Texte intégral
Q - On le voit bien avec l'intervention du chef de l'Etat hier soir, le débat interne aux socialistes et à la gauche inquiète finalement toute la classe politique française. Etes-vous inquiète que le "non" au référendum l'emporte en France ?
R - Tout d'abord, je voudrais rappeler que l'enjeu de la ratification de ce traité constitutionnel est considérable pour une Europe élargie, qui a besoin de changer ses règles de fonctionnement. Dans cette perspective, il va nous falloir expliquer davantage ce texte, car chaque citoyen a envie de mieux connaître ce qu'apporte le traité. Nombreux sont ceux qui se sont déjà exprimés pour dire à quel point il y avait des nouveautés, des avancées, ou pour souligner que ce texte n'était pas complètement satisfaisant. Nous devons maintenant informer les citoyens et souligner les véritables enjeux du débat, afin que chacun puisse se faire son idée.
Q - Et votre inquiétude éventuelle sur le non ?
R - Mon inquiétude ne porte pas tant sur la réponse des Français que sur la possibilité, pour chacun, de disposer des éléments nécessaires pour bien comprendre les enjeux de ce texte et donner sa réponse. La question est simple : approuvez-vous ce traité constitutionnel ? Pour que les citoyens puissent y répondre, il nous faut expliquer ce texte. Pour cela, nous allons mener une vaste campagne d'information, et entamer une démarche pédagogique, qui conservera, bien entendu, une dimension politique. Comme le président de la République l'a rappelé hier, c'est l'objectif de la mobilisation du gouvernement, autour du Premier ministre, que d'expliquer les enjeux fondamentaux de ce texte.
Q - Mobilisation du gouvernement, mais mobilisation aussi à gauche, on l'a vu avec François Hollande et d'autres au Parti socialiste qui prônent le oui fermement. Est-ce que vous rêvez d'un grand meeting où l'on verrait côte à côte, pour défendre le oui, François Hollande, Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, et vous-même ?
R - Il y aura une campagne gouvernementale, qui va d'ailleurs se mettre en place rapidement et, qui, effectivement, comportera une large dimension pluraliste. Chacun a quelque chose à apporter de positif au débat, que ce soient les partis politiques, les organisations syndicales, mais aussi chaque citoyen français. Il faut que chacun prenne la parole.
Q - Mais pas ensemble, pas un meeting commun ?
R - Pourquoi pas. Pour ma part, je serai, comme je l'ai été jusqu'ici, très présente en région, très présente dans les autres pays européens, pour dire qu'il faut doter l'Europe d'un mode de fonctionnement qui soit à la hauteur de ses ambitions. L'Europe doit être plus simple, plus démocratique, plus présente sur la scène internationale, et ce texte permet ces avancées. Vous venez de nous montrer des images terrifiantes de l'Irak, qui soulignent à quel point il doit y avoir une mobilisation de tous les pays européens face à de grands fléaux de ce type. L'Europe doit pouvoir parler d'une seule voix. Avec la création d'un poste de ministre des Affaires étrangères européen, ce traité nous le permet.
Q - Nous saurons le 6 octobre si la Commission européenne accepte ou refuse l'ouverture des négociations pour l'adhésion éventuelle de la Turquie à l'Union. Or, aujourd'hui, le Parlement turc débat d'une loi pénalisant l'adultère. Quel est votre sentiment profond, est-ce que vous n'avez pas l'impression que nous allons trop vite pour ce qui concerne la Turquie ?
R - Il existe un partenariat entre la Turquie et l'Union européenne depuis plus de 40 ans. Pour ce pays, le chemin sur la voie de l'adhésion est long et difficile ; beaucoup de progrès ont été accomplis, mais beaucoup reste à faire également. Nous sommes très vigilants. Le rapport de la Commission sera un des éléments qui permettra de faire le point sur les réformes mises en oeuvre jusqu'ici, et il est incontestable qu'elles existent. Sont-elles mises en oeuvre, concrètement, complètement dans toute la Turquie ? La question mérite toute notre attention. La loi pénalisant l'adultère qui vient d'être proposée par ce gouvernement renforce encore notre exigence de vigilance sur des questions cruciales comme le respect des Droits de l'Homme, des droits de la femme, ou des minorités. Il y a encore beaucoup de chemin à faire, et nous serons exigeants, vigilants, tout au long de ce chemin. Nous devons le parcourir ensemble, mais il faut que chacun soit prêt ; et, à cela, il n'y a pas de réponse a priori.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 septembre 2004)
R - Tout d'abord, je voudrais rappeler que l'enjeu de la ratification de ce traité constitutionnel est considérable pour une Europe élargie, qui a besoin de changer ses règles de fonctionnement. Dans cette perspective, il va nous falloir expliquer davantage ce texte, car chaque citoyen a envie de mieux connaître ce qu'apporte le traité. Nombreux sont ceux qui se sont déjà exprimés pour dire à quel point il y avait des nouveautés, des avancées, ou pour souligner que ce texte n'était pas complètement satisfaisant. Nous devons maintenant informer les citoyens et souligner les véritables enjeux du débat, afin que chacun puisse se faire son idée.
