Texte intégral
Lutte Ouvrière n° 1870 du 4 juin 2004
Le 13 juin, Votez LO-LCR !
Ce que cherchent les grands partis dans les élections européennes qui viennent, c'est moins à défendre leur idée de l'Europe qu'à obtenir un quitus pour leur politique intérieure passée ou une caution pour leur politique à venir.
Si les listes de la droite gouvernementale enregistrent un résultat un peu meilleur qu'aux élections régionales Chirac et le gouvernement Raffarin présenteront cela comme un succès et comme l'acceptation de leur politique antiouvrière.
Si le Parti Socialiste enregistre un résultat comparable à son score des régionales, il affirmera que l'électorat populaire souhaite son retour au pouvoir. Et cela lui servira d'argument pour dire à tous ceux qui aspirent à un changement qu'il suffit d'attendre pour que, dans trois ans, les élections législatives et présidentielle apportent une nouvelle majorité, et un président de gauche.
Et pendant que les dirigeants de ces partis continueront, les uns à gouverner au profit du grand patronat, et les autres à préparer l'alternance avec l'intention de continuer la même politique avec une autre équipe gouvernementale, le patronat continuera à s'attaquer à la classe ouvrière, à multiplier les licenciements collectifs, les suppressions d'emplois, à généraliser la flexibilité, à écraser le pouvoir d'achat des salariés.
Le gouvernement actuel est un des plus réactionnaires, un des plus antiouvriers qu'on ait connus depuis longtemps. Il exécute servilement les ordres du grand patronat. Toutes ses prétendues "réformes", de celle de la retraite à celle de la Sécurité sociale qui se prépare, sont autant d'agressions contre les conditions d'existence des travailleurs.
Il n'est pas possible de tolérer sans réagir que le chômage frappe directement des millions de familles ouvrières et que sa menace pèse sur tout le monde du travail.
Ni que le chantage à l'emploi permette aux patrons d'imposer la précarité, les horaires de travail à leur gré, les cadences de plus en plus usantes sur les chaînes de production.
Ni qu'il ne soit pas laissé d'autre avenir à la jeunesse ouvrière que le chômage ou les petits boulots.
Ni que le pouvoir d'achat des classes laborieuses continue de baisser, alors que les profits des entreprises et la fortune des plus riches continuent d'augmenter.
Ni que la pauvreté ne cesse de s'aggraver dans un des pays les plus riches de la planète.
Tout cela ne cessera que lorsque les travailleurs y mettront un coup d'arrêt. Il n'y a pas d'autre moyen de bloquer l'offensive des patrons, de stopper les mesures antiouvrières du gouvernement qu'une action collective du monde du travail.
Aucune élection ne pourra à elle seule régler ces problèmes. Mais nous pouvons utiliser le scrutin du 13 juin comme une manifestation de notre refus de la politique antiouvrière menée par tous les gouvernements qui se sont succédé, sous la présidence de Mitterrand comme sous celle de Chirac.
Aux élections régionales, plus d'un million d'électeurs, en votant pour les listes Lutte Ouvrière - Ligue Communiste Révolutionnaire, ont refusé d'entrer dans ce jeu, où seuls les ministres changent, mais pas la politique menée, si ce n'est dans le sens de l'aggravation. Eh bien, il faudra que cette fois-ci ceux qui expriment ce refus soient plus nombreux. Il faudra que les trois millions d'électeurs qui, à la présidentielle, avaient choisi, en votant pour l'extrême gauche, de s'opposer à la droite sans cautionner la gauche gouvernementale, renouvellent leur geste et que d'autres les rejoignent.
Voter pour les listes LO-LCR, ce sera se compter parmi ceux qui sont opposés à la dictature des grands groupes financiers, qui sont pour empêcher les licenciements collectifs, qui n'acceptent pas que tous les bénéfices des progrès techniques et scientifiques aillent à une minorité de riches et que la majorité travailleuse finisse par considérer comme une chance d'être durement exploitée car, sinon, c'est le chômage, et c'est pire.
