Déclaration de M. Bruno Gollnisch, délégué général du Front national, sur les problèmes rencontrés par l'Université de Lyon et sur la défense de la liberté à l'intérieur de cette université, Lyon le 14 octobre 2004.

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Circonstance : Intervention au Conseil régional de Rhône-Alpes sur la situation de l'Université à Lyon le 14 octobre 2004

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
Le rapport que vous nous soumettez est relatif à l'élaboration des Schémas Régionaux de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Mes chers Collègues, puisque l'on aborde l'Université, vous n'en voudrez pas je pense à celui que l'on voudrait fusiller pour avoir défendu la liberté, à la demande de M. le Recteur, de M. le Président de l'Université Lyon III, de diverses ligues bien-pensantes, et même de votre parti, M. le Président, qui protège le terroriste et assassin Battisti de vous dire ce qu'il croit être quelques vérités.
D'abord sur les problèmes concrets de l'Université aujourd'hui : l'Université en Rhône-Alpes comme ailleurs souffre, en dépit des efforts parfois remarquables du personnel administratif et enseignant, d'un système beaucoup trop complexe, et qui chaque année va se complexifiant encore.
Cette évolution s'est aggravée avec les réformes qui, sous prétexte d'harmonisation européenne, sont en fait une tentative maladroite de copier le système américain, comme en témoigne l'affreux terme de Master finalement retenu pour ce diplôme, alors que l'on avait déjà il y a quelques décennies crée à cette fin la Maîtrise.
Ceci aboutit en pratique, au milieu de ce Master, à une sélection sur dossier souvent arbitraire, et surtout dans la majorité des cas à la prolongation des études d'une année, ce dont il faudra bien tenir compte dans le schéma régional.
L'Université de Lyon souffre aussi d'une semestrialisation qui est en fait une trimestrialisation c'est-à-dire que les locaux ne sont rentabilisés que 60 % de l'année, et que les étudiants doivent souvent passer en décembre des examens sur des cours, commencés début octobre, ce qui n'a guère de sens.
Mais l'Université Lyonnaise a surtout besoin d'équité et de liberté. Elle n'a pas besoin de commissions d'enquête sur des recrutements qui sont irréprochables, comme en témoigne la parfaite diversité d'opinion de son corps enseignant. Que ne diriez-vous pas, mes chers collègues de gauche, si un ministre de droite avait nommé quelqu'un pour enquêter sur les recrutements passés de communistes, trotskystes, maoïstes et autres qui ont en grand nombre fait carrière dans l'université française depuis cinquante ans, et dont je défendrais aussi la liberté de recherches et d'expressions quand elle est menacée !
Mais si l'on fait malgré tout sur elle des rapports, l'Université lyonnaise a le droit d'en avoir connaissance, ainsi que les personnes mises en cause, avant d'en connaître quelques lignes par un journal d'extrême-gauche qui en a eu la primeur, et même semble-t-il l'exclusivité ! Et les institutions, et les personnes concernées, ont le droit de faire connaître leurs observations, comme n'importe quel administrateur mis en cause par la Cour des Comptes qui, avant la publication de rapport, est admis à faire connaître son opinion, laquelle est publiée avec le rapport !
Et les enseignants qui ont été mis en cause injustement ont droit, aux termes de leur statut, à la protection publique de leur président, du Recteur chancelier et du Ministre, ce qui, il faut le reconnaître, n'a guère été le cas au cours des dernières années !
L'Université lyonnaise n'a pas besoin que l'on glose sur les opinions politiques de ses enseignants en suspectant leur recrutement : Faute de quoi on sera contraint de relever ce qui constitue la véritable anomalie
: le fait qu'il n'y ait que 7 ou 8 enseignants proches de la droite nationale sur 400, alors qu'ils devraient être aux environs de 80, si l'Université était représentative dans ses opinions de la diversité du corps social, tel qu'elle se manifeste régulièrement aux élections du département du Rhône dont elle occupe le cur.
Ou bien, il faut dire clairement que les sympathisants de la droite nationale n'ont pas le droit de se frayer un chemin dans une carrière académique, à Lyon ou ailleurs. Mais, alors, ne venez plus nous parler de réprimer la discrimination qui s'exerce en raison des opinions politiques !
L'Université française a besoin de la liberté de la recherche, dans tous les domaines, y compris en sciences sociales : linguistique, ethnologie, démographie, économie, philosophie, histoire, sans tabous, sans exclusives, sans persécutions, sans menace de sanctions professionnelles ni de sanctions pénales, sans pitoyables et illégales annulations rétroactives de diplômes en fonction des opinions soutenues dix ans plus tard par leur détenteur, ce que l'on ne ferait pas contre le pire criminel, sans suspensions, sans amendes, sans prisons, sans confiscations de livres ou d'ordinateurs, sans interdictions de publier, sans violences physiques exercées contre les dissidents, tous phénomènes réels, limités en nombre heureusement jusqu'à ce jour, mais qui peut savoir ce qu'il en sera demain ?
En défendant aujourd'hui cette liberté de recherche, y compris celle des proscrits, chers collègues de la majorité comme de l'opposition, c'est peut-être la vôtre que je défends demain. Réfléchissez-y
N.B. : Les paragraphes 2, 3, 4 ont été abrégés pour répondre aux mises en cause de M. Queyranne.
(Source http://www.frontnational.com, le 3 novembre 2004)