Texte intégral
Je suis particulièrement heureuse de participer à cette journée.
Tout d'abord parce que je pense que cette journée dédiée aux communicants de la défense est utile et intéressante pour chacune et chacun d'entre vous. Et parce que c'est aussi pour moi l'occasion de vous remercier pour tout le travail que vous faites au quotidien. Depuis deux ans et demi, j'ai réellement pu l'apprécier à travers toute la diversité de vos lieux d'intervention.
Et puis comme toujours avec moi, si je vous remercie, c'est pour vous demander d'en faire un peu plus. C'est également la règle du jeu.
On a souvent l'habitude d'opposer le " faire " et le " faire savoir ".
A mes yeux, et peut-être encore plus depuis que j'en ai constaté l'importance dans ce ministère, le " faire savoir " me paraît aussi aujourd'hui un élément du " bien faire " et une condition du " bien faire " ou du " mieux faire ".
Ceci me paraît totalement vrai dans les trois domaines où la communication intervient :
Le premier domaine concerne l'intérieur de la défense : il s'agit de la communication à destination de l'ensemble des personnels de la défense. Il est important de se rappeler que cette communication s'adresse à l'ensemble des personnels civils et militaires de la défense.
Ensuite, nous nous intéresserons à la communication dans les rapports de la défense avec les Français.
Nous parlerons enfin de la communication vers l'extérieur, à l'international, qu'il s'agisse des opérations extérieures ou d'une façon plus générale, de l'opinion publique française ou internationale.
Arrêtons-nous d'abord sur la communication vers l'intérieur de la défense.
Pourquoi est-ce que j'attache tant de prix à la communication ?
Il me semble que pour les agents de la défense, qu'ils soient militaires ou civils, il y a un très grand besoin de reconnaissance de leur travail. Je crois pouvoir dire que c'est aussi vrai pour l'ensemble des Français, et c'est peut-être quelque chose que l'on ne prend pas suffisamment en compte. Les Français ont besoin d'exister aux yeux des autres, et plus encore aux yeux de ceux qui leur apparaissent comme leurs responsables.
C'est encore plus vrai au ministère de la défense. Parce que les enjeux sont essentiels ; parce que les contraintes sont importantes. Tout ce que vous faites permet à chacune et à chacun de savoir que l'on sait ce qu'il fait, et que l'on apprécie ce qu'il fait.
Il y a dans ce ministère une dimension humaine et une dimension psychologique qui sont probablement encore beaucoup plus importantes. C'est ce qui fait sa richesse. Il y a un aspect un peu " village " et c'est un maire, ou un ancien maire, qui vous le dit.
La communication, c'est ce qui permet d'avoir en permanence ce lien entre tous les personnels. C'est la raison pour laquelle il y a autant de revues et même si je trouve de temps en temps qu'elles sont bien nombreuses, il est important que chacun sache ce qui se passe au sein de ce ministère. Pour chacune et chacun d'entre vous, il est important que vous sachiez que je sais, que vos responsables savent et que les Français connaissent les efforts et les réussites de ce ministère.
S'agissant du lien entre la défense et les Français, il est vrai que la suspension du service national et la professionnalisation ont changé les choses. Il y a un réel besoin de maintenir ce lien essentiel pour la République entre les citoyens et les armées.
Par tous les moyens possibles, nous essayons de faire savoir aux Français ce qui se fait dans les armées, au quotidien, mais aussi lorsque c'est le cas, d'une façon exceptionnelle.
C'est la raison d'être des journées nation-défense, de la communication que vous et moi essayons de faire sur les opérations extérieures, de l'importance de l'accueil que vous pouvez apporter aux citoyens lorsqu'ils viennent à votre rencontre.
D'où l'importance et l'intérêt de montrer que la défense est souvent beaucoup plus riche et beaucoup plus essentielle encore pour la Nation, que ce que les Français peuvent le penser.