Voter pour les listes LO-LCR, ce sera affirmer qu'il faut préparer la riposte d'ensemble de la classe ouvrière qui permettra demain de faire reculer le patronat et le gouvernement à son service, quel qu'il soit.
(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 4 juin 2004)
Lutte Ouvrière n°1871 du 11 juin 2004
Votez pour les listes LO-LCR !
Depuis des années, le patronat, aidé par les gouvernements qui se succèdent, qu'ils soient de gauche ou de droite, mène une offensive permanente contre le monde du travail pour accroître sa part dans la richesse produite en réduisant la part de la classe ouvrière.
On ne peut qu'être révolté lorsque les journaux publient les revenus des gros actionnaires ou des PDG. Des augmentations de 10, 20, 30 % et plus, quand ce n'est pas l'augmentation de 146 % qu'Edouard Michelin, PDG en même temps que principal actionnaire de son entreprise, s'est accordée cette année! Cela, juste avant d'annoncer la suppression de 2 900 emplois!
Toute la société fonctionne comme une immense pompe, prélevant sur le monde du travail ce qui se transforme en profit pour les entreprises et en fortune pour leurs propriétaires.
Cela se fait directement par l'aggravation de l'exploitation elle-même. Plus les salaires sont bas, du fait du blocage des salaires ou de la précarité, plus les profits sont élevés. Les licenciements collectifs aboutissent à faire le travail avec moins d'ouvriers.
Mais cela se fait aussi par l'aggravation des conditions de travail. Pendant que les uns sont jetés à la rue et privés de salaire, les autres doivent travailler plus intensément.
Pour les uns, c'est la misère et, pour les autres, la fatigue et l'usure morale et physique.
Et après, le gouvernement ose affirmer que, si les arrêts de travail ont augmenté, c'est parce que les travailleurs abusent et que les médecins sont complaisants. Mais les arrêts de travail ont augmenté parce que la fatigue au travail dépasse toutes les limites.
Et, au lieu de prendre sur les profits patronaux pour assurer une retraite correcte aux vieux travailleurs, on fait travailler plus longtemps pour une retraite amputée. Au lieu de faire payer au patronat ce qu'il doit à la Sécurité sociale, on taxe les malades.
Il faut les empêcher de nuire! On ne peut pas laisser les grandes entreprises prendre les décisions économiques qui engagent toute la vie sociale pour défendre les intérêts égoïstes des actionnaires les plus puissants! On ne peut pas laisser la spéculation boursière décider de l'emploi et de la vie des hommes.
Pour se défendre contre le chômage et contre la misère, le monde du travail doit contrôler les finances des grandes sociétés et aussi leurs projets à long terme. Car il faut voir venir à l'avance les mauvais coups et il faut exproprier les entreprises qui font du profit et licencient quand même. Mais ce ne sont ni les grands partis ni les élections truquées qui le feront.
Les partis qui soutiennent le gouvernement Chirac-Raffarin sont cyniquement et ouvertement les porte-parole du Medef. Mais n'oublions pas que le Parti Socialiste, lorsqu'il était au pouvoir, a mené la même politique, même si c'était avec un peu moins de cynisme et beaucoup plus d'hypocrisie.
Dans les élections de dimanche 13 juin, il faut rejeter les grands partis qui demandent nos suffrages pour n'obéir ensuite qu'au grand patronat.
Mais il faut aussi se retrouver sur un programme.
Voter pour les listes LO-LCR, c'est se prononcer pour l'interdiction des licenciements collectifs, pour une augmentation conséquente de tous les salaires et contre la généralisation de la précarité.
Voter pour les listes LO-LCR, c'est se prononcer pour la solidarité entre travailleurs par-delà les frontières, contre la dictature du grand capital en France et en Europe.
