Texte intégral
QUESTION : Le Gouvernement va perdre l'un de ses ministres réputé le plus médiatique, le plus dynamique, et peut-être aussi le plus remuant. Regrettez-vous son départ ou pensez-vous que cela va permettre au Gouvernement, enfin, de travailler collectivement et dans la sérénité ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je crois que ce n'est pas tout à fait comme cela que les choses se présentent. Il y avait un choix important à faire pour N. Sarkozy, compte tenu du fait que la règle était l'idée qu'on ne cumule pas. Je pense que c'est un choix qui était difficile à faire pour lui. Il a décidé de présider l'UMP, et c'est vrai que c'est une nouvelle ère qui s'ouvre. A la fois d'ailleurs pour lui, à titre personnel dans son parcours, et puis pour nous tous, parce que c'est une famille politique à laquelle nous sommes attachés et que nous voulons voir se développer.
QUESTION : Cela va-t-il permettre de travailler de manière plus sereine et plus collective ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Très franchement, le travail est, par définition, collectif, et l'a toujours été depuis deux ans et demi. La seule chose, c'est que l'on a engagé un certain nombre de réformes, et qu'il est vrai que ces réformes, il va falloir maintenant mettre, si je puis dire, "les bouchées doubles" en la matière, parce qu'il reste une bonne partie des chantiers et des rendez-vous que le président de la République a fixés, à honorer, dans un certain nombre de domaines. Donc, maintenant il faut y aller.
QUESTION : Le mode d'emploi : N. Sarkozy est proclamé président de l'UMP dimanche, il démissionne lundi. Lundi soir, est-il remplacé ou est-ce un plus vaste remaniement ? Que souhaitez-vous ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Ecoutez...
QUESTION : Je sais bien que cela ne dépend pas de vous, mais...
Jean-François COPÉ (Réponse) : Oui, j'allais vous le dire. Enfin, ce n'est pas que je veuille vous gâcher cette matinée, mais enfin, très honnêtement, c'est vraiment quelque chose qui relève de la seule compétence du président de la République, bien entendu sur la proposition du Premier ministre. Et je crois avoir compris que la perspective était celle d'un remaniement limité, oui.
QUESTION : P. Douste-Blazy ou T. Breton ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je ne peux vraiment pas vous en dire plus. Mais enfin, c'est bien d'avoir essayé, en tout cas !
QUESTION : Il y a un sondage qui a été publié par Bleu politique - CSA, qui dit que les Français ne regrettent pas outre mesure N. Sarkozy, mais en revanche, qu'ils auraient aimé un changement de Premier ministre.
Jean-François COPÉ (Réponse) : Oui. Alors, quelle est votre question ? !
QUESTION : Ma question est : croyez-vous que vous allez pouvoir vraiment retrouver un dynamisme avec le même Premier ministre ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Oui, mais vous savez, je vois bien les sondages : ils sont meilleurs dans un sens comme dans l'autre, et les uns et les autres peuvent les interpréter. Je crois, encore une fois, que l'on a une feuille de route. Cette feuille de route, vous la connaissez bien, et que, pour ce qui concerne le Premier ministre, il a fixé pour 2005 un programme de travail très chargé. Nous avons une échéance qui est très importante, qui est celle du référendum sur l'Europe. Et dans cette affaire, la mobilisation est d'autant plus forte que les Français doivent voir que nous poursuivons nos réformes, que nous poursuivons notre travail, y compris dans la perspective de ce référendum européen .
QUESTION : A propos du "sacre" - je reprends l'expression parfois utilisée - de N. Sarkozy dimanche, trouvez-vous, comme certains, que le coût en est un peu élevé - quelque 3 ou 4 millions d'euros pour l'organisation d'un show à l'américaine ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non, je trouve que cela c'est vraiment une mauvaise polémique. D'abord, parce que à ma connaissance, il s'agit de sommes qui sont couramment utilisées pour des moments importants, comme celui de l'élection du président du mouvement, et ensuite, parce que c'est, je crois, quelque chose d'important. On sera très nombreux à être présents, je participerai moi-même d'ailleurs à des ateliers le matin, et je crois que c'est un moment, un rendez-vous très important, bien sûr.
