Texte intégral
Madame la Défenseure des enfants,
Mesdames et Messieurs les Présidents des conseils généraux,
Mesdames et Messieurs les représentants des services des départements et des communes,
Mesdames et Messieurs les présidents des associations,
Mesdames, Messieurs,
Je suis tout particulièrement heureuse d'être avec vous aujourd'hui à l'occasion de la journée nationale des droits de l'enfant.
Vous le savez, le 20 novembre 1989 est une date essentielle dans l'histoire de la protection de l'enfance, celle de l'adoption de la Convention internationale des droits de l'enfant par l'Organisation des Nations Unies. C'est le premier texte juridique fort de portée internationale en faveur de l'enfance.
Cette journée est l'occasion d'affirmer les droits spécifiques des enfants, comme le droit à l'éducation ou le droit fondamental d'être élevé par ses parents.
Car si les enfants ont un besoin tout particulier de protection au sein de la société, ils ont aussi un droit à la reconnaissance en tant qu'individu.
Vulnérable par nature, l'enfant doit pouvoir compter sur la reconnaissance de droits autonomes. Ainsi, la Convention permet de considérer l'enfant comme un "individu et membre d'une famille et d'une communauté, doté de droits et de responsabilités adaptés à son âge et à l'étape de son développement".
Elle a pour objet de donner des outils juridiques pour mieux répondre à la détresse des enfants ou à des situations de précarité.
Cette convention des droits de l'enfant est un texte fondateur qui donne un statut autonome à l'enfant ; sa modernité mérite encore aujourd'hui d'être défendue.
Nous célébrons cette année le 15ème anniversaire de l'adoption de cette Convention dont la France peut légitimement se féliciter d'avoir été l'un des premiers pays à la ratifier et qui est entrée en vigueur en France le 6 septembre 1990.
En 1996, la journée du 20 novembre a été instituée journée nationale des droits de l'enfant.
La cause de l'enfance dépasse donc, comme vous le voyez, les clivages politiques et est en quelque sorte le symbole d'une préoccupation commune de tous les Gouvernements.
Car il est de notre responsabilité à tous, responsables d'associations, pouvoirs publics, mais aussi citoyens en situation de façonner le monde dans lequel nous vivons, non seulement d'éradiquer toute forme de maltraitance mais aussi de promouvoir des actions permettant d'améliorer concrètement les relations entre parents et enfants et, plus largement, entre adultes et enfants.
Comme le rappelle le préambule de la Convention internationale des droits de l'enfant, l'enfant a besoin de protection. Il appartient d'abord aux parents d'assurer ce premier niveau d'accompagnement et de sécurité de l'enfant : c'est même le coeur de la fonction parentale. Quand les parents rencontrent des difficultés - dont ils se rendent généralement compte d'ailleurs -, à ce moment là, il faut les aider à exercer leurs responsabilités, à assurer cet équilibre naturel mais précaire entre fonction d'autorité et rôle d'accompagnement d'un être autonome.
Les initiatives qui nous sont présentées aujourd'hui, montrent qu'il n'est pas si facile en pratique, pour les professionnels, les bénévoles que vous êtes d'assurer ce soutien des parents.
Car s'il faut, sans complaisance, sans faiblesse et sans hésitation dénoncer les abus, les manquements constatés à l'égard des enfants, il faut aussi savoir proposer des modifications à des comportements parentaux qui peuvent être mal adaptés et, pour cela, savoir prendre en compte la complexité d'une situation familiale.
Pour aboutir à cette attitude de respect vigilant vis à vis de parents qui éprouvent des difficultés à assurer leur responsabilité éducative et un cadre affectif indispensable à l'épanouissement de l'enfant, nous bénéficions heureusement des apports de " pionniers " comme Geneviève Appell, Myriam David, Janine Lévy, Françoise Dolto, Michel Soulé, Serge Lebovici, Stanislaw Tomkiewicz, Michel Manciaux et bien d'autres encore dans le domaine de l'éducation, de la santé ou de la justice.