Je veux parler des opérations extérieures, de la défense de notre territoire, et également de l'impact économique et social de la défense.
Sur ce dernier point, j'ai souhaité lancer il y a quelques mois déjà, à l'occasion pourrais-je dire d'une discussion budgétaire un petit peu animée, cette idée ou plus exactement, rappeler cette évidence : la défense est le premier investisseur public dans notre pays. Le ministère de la défense est donc le ministère dont l'impact économique est le plus fort dans notre pays. Cela me permet d'ailleurs de rappeler régulièrement aux parlementaires que nombre de PME-PMI dans notre pays, voire dans leur circonscription, dépendent des commandes de la défense et par conséquent de notre budget.
Lorsque je parle d'économie, je ne parle pas seulement d'économie aujourd'hui, avec l'impact social que cela génère, je parle également de la préparation de l'avenir.
N'oublions jamais de dire parce que c'est vrai, que ce ministère est aussi à la pointe de la recherche et des nouvelles technologies. On ne le sait pas suffisamment, mais on peut le constater lorsque nous présentons certains matériels. Dans les prochaines semaines et les prochains mois, il faudrait que nous insistions sur ce point, car les Français sont sensibilisés, pour d'autres raisons, aux problématiques de la recherche. A nous de leur montrer que dans ce domaine comme dans d'autres, nous sommes à la pointe de ce qui se fait le mieux en France.
Si le ministère de la défense a un impact social à travers les activités qu'il génère dans les entreprises, il a également un impact social direct car il est le premier employeur public en France en offrant chaque année environ 37 000 emplois à des jeunes de toute qualification, qu'ils sortent de Polytechnique ou de Saint-Cyr ou qu'ils soient sans aucune qualification. Nous jouons donc un rôle important en matière d'emploi et par là-même, un rôle important en matière de cohésion sociale et en matière de promotion sociale.
Oui, il faut aussi le faire savoir aux Français et je vous demande de réfléchir à la façon de mettre en lumière ces réussites. Il est important de faire savoir que c'est dans ce ministère que l'on entretient le mieux les grands principes républicains, et notamment le principe de la promotion sociale et de la mobilité sociale axée sur le mérite.
Je crois très sincèrement que ce ministère est exemplaire pour bien d'autres, et probablement pour une partie de la société française.
Bien évidemment, mais il faut le faire à travers des exemples concrets et donner aussi à d'autres l'idée que la réalité, c'est celle-ci, que s'il y a des modèles à rechercher, ils peuvent sans doute l'être dans le fonctionnement du ministère de la défense et dans le fonctionnement des armées.
Je ne ferai qu'évoquer ce dont nous parlons depuis plusieurs mois déjà, et qui concerne la modernisation de l'État. Il est vrai que grâce notamment aux efforts considérables faits par les armées à l'occasion de la professionnalisation, nous avons aussi montré que ce ministère était capable de se réformer, et qu'il était sans doute d'ailleurs le seul capable de se réformer à ce point. Je prendrais l'exemple de l'Économat des armées, les regroupements en cours, nos réflexions sur l'externalisation et sur les modes de financements comme les financements innovants.
Je peux vous affirmer que dans tous ces domaines, nous sommes loin devant tous les autres ministères, y compris devant ceux qui lancent des idées mais qui ne sont pas capables de se les appliquer à eux-mêmes.
En ce qui concerne maintenant la communication vers l'extérieur et le secteur international, je crois que là-aussi, la communication est essentielle.
Vous venez d'aborder ce thème, et vous avez parlé de la place et du rôle important de la communication sur les théâtres d'opérations extérieures. C'est vrai qu'aujourd'hui, la communication est également un des éléments du combat. Nous l'avons vu avec l'Irak avec la place de la communication avant, et même largement avant l'entrée en opération des Américains, avec une véritable préparation médiatique de l'opération ; nous l'avons vu nous-mêmes récemment avec le Kosovo, où le rôle des médias locaux a été déterminant lors des incidents du mois de mars dernier. Ils ont envenimé la situation et ont favorisé l'explosion sur l'ensemble du territoire.