QUESTION : Pour l'avenir, qu'attendez-vous du président de l'UMP, et que redoutez-vous de lui ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Chacun est dans son rôle, ce sont des fonctions extrêmement importantes. Le Premier ministre, son rôle est de conduire l'action du Gouvernement, d'impulser et de mettre en uvre les réformes. Le rôle du président du mouvement, c'est de conjuguer des mots aussi essentiels que l'unité, l'action, l'ambition, et de le faire au service de nos idées et de l'action que mène le Gouvernement. Cela fait beaucoup de travail pour tout le monde.
QUESTION : Mais redoutez-vous sur le fond, comme par exemple J.-L. Debré, "une dérive libérale" de l'UMP ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non, mais je ne crois pas. En plus, ce n'est pas tout à fait le message qui a été adressé par N. Sarkozy. Ce qu'il dit et répète à de nombreuses reprises, c'est qu'il veut encourager le débat, qu'il veut solliciter les talents et qu'il veut fédérer. Donc, cela veut bien dire que l'on va, les uns et les autres, participer de ce débat. D'ailleurs, c'est dans cet esprit que les militants votent beaucoup. Je vois dans mon département de Seine-et-Marne, c'est l'un des départements qui a le plus voté - plus de 60 % des militants ont voté -, c'est quand même la démonstration que les gens entendent cela. Et ceux que je rencontre me disent cela : ils veulent de l'union, de l'action, de l'ambition. Mais bien sûr, il faut que chacun puisse débattre, cela va de soi.
QUESTION : Mais l'action du Gouvernement ne risque-t-elle pas d'être un peu étouffée au milieu d'une confrontation entre l'UMP présidée par N. Sarkozy et l'Elysée, l'UMP, qui serait une espèce de "gouvernement bis" ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Mais je ne crois pas que ce soit l'intérêt de qui que ce soit d'être dans cette logique. L'objectif est plutôt d'essayer de faire en sorte que chacun travaille ensemble, parce que sinon cela veut dire que l'on serait voué à la perspective de l'échec en 2007. Et je crois que personne ne le souhaite. L'objectif, c'est au contraire de travailler ensemble, chacun étant à sa juste place, et c'est cela qui est important.
QUESTION : Alors, pendant le "sacre" l'action gouvernementale continue, avec quelques problèmes : les cheminots défilent aujourd'hui dans Paris. Le Gouvernement est-il décidé ou au contraire ne souhaite-t-il pas qu'il y ait une loi sur le service minimum ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Sur le service minimum ou service garanti, les choses avancent, et plutôt pas mal, dans la mesure où un accord a été établi entre les partenaires sociaux...
QUESTION : Oui, mais c'est justement la question : faut-il s'en tenir à ces accords ou faut-il aller jusqu'à légiférer ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : On va bien voir. Si les accords permettent de donner, entreprise par entreprise, branche par branche, une solution qui soit adaptée, qui associe aussi les collectivités locales, qui sont naturellement en première ligne, pour beaucoup de transports en commun, et que l'on arrive à se mettre d'accord en évitant la loi, c'est mieux. Je pense que, de manière générale, quand on peut, sur des sujets comme ceux-là, privilégier le dialogue social, c'est très bien. On verra ensuite ce que cela donne. De ce point de vue, G. de Robien fait un travail très précis, parce qu'il considère, et je crois que c'est la sagesse, qu'il faut faire les choses en discutant avec les partenaires sociaux. C'est toujours mieux que la confrontation. Après, chacun prendra ses responsabilités, bien sûr.
QUESTION : Vous avez empêché les routiers de bloquer Paris. Le problème des routiers n'est pas résolu pour autant. Allez-vous faire un geste ? Le Gouvernement va-t-il faire un geste ou non en direction des routiers ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Là-dessus, vous le savez, le ministre des Transports a été parfaitement clair, dans l'ouverture d'esprit qui est la sienne pour discuter, pour dialoguer, pour écouter. On verra ce que tout cela donnera. La seule chose que je veux dire, et cela c'est pour que chacun l'entende bien, c'est que l'on a toujours le droit de faire la grève en France - bien sûr, et heureusement, c'est un droit important -, mais que l'on n'a pas le droit de bloquer. Et de ce point de vue, les messages ont été clairement adressés et je crois avoir compris qu'ils avaient été clairement entendus. Ce qui prouve que, dans ce pays, on nous dit sans arrêt que l'on ne peut rien faire ou que l'on ne peut rien dire ; de temps en temps, quand on dit les choses, elles sont entendues.