(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 14 juin 2004)
Lutte Ouvrière n°1872 du 18 juin 2004
C'est maintenant et par la lutte qu'il faut nous défendre
Pour la deuxième fois, ceux des électeurs qui n'ont pas préféré s'abstenir se sont servis du Parti Socialiste pour dire ce qu'ils pensaient du gouvernement Chirac-Raffarin. Et cela bien que le Parti Socialiste ait largement prouvé, en cinq ans passés au gouvernement, il y a seulement deux ans, que, sur le fond, il ne faisait pas mieux que la droite.
Il l'avait fait différemment, avec plus d'hypocrisie, mais les fermetures d'entreprises, les délocalisations, les licenciements massifs, qui avaient commencé dès le début contre Renault Vilvorde et Michelin, ont émaillé les cinq ans de son gouvernement.
Les impôts des classes riches ont continué à être diminués, de nombreux médicaments à être déremboursés, le forfait journalier à l'hôpital a continué d'augmenter et, si le nombre de chômeurs s'est stabilisé, un peu, la situation de ceux-ci s'est continuellement aggravée.
Le gouvernement Jospin ne s'en est pas pris directement aux retraites mais le gouvernement Raffarin a appliqué le plan préparé par un socialiste.
Et quand, aux présidentielles, Jospin a été désavoué par son propre électorat, tout ce que le Parti Socialiste a fait a été d'agiter la peur de Le Pen pour nous demander de voter Chirac. L'électorat a suivi et s'est servi de Chirac pour taper sur Le Pen qui, de toute façon, ne pouvait pas être élu car rien que les véritables électeurs de Chirac suffisaient pour cela. Personne n'a dit alors aux électeurs ce qui les attendait avec Chirac et sa majorité. Résultat, l'électorat manipulé, désorienté, a plébiscité pour les cinq ans à venir un homme qui a le pouvoir de tout se permettre contre les travailleurs.
Et en fait, depuis deux ans, c'est la politique de la droite, son cynisme, ses mesures antiouvrières, qui ont fait la campagne électorale du Parti Socialiste, en servant de repoussoir.
L'électorat qui s'était servi de Chirac contre Le Pen se sert maintenant de la première trique venue, le Parti Socialiste, contre Chirac et Raffarin.
Mais si le Parti Socialiste revient au pouvoir, accompagné du Parti Communiste et des Verts comme précédemment, il mènera à nouveau la même politique et nous verrons, à nouveau, des délocalisations, des plans sociaux, des licenciements, du chômage, des indemnités réduites pour les chômeurs, des retraites amputées car, bien entendu, un gouvernement socialiste ne reviendra pas sur ces mesures de la droite. Il ne rétablira pas l'impôt sur les bénéfices des entreprises au niveau antérieur, il n'obligera pas le patronat à augmenter ses cotisations à la Sécurité sociale proportionnellement à l'augmentation des cotisations des salariés.
Nous ne pouvons donc pas compter sur les élections à venir, ni les attendre, pour améliorer la situation des travailleurs. Nous devons dès maintenant faire reculer l'actuel gouvernement. Et le faire reculer sans attendre trois ans, cela veut dire des grèves autres que corporatistes, autres que le dos au mur, c'est-à-dire des luttes offensives.
Alors, mais alors seulement, ceux qui voudront voter à gauche dans trois ans le feront en étant en situation de force et sans avoir reculé socialement jusqu'à ne plus avoir les moyens de se battre.
Les directions syndicales ne sont pas vraiment dans le camp des travailleurs. Quand elles appellent à la lutte c'est pour imposer une séance de parlote avec un ministre.
L'extrême gauche, dans ces élections, a été loin de retrouver son électorat du premier tour des présidentielles. Elle a même reculé par rapport aux régionales. Mais les militants de Lutte Ouvrière ne cesseront pas pour autant leur combat pour amener les travailleurs à s'organiser, afin de pouvoir imposer aux syndicats une véritable politique de défense du monde du travail.