Ceci doit donc nous conduire à mener une réflexion sur nos propres moyens d'agir. Des moyens qui peuvent être par exemple des moyens de communication accompagnant, et ce sera d'ailleurs de plus en plus indispensable, nos troupes quand elles sont sur le terrain, afin d'avoir un moyen autonome de faire passer des informations. Ceci implique d'ailleurs plusieurs choses, y compris au niveau de la langue utilisée et c'est important. Nous avons eu l'occasion de le voir lors de l'opération Artemis. Il faudrait le généraliser sur tous les théâtres.
Il ne faut pas non plus oublier la communication à destination de l'extérieur, et dans nos relations avec nos partenaires, au niveau européen ; c'est une évidence.
Faire savoir ce que la France fait pour sa défense et quelle est sa conception de l'Europe est quelque chose d'essentiel.
Je l'ai constaté très vite en arrivant dans ce ministère. Lorsque nous avons pu communiquer à nos principaux partenaires que la France, par la voix du Président de la République, du gouvernement, avait décidé de renforcer sa défense, c'est ce qui a réellement entraîné un changement dans leur attitude à l'égard de l'Europe de la Défense.
Depuis deux ans et demi, le seul domaine européen dans lequel il y a eu des avancées concrètes et réelles, c'est bien dans celui de la défense. C'est parce que l'on a réussi à faire passer cette idée auprès de nos partenaires, auprès des ministres, mais également auprès des ministères des différents pays et également auprès des opinions publiques.
Sur ce plan, nous avons encore du travail à faire, parce que l'un des problèmes essentiels du développement de l'Europe de la défense, c'est l'insuffisance des financements par bon nombre de ces pays.
Lorsque vous discutez avec les gouvernements de ces pays, en dehors des ministres de la défense, la plupart des autres ministres considère que leurs opinions publiques ne sont pas prêtes à faire des arbitrages favorables à la défense par rapport à d'autres dépenses, notamment des dépenses sociales.
Il nous faut communiquer à la fois sur nos analyses de situation qui, à mon avis, peuvent être partagées par ces opinions publiques, et sur ce que nous faisons pour contribuer à la stabilisation et à la paix dans un certain nombre de secteurs géographiques.
Là-aussi, nous avons la possibilité d'avoir un véritable impact dans un certain nombre de pays et notamment parmi ceux qui, sans faire aucun effort pour leur défense, s'en remettent à nous pour aller sauver leurs citoyens lorsqu'ils se trouvent pris dans des crises et sont, dans le même temps, prompts à nous critiquer parce que nos dépenses de défense nous feraient sortir des critères de Maastricht.
Il faut savoir aussi dire ce genre de choses.
Et c'est grâce à la communication en direction des journalistes et des différents médias étrangers, que nous pouvons faire passer cette idée. C'est donc un domaine dans lequel nous devons insister.
Il est important de faire connaître à la fois quel est notre raisonnement, et également ce que font nos armées. C'est une façon d'être reconnues. Là-aussi, si on se tourne vers nous pour assurer des commandements difficiles, je pense à celui du Kosovo avec le général de Kermabon ou à celui de l'Afghanistan avec le général Py, c'est aussi parce qu'à travers l'image que vous avez réussi à véhiculer, il paraît aujourd'hui tout à fait normal de se tourner vers la France lorsque se présente une situation difficile car nous sommes capables d'y faire face.
C'est important pour le moral. C'est important pour la psychologie des militaires, mais également pour l'ensemble des agents du ministère de la défense.
Mesurez bien quels sont vos responsabilités, votre pouvoir ou votre impact sur l'action que nous avons à mener.
Je suis persuadée que vous ressortirez de cette journée avec encore plus d'énergie pour le mettre en oeuvre.
