Déclaration de M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche, sur les objectifs de la présidence française de l'Union européenne sur la pêche et la politique extérieure de la pêche et la coopération extracommunautaire.

Prononcé le 1er juillet 2000

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Texte intégral

LES PÊCHES MARITIMES ET L'AQUACULTURE
Depuis le 1er juillet, la France assure, pour six mois, la Présidence de l'Union Européenne.
Dans le secteur des pêches maritimes et de l'aquaculture je compte mettre à profit cette période pour faire avancer en particulier trois idées principales :
La première concerne la mise en oeuvre d'une gestion plus efficace mais également acceptable par les pêcheurs de la ressource halieutique. A cet égard deux pistes doivent être explorées et si possible concrétisées. Je pense tout d'abord à la mise sous TAC et quotas de stocks dont les conditions d'exploitation actuelle peut menacer la durabilité, comme les espèces qui vivent en eaux profondes ou bien d'espèces sur lesquelles pourraient se reporter un effort de pêche excessif. De même, une approche pluriannuelle de la gestion de la ressource devrait être mise en place afin d'éviter de fortes variations annuelles des quotas de pêche incompatibles avec la gestion économique à moyen terme des entreprises.
Je souhaite également, dans la perspective de la réforme de la politique commune des pêches de 2002, qu'une réflexion s'engage sur une meilleure articulation des différents instruments de gestion de la ressource et que soit redéfini, à cette occasion, le rôle de l'encadrement des flottilles dont l'instrument actuel, le POP, a montré ses limites.
Enfin, doit être réaffirmée toute l'importance du volet externe de la politique commune des pêches, notamment au travers de plusieurs dossiers dont nous aurons à traiter, comme la négociation d'un nouvel accord de pêche entre l'Union Européenne et le Maroc.
A mes yeux, la politique extérieure de la pêche de l'Union Européenne ne peut se résumer à sa seule dimension commerciale. En effet, la dimension politique et de coopération des différents accords conclus par l'Union avec un certain nombre de pays tiers doit être réévaluée.
Plus généralement, c'est par une présence active au sein, tant des organisations régionales de pêche que des autres enceintes internationales compétentes sur ces sujets, que l'Union pourra promouvoir, et non seulement défendre, la politique commune des pêches qui s'appuie résolument sur une gestion durable de la ressource, prenant pleinement en compte les réalités économiques des pêcheries.
(source http://www.presidence-europe.fr, le 8 septembre 2000)