Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat et Chefs de Gouvernement,
Mesdames, Messieurs,
Créer des opportunités numériques, promouvoir un accès universel, les thèmes de notre table ronde correspondent à la réduction de la fracture numérique.
La fracture numérique est d'abord géographique, et sa réduction est un sujet qui se pose à l'échelle de chaque nation comme au niveau mondial.
La solidarité numérique répond à des besoins essentiels pour les pays du Sud. Ainsi dans le sud de la Guyane, grâce à l'Internet par satellite, un service de télémédecine tout à fait vital a été mis en place au profit de populations isolées. Dans ce cas comme dans bien d'autres, les infrastructures numériques, loin d'apporter le superflu, contribuent à apporter aux citoyens les éléments indispensables à leur bien-être. L'internet par satellite est un outil de développement de la solidarité numérique Nord-Sud.
La coopération avec le Sud doit aussi se faire en termes de contenus : les campus universitaires numériques, en associant nos universités et centres de recherche à des universités du Sud, est un facteur de coopération essentiel, qui se développe au bénéfice du Nord comme du Sud.
Mais la fracture numérique n'est pas seulement géographique, elle est aussi sociale.
L'Internet est, par la richesse de ses contenus éducatifs et culturels, un outil d'égalité des chances et de diffusion du savoir, de l'école à l'université. Il offre des possibilités de formation pour tous les âges, quelles que soient les distances ou les lieux d'habitation.
Pour toutes les nations, l'usage d'internet est étroitement lié aux enjeux les plus actuels de la connaissance et de la science, notamment dans les domaines de la médecine, de l'humanitaire ou encore de l'environnement : autant de champs d'application qui n'admettent désormais plus ni le repli ni l'indifférence des nations.
Ainsi, le partage en temps réel de cartographies épidémiologiques et la communication de données entre spécialistes mondiaux a joué un rôle majeur pour limiter au printemps dernier l'expansion du SRAS.
De la même manière, l'historique des données climatologiques ou sismiques, l'observation météorologique par satellite en temps réel doivent rapidement faire l'objet d'un meilleur partage au niveau mondial.
Enfin, la fracture numérique est aussi générationnelle, et sa réduction passe par une confiance accrue dans l'Internet pour toutes les générations.
Dans cet esprit, la lutte contre les contenus pédo-pornographiques, la protection des mineurs sur Internet, la lutte contre le spam nous paraissent des chantiers de coopération internationale importants jusqu'à la seconde phase du sommet en novembre 2005.
Dans le respect des libertés, et pour un meilleur respect des personnes, c'est une véritable coopération sur la bonne gouvernance des contenus que nous devons mettre en oeuvre, qui s'ajoute au chantier de la gouvernance physique. C'est le sens de l'initiative portée par la France - vers ses partenaires européens dans un premier temps- à l'occasion de ce sommet.
Une société de l'information respectueuse de chacun et au service de l'avenir : voilà la vision que la France souhaite partager avec les nations lors du présent sommet.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 11 décembre 2003)