QUESTION : Autre blocage également, entre R. Dutreil et les fonctionnaires. Il n'y a pas de grain à moudre ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Vous voyez, sur ce point précis de "blocage" dont vous utilisez le mot, notez quand même une chose : ce serait beaucoup plus facile de gouverner dans une logique strictement démagogique qui consisterait, comme l'avait fait par exemple les socialistes, à dire "oui" à tout, tout le temps, notamment en période de croissance économique. A la fin, on se retrouve avec des dettes et avec une absence totale de réformes. Nous, on essaye d'expliquer, par voie pédagogique, que l'on ne peut pas tout faire, que l'on ne peut pas tout payer et que dans un pays comme le nôtre, il y a des moments où les réformes passent aussi par le fait d'être dans des logiques équilibrées.
QUESTION : N'êtes-vous pas en train de vous préparer à une bonne grève
des fonctionnaires ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je ne le souhaite pas, car en réalité, le message qui est adressé par le ministre de la Fonction publique, c'est un message d'une porte qui est ouverte, une possibilité de modernisation de la fonction publique, de meilleure considération de chaque fonctionnaire, mais de le faire, pardon de le dire, avec les moyens du bord.
QUESTION : Dernière question pour ce qui concerne le budget : il a été voté en première lecture hier à l'Assemblée nationale. La commission des Finances au Sénat a proposé deux amendements sur l'impôt de solidarité sur la fortune. Le Gouvernement est-il décidé à refuser ces amendements, notamment qui augmentent le plafond, ou finira t- il pas les accepter ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Les choses sont claires et la doctrine, qui a été rappelée par le Premier ministre à l'Assemblée il y a quelques semaines, lors de la discussion du budget, demeure. Je crois que sur ce point, il n'y a pas d'évolution qui soit prévue, naturellement.
QUESTION : Des "évolutions" du Gouvernement, on en a vues déjà quelques-unes...
Jean-François COPÉ (Réponse) : En l'occurrence, cela n'est pas à l'ordre du jour.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 novembre 2004)
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je crois que ce n'est pas tout à fait comme cela que les choses se présentent. Il y avait un choix important à faire pour N. Sarkozy, compte tenu du fait que la règle était l'idée qu'on ne cumule pas. Je pense que c'est un choix qui était difficile à faire pour lui. Il a décidé de présider l'UMP, et c'est vrai que c'est une nouvelle ère qui s'ouvre. A la fois d'ailleurs pour lui, à titre personnel dans son parcours, et puis pour nous tous, parce que c'est une famille politique à laquelle nous sommes attachés et que nous voulons voir se développer.
QUESTION : Cela va-t-il permettre de travailler de manière plus sereine et plus collective ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Très franchement, le travail est, par définition, collectif, et l'a toujours été depuis deux ans et demi. La seule chose, c'est que l'on a engagé un certain nombre de réformes, et qu'il est vrai que ces réformes, il va falloir maintenant mettre, si je puis dire, "les bouchées doubles" en la matière, parce qu'il reste une bonne partie des chantiers et des rendez-vous que le président de la République a fixés, à honorer, dans un certain nombre de domaines. Donc, maintenant il faut y aller.
QUESTION : Le mode d'emploi : N. Sarkozy est proclamé président de l'UMP dimanche, il démissionne lundi. Lundi soir, est-il remplacé ou est-ce un plus vaste remaniement ? Que souhaitez-vous ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Ecoutez...
QUESTION : Je sais bien que cela ne dépend pas de vous, mais...
Jean-François COPÉ (Réponse) : Oui, j'allais vous le dire. Enfin, ce n'est pas que je veuille vous gâcher cette matinée, mais enfin, très honnêtement, c'est vraiment quelque chose qui relève de la seule compétence du président de la République, bien entendu sur la proposition du Premier ministre. Et je crois avoir compris que la perspective était celle d'un remaniement limité, oui.
QUESTION : P. Douste-Blazy ou T. Breton ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je ne peux vraiment pas vous en dire plus. Mais enfin, c'est bien d'avoir essayé, en tout cas !