(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 18 juin 2004)
Lutte Ouvrière n°1873 du 25 juin 2004
Contre la privatisation d'EDF-GDF
Malgré le mauvais jeu de mots de Sarkozy mettant en garde les travailleurs d'EDF de ne pas se "couper" de la population, les coupures de courant continuent. Et elles ne sont pas mal vues par la population ouvrière, surtout depuis qu'elles sont ciblées. Un jour, c'est une grande entreprise qui est privée d'électricité, un autre, c'est le compteur de Raffarin qui est démonté, sans parler des baisses de production, des occupations de postes de haute tension. Et comment ne pas être solidaire de ceux d'EDF lorsqu'ils remettent le courant à une famille démunie privée d'électricité?
Comme d'habitude, ministres, politiciens ou journalistes aux ordres s'en prennent à ceux qui "prennent les usagers en otages". Mais ce sont en réalité les travailleurs d'EDF et, bien plus généralement, les usagers qui sont pris en otages et contraints de supporter les conséquences de la loi sur le changement de statut d'EDF-GDF. Car, si l'ouverture d'EDF et de GDF aux capitaux privés est un cadeau pour les futurs actionnaires qui pourront faire main basse sur les bénéfices de ces entreprises, les conséquences en seront néfastes pour les travailleurs comme pour les usagers.
Les travailleurs d'EDF-GDF craignent à juste titre que le changement de statut se traduise par des déqualifications, des suppressions d'emplois, une aggravation de leur régime de retraite. Quant aux usagers, les défenseurs du projet eux-mêmes reconnaissent que la concurrence ne se traduira pas par une baisse, mais au contraire par une hausse des prix.
Malgré l'hostilité des travailleurs de l'entreprise et de l'écrasante majorité de la population, le gouvernement engage un processus qui est le premier pas de la privatisation d'un service public. Ce qui est toujours une atteinte aux intérêts des classes populaires
C'est la preuve que le gouvernement n'est pas là pour représenter les intérêts de la majorité de la population, mais uniquement ceux d'une poignée de groupes capitalistes qui convoitent les bénéfices d'EDF-GDF.
Les intérêts privés mettent de plus en plus la main, ouvertement ou de façon déguisée, sur les aspects ou les secteurs rentables des services publics, quitte à les démolir, de la SNCF aux hôpitaux en passant par La Poste, sans parler de la privatisation de la Snecma. Le maître d'oeuvre actuel de ces privatisations est le gouvernement Chirac-Raffarin. Mais comment ne pas se rappeler des privatisations du gouvernement Jospin? Comment ne pas se rappeler ces ministres de gauche expliquant hypocritement que l'ouverture du capital ne signifie pas privatisation? Les travailleurs de France Télécom savent aujourd'hui ce qu'il en est!
Alors, oui, les travailleurs d'EDF-GDF ont raison de ne pas se laisser faire et de montrer au moins qu'ils sont opposés au projet que le gouvernement est en train de faire voter par le Parlement.
Mais le changement de statut d'EDF-GDF s'intègre dans une politique bien plus générale, s'en prenant aux conditions d'existence des travailleurs pour faire des cadeaux au grand patronat et aux possédants. Aucune catégorie de travailleurs n'est à l'abri de l'offensive et aucun statut ne protège réellement les salariés.
Pour arrêter cette offensive, il faudra que les travailleurs s'engagent dans une lutte générale de toutes les catégories et se fixant pour objectif aussi bien l'interdiction des licenciements, le rattrapage du pouvoir d'achat, le refus des attaques contre l'assurance maladie que l'arrêt des privatisations et le rétablissement des services publics. Le rôle des grandes organisations syndicales devrait être de préparer cette perspective et de ne pas se contenter de réclamer des négociations qui, lorsqu'elles sont acceptées, ne servent en général qu'à faire cautionner par les directions syndicales les mauvais coups contre le monde du travail.
Ce que l'on peut souhaiter, c'est que la résistance de ceux d'EDF-GDF encourage tous les travailleurs de ce secteur et au-delà et redonne confiance et espoir à l'ensemble du monde du travail.