Tous ont rappelé l'importance d'un accompagnement des parents les plus en difficulté dans leur fonction parentale et du soutien de ceux qui, en leur absence ou en raison de leurs difficultés, devaient venir les suppléer.
Les membres du jury sont au nombre de ces personnes éminentes et engagées souvent de longue date dans cette action en faveur de l'amélioration des " bonnes pratiques parentales " : " l'opération bien-traitance " et la journée d'aujourd'hui doivent beaucoup à leurs engagements. Qu'ils en soient ici tout à fait remerciés.
Ce matin, vous avez pu déjà découvrir ou redécouvrir la complexité de cette notion, la nécessité d'approfondir les différents niveaux d'attention qu'elle implique :
D'abord, l'attention portée à l'enfant : " prendre soin " constitue l'une des actions de " bientraitance " qui vous est présentée. Passer d'une attitude distanciée, un peu mécanique celle de " donner des soins " à une attitude personnalisée, plus engagée.
Le droit de l'enfant à s'exprimer a été reconnu. Encore faut-il savoir écouter l'enfant, le regarder pour saisir ce qu'il exprime aussi par ses gestes, son regard. Prendre soin d'un enfant dans les moindres détails du quotidien ne va pas non plus de soi.
Cette attention est exigeante, elle implique formation, soutien et travail en équipe, y compris pour les adultes bénévoles dans le cadre de leurs fonctions associatives.
Attention portée aux parents ensuite, parce que "si les parents gardent la tête droite, l'enfant lève les yeux" comme l'a rappelé l'une des contributions retenue par le jury.
Le respect porté aux parents, quelles que soient les difficultés qu'ils traversent, la manière de se porter à leurs côtés pour qu'ils puissent se saisir de l'aide dont ils ont besoin pour eux-mêmes, pour leurs enfants, l'attention portée à leurs valeurs, à leurs compétences, à leur mode d'expression sont nous le savons, très souvent indissociables de la bientraitance des enfants.
Bien sûr, je ne souhaite pas minimiser certaines difficultés de violences parentales qui nécessitent rapidement des séparations, des accueils familiaux ou des accueils en établissements. Il importe alors de s'assurer que l'enfant poursuive la construction de son identité en y trouvant l'individualisation nécessaire.
Attention portée enfin aux adultes, qui entourent l'enfant et ses parents. En effet, pour qu'enfants et parents soient bien traités, il est nécessaire de se préoccuper des professionnels et bénévoles qui les accompagnent. C'est tout le sens de la formation, du soutien des professionnels et des bénévoles par des "encadrants" solides.
Vous le savez, c'est une action que j'entends mener rapidement afin que les enfants soient suivis, accompagnés dans la continuité, avec une réponse fiable même si celle ci est partagée par plusieurs institutions.
Les initiatives qui vous sont présentées aujourd'hui s'inscrivent toutes dans la durée, elles attestent du temps et de la persévérance qu'il faut pour faire gagner du terrain, à ce que Françoise Dolto appelait "la Cause des enfants".
Je voudrais conclure en remerciant tout particulièrement les associations car chacun sait qu'en matière de droits de l'enfant, peut-être plus que dans d'autres domaines, le rôle des associations est essentiel. Je souhaite rendre hommage aussi aux communes, aux départements, aux services de l'Etat, qui soutiennent les démarches de bientraitance et concourent à la richesse des travaux, aux clarifications nécessaires.
Enfin vous me permettrez de remercier plus particulièrement les membres du jury de cette année et les organisateurs de cette journée.
Mesdames, Messieurs par cette journée, par ce respect porté aux enfants, à leurs familles, nous les préparons aujourd'hui à construire à leur tour une société dans laquelle chacun se trouve reconnu dans ses droits fondamentaux. Croyez que sur cette ambition, le gouvernement est totalement mobilisé.
Je vous remercie.
