Texte intégral
(Question) Philippe Manière : J. Barrot bonjour.
(Réponse) Jacques Barrot : Bonjour.
Question : Alors, demain, il y a une grève à la SNCF qui va encore à moitié paralyser le pays. Pourquoi on n'a toujours pas de service minimum dans ce pays alors que près de 80 % des Français y sont favorables, y compris une grande majorité des gens de gauche ? Les Français ne comprennent pas toujours, ça.
(Réponse) Jacques Barrot : Il semble que le mouvement de demain soit une espèce de mouvement préventif, d'après la CGT, pour justement nous mettre en garde sur ce service minimum, service garanti. Je pense personnellement que c'est une erreur au moment où la notion de service public est contestée ailleurs en Europe, il faut montrer que le service public, c'est la continuité du service à l'usager. Donc, moi, personnellement, je serais demain, cheminot - ce que je ne suis pas -, je réfléchirai à deux fois avant de faire une guerre préventive sur un service garanti qui peut très bien respecter le droit de grève, sans pour autant paralyser tout le pays et faire des victimes parmi les Français les plus modestes.
Question : Mais est-ce que ça ne met pas en cause la méthode du Gouvernement, J. Barrot, parce que je me souviens avoir lu une interview de J. Barrot, il y a quelque temps, qui disait : il faut prendre son temps, justement, pour éviter que ça soit traumatique, qu'il y ait des grèves pour empêcher. Or c'est ce que l'on a. Beaucoup de députés UMP, beaucoup d'électeurs UMP trouvent que l'on pourrait aller plus vite, que la réforme est lente.
- "Il fallait démontrer quand même notre volonté de dialogue et nous avons voulu un calendrier raisonnable, mais nous avons dit que dans les six mois, il fallait que l'on aboutisse. Alors, plutôt que de faire des grèves, il vaudrait mieux, me semble-t-il, que le syndicalisme français se concerte, négocie, et apporte des solutions raisonnables qui concilient le droit de grève et le droit de l'usager.
Question : Alors, pour la Sécu, par exemple, J. Barrot, un sujet que vous connaissez bien, vous avez été ministre de la Sécu, en quelque sorte. [...] A l'époque, vous aviez mis en uvre le vote annuel du budget de la Sécu, ça n'a pas empêché les déficits, comme on pouvait le craindre à l'époque. Il y a quand même urgence sur la Sécu, les trous deviennent abyssaux, est-ce qu'il ne faut pas faire vite maintenant ?
(Réponse) Jacques Barrot : Je vous signale quand même qu'en quittant le ministère en 97 dans une période difficile, le rythme des dépenses avait été tout de même beaucoup mieux maîtrisé.
Question : Je vous en donne acte, mais aujourd'hui il y a des trous, donc est-ce que l'on peut prendre son temps, J. Barrot ?
- "Il faut prendre le temps qu'il faut pour faire une réforme de fond, mais il faut bien se dire qu'en effet, là aussi, il y a un calendrier, il faudra le tenir. Il faut que nous apportions une solution d'ensemble, à partir de la mi-2004 et ensuite, P. Manière, il ne faut pas non plus s'illusionner, il faudra ensuite que les comportements s'ajustent à une nouvelle donne où chacun des acteurs verra son rôle clarifié et ses responsabilités affirmées. A ce moment-là on pourra repartir dans un système d'assurance maladie consolidé. Mais ça n'ira pas, comme ça, par un coup de baguette magique.
Question : Il y a quand même des sujets sur lesquels le Gouvernement légifère ou se prépare à légiférer - enfin, demande que vous légifériez. On sait que le Président veut une grande loi sur l'emploi. Pour vous, des grandes lois, vous en avez vu beaucoup, qu'est-ce qu'il va y avoir dedans ? D'abord, est-ce que vous croyez à des grandes lois pour régler des problèmes comme ça et puis qu'est-ce qu'il va y avoir dedans, parce que c'est assez étonnant, les employeurs espèrent plus de flexibilité, les salariés espèrent plus de protection, c'est possible ça ?