(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 25 juin 2004)
Le 13 juin, Votez LO-LCR !
Ce que cherchent les grands partis dans les élections européennes qui viennent, c'est moins à défendre leur idée de l'Europe qu'à obtenir un quitus pour leur politique intérieure passée ou une caution pour leur politique à venir.
Si les listes de la droite gouvernementale enregistrent un résultat un peu meilleur qu'aux élections régionales Chirac et le gouvernement Raffarin présenteront cela comme un succès et comme l'acceptation de leur politique antiouvrière.
Si le Parti Socialiste enregistre un résultat comparable à son score des régionales, il affirmera que l'électorat populaire souhaite son retour au pouvoir. Et cela lui servira d'argument pour dire à tous ceux qui aspirent à un changement qu'il suffit d'attendre pour que, dans trois ans, les élections législatives et présidentielle apportent une nouvelle majorité, et un président de gauche.
Et pendant que les dirigeants de ces partis continueront, les uns à gouverner au profit du grand patronat, et les autres à préparer l'alternance avec l'intention de continuer la même politique avec une autre équipe gouvernementale, le patronat continuera à s'attaquer à la classe ouvrière, à multiplier les licenciements collectifs, les suppressions d'emplois, à généraliser la flexibilité, à écraser le pouvoir d'achat des salariés.
Le gouvernement actuel est un des plus réactionnaires, un des plus antiouvriers qu'on ait connus depuis longtemps. Il exécute servilement les ordres du grand patronat. Toutes ses prétendues "réformes", de celle de la retraite à celle de la Sécurité sociale qui se prépare, sont autant d'agressions contre les conditions d'existence des travailleurs.
Il n'est pas possible de tolérer sans réagir que le chômage frappe directement des millions de familles ouvrières et que sa menace pèse sur tout le monde du travail.
Ni que le chantage à l'emploi permette aux patrons d'imposer la précarité, les horaires de travail à leur gré, les cadences de plus en plus usantes sur les chaînes de production.
Ni qu'il ne soit pas laissé d'autre avenir à la jeunesse ouvrière que le chômage ou les petits boulots.
Ni que le pouvoir d'achat des classes laborieuses continue de baisser, alors que les profits des entreprises et la fortune des plus riches continuent d'augmenter.
Ni que la pauvreté ne cesse de s'aggraver dans un des pays les plus riches de la planète.
Tout cela ne cessera que lorsque les travailleurs y mettront un coup d'arrêt. Il n'y a pas d'autre moyen de bloquer l'offensive des patrons, de stopper les mesures antiouvrières du gouvernement qu'une action collective du monde du travail.
Aucune élection ne pourra à elle seule régler ces problèmes. Mais nous pouvons utiliser le scrutin du 13 juin comme une manifestation de notre refus de la politique antiouvrière menée par tous les gouvernements qui se sont succédé, sous la présidence de Mitterrand comme sous celle de Chirac.
Aux élections régionales, plus d'un million d'électeurs, en votant pour les listes Lutte Ouvrière - Ligue Communiste Révolutionnaire, ont refusé d'entrer dans ce jeu, où seuls les ministres changent, mais pas la politique menée, si ce n'est dans le sens de l'aggravation. Eh bien, il faudra que cette fois-ci ceux qui expriment ce refus soient plus nombreux. Il faudra que les trois millions d'électeurs qui, à la présidentielle, avaient choisi, en votant pour l'extrême gauche, de s'opposer à la droite sans cautionner la gauche gouvernementale, renouvellent leur geste et que d'autres les rejoignent.
Voter pour les listes LO-LCR, ce sera se compter parmi ceux qui sont opposés à la dictature des grands groupes financiers, qui sont pour empêcher les licenciements collectifs, qui n'acceptent pas que tous les bénéfices des progrès techniques et scientifiques aillent à une minorité de riches et que la majorité travailleuse finisse par considérer comme une chance d'être durement exploitée car, sinon, c'est le chômage, et c'est pire.