(Source http://www.famille.gouv.fr, le 19 novembre 2004)
Mesdames et Messieurs les Présidents des conseils généraux,
Mesdames et Messieurs les représentants des services des départements et des communes,
Mesdames et Messieurs les présidents des associations,
Mesdames, Messieurs,
Je suis tout particulièrement heureuse d'être avec vous aujourd'hui à l'occasion de la journée nationale des droits de l'enfant.
Vous le savez, le 20 novembre 1989 est une date essentielle dans l'histoire de la protection de l'enfance, celle de l'adoption de la Convention internationale des droits de l'enfant par l'Organisation des Nations Unies. C'est le premier texte juridique fort de portée internationale en faveur de l'enfance.
Cette journée est l'occasion d'affirmer les droits spécifiques des enfants, comme le droit à l'éducation ou le droit fondamental d'être élevé par ses parents.
Car si les enfants ont un besoin tout particulier de protection au sein de la société, ils ont aussi un droit à la reconnaissance en tant qu'individu.
Vulnérable par nature, l'enfant doit pouvoir compter sur la reconnaissance de droits autonomes. Ainsi, la Convention permet de considérer l'enfant comme un "individu et membre d'une famille et d'une communauté, doté de droits et de responsabilités adaptés à son âge et à l'étape de son développement".
Elle a pour objet de donner des outils juridiques pour mieux répondre à la détresse des enfants ou à des situations de précarité.
Cette convention des droits de l'enfant est un texte fondateur qui donne un statut autonome à l'enfant ; sa modernité mérite encore aujourd'hui d'être défendue.
Nous célébrons cette année le 15ème anniversaire de l'adoption de cette Convention dont la France peut légitimement se féliciter d'avoir été l'un des premiers pays à la ratifier et qui est entrée en vigueur en France le 6 septembre 1990.
En 1996, la journée du 20 novembre a été instituée journée nationale des droits de l'enfant.
La cause de l'enfance dépasse donc, comme vous le voyez, les clivages politiques et est en quelque sorte le symbole d'une préoccupation commune de tous les Gouvernements.
Car il est de notre responsabilité à tous, responsables d'associations, pouvoirs publics, mais aussi citoyens en situation de façonner le monde dans lequel nous vivons, non seulement d'éradiquer toute forme de maltraitance mais aussi de promouvoir des actions permettant d'améliorer concrètement les relations entre parents et enfants et, plus largement, entre adultes et enfants.
Comme le rappelle le préambule de la Convention internationale des droits de l'enfant, l'enfant a besoin de protection. Il appartient d'abord aux parents d'assurer ce premier niveau d'accompagnement et de sécurité de l'enfant : c'est même le coeur de la fonction parentale. Quand les parents rencontrent des difficultés - dont ils se rendent généralement compte d'ailleurs -, à ce moment là, il faut les aider à exercer leurs responsabilités, à assurer cet équilibre naturel mais précaire entre fonction d'autorité et rôle d'accompagnement d'un être autonome.
Les initiatives qui nous sont présentées aujourd'hui, montrent qu'il n'est pas si facile en pratique, pour les professionnels, les bénévoles que vous êtes d'assurer ce soutien des parents.
Car s'il faut, sans complaisance, sans faiblesse et sans hésitation dénoncer les abus, les manquements constatés à l'égard des enfants, il faut aussi savoir proposer des modifications à des comportements parentaux qui peuvent être mal adaptés et, pour cela, savoir prendre en compte la complexité d'une situation familiale.
Pour aboutir à cette attitude de respect vigilant vis à vis de parents qui éprouvent des difficultés à assurer leur responsabilité éducative et un cadre affectif indispensable à l'épanouissement de l'enfant, nous bénéficions heureusement des apports de " pionniers " comme Geneviève Appell, Myriam David, Janine Lévy, Françoise Dolto, Michel Soulé, Serge Lebovici, Stanislaw Tomkiewicz, Michel Manciaux et bien d'autres encore dans le domaine de l'éducation, de la santé ou de la justice.