(Réponse) Jacques Barrot : Oui, il faut concilier en effet la mobilité et une certaine sécurité pour le salarié, parce qu'il a, à travers un capital, une épargne de temps/formation, la possibilité de se préparer à changer de travail ou à changer d'entreprise. Il faut donc bien concilier les deux et comme nous avons maintenant un monde fait de beaucoup de PME, il faut aussi mutualiser le risque et il faut que le salarié de la PME ne soit pas beaucoup plus angoissé que le salarié de la grande entreprise, parce qu'il aurait des conditions de départ beaucoup moins favorables.
Question : Ça, ça sera le côté favorable au salarié.
- "Mais, en contrepartie, c'est vrai, il faudra permettre aux salariés, une plus grande mobilité et cela représente un effort mais qui peut être, à mon avis, sérénisé dans la mesure où l'on accompagne le salarié.
Question : Alors, il y a quand même un autre sujet
(Réponse) Jacques Barrot : C'est une loi de mobilisation, ce n'est pas une loi qui va résoudre tous les problèmes, c'est une loi qui va poser des vraies orientations
Question : Qui renverra à la négociation ?
(Réponse) Jacques Barrot : En grande partie, elle renverra à la vie de tous les jours dans les entreprises. Il faut donc mobiliser, ce n'est pas tellement d'ajouter à nouveau des règles et des articles de loi.
Question : Un autre sujet sur lequel on va prochainement légiférer : le renforcement de la laïcité, la fameuse loi contre le voile islamique entre autres. Est-ce que ce n'est pas un peu problème d'intellos et de " laïcards ", est-ce que c'était vraiment une priorité du pays, qu'il y a quand même d'autres sujets à traiter, non, J. Barrot ?
(Réponse) Jacques Barrot : Vous savez, après les manifestations de samedi, on peut se dire qu'il fallait marquer un coup d'arrêt. Cette loi n'était peut-être pas absolument indispensable dans la mesure où il faudra continuer à discuter avec des élèves qui viennent avec un signe ostentatoire, ostensible, qui sont un peu le reflet de certains milieux intégristes, mais en même temps, on voit bien dans la société française des petites minorités - elles sont à mon avis plus modestes qu'elles ne le disent - qui refusent un peu ce processus d'intégration républicaine. Alors il faut bien expliquer, il ne s'agit en aucun cas de porter atteinte à la liberté religieuse, mais il s'agit de dire " non " à des intégrismes qui mettent en cause le " vivre ensemble républicain ", c'est cela dont il s'agit et là je crois qu'un signal n'est pas inutile.
Question : J. Barrot, quand même, est-ce que l'on ne risque pas de rejeter les minorités à la marge ? Il y a des familles juives, il y a des familles musulmanes où il y avait des petits arrangements jusqu'à maintenant avec l'école publique mais vous allez avoir demain des gens qui vont enlever leurs enfants de l'école publique pour les mettre dans des écoles confessionnelles pour pouvoir continuer à se comporter comme ils le faisaient, ce n'est pas un peu un risque, ça ?
(Réponse) Jacques Barrot : Non, ça veut dire que la loi, dans son application, doit être accompagnée d'un grand effort d'intégration, de pédagogie. Il faut s'adresser à ces milieux-là, leur expliquer que précisément une véritable démarche religieuse peut très bien s'accompagner du " vivre ensemble républicain " et il faut bien montrer qu'à un moment donné, il ne s'agit plus de religion, mais d'une agitation politico médiatique qui n'a rien à voir avec l'expression de la foi musulmane, je l'ai dit en Iran, je l'ai dit ailleurs, je crois avoir été souvent compris par de vrais musulmans qui comprennent bien que si l'on veut que les musulmans de France soient vraiment partie prenante dans la société française, il faut aussi qu'ils acceptent ce parcours que l'église catholique, en son temps, a aussi accepté parfois, non sans protester.
