Texte intégral
Fabrice Lundy : Jean-Pierre Raffarin a donc accordé gain de cause, hier, à son ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, en renonçant à un étalement de la hausse du SMIC prévu pour 2005. Jean-Pierre Raffarin, qui avait lui-même annoncé, fin juillet, cet étalement sur deux ans, a donc fait machine arrière après avoir déjà renoncé, vendredi dernier, à son projet d'amnistie fiscale pour le rapatriement de capitaux illégalement exportés.
Alors, c'est vrai que, fin juillet, les syndicats, dans leur grande majorité, avaient dénoncé les engagements non tenus. La CGC, vous aviez un petit peu temporisé. Alors, maintenant, donc au lendemain de la décision de ce recul de Jean-Pierre Raffarin, votre commentaire ?
Jean-Luc Cazettes : Oui mais, de toutes les façons, ce qui commence à devenir très inquiétant, c'est ce système d'allers-retours permanents sur la plupart des sujets. Ca nuit totalement à la crédibilité de l'action du gouvernement et on se demande, maintenant, si quelque chose est annoncé, ça va être suivi d'effet ou pas. Je suis quand même satisfait de voir que, finalement, on revient un peu sur l'aspect social de l'action du gouvernement et que Jean-Louis Borloo obtient satisfaction par rapport aux ultra libéraux, par rapport aux financiers purs du gouvernement et qu'on rentre, en fait, dans ce qui était la base de la victoire électorale de Jacques Chirac en 1995 ou en 2002, qui est la lutte contre la fracture sociale. Je pense qu'on commence à rentrer dans quelque chose de plus sérieux mais, encore une fois, faut-il arrêter sans arrêt de faire des annonces et de revenir dessus et de refaire d'autres annonces et de revenir dessus.
Fabrice Lundy : Le gouvernement veut aller trop vite et, finalement, on s'y perd en lisibilité ?
Jean-Luc Cazettes : On y perd en lisibilité et on y perd en crédibilité. On a l'impression que, derrière tout ça, ce sont essentiellement des problèmes de personnes et d'actions et de poids de personnes et tout ça n'est pas forcément très sain pour la démocratie.
Fabrice Lundy : Alors, finalement, les entreprises auront des allègements de charges mais moins que prévu et Nicolas Sarkozy, eh bien finalement, c'est une petite satisfaction pour le patron de Bercy, a reçu mandat pour voir dans quelle mesure on pourrait recycler une partie des allègements de charges prévus autour de 1,6 SMIC afin de financer des mesures de lutte contre les délocalisations. Ca, c'est du bon aussi, pour vous ?
Jean-Luc Cazettes : Je pense que, effectivement, là, on a des effets d'aubaine avec les allègements de charges généralisés comme ils ont été réalisés jusqu'à présent. On a des effets d'aubaine pour un certain nombre d'entreprises qui, manifestement, touchent des pouvoirs publics de l'argent qui ne se justifie pas. Donc, que l'on regarde de plus près maintenant pour que les allègements de charges aillent, effectivement, aux entreprises qui en ont besoin et pas systématiquement à toutes les entreprises, y compris celles qui vivent très bien sans ça, cela me paraît une bonne chose.
Fabrice Lundy : Ce retour vers le social, comme vous le souligniez il y a quelques instants, c'est de bon augure pour la rentrée ? Comment vous la voyez, cette rentrée ?
Jean-Luc Cazettes : J'espère que c'est de bon augure parce qu'on a un calendrier chargé avec le projet de loi de Jean-Louis Borloo sur la cohésion sociale et puis avec tous les projets, avec Gérard Larcher sur le Code du travail, sur le chômage, sur tous ces sujets-là. Je pense que cette inflexion du gouvernement, j'espère y voir un signe que nous aurons des discussions fructueuses.
(source http://www.cfecgc.org, le 27 août 2004)
Alors, c'est vrai que, fin juillet, les syndicats, dans leur grande majorité, avaient dénoncé les engagements non tenus. La CGC, vous aviez un petit peu temporisé. Alors, maintenant, donc au lendemain de la décision de ce recul de Jean-Pierre Raffarin, votre commentaire ?
Jean-Luc Cazettes : Oui mais, de toutes les façons, ce qui commence à devenir très inquiétant, c'est ce système d'allers-retours permanents sur la plupart des sujets. Ca nuit totalement à la crédibilité de l'action du gouvernement et on se demande, maintenant, si quelque chose est annoncé, ça va être suivi d'effet ou pas. Je suis quand même satisfait de voir que, finalement, on revient un peu sur l'aspect social de l'action du gouvernement et que Jean-Louis Borloo obtient satisfaction par rapport aux ultra libéraux, par rapport aux financiers purs du gouvernement et qu'on rentre, en fait, dans ce qui était la base de la victoire électorale de Jacques Chirac en 1995 ou en 2002, qui est la lutte contre la fracture sociale. Je pense qu'on commence à rentrer dans quelque chose de plus sérieux mais, encore une fois, faut-il arrêter sans arrêt de faire des annonces et de revenir dessus et de refaire d'autres annonces et de revenir dessus.
Fabrice Lundy : Le gouvernement veut aller trop vite et, finalement, on s'y perd en lisibilité ?
Jean-Luc Cazettes : On y perd en lisibilité et on y perd en crédibilité. On a l'impression que, derrière tout ça, ce sont essentiellement des problèmes de personnes et d'actions et de poids de personnes et tout ça n'est pas forcément très sain pour la démocratie.
Fabrice Lundy : Alors, finalement, les entreprises auront des allègements de charges mais moins que prévu et Nicolas Sarkozy, eh bien finalement, c'est une petite satisfaction pour le patron de Bercy, a reçu mandat pour voir dans quelle mesure on pourrait recycler une partie des allègements de charges prévus autour de 1,6 SMIC afin de financer des mesures de lutte contre les délocalisations. Ca, c'est du bon aussi, pour vous ?
Jean-Luc Cazettes : Je pense que, effectivement, là, on a des effets d'aubaine avec les allègements de charges généralisés comme ils ont été réalisés jusqu'à présent. On a des effets d'aubaine pour un certain nombre d'entreprises qui, manifestement, touchent des pouvoirs publics de l'argent qui ne se justifie pas. Donc, que l'on regarde de plus près maintenant pour que les allègements de charges aillent, effectivement, aux entreprises qui en ont besoin et pas systématiquement à toutes les entreprises, y compris celles qui vivent très bien sans ça, cela me paraît une bonne chose.
Fabrice Lundy : Ce retour vers le social, comme vous le souligniez il y a quelques instants, c'est de bon augure pour la rentrée ? Comment vous la voyez, cette rentrée ?
Jean-Luc Cazettes : J'espère que c'est de bon augure parce qu'on a un calendrier chargé avec le projet de loi de Jean-Louis Borloo sur la cohésion sociale et puis avec tous les projets, avec Gérard Larcher sur le Code du travail, sur le chômage, sur tous ces sujets-là. Je pense que cette inflexion du gouvernement, j'espère y voir un signe que nous aurons des discussions fructueuses.
(source http://www.cfecgc.org, le 27 août 2004)