Q - Et votre inquiétude éventuelle sur le non ?
R - Mon inquiétude ne porte pas tant sur la réponse des Français que sur la possibilité, pour chacun, de disposer des éléments nécessaires pour bien comprendre les enjeux de ce texte et donner sa réponse. La question est simple : approuvez-vous ce traité constitutionnel ? Pour que les citoyens puissent y répondre, il nous faut expliquer ce texte. Pour cela, nous allons mener une vaste campagne d'information, et entamer une démarche pédagogique, qui conservera, bien entendu, une dimension politique. Comme le président de la République l'a rappelé hier, c'est l'objectif de la mobilisation du gouvernement, autour du Premier ministre, que d'expliquer les enjeux fondamentaux de ce texte.
Q - Mobilisation du gouvernement, mais mobilisation aussi à gauche, on l'a vu avec François Hollande et d'autres au Parti socialiste qui prônent le oui fermement. Est-ce que vous rêvez d'un grand meeting où l'on verrait côte à côte, pour défendre le oui, François Hollande, Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, et vous-même ?
R - Il y aura une campagne gouvernementale, qui va d'ailleurs se mettre en place rapidement et, qui, effectivement, comportera une large dimension pluraliste. Chacun a quelque chose à apporter de positif au débat, que ce soient les partis politiques, les organisations syndicales, mais aussi chaque citoyen français. Il faut que chacun prenne la parole.
Q - Mais pas ensemble, pas un meeting commun ?
R - Pourquoi pas. Pour ma part, je serai, comme je l'ai été jusqu'ici, très présente en région, très présente dans les autres pays européens, pour dire qu'il faut doter l'Europe d'un mode de fonctionnement qui soit à la hauteur de ses ambitions. L'Europe doit être plus simple, plus démocratique, plus présente sur la scène internationale, et ce texte permet ces avancées. Vous venez de nous montrer des images terrifiantes de l'Irak, qui soulignent à quel point il doit y avoir une mobilisation de tous les pays européens face à de grands fléaux de ce type. L'Europe doit pouvoir parler d'une seule voix. Avec la création d'un poste de ministre des Affaires étrangères européen, ce traité nous le permet.
Q - Nous saurons le 6 octobre si la Commission européenne accepte ou refuse l'ouverture des négociations pour l'adhésion éventuelle de la Turquie à l'Union. Or, aujourd'hui, le Parlement turc débat d'une loi pénalisant l'adultère. Quel est votre sentiment profond, est-ce que vous n'avez pas l'impression que nous allons trop vite pour ce qui concerne la Turquie ?
R - Il existe un partenariat entre la Turquie et l'Union européenne depuis plus de 40 ans. Pour ce pays, le chemin sur la voie de l'adhésion est long et difficile ; beaucoup de progrès ont été accomplis, mais beaucoup reste à faire également. Nous sommes très vigilants. Le rapport de la Commission sera un des éléments qui permettra de faire le point sur les réformes mises en oeuvre jusqu'ici, et il est incontestable qu'elles existent. Sont-elles mises en oeuvre, concrètement, complètement dans toute la Turquie ? La question mérite toute notre attention. La loi pénalisant l'adultère qui vient d'être proposée par ce gouvernement renforce encore notre exigence de vigilance sur des questions cruciales comme le respect des Droits de l'Homme, des droits de la femme, ou des minorités. Il y a encore beaucoup de chemin à faire, et nous serons exigeants, vigilants, tout au long de ce chemin. Nous devons le parcourir ensemble, mais il faut que chacun soit prêt ; et, à cela, il n'y a pas de réponse a priori.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 septembre 2004)