Texte intégral
Monsieur le secrétaire exécutif,
Messieurs les ministres,
Monsieur le président-directeur général de l'IFREMER,
Mesdames Messieurs les présidents,
Mesdames, Messieurs les directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Vous avez réussi. Vingt ans après, l'IFREMER a véritablement acquis ses lettres de noblesse.
La présence de trois ministres et du secrétaire exécutif de la commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO montre toute l'importance de cet événement des vingt ans de l'IFREMER.
L'IFREMER est né en 1984, dans une volonté de promouvoir le développement des connaissances scientifiques et techniques en vue de gérer durablement les ressources marines.
Le lancement, très prochainement, du navire océanographique " Le Pourquoi Pas ? " marquera votre volonté de renforcer encore vos capacités opérationnelles dans une grande tradition d'exploration. Vous avez d'ailleurs choisi ce nom magique " Le Pourquoi Pas ? ", qui évoque naturellement le bateau du commandant Charcot et qui est ainsi véritablement porteur d'un esprit de découverte.
Vous le savez, une collaboration très fructueuse lie, depuis de nombreuses années, l'IFREMER au ministère de l'écologie et du développement durable.
Celle-ci a pris une nouvelle dimension depuis 2002 avec la désignation de mon ministère comme ministère de tutelle au côté de ceux en charge de la recherche, de la pêche, de l'équipement, du transport et de la mer.
Vous pouvez compter sur moi pour continuer à renforcer nos liens dans les années futures.
Nous avons, en effet, deux grands défis écologiques devant nous pour lesquels l'IFREMER doit se mobiliser et apporter toute sa compétence. Il s'agit du réchauffement climatique d'une part et de l'objectif d'atteinte du bon état écologique des eaux littorales et marines, en 2015, d'autre part.
- Le premier défi est celui du réchauffement climatique.
Il constitue le défi écologique global majeur pour le XXIème siècle.
Nous commençons à en voir des effets certains à travers le réchauffement de certaines zones de la planète. Je pense notamment aux régions polaires pour lesquelles il y a dès à présent des conséquences sur le mode vie des populations inuits ou lapones.
Nous en voyons aussi des effets plus ponctuels, dont la fréquence pourrait aller croissante. Je pense notamment à l'augmentation du nombre d'épisodes climatiques extrêmes. Ils se sont récemment multipliés, à commencer par la canicule de l'été 2003, mais aussi les cyclones qui ont frappé Haïti et la Floride à la fin de cet été.
Dans ce défi qui nous est collectivement posé il y a :
- à la fois des connaissances scientifiques à développer et je pense en particulier au rôle des océans et des courants marins dans la régulation des climats. Qu'adviendra-t-il du Golf Stream dans les très proches décennies ?
- mais aussi des technologies à développer qui doivent nous permettre de sortir de la société du " tout-pétrole " et limiter les émissions de gaz à effet de serre. Je suis persuadé qu'il n'y a pas une forme d'énergie qui prédominera toutes les autres. Nous devrons avoir recours à diverses sources d'énergie et notamment des énergies renouvelables.
Sur ce dernier point, il y a une place pour le développement des énergies renouvelables en mer.
La mer est certes un espace d'exploitation singulier, avec des conditions d'exploitation qui peuvent être extrêmes, mais c'est aussi un gisement formidable de ressources énergétiques.
En matière d'éoliennes, le vent y est plus fort et plus régulier qu'à terre.
Les courants marins sont certes moins puissants que le vent, mais, du fait de la densité de l'eau, la puissance d'une hydrolienne est comparable à la puissance d'une éolienne.
Enfin les vagues créées par le vent constituent un potentiel énergétique très important.
Bien sûr ces sujets sont complexes et il faut analyser avec précision les enjeux écologiques et socio-économiques notamment pour la pêche et le tourisme nautique et littoral.
Mais, voilà trois sources d'énergie marines et renouvelables, le vent, les courants et les vagues qui me paraissent des solutions d'avenir.
- Deuxième grand défi qui nous est posé : atteindre le bon état écologique des eaux littorales et marines en 2015, objectif ambitieux qui a été fixé par la directive cadre sur l'eau de 2000.
J'ai engagé un grand chantier législatif pour nous donner les outils nécessaires pour atteindre cet objectif. Il s'agit d'un projet de loi sur l'eau qui concerne l'ensemble des eaux continentales et marines. Je le présenterai en conseil des ministres, en janvier 2005.
Il devra notamment permettre d'accentuer la lutte contre la pollution qui vient des fleuves ou des rejets directs en mer. Au-delà des pollutions carbonées et azotées classiques dont il faudra continuer à réduire les flux, nous devrons nous attacher à mieux cerner les effets des polluants chimiques qui agissent à faible dose.
Mais le milieu marin est vaste et l'activité de surveillance de cet environnement constitue un enjeu essentiel à ce titre pour bien comprendre les phénomènes.