Voter pour les listes LO-LCR, ce sera affirmer qu'il faut préparer la riposte d'ensemble de la classe ouvrière qui permettra demain de faire reculer le patronat et le gouvernement à son service, quel qu'il soit.
(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 4 juin 2004)
Lutte Ouvrière n°1871 du 11 juin 2004
Votez pour les listes LO-LCR !
Depuis des années, le patronat, aidé par les gouvernements qui se succèdent, qu'ils soient de gauche ou de droite, mène une offensive permanente contre le monde du travail pour accroître sa part dans la richesse produite en réduisant la part de la classe ouvrière.
On ne peut qu'être révolté lorsque les journaux publient les revenus des gros actionnaires ou des PDG. Des augmentations de 10, 20, 30 % et plus, quand ce n'est pas l'augmentation de 146 % qu'Edouard Michelin, PDG en même temps que principal actionnaire de son entreprise, s'est accordée cette année! Cela, juste avant d'annoncer la suppression de 2 900 emplois!
Toute la société fonctionne comme une immense pompe, prélevant sur le monde du travail ce qui se transforme en profit pour les entreprises et en fortune pour leurs propriétaires.
Cela se fait directement par l'aggravation de l'exploitation elle-même. Plus les salaires sont bas, du fait du blocage des salaires ou de la précarité, plus les profits sont élevés. Les licenciements collectifs aboutissent à faire le travail avec moins d'ouvriers.
Mais cela se fait aussi par l'aggravation des conditions de travail. Pendant que les uns sont jetés à la rue et privés de salaire, les autres doivent travailler plus intensément.
Pour les uns, c'est la misère et, pour les autres, la fatigue et l'usure morale et physique.
Et après, le gouvernement ose affirmer que, si les arrêts de travail ont augmenté, c'est parce que les travailleurs abusent et que les médecins sont complaisants. Mais les arrêts de travail ont augmenté parce que la fatigue au travail dépasse toutes les limites.
Et, au lieu de prendre sur les profits patronaux pour assurer une retraite correcte aux vieux travailleurs, on fait travailler plus longtemps pour une retraite amputée. Au lieu de faire payer au patronat ce qu'il doit à la Sécurité sociale, on taxe les malades.
Il faut les empêcher de nuire! On ne peut pas laisser les grandes entreprises prendre les décisions économiques qui engagent toute la vie sociale pour défendre les intérêts égoïstes des actionnaires les plus puissants! On ne peut pas laisser la spéculation boursière décider de l'emploi et de la vie des hommes.
Pour se défendre contre le chômage et contre la misère, le monde du travail doit contrôler les finances des grandes sociétés et aussi leurs projets à long terme. Car il faut voir venir à l'avance les mauvais coups et il faut exproprier les entreprises qui font du profit et licencient quand même. Mais ce ne sont ni les grands partis ni les élections truquées qui le feront.
Les partis qui soutiennent le gouvernement Chirac-Raffarin sont cyniquement et ouvertement les porte-parole du Medef. Mais n'oublions pas que le Parti Socialiste, lorsqu'il était au pouvoir, a mené la même politique, même si c'était avec un peu moins de cynisme et beaucoup plus d'hypocrisie.
Dans les élections de dimanche 13 juin, il faut rejeter les grands partis qui demandent nos suffrages pour n'obéir ensuite qu'au grand patronat.
Mais il faut aussi se retrouver sur un programme.
Voter pour les listes LO-LCR, c'est se prononcer pour l'interdiction des licenciements collectifs, pour une augmentation conséquente de tous les salaires et contre la généralisation de la précarité.
Voter pour les listes LO-LCR, c'est se prononcer pour la solidarité entre travailleurs par-delà les frontières, contre la dictature du grand capital en France et en Europe.
