujet m'intéresse, j'ai dit : oui ça m'intéresse."
Q- Vous n'avez pas hésité du tout ?
R- "Non, parce qu'on m'aurait demandé le sujet ou les sujets sur lesquels je voulais travailler au sein du Gouvernement, ça faisait partie des deux ou trois choses qui m'intéressent et sur lesquelles je voulais m'impliquer."
Q- Et ça va compliquer sur le plan personnel la vie de famille. Votre épouse, maman, tout le monde est content ?
R- "Oui, tout le monde est heureux, mais je crois qu'il y a un peu d'inquiétude, ils ont peur de ne pas me voir beaucoup."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1e avril 2004)