QUESTION : Il y a un sondage qui a été publié par Bleu politique - CSA, qui dit que les Français ne regrettent pas outre mesure N. Sarkozy, mais en revanche, qu'ils auraient aimé un changement de Premier ministre.
Jean-François COPÉ (Réponse) : Oui. Alors, quelle est votre question ? !
QUESTION : Ma question est : croyez-vous que vous allez pouvoir vraiment retrouver un dynamisme avec le même Premier ministre ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Oui, mais vous savez, je vois bien les sondages : ils sont meilleurs dans un sens comme dans l'autre, et les uns et les autres peuvent les interpréter. Je crois, encore une fois, que l'on a une feuille de route. Cette feuille de route, vous la connaissez bien, et que, pour ce qui concerne le Premier ministre, il a fixé pour 2005 un programme de travail très chargé. Nous avons une échéance qui est très importante, qui est celle du référendum sur l'Europe. Et dans cette affaire, la mobilisation est d'autant plus forte que les Français doivent voir que nous poursuivons nos réformes, que nous poursuivons notre travail, y compris dans la perspective de ce référendum européen .
QUESTION : A propos du "sacre" - je reprends l'expression parfois utilisée - de N. Sarkozy dimanche, trouvez-vous, comme certains, que le coût en est un peu élevé - quelque 3 ou 4 millions d'euros pour l'organisation d'un show à l'américaine ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non, je trouve que cela c'est vraiment une mauvaise polémique. D'abord, parce que à ma connaissance, il s'agit de sommes qui sont couramment utilisées pour des moments importants, comme celui de l'élection du président du mouvement, et ensuite, parce que c'est, je crois, quelque chose d'important. On sera très nombreux à être présents, je participerai moi-même d'ailleurs à des ateliers le matin, et je crois que c'est un moment, un rendez-vous très important, bien sûr.
QUESTION : Pour l'avenir, qu'attendez-vous du président de l'UMP, et que redoutez-vous de lui ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Chacun est dans son rôle, ce sont des fonctions extrêmement importantes. Le Premier ministre, son rôle est de conduire l'action du Gouvernement, d'impulser et de mettre en uvre les réformes. Le rôle du président du mouvement, c'est de conjuguer des mots aussi essentiels que l'unité, l'action, l'ambition, et de le faire au service de nos idées et de l'action que mène le Gouvernement. Cela fait beaucoup de travail pour tout le monde.
QUESTION : Mais redoutez-vous sur le fond, comme par exemple J.-L. Debré, "une dérive libérale" de l'UMP ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non, mais je ne crois pas. En plus, ce n'est pas tout à fait le message qui a été adressé par N. Sarkozy. Ce qu'il dit et répète à de nombreuses reprises, c'est qu'il veut encourager le débat, qu'il veut solliciter les talents et qu'il veut fédérer. Donc, cela veut bien dire que l'on va, les uns et les autres, participer de ce débat. D'ailleurs, c'est dans cet esprit que les militants votent beaucoup. Je vois dans mon département de Seine-et-Marne, c'est l'un des départements qui a le plus voté - plus de 60 % des militants ont voté -, c'est quand même la démonstration que les gens entendent cela. Et ceux que je rencontre me disent cela : ils veulent de l'union, de l'action, de l'ambition. Mais bien sûr, il faut que chacun puisse débattre, cela va de soi.
QUESTION : Mais l'action du Gouvernement ne risque-t-elle pas d'être un peu étouffée au milieu d'une confrontation entre l'UMP présidée par N. Sarkozy et l'Elysée, l'UMP, qui serait une espèce de "gouvernement bis" ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Mais je ne crois pas que ce soit l'intérêt de qui que ce soit d'être dans cette logique. L'objectif est plutôt d'essayer de faire en sorte que chacun travaille ensemble, parce que sinon cela veut dire que l'on serait voué à la perspective de l'échec en 2007. Et je crois que personne ne le souhaite. L'objectif, c'est au contraire de travailler ensemble, chacun étant à sa juste place, et c'est cela qui est important.