Je vous en remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 16 septembre 2004)
Tout d'abord parce que je pense que cette journée dédiée aux communicants de la défense est utile et intéressante pour chacune et chacun d'entre vous. Et parce que c'est aussi pour moi l'occasion de vous remercier pour tout le travail que vous faites au quotidien. Depuis deux ans et demi, j'ai réellement pu l'apprécier à travers toute la diversité de vos lieux d'intervention.
Et puis comme toujours avec moi, si je vous remercie, c'est pour vous demander d'en faire un peu plus. C'est également la règle du jeu.
On a souvent l'habitude d'opposer le " faire " et le " faire savoir ".
A mes yeux, et peut-être encore plus depuis que j'en ai constaté l'importance dans ce ministère, le " faire savoir " me paraît aussi aujourd'hui un élément du " bien faire " et une condition du " bien faire " ou du " mieux faire ".
Ceci me paraît totalement vrai dans les trois domaines où la communication intervient :
Le premier domaine concerne l'intérieur de la défense : il s'agit de la communication à destination de l'ensemble des personnels de la défense. Il est important de se rappeler que cette communication s'adresse à l'ensemble des personnels civils et militaires de la défense.
Ensuite, nous nous intéresserons à la communication dans les rapports de la défense avec les Français.
Nous parlerons enfin de la communication vers l'extérieur, à l'international, qu'il s'agisse des opérations extérieures ou d'une façon plus générale, de l'opinion publique française ou internationale.
Arrêtons-nous d'abord sur la communication vers l'intérieur de la défense.
Pourquoi est-ce que j'attache tant de prix à la communication ?
Il me semble que pour les agents de la défense, qu'ils soient militaires ou civils, il y a un très grand besoin de reconnaissance de leur travail. Je crois pouvoir dire que c'est aussi vrai pour l'ensemble des Français, et c'est peut-être quelque chose que l'on ne prend pas suffisamment en compte. Les Français ont besoin d'exister aux yeux des autres, et plus encore aux yeux de ceux qui leur apparaissent comme leurs responsables.
C'est encore plus vrai au ministère de la défense. Parce que les enjeux sont essentiels ; parce que les contraintes sont importantes. Tout ce que vous faites permet à chacune et à chacun de savoir que l'on sait ce qu'il fait, et que l'on apprécie ce qu'il fait.
Il y a dans ce ministère une dimension humaine et une dimension psychologique qui sont probablement encore beaucoup plus importantes. C'est ce qui fait sa richesse. Il y a un aspect un peu " village " et c'est un maire, ou un ancien maire, qui vous le dit.
La communication, c'est ce qui permet d'avoir en permanence ce lien entre tous les personnels. C'est la raison pour laquelle il y a autant de revues et même si je trouve de temps en temps qu'elles sont bien nombreuses, il est important que chacun sache ce qui se passe au sein de ce ministère. Pour chacune et chacun d'entre vous, il est important que vous sachiez que je sais, que vos responsables savent et que les Français connaissent les efforts et les réussites de ce ministère.
S'agissant du lien entre la défense et les Français, il est vrai que la suspension du service national et la professionnalisation ont changé les choses. Il y a un réel besoin de maintenir ce lien essentiel pour la République entre les citoyens et les armées.
Par tous les moyens possibles, nous essayons de faire savoir aux Français ce qui se fait dans les armées, au quotidien, mais aussi lorsque c'est le cas, d'une façon exceptionnelle.
C'est la raison d'être des journées nation-défense, de la communication que vous et moi essayons de faire sur les opérations extérieures, de l'importance de l'accueil que vous pouvez apporter aux citoyens lorsqu'ils viennent à votre rencontre.
D'où l'importance et l'intérêt de montrer que la défense est souvent beaucoup plus riche et beaucoup plus essentielle encore pour la Nation, que ce que les Français peuvent le penser.
Je veux parler des opérations extérieures, de la défense de notre territoire, et également de l'impact économique et social de la défense.