Tous ont rappelé l'importance d'un accompagnement des parents les plus en difficulté dans leur fonction parentale et du soutien de ceux qui, en leur absence ou en raison de leurs difficultés, devaient venir les suppléer.
Les membres du jury sont au nombre de ces personnes éminentes et engagées souvent de longue date dans cette action en faveur de l'amélioration des " bonnes pratiques parentales " : " l'opération bien-traitance " et la journée d'aujourd'hui doivent beaucoup à leurs engagements. Qu'ils en soient ici tout à fait remerciés.
Ce matin, vous avez pu déjà découvrir ou redécouvrir la complexité de cette notion, la nécessité d'approfondir les différents niveaux d'attention qu'elle implique :
D'abord, l'attention portée à l'enfant : " prendre soin " constitue l'une des actions de " bientraitance " qui vous est présentée. Passer d'une attitude distanciée, un peu mécanique celle de " donner des soins " à une attitude personnalisée, plus engagée.
Le droit de l'enfant à s'exprimer a été reconnu. Encore faut-il savoir écouter l'enfant, le regarder pour saisir ce qu'il exprime aussi par ses gestes, son regard. Prendre soin d'un enfant dans les moindres détails du quotidien ne va pas non plus de soi.
Cette attention est exigeante, elle implique formation, soutien et travail en équipe, y compris pour les adultes bénévoles dans le cadre de leurs fonctions associatives.
Attention portée aux parents ensuite, parce que "si les parents gardent la tête droite, l'enfant lève les yeux" comme l'a rappelé l'une des contributions retenue par le jury.
Le respect porté aux parents, quelles que soient les difficultés qu'ils traversent, la manière de se porter à leurs côtés pour qu'ils puissent se saisir de l'aide dont ils ont besoin pour eux-mêmes, pour leurs enfants, l'attention portée à leurs valeurs, à leurs compétences, à leur mode d'expression sont nous le savons, très souvent indissociables de la bientraitance des enfants.
Bien sûr, je ne souhaite pas minimiser certaines difficultés de violences parentales qui nécessitent rapidement des séparations, des accueils familiaux ou des accueils en établissements. Il importe alors de s'assurer que l'enfant poursuive la construction de son identité en y trouvant l'individualisation nécessaire.
Attention portée enfin aux adultes, qui entourent l'enfant et ses parents. En effet, pour qu'enfants et parents soient bien traités, il est nécessaire de se préoccuper des professionnels et bénévoles qui les accompagnent. C'est tout le sens de la formation, du soutien des professionnels et des bénévoles par des "encadrants" solides.
Vous le savez, c'est une action que j'entends mener rapidement afin que les enfants soient suivis, accompagnés dans la continuité, avec une réponse fiable même si celle ci est partagée par plusieurs institutions.
Les initiatives qui vous sont présentées aujourd'hui s'inscrivent toutes dans la durée, elles attestent du temps et de la persévérance qu'il faut pour faire gagner du terrain, à ce que Françoise Dolto appelait "la Cause des enfants".
Je voudrais conclure en remerciant tout particulièrement les associations car chacun sait qu'en matière de droits de l'enfant, peut-être plus que dans d'autres domaines, le rôle des associations est essentiel. Je souhaite rendre hommage aussi aux communes, aux départements, aux services de l'Etat, qui soutiennent les démarches de bientraitance et concourent à la richesse des travaux, aux clarifications nécessaires.
Enfin vous me permettrez de remercier plus particulièrement les membres du jury de cette année et les organisateurs de cette journée.
Mesdames, Messieurs par cette journée, par ce respect porté aux enfants, à leurs familles, nous les préparons aujourd'hui à construire à leur tour une société dans laquelle chacun se trouve reconnu dans ses droits fondamentaux. Croyez que sur cette ambition, le gouvernement est totalement mobilisé.
Je vous remercie.
(Source http://www.famille.gouv.fr, le 19 novembre 2004)