Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Monsieur le ministre-conseiller,
Mesdames, Messieurs, mes chers Collègues,
Mesdames, Messieurs, chers Amis,
Cette exposition est la dixième des expositions de photographies que le Sénat accueille sur ses grilles de la rue de Médicis. Elle s'inscrit dans le cadre d'une politique événementielle et culturelle que le Bureau du Sénat et moi-même avons voulue afin de développer de nouveaux modes de relation avec nos concitoyens.
Cette politique ne remet nullement en cause notre vocation première d'assemblée parlementaire à part entière, assurant la représentation de l'ensemble des collectivités territoriales de France métropolitaine et d'outre-mer.
Bien au contraire, cette ouverture sur l'extérieur accentue notre proximité et assure à nos travaux un écho accru.
En l'occurrence, l'occasion a fait le larron... En effet, il se trouve que le Sénat assure la gestion d'un patrimoine prestigieux, dont il souhaite ouvrir l'accès au plus large public en lui proposant des initiatives culturelles audacieuses.
Les expositions de photographies participent de cette politique en offrant aux promeneurs du Luxembourg, grâce au talent des photographes, un moment de dépaysement au cur même de la ville. Cet " art passant ", comme il me plaît de le dénommer, est l'occasion d'un voyage dans l'espace. Je pense ici à la Terre vue du ciel de Yann Arthus-Bertrand, à Des volcans et des Hommes de Philippe Bourseiller, à Himalaya, carrefour des mondes d'Eric Valli, à Territoires de France de Jean-Pierre Gilson, ou à Destins croisés de Reza. C'est aussi l'occasion d'un voyage dans le temps. Tel fut le cas pour les photographies d'Un siècle de sport, les dessins de Victor Hugo - qui aimait tant ce jardin du Luxembourg qu'il a hanté à tous les âges de sa vie - les unes de L'Express et, tout dernièrement, l'évocation de la Libération de la France dont nous célébrons cette année le 60e anniversaire.
C'est à nouveau à un grand voyage, dans l'espace et dans l'avenir, que nous invite aujourd'hui Yann Layma, un voyage à la rencontre du géant de ce xxie siècle commençant : la Chine. Tout a été dit sur ce pays-continent, héritier d'une civilisation plusieurs fois millénaire, qui abrite le quart de l'humanité. Depuis les fabuleux récits de Marco Polo, ce pays nous intrigue et nous émerveille. Son développement économique n'a pas fini de nous surprendre.
Face à ce dragon, qui s'est définitivement réveillé, et qui épuise le répertoire des superlatifs, Yann Layma a délibérément adopté un parti pris de modestie. En sa double qualité de sinologue et de photographe, il parcourt la Chine depuis plus de 20 ans. De cette patiente fréquentation, empreinte de curiosité mais aussi surtout de respect, il a tiré une connaissance intime de ce pays dont il nous offre 108 portraits sélectionnés parmi plusieurs milliers de clichés.
Quelle meilleure manière d'aborder un univers aussi exotique - et parfois incompréhensible pour nous autres Occidentaux - que l'approche sensible
du regard ?
Les paysages apparemment immuables de la campagne chinoise, les regards amusés ou interrogateurs des hommes et des femmes saisis par le photographe, les forêts de gratte-ciels des mégalopoles nous en apprennent plus que de longues et savantes analyses sur les multiples facettes du monde chinois et les ressorts de son réveil...
Mais cette diversité infinie ne doit pas occulter une identité culturelle profonde. Il en est ainsi du choix du nombre 108, lequel, -vous vous en serez doutés-, n'est pas dû au caprice du photographe : il s'agit du nombre d'or, symbole de la complétude ou de la plénitude en Orient, qui nous rappelle que la Chine, immense et multiple, est indéniablement une et autre...
Personne n'ignore aujourd'hui le formidable développement économique de la Chine. L'atelier du monde tourne à plein régime : nous y sommes confrontés dans notre quotidien.
Les images de Yann Layma rendent compte de cet énorme bouleversement, mais elles ne se limitent pas à cette approche réductrice.
La Chine ne saurait être envisagée uniquement comme une immense machine à produire. L'étonnante continuité de sa civilisation si raffinée la destine à devenir l'un des pôles majeurs du monde multipolaire que nous voyons s'esquisser : puissance économique, géant politique, creuset culturel.
Assemblée parlementaire attentive à l'évolution du monde, le Sénat ne peut qu'encourager le développement des relations économiques et culturelles entre les peuples français et chinois. Mes collègues sénatrices et sénateurs membres du groupe parlementaire d'amitié France-Chine s'y emploient activement au travers de voyages d'étude, de colloques mais aussi d'actions de coopération : accueil de stagiaires, etc. Aussi modeste que soit cette action, elle poursuit finalement le même but que cette exposition : améliorer la compréhension mutuelle entre la France et la Chine.
Alors que s'achève l'année de la Chine en France et que commence l'année de la France en Chine, je suis à la fois heureux et fier que le Sénat ait pu apporter sa contribution au dialogue franco-chinois.
Notre petite pierre s'inscrit, en effet, dans le prolongement de la prescience du Général de Gaulle, le premier chef d'Etat occidental à avoir reconnu la Chine populaire.
Puisse cette relation, que je souhaite privilégiée, constituer la pierre angulaire d'un monde multipolaire soucieux de sa diversité culturelle propice au dialogue des civilisations.