La directive-cadre sur l'eau impose désormais une surveillance de l'ensemble des éléments de qualité, chimiques et écologiques, des eaux.
Dans ce domaine, les travaux pilotés par mon ministère, en liaison avec l'IFREMER, déboucheront bientôt sur la mise en place d'outils pérennes. A cet égard, les réseaux de surveillance existants doivent s'adapter. Cette évolution marquera une étape décisive en faisant entrer nos réseaux dans un cadre européen et intégré depuis les paramètres chimiques jusqu'aux paramètres écologiques.
Au-delà de ces deux grands défis, que je viens d'évoquer, la lutte contre le changement climatique et le bon état écologique des eaux, je voudrais insister sur l'importance des travaux de recherche menés par l'IFREMER. Ils sont essentiels pour assurer un développement durable des usages marins.
Ils sont au cur du principe de précaution qui sera introduit dans la charte de l'environnement et qui a pour objectif justement de développer la recherche. Car on a beaucoup entendu de choses sur ce principe.
Mais qu'en est-il réellement ?
La charte apportera de la sécurité juridique à ce principe, qui existe en fait déjà dans notre législation, mais de manière très large. Ainsi lorsqu'un projet risquera d'avoir des dommages graves et irréversibles sur l'environnement, mais en l'absence de certitude scientifique, les autorités publiques devront prendre des mesures transitoires et les accompagner d'un effort nouveau de recherche scientifique.
Loin de limiter la recherche, la Charte de l'environnement va la stimuler. Le principe de précaution sera véritablement un principe d'action.
Dans ce domaine de la recherche, je sais que vous avez un programme ambitieux d'abord en matière d'océanographie opérationnelle, qui va permettre de développer des outils de prévision notamment de la qualité de l'eau, et ensuite en matière de gestion intégrée des zones côtières.
Vous pouvez compter sur moi pour suivre avec attention ces travaux.
Enfin, permettez-moi de saisir cette occasion particulière pour exprimer mes remerciements sincères à l'ensemble des équipes de l'IFREMER pour la qualité de leur travail et de leur expertise.
Permettez-moi également de remercier son énergique président, Jean-François MINSTER, pour le dynamisme qu'il a su donner à son établissement.
Nous avons de grands défis à relever : le réchauffement climatique et l'atteinte d'un bon état écologique des eaux.
L'écologie a besoin de vous pour y arriver.
Je vous souhaite de bons travaux.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 26 novembre 2004)
Messieurs les ministres,
Monsieur le président-directeur général de l'IFREMER,
Mesdames Messieurs les présidents,
Mesdames, Messieurs les directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Vous avez réussi. Vingt ans après, l'IFREMER a véritablement acquis ses lettres de noblesse.
La présence de trois ministres et du secrétaire exécutif de la commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO montre toute l'importance de cet événement des vingt ans de l'IFREMER.
L'IFREMER est né en 1984, dans une volonté de promouvoir le développement des connaissances scientifiques et techniques en vue de gérer durablement les ressources marines.
Le lancement, très prochainement, du navire océanographique " Le Pourquoi Pas ? " marquera votre volonté de renforcer encore vos capacités opérationnelles dans une grande tradition d'exploration. Vous avez d'ailleurs choisi ce nom magique " Le Pourquoi Pas ? ", qui évoque naturellement le bateau du commandant Charcot et qui est ainsi véritablement porteur d'un esprit de découverte.
Vous le savez, une collaboration très fructueuse lie, depuis de nombreuses années, l'IFREMER au ministère de l'écologie et du développement durable.
Celle-ci a pris une nouvelle dimension depuis 2002 avec la désignation de mon ministère comme ministère de tutelle au côté de ceux en charge de la recherche, de la pêche, de l'équipement, du transport et de la mer.
Vous pouvez compter sur moi pour continuer à renforcer nos liens dans les années futures.
Nous avons, en effet, deux grands défis écologiques devant nous pour lesquels l'IFREMER doit se mobiliser et apporter toute sa compétence. Il s'agit du réchauffement climatique d'une part et de l'objectif d'atteinte du bon état écologique des eaux littorales et marines, en 2015, d'autre part.
- Le premier défi est celui du réchauffement climatique.
Il constitue le défi écologique global majeur pour le XXIème siècle.
Nous commençons à en voir des effets certains à travers le réchauffement de certaines zones de la planète. Je pense notamment aux régions polaires pour lesquelles il y a dès à présent des conséquences sur le mode vie des populations inuits ou lapones.
Nous en voyons aussi des effets plus ponctuels, dont la fréquence pourrait aller croissante. Je pense notamment à l'augmentation du nombre d'épisodes climatiques extrêmes. Ils se sont récemment multipliés, à commencer par la canicule de l'été 2003, mais aussi les cyclones qui ont frappé Haïti et la Floride à la fin de cet été.