QUESTION : Alors, pendant le "sacre" l'action gouvernementale continue, avec quelques problèmes : les cheminots défilent aujourd'hui dans Paris. Le Gouvernement est-il décidé ou au contraire ne souhaite-t-il pas qu'il y ait une loi sur le service minimum ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Sur le service minimum ou service garanti, les choses avancent, et plutôt pas mal, dans la mesure où un accord a été établi entre les partenaires sociaux...
QUESTION : Oui, mais c'est justement la question : faut-il s'en tenir à ces accords ou faut-il aller jusqu'à légiférer ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : On va bien voir. Si les accords permettent de donner, entreprise par entreprise, branche par branche, une solution qui soit adaptée, qui associe aussi les collectivités locales, qui sont naturellement en première ligne, pour beaucoup de transports en commun, et que l'on arrive à se mettre d'accord en évitant la loi, c'est mieux. Je pense que, de manière générale, quand on peut, sur des sujets comme ceux-là, privilégier le dialogue social, c'est très bien. On verra ensuite ce que cela donne. De ce point de vue, G. de Robien fait un travail très précis, parce qu'il considère, et je crois que c'est la sagesse, qu'il faut faire les choses en discutant avec les partenaires sociaux. C'est toujours mieux que la confrontation. Après, chacun prendra ses responsabilités, bien sûr.
QUESTION : Vous avez empêché les routiers de bloquer Paris. Le problème des routiers n'est pas résolu pour autant. Allez-vous faire un geste ? Le Gouvernement va-t-il faire un geste ou non en direction des routiers ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Là-dessus, vous le savez, le ministre des Transports a été parfaitement clair, dans l'ouverture d'esprit qui est la sienne pour discuter, pour dialoguer, pour écouter. On verra ce que tout cela donnera. La seule chose que je veux dire, et cela c'est pour que chacun l'entende bien, c'est que l'on a toujours le droit de faire la grève en France - bien sûr, et heureusement, c'est un droit important -, mais que l'on n'a pas le droit de bloquer. Et de ce point de vue, les messages ont été clairement adressés et je crois avoir compris qu'ils avaient été clairement entendus. Ce qui prouve que, dans ce pays, on nous dit sans arrêt que l'on ne peut rien faire ou que l'on ne peut rien dire ; de temps en temps, quand on dit les choses, elles sont entendues.
QUESTION : Autre blocage également, entre R. Dutreil et les fonctionnaires. Il n'y a pas de grain à moudre ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Vous voyez, sur ce point précis de "blocage" dont vous utilisez le mot, notez quand même une chose : ce serait beaucoup plus facile de gouverner dans une logique strictement démagogique qui consisterait, comme l'avait fait par exemple les socialistes, à dire "oui" à tout, tout le temps, notamment en période de croissance économique. A la fin, on se retrouve avec des dettes et avec une absence totale de réformes. Nous, on essaye d'expliquer, par voie pédagogique, que l'on ne peut pas tout faire, que l'on ne peut pas tout payer et que dans un pays comme le nôtre, il y a des moments où les réformes passent aussi par le fait d'être dans des logiques équilibrées.
QUESTION : N'êtes-vous pas en train de vous préparer à une bonne grève
des fonctionnaires ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je ne le souhaite pas, car en réalité, le message qui est adressé par le ministre de la Fonction publique, c'est un message d'une porte qui est ouverte, une possibilité de modernisation de la fonction publique, de meilleure considération de chaque fonctionnaire, mais de le faire, pardon de le dire, avec les moyens du bord.
QUESTION : Dernière question pour ce qui concerne le budget : il a été voté en première lecture hier à l'Assemblée nationale. La commission des Finances au Sénat a proposé deux amendements sur l'impôt de solidarité sur la fortune. Le Gouvernement est-il décidé à refuser ces amendements, notamment qui augmentent le plafond, ou finira t- il pas les accepter ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Les choses sont claires et la doctrine, qui a été rappelée par le Premier ministre à l'Assemblée il y a quelques semaines, lors de la discussion du budget, demeure. Je crois que sur ce point, il n'y a pas d'évolution qui soit prévue, naturellement.
QUESTION : Des "évolutions" du Gouvernement, on en a vues déjà quelques-unes...
Jean-François COPÉ (Réponse) : En l'occurrence, cela n'est pas à l'ordre du jour.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 novembre 2004)