(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 14 juin 2004)
Lutte Ouvrière n°1872 du 18 juin 2004
C'est maintenant et par la lutte qu'il faut nous défendre
Pour la deuxième fois, ceux des électeurs qui n'ont pas préféré s'abstenir se sont servis du Parti Socialiste pour dire ce qu'ils pensaient du gouvernement Chirac-Raffarin. Et cela bien que le Parti Socialiste ait largement prouvé, en cinq ans passés au gouvernement, il y a seulement deux ans, que, sur le fond, il ne faisait pas mieux que la droite.
Il l'avait fait différemment, avec plus d'hypocrisie, mais les fermetures d'entreprises, les délocalisations, les licenciements massifs, qui avaient commencé dès le début contre Renault Vilvorde et Michelin, ont émaillé les cinq ans de son gouvernement.
Les impôts des classes riches ont continué à être diminués, de nombreux médicaments à être déremboursés, le forfait journalier à l'hôpital a continué d'augmenter et, si le nombre de chômeurs s'est stabilisé, un peu, la situation de ceux-ci s'est continuellement aggravée.
Le gouvernement Jospin ne s'en est pas pris directement aux retraites mais le gouvernement Raffarin a appliqué le plan préparé par un socialiste.
Et quand, aux présidentielles, Jospin a été désavoué par son propre électorat, tout ce que le Parti Socialiste a fait a été d'agiter la peur de Le Pen pour nous demander de voter Chirac. L'électorat a suivi et s'est servi de Chirac pour taper sur Le Pen qui, de toute façon, ne pouvait pas être élu car rien que les véritables électeurs de Chirac suffisaient pour cela. Personne n'a dit alors aux électeurs ce qui les attendait avec Chirac et sa majorité. Résultat, l'électorat manipulé, désorienté, a plébiscité pour les cinq ans à venir un homme qui a le pouvoir de tout se permettre contre les travailleurs.
Et en fait, depuis deux ans, c'est la politique de la droite, son cynisme, ses mesures antiouvrières, qui ont fait la campagne électorale du Parti Socialiste, en servant de repoussoir.
L'électorat qui s'était servi de Chirac contre Le Pen se sert maintenant de la première trique venue, le Parti Socialiste, contre Chirac et Raffarin.
Mais si le Parti Socialiste revient au pouvoir, accompagné du Parti Communiste et des Verts comme précédemment, il mènera à nouveau la même politique et nous verrons, à nouveau, des délocalisations, des plans sociaux, des licenciements, du chômage, des indemnités réduites pour les chômeurs, des retraites amputées car, bien entendu, un gouvernement socialiste ne reviendra pas sur ces mesures de la droite. Il ne rétablira pas l'impôt sur les bénéfices des entreprises au niveau antérieur, il n'obligera pas le patronat à augmenter ses cotisations à la Sécurité sociale proportionnellement à l'augmentation des cotisations des salariés.
Nous ne pouvons donc pas compter sur les élections à venir, ni les attendre, pour améliorer la situation des travailleurs. Nous devons dès maintenant faire reculer l'actuel gouvernement. Et le faire reculer sans attendre trois ans, cela veut dire des grèves autres que corporatistes, autres que le dos au mur, c'est-à-dire des luttes offensives.
Alors, mais alors seulement, ceux qui voudront voter à gauche dans trois ans le feront en étant en situation de force et sans avoir reculé socialement jusqu'à ne plus avoir les moyens de se battre.
Les directions syndicales ne sont pas vraiment dans le camp des travailleurs. Quand elles appellent à la lutte c'est pour imposer une séance de parlote avec un ministre.
L'extrême gauche, dans ces élections, a été loin de retrouver son électorat du premier tour des présidentielles. Elle a même reculé par rapport aux régionales. Mais les militants de Lutte Ouvrière ne cesseront pas pour autant leur combat pour amener les travailleurs à s'organiser, afin de pouvoir imposer aux syndicats une véritable politique de défense du monde du travail.