Sur ce dernier point, j'ai souhaité lancer il y a quelques mois déjà, à l'occasion pourrais-je dire d'une discussion budgétaire un petit peu animée, cette idée ou plus exactement, rappeler cette évidence : la défense est le premier investisseur public dans notre pays. Le ministère de la défense est donc le ministère dont l'impact économique est le plus fort dans notre pays. Cela me permet d'ailleurs de rappeler régulièrement aux parlementaires que nombre de PME-PMI dans notre pays, voire dans leur circonscription, dépendent des commandes de la défense et par conséquent de notre budget.
Lorsque je parle d'économie, je ne parle pas seulement d'économie aujourd'hui, avec l'impact social que cela génère, je parle également de la préparation de l'avenir.
N'oublions jamais de dire parce que c'est vrai, que ce ministère est aussi à la pointe de la recherche et des nouvelles technologies. On ne le sait pas suffisamment, mais on peut le constater lorsque nous présentons certains matériels. Dans les prochaines semaines et les prochains mois, il faudrait que nous insistions sur ce point, car les Français sont sensibilisés, pour d'autres raisons, aux problématiques de la recherche. A nous de leur montrer que dans ce domaine comme dans d'autres, nous sommes à la pointe de ce qui se fait le mieux en France.
Si le ministère de la défense a un impact social à travers les activités qu'il génère dans les entreprises, il a également un impact social direct car il est le premier employeur public en France en offrant chaque année environ 37 000 emplois à des jeunes de toute qualification, qu'ils sortent de Polytechnique ou de Saint-Cyr ou qu'ils soient sans aucune qualification. Nous jouons donc un rôle important en matière d'emploi et par là-même, un rôle important en matière de cohésion sociale et en matière de promotion sociale.
Oui, il faut aussi le faire savoir aux Français et je vous demande de réfléchir à la façon de mettre en lumière ces réussites. Il est important de faire savoir que c'est dans ce ministère que l'on entretient le mieux les grands principes républicains, et notamment le principe de la promotion sociale et de la mobilité sociale axée sur le mérite.
Je crois très sincèrement que ce ministère est exemplaire pour bien d'autres, et probablement pour une partie de la société française.
Bien évidemment, mais il faut le faire à travers des exemples concrets et donner aussi à d'autres l'idée que la réalité, c'est celle-ci, que s'il y a des modèles à rechercher, ils peuvent sans doute l'être dans le fonctionnement du ministère de la défense et dans le fonctionnement des armées.
Je ne ferai qu'évoquer ce dont nous parlons depuis plusieurs mois déjà, et qui concerne la modernisation de l'État. Il est vrai que grâce notamment aux efforts considérables faits par les armées à l'occasion de la professionnalisation, nous avons aussi montré que ce ministère était capable de se réformer, et qu'il était sans doute d'ailleurs le seul capable de se réformer à ce point. Je prendrais l'exemple de l'Économat des armées, les regroupements en cours, nos réflexions sur l'externalisation et sur les modes de financements comme les financements innovants.
Je peux vous affirmer que dans tous ces domaines, nous sommes loin devant tous les autres ministères, y compris devant ceux qui lancent des idées mais qui ne sont pas capables de se les appliquer à eux-mêmes.
En ce qui concerne maintenant la communication vers l'extérieur et le secteur international, je crois que là-aussi, la communication est essentielle.
Vous venez d'aborder ce thème, et vous avez parlé de la place et du rôle important de la communication sur les théâtres d'opérations extérieures. C'est vrai qu'aujourd'hui, la communication est également un des éléments du combat. Nous l'avons vu avec l'Irak avec la place de la communication avant, et même largement avant l'entrée en opération des Américains, avec une véritable préparation médiatique de l'opération ; nous l'avons vu nous-mêmes récemment avec le Kosovo, où le rôle des médias locaux a été déterminant lors des incidents du mois de mars dernier. Ils ont envenimé la situation et ont favorisé l'explosion sur l'ensemble du territoire.