(Source http://www.senat.fr, le 6 octobre 2004)
Monsieur le ministre-conseiller,
Mesdames, Messieurs, mes chers Collègues,
Mesdames, Messieurs, chers Amis,
Cette exposition est la dixième des expositions de photographies que le Sénat accueille sur ses grilles de la rue de Médicis. Elle s'inscrit dans le cadre d'une politique événementielle et culturelle que le Bureau du Sénat et moi-même avons voulue afin de développer de nouveaux modes de relation avec nos concitoyens.
Cette politique ne remet nullement en cause notre vocation première d'assemblée parlementaire à part entière, assurant la représentation de l'ensemble des collectivités territoriales de France métropolitaine et d'outre-mer.
Bien au contraire, cette ouverture sur l'extérieur accentue notre proximité et assure à nos travaux un écho accru.
En l'occurrence, l'occasion a fait le larron... En effet, il se trouve que le Sénat assure la gestion d'un patrimoine prestigieux, dont il souhaite ouvrir l'accès au plus large public en lui proposant des initiatives culturelles audacieuses.
Les expositions de photographies participent de cette politique en offrant aux promeneurs du Luxembourg, grâce au talent des photographes, un moment de dépaysement au cur même de la ville. Cet " art passant ", comme il me plaît de le dénommer, est l'occasion d'un voyage dans l'espace. Je pense ici à la Terre vue du ciel de Yann Arthus-Bertrand, à Des volcans et des Hommes de Philippe Bourseiller, à Himalaya, carrefour des mondes d'Eric Valli, à Territoires de France de Jean-Pierre Gilson, ou à Destins croisés de Reza. C'est aussi l'occasion d'un voyage dans le temps. Tel fut le cas pour les photographies d'Un siècle de sport, les dessins de Victor Hugo - qui aimait tant ce jardin du Luxembourg qu'il a hanté à tous les âges de sa vie - les unes de L'Express et, tout dernièrement, l'évocation de la Libération de la France dont nous célébrons cette année le 60e anniversaire.
C'est à nouveau à un grand voyage, dans l'espace et dans l'avenir, que nous invite aujourd'hui Yann Layma, un voyage à la rencontre du géant de ce xxie siècle commençant : la Chine. Tout a été dit sur ce pays-continent, héritier d'une civilisation plusieurs fois millénaire, qui abrite le quart de l'humanité. Depuis les fabuleux récits de Marco Polo, ce pays nous intrigue et nous émerveille. Son développement économique n'a pas fini de nous surprendre.
Face à ce dragon, qui s'est définitivement réveillé, et qui épuise le répertoire des superlatifs, Yann Layma a délibérément adopté un parti pris de modestie. En sa double qualité de sinologue et de photographe, il parcourt la Chine depuis plus de 20 ans. De cette patiente fréquentation, empreinte de curiosité mais aussi surtout de respect, il a tiré une connaissance intime de ce pays dont il nous offre 108 portraits sélectionnés parmi plusieurs milliers de clichés.
Quelle meilleure manière d'aborder un univers aussi exotique - et parfois incompréhensible pour nous autres Occidentaux - que l'approche sensible
du regard ?
Les paysages apparemment immuables de la campagne chinoise, les regards amusés ou interrogateurs des hommes et des femmes saisis par le photographe, les forêts de gratte-ciels des mégalopoles nous en apprennent plus que de longues et savantes analyses sur les multiples facettes du monde chinois et les ressorts de son réveil...
Mais cette diversité infinie ne doit pas occulter une identité culturelle profonde. Il en est ainsi du choix du nombre 108, lequel, -vous vous en serez doutés-, n'est pas dû au caprice du photographe : il s'agit du nombre d'or, symbole de la complétude ou de la plénitude en Orient, qui nous rappelle que la Chine, immense et multiple, est indéniablement une et autre...
Personne n'ignore aujourd'hui le formidable développement économique de la Chine. L'atelier du monde tourne à plein régime : nous y sommes confrontés dans notre quotidien.
Les images de Yann Layma rendent compte de cet énorme bouleversement, mais elles ne se limitent pas à cette approche réductrice.
La Chine ne saurait être envisagée uniquement comme une immense machine à produire. L'étonnante continuité de sa civilisation si raffinée la destine à devenir l'un des pôles majeurs du monde multipolaire que nous voyons s'esquisser : puissance économique, géant politique, creuset culturel.
Assemblée parlementaire attentive à l'évolution du monde, le Sénat ne peut qu'encourager le développement des relations économiques et culturelles entre les peuples français et chinois. Mes collègues sénatrices et sénateurs membres du groupe parlementaire d'amitié France-Chine s'y emploient activement au travers de voyages d'étude, de colloques mais aussi d'actions de coopération : accueil de stagiaires, etc. Aussi modeste que soit cette action, elle poursuit finalement le même but que cette exposition : améliorer la compréhension mutuelle entre la France et la Chine.
Alors que s'achève l'année de la Chine en France et que commence l'année de la France en Chine, je suis à la fois heureux et fier que le Sénat ait pu apporter sa contribution au dialogue franco-chinois.
Notre petite pierre s'inscrit, en effet, dans le prolongement de la prescience du Général de Gaulle, le premier chef d'Etat occidental à avoir reconnu la Chine populaire.
Puisse cette relation, que je souhaite privilégiée, constituer la pierre angulaire d'un monde multipolaire soucieux de sa diversité culturelle propice au dialogue des civilisations.
(Source http://www.senat.fr, le 6 octobre 2004)