Conférence de presse de M. Gilles de Robien, ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer, sur les nouveaux projets ferroviaires entre Londres et Paris en passant par Roissy, Paris le 23 septembre 2004.

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Circonstance : Point Presse sur les nouveaux projets ferroviaires : Amiens-Creil-Roissy et par LGV : Paris-Amiens-Calais à Paris le 23 septembre 2004

Texte intégral

J'ai souhaité réunir aujourd'hui avec les présidents de RFF et de la SNCF, les principaux acteurs de plusieurs projets ferroviaires dont la réalisation permettra :
- de tendre vers l'objectif de relier Londres et Paris en deux heures environ,
- de faciliter les liaisons domicile/travail entre la Picardie et le bassin d'emplois de Roissy,
- d'assurer depuis la Picardie un accès direct à l'aéroport de Roissy et, au-delà, au réseau d'interconnexion des TGV.
Nous avons donc travaillé ce matin, avec les présidents des régions Picardie et Nord Pas de Calais, les préfets des régions Picardie, Île-de-France et Nord-Pas de Calais, le président du Syndicat des Transports d'Île-de-France, le directeur des transports terrestres et le directeur adjoint de Roissy côté Aéroport de Paris sur un ensemble de projets complexes dont la coordination n'est pas toujours simple.
Je crois néanmoins que les dispositifs que nous venons de mettre en place, ainsi que les décisions qui viennent d'être prises, contribueront à assurer la cohérence de ces projets, et ce, dans un souci de concertation toujours approfondie.
Trois sujets ont été particulièrement développés :
La liaison Creil-Roissy, la gare, ou plutôt les gares de Roissy et, pour finir, la liaison à grande vitesse Paris- Amiens-Calais.
Pour commencer, le projet de liaison entre Creil et Roissy répond aux objectifs de service suivants :
- Il doit permettre l'accessibilité des villes de Picardie et de sa capitale régionale à la plate-forme aéroportuaire de Roissy et à son interconnexion vers le réseau TGV national et européen,
- Il doit assurer les liaisons directes domicile-travail entre les principales villes du sud de la Picardie et le pôle d'emplois de Roissy en réduisant les temps de parcours et les ruptures de charges.
Deux familles de solutions complémentaires sont étudiées pour répondre à ces besoins, je vous laisse en découvrir le schéma de principe dans le dossier qui vous est remis :
- Le projet d'utilisation du barreau dit "de Gonesse" en cours d'études dans lecadre du CPER Île-de-France et reliant le RER D et le RER B jusqu'à la gare du
parc des expositions.
- Le barreau Creil-Roissy, à hauteur de Marly-la-Ville.
Les études préliminaires de ce projet, coordonnées par le préfet de Picardie sont maintenant terminées. Je viens de prendre connaissance des éléments définitifs du dossier de synthèse de cette étude.
Je vous livre pour ce premier thème les conclusions de notre travail ce matin.
Nous avons tout d'abord souligné tout l'intérêt de poursuivre l'étude dite du barreau de Gonesse en raccordant RER B et RER D, avec ses 3 fuseaux.
Cette étude répond à des besoins qu'il convient encore de quantifier plus précisément.
Sa réalisation contribuera à l'amélioration substantielle de l'offre de transport pour le nord de l'Île-de-France et le sud de la Picardie et confortera la desserte du parc des expositions et de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle.
Concernant la création d'une liaison directe entre Creil et Roissy, dont vous pouvez examiner les trois fuseaux retenus pour l'étude préliminaire, nous avons convenu ce matin d'organiser, dans un premier temps, une phase de concertation informelle qui permettra aux élus concernés de prendre connaissance des éléments du dossier.
Dans un deuxième temps, la Commission Nationale du Débat Public pourra être saisie, sur la base du dossier des études préliminaires.
Comme vous le montrent les courts tableaux projetés, ce dossier comprend l'examen de trois fuseaux et trois scénarios comprenant respectivement 7 aller-retours en TGV, et soit 1 aller-retour par heure en TER, soit 2 aller-retours par heure en TER.
L'arrivée à Roissy s'avère particulièrement contrainte pour les deux derniers scénarios intégrant des TER à la circulation TGV.
C'est pourquoi j'ai souhaité, que parallèlement à l'organisation de la concertation, soit lancée une étude d'optimisation des conditions d'exploitation de ces deux scénarios.
Elle examinera notamment les conditions d'une possible diamétralisation avec un autre projet, baptisé ELEONOR, dont l'objet est de permettre à des trains normands de relier Roissy.
Le lancement des études d'Avant Projet Sommaire du projet de liaison directe entre Creil et Roissy pourra alors s'envisager, à l'issue de la concertation et en tenant compte des résultats de l'étude d'optimisation que je viens de vous décrire. Je situe cette échéance à l'été 2005.
Je souhaite maintenant aborder le sujet complexe que nous venons d'esquisser, celui des gares de Roissy CDG2, c'est à dire TGV et RER B.
Le schéma projeté vous en montre la structure.
La plupart des projets ferroviaires actuellement à l'étude et convergeant vers la capitale aspirent bien légitimement à desservir Roissy.
Je citerai, parmi les plus médiatisés, le TGV Est, en cours de réalisation ou le projet de desserte dédiée CDG Express.
J'y ajoute les projets d'amélioration pour les Franciliens des dessertes par le Réseau Express Régional.
Or, la capacité de la gare TGV, par exemple, ne permet pas d'accueillir par heure et par sens plus de 11 à 12 trains. Ce seuil pourr ait être atteint dès les années 2015-2020 en fonction de la réalisation des projets en cours d'étude.