Ceci doit donc nous conduire à mener une réflexion sur nos propres moyens d'agir. Des moyens qui peuvent être par exemple des moyens de communication accompagnant, et ce sera d'ailleurs de plus en plus indispensable, nos troupes quand elles sont sur le terrain, afin d'avoir un moyen autonome de faire passer des informations. Ceci implique d'ailleurs plusieurs choses, y compris au niveau de la langue utilisée et c'est important. Nous avons eu l'occasion de le voir lors de l'opération Artemis. Il faudrait le généraliser sur tous les théâtres.
Il ne faut pas non plus oublier la communication à destination de l'extérieur, et dans nos relations avec nos partenaires, au niveau européen ; c'est une évidence.
Faire savoir ce que la France fait pour sa défense et quelle est sa conception de l'Europe est quelque chose d'essentiel.
Je l'ai constaté très vite en arrivant dans ce ministère. Lorsque nous avons pu communiquer à nos principaux partenaires que la France, par la voix du Président de la République, du gouvernement, avait décidé de renforcer sa défense, c'est ce qui a réellement entraîné un changement dans leur attitude à l'égard de l'Europe de la Défense.
Depuis deux ans et demi, le seul domaine européen dans lequel il y a eu des avancées concrètes et réelles, c'est bien dans celui de la défense. C'est parce que l'on a réussi à faire passer cette idée auprès de nos partenaires, auprès des ministres, mais également auprès des ministères des différents pays et également auprès des opinions publiques.
Sur ce plan, nous avons encore du travail à faire, parce que l'un des problèmes essentiels du développement de l'Europe de la défense, c'est l'insuffisance des financements par bon nombre de ces pays.
Lorsque vous discutez avec les gouvernements de ces pays, en dehors des ministres de la défense, la plupart des autres ministres considère que leurs opinions publiques ne sont pas prêtes à faire des arbitrages favorables à la défense par rapport à d'autres dépenses, notamment des dépenses sociales.
Il nous faut communiquer à la fois sur nos analyses de situation qui, à mon avis, peuvent être partagées par ces opinions publiques, et sur ce que nous faisons pour contribuer à la stabilisation et à la paix dans un certain nombre de secteurs géographiques.
Là-aussi, nous avons la possibilité d'avoir un véritable impact dans un certain nombre de pays et notamment parmi ceux qui, sans faire aucun effort pour leur défense, s'en remettent à nous pour aller sauver leurs citoyens lorsqu'ils se trouvent pris dans des crises et sont, dans le même temps, prompts à nous critiquer parce que nos dépenses de défense nous feraient sortir des critères de Maastricht.
Il faut savoir aussi dire ce genre de choses.
Et c'est grâce à la communication en direction des journalistes et des différents médias étrangers, que nous pouvons faire passer cette idée. C'est donc un domaine dans lequel nous devons insister.
Il est important de faire connaître à la fois quel est notre raisonnement, et également ce que font nos armées. C'est une façon d'être reconnues. Là-aussi, si on se tourne vers nous pour assurer des commandements difficiles, je pense à celui du Kosovo avec le général de Kermabon ou à celui de l'Afghanistan avec le général Py, c'est aussi parce qu'à travers l'image que vous avez réussi à véhiculer, il paraît aujourd'hui tout à fait normal de se tourner vers la France lorsque se présente une situation difficile car nous sommes capables d'y faire face.
C'est important pour le moral. C'est important pour la psychologie des militaires, mais également pour l'ensemble des agents du ministère de la défense.
Mesurez bien quels sont vos responsabilités, votre pouvoir ou votre impact sur l'action que nous avons à mener.
Je suis persuadée que vous ressortirez de cette journée avec encore plus d'énergie pour le mettre en oeuvre.
Je vous en remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 16 septembre 2004)