(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 18 juin 2004)
Lutte Ouvrière n°1873 du 25 juin 2004
Contre la privatisation d'EDF-GDF
Malgré le mauvais jeu de mots de Sarkozy mettant en garde les travailleurs d'EDF de ne pas se "couper" de la population, les coupures de courant continuent. Et elles ne sont pas mal vues par la population ouvrière, surtout depuis qu'elles sont ciblées. Un jour, c'est une grande entreprise qui est privée d'électricité, un autre, c'est le compteur de Raffarin qui est démonté, sans parler des baisses de production, des occupations de postes de haute tension. Et comment ne pas être solidaire de ceux d'EDF lorsqu'ils remettent le courant à une famille démunie privée d'électricité?
Comme d'habitude, ministres, politiciens ou journalistes aux ordres s'en prennent à ceux qui "prennent les usagers en otages". Mais ce sont en réalité les travailleurs d'EDF et, bien plus généralement, les usagers qui sont pris en otages et contraints de supporter les conséquences de la loi sur le changement de statut d'EDF-GDF. Car, si l'ouverture d'EDF et de GDF aux capitaux privés est un cadeau pour les futurs actionnaires qui pourront faire main basse sur les bénéfices de ces entreprises, les conséquences en seront néfastes pour les travailleurs comme pour les usagers.
Les travailleurs d'EDF-GDF craignent à juste titre que le changement de statut se traduise par des déqualifications, des suppressions d'emplois, une aggravation de leur régime de retraite. Quant aux usagers, les défenseurs du projet eux-mêmes reconnaissent que la concurrence ne se traduira pas par une baisse, mais au contraire par une hausse des prix.
Malgré l'hostilité des travailleurs de l'entreprise et de l'écrasante majorité de la population, le gouvernement engage un processus qui est le premier pas de la privatisation d'un service public. Ce qui est toujours une atteinte aux intérêts des classes populaires
C'est la preuve que le gouvernement n'est pas là pour représenter les intérêts de la majorité de la population, mais uniquement ceux d'une poignée de groupes capitalistes qui convoitent les bénéfices d'EDF-GDF.
Les intérêts privés mettent de plus en plus la main, ouvertement ou de façon déguisée, sur les aspects ou les secteurs rentables des services publics, quitte à les démolir, de la SNCF aux hôpitaux en passant par La Poste, sans parler de la privatisation de la Snecma. Le maître d'oeuvre actuel de ces privatisations est le gouvernement Chirac-Raffarin. Mais comment ne pas se rappeler des privatisations du gouvernement Jospin? Comment ne pas se rappeler ces ministres de gauche expliquant hypocritement que l'ouverture du capital ne signifie pas privatisation? Les travailleurs de France Télécom savent aujourd'hui ce qu'il en est!
Alors, oui, les travailleurs d'EDF-GDF ont raison de ne pas se laisser faire et de montrer au moins qu'ils sont opposés au projet que le gouvernement est en train de faire voter par le Parlement.
Mais le changement de statut d'EDF-GDF s'intègre dans une politique bien plus générale, s'en prenant aux conditions d'existence des travailleurs pour faire des cadeaux au grand patronat et aux possédants. Aucune catégorie de travailleurs n'est à l'abri de l'offensive et aucun statut ne protège réellement les salariés.
Pour arrêter cette offensive, il faudra que les travailleurs s'engagent dans une lutte générale de toutes les catégories et se fixant pour objectif aussi bien l'interdiction des licenciements, le rattrapage du pouvoir d'achat, le refus des attaques contre l'assurance maladie que l'arrêt des privatisations et le rétablissement des services publics. Le rôle des grandes organisations syndicales devrait être de préparer cette perspective et de ne pas se contenter de réclamer des négociations qui, lorsqu'elles sont acceptées, ne servent en général qu'à faire cautionner par les directions syndicales les mauvais coups contre le monde du travail.
Ce que l'on peut souhaiter, c'est que la résistance de ceux d'EDF-GDF encourage tous les travailleurs de ce secteur et au-delà et redonne confiance et espoir à l'ensemble du monde du travail.
(source http://www.lutte-ouvriere.org, le 25 juin 2004)