Dans ce défi qui nous est collectivement posé il y a :
- à la fois des connaissances scientifiques à développer et je pense en particulier au rôle des océans et des courants marins dans la régulation des climats. Qu'adviendra-t-il du Golf Stream dans les très proches décennies ?
- mais aussi des technologies à développer qui doivent nous permettre de sortir de la société du " tout-pétrole " et limiter les émissions de gaz à effet de serre. Je suis persuadé qu'il n'y a pas une forme d'énergie qui prédominera toutes les autres. Nous devrons avoir recours à diverses sources d'énergie et notamment des énergies renouvelables.
Sur ce dernier point, il y a une place pour le développement des énergies renouvelables en mer.
La mer est certes un espace d'exploitation singulier, avec des conditions d'exploitation qui peuvent être extrêmes, mais c'est aussi un gisement formidable de ressources énergétiques.
En matière d'éoliennes, le vent y est plus fort et plus régulier qu'à terre.
Les courants marins sont certes moins puissants que le vent, mais, du fait de la densité de l'eau, la puissance d'une hydrolienne est comparable à la puissance d'une éolienne.
Enfin les vagues créées par le vent constituent un potentiel énergétique très important.
Bien sûr ces sujets sont complexes et il faut analyser avec précision les enjeux écologiques et socio-économiques notamment pour la pêche et le tourisme nautique et littoral.
Mais, voilà trois sources d'énergie marines et renouvelables, le vent, les courants et les vagues qui me paraissent des solutions d'avenir.
- Deuxième grand défi qui nous est posé : atteindre le bon état écologique des eaux littorales et marines en 2015, objectif ambitieux qui a été fixé par la directive cadre sur l'eau de 2000.
J'ai engagé un grand chantier législatif pour nous donner les outils nécessaires pour atteindre cet objectif. Il s'agit d'un projet de loi sur l'eau qui concerne l'ensemble des eaux continentales et marines. Je le présenterai en conseil des ministres, en janvier 2005.
Il devra notamment permettre d'accentuer la lutte contre la pollution qui vient des fleuves ou des rejets directs en mer. Au-delà des pollutions carbonées et azotées classiques dont il faudra continuer à réduire les flux, nous devrons nous attacher à mieux cerner les effets des polluants chimiques qui agissent à faible dose.
Mais le milieu marin est vaste et l'activité de surveillance de cet environnement constitue un enjeu essentiel à ce titre pour bien comprendre les phénomènes.
La directive-cadre sur l'eau impose désormais une surveillance de l'ensemble des éléments de qualité, chimiques et écologiques, des eaux.
Dans ce domaine, les travaux pilotés par mon ministère, en liaison avec l'IFREMER, déboucheront bientôt sur la mise en place d'outils pérennes. A cet égard, les réseaux de surveillance existants doivent s'adapter. Cette évolution marquera une étape décisive en faisant entrer nos réseaux dans un cadre européen et intégré depuis les paramètres chimiques jusqu'aux paramètres écologiques.
Au-delà de ces deux grands défis, que je viens d'évoquer, la lutte contre le changement climatique et le bon état écologique des eaux, je voudrais insister sur l'importance des travaux de recherche menés par l'IFREMER. Ils sont essentiels pour assurer un développement durable des usages marins.
Ils sont au cur du principe de précaution qui sera introduit dans la charte de l'environnement et qui a pour objectif justement de développer la recherche. Car on a beaucoup entendu de choses sur ce principe.
Mais qu'en est-il réellement ?
La charte apportera de la sécurité juridique à ce principe, qui existe en fait déjà dans notre législation, mais de manière très large. Ainsi lorsqu'un projet risquera d'avoir des dommages graves et irréversibles sur l'environnement, mais en l'absence de certitude scientifique, les autorités publiques devront prendre des mesures transitoires et les accompagner d'un effort nouveau de recherche scientifique.
Loin de limiter la recherche, la Charte de l'environnement va la stimuler. Le principe de précaution sera véritablement un principe d'action.
Dans ce domaine de la recherche, je sais que vous avez un programme ambitieux d'abord en matière d'océanographie opérationnelle, qui va permettre de développer des outils de prévision notamment de la qualité de l'eau, et ensuite en matière de gestion intégrée des zones côtières.
Vous pouvez compter sur moi pour suivre avec attention ces travaux.
Enfin, permettez-moi de saisir cette occasion particulière pour exprimer mes remerciements sincères à l'ensemble des équipes de l'IFREMER pour la qualité de leur travail et de leur expertise.
Permettez-moi également de remercier son énergique président, Jean-François MINSTER, pour le dynamisme qu'il a su donner à son établissement.
Nous avons de grands défis à relever : le réchauffement climatique et l'atteinte d'un bon état écologique des eaux.
L'écologie a besoin de vous pour y arriver.
Je vous souhaite de bons travaux.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 26 novembre 2004)