La capacité de la gare RER est-elle aussi très contrainte.
Il m'est ainsi apparu nécessaire, après avoir entendu ce matin les éléments qui m'ont été exposés, de renforcer la nécessaire coordination des projets, notamment ferroviaires, qui convergent aux gares de Roissy TGV et RER B.
J'ai ainsi décidé de nommer, en plein accord avec ADP, la SNCF et RFF, une personnalité qualifiée du Conseil Général des Ponts et Chaussées qui me rendra compte très régulièrement de la cohérence permanente de l'ensemble des projets ferroviaires qui convergent dans ces gares.
C'est, me semble-t-il, la solution la plus opérationnelle pour garantir la meilleure adéquation des projets liés à ces gares, que ces projets concernent l'infrastructure ou l'exploitation.
Je terminerai ce point presse, Mesdames et Messieurs, par le troisième sujet examiné ce matin.
La liaison à grande vitesse Paris -Amiens-Calais.
Vous savez que ce projet figure sur la carte des projets à étudier annexée aux conclusions du Comité Interministériel d'Aménagement et de Développement du Territoire du 18 décembre 2003.
Vous en voyez un extrait sur l'écran.
Le contexte est aujourd'hui particulièrement favorable à cette entreprise puisque les travaux en cours sur le territoire anglais permettront, dès 2007, de relier Paris et Londres en moins de deux heures et vingt minutes.
La réalisation de la LGV Paris-Amiens-Calais permettra quant à elle une liaiso n directe en environ deux heures.
La desserte possible de l'aéroport de Roissy depuis Londres en deux heures pourra aussi être assurée, en compléments des projets que je viens rapidement d'évoquer en début de conférence.
Enfin l'accès à la ligne d'interconnexion des TGV offrira la perspective de dessertes directes de la majeure partie du territoire français, depuis Londres.
Vous comprenez le plaisir que j'ai de vous annoncer que j'ai signé, aujourd'hui même un protocole d'accord avec les présidents de RFF et de la SNCF pour le lancement des pré-études fonctionnelles de cette opération.
L'objectif que nous nous sommes fixé est d'aboutir à l'organisation d'un débat public dés que possible.
Ces études s'attacheront à examiner plus en détail certains points de l'itinéraire schématisé dans votre dossier :
- la réalisation éventuelle d'une nouvelle gare entre Calais et Amiens,
- la desserte d'Amiens,
- et bien évidemment les modalités de raccordement à l'Île -de-France.
J'ai chargé le préfet de Picardie de coordonner cette étude et de mettre en place un Comité de pilotage qui associera les élus locaux directement concernés.
Voilà, Mesdames et Messieurs l'essentiel des informations que j'ai souhaité porter à votre connaissance, sous le contrôle technique bienveillant de Messieurs les présidents DUPORT et GALLOIS.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 24 septembre 2004)