Question : C'est un sujet polémique au sein de votre groupe, vous avez annoncé hier qu'il y aurait liberté de vote.
(Réponse) Jacques Barrot : Ah ben, elle est de règle.
Question : Est-ce que ça veut dire que chacun vote comme il veut, il n'y a pas un risque de cacophonie
(Réponse) Jacques Barrot : Elle est de règle, mais la liberté de vote n'exclut pas une prise de position claire de la grande majorité du groupe, position que je développerai moi-même à la tribune de l'Assemblée comme président, et je voudrais bien que ce soit clair. Même si nous sommes attentifs à la liberté des consciences et à la liberté de vote, nous n'en souhaitons pas moins que l'UMP s'exprime clairement dans l'intérêt de cette intégration républicaine.
Question : Très brièvement, je vais vous dire quelque chose, je voudrais que vous me disiez là où j'ai tort : Juppé quittera forcément la présidence de l'UMP parce que soit il sera condamné la semaine prochaine, soit il sera blanchi et deviendra ministre. Est-ce que mon raisonnement est faux ?
- "Le dilemme est à mon avis un peu artificiel, on peut imaginer d'autres cas de figure où A . Juppé reprend des responsabilités, garde malgré tout l'UMP, je dois dire qu'il est prématuré de se prononcer sur tout cela et je souhaite pour ma part qu'A . Juppé ne soit pas l'objet d'une condamnation qui serait vraiment inacceptable, s'agissant d'un homme dont l'intégrité personnelle est connue de tous.
Question : Trois questions express pour terminer rapidement. Que faites-vous en quittant le studio de BFM dans un instant, J. Barrot ?
(Réponse) Jacques Barrot : Je vais voir le Premier ministre pour réfléchir un tout petit peu sur la manière dont cette semaine va s'organiser au Parlement et c'est pourquoi je vais vite filer.
Question : La question perso : vous aimez Bach, Haendel, la musique baroque. Si je vous demande de me citer quelqu'un que vous aimez bien en matière de musique plus moderne, vous avez le choix entre les Beatles, Johnny Hallyday.
(Réponse) Jacques Barrot : Ah, j'aime bien les morceaux de rock, voyez. J'étais en Angleterre, encore, j'ai pris les meilleurs morceaux de rock pour mes enfants parce que nous avons écouté ça dimanche ensemble.
Question : Alors, dernière question, la croissance en France en 2004, un pronostic, un chiffre, J. Barrot.
(Réponse) Jacques Barrot : Alors, je m'y refuse, absolument à vous donner un chiffre, parce que je pense que la croissance, ce n'est pas une question de prophétie ou de prévision, c'est une question d'action. Il faut nous donner les moyens d'accroître la croissance, alors je préfère vous dire : je veux que la recherche développement en France se rapproche des 3 % du PIB, ça c'est essentiel.
(Source : premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 22 janvier 2004)
(Réponse) Jacques Barrot : Bonjour.
Question : Alors, demain, il y a une grève à la SNCF qui va encore à moitié paralyser le pays. Pourquoi on n'a toujours pas de service minimum dans ce pays alors que près de 80 % des Français y sont favorables, y compris une grande majorité des gens de gauche ? Les Français ne comprennent pas toujours, ça.
(Réponse) Jacques Barrot : Il semble que le mouvement de demain soit une espèce de mouvement préventif, d'après la CGT, pour justement nous mettre en garde sur ce service minimum, service garanti. Je pense personnellement que c'est une erreur au moment où la notion de service public est contestée ailleurs en Europe, il faut montrer que le service public, c'est la continuité du service à l'usager. Donc, moi, personnellement, je serais demain, cheminot - ce que je ne suis pas -, je réfléchirai à deux fois avant de faire une guerre préventive sur un service garanti qui peut très bien respecter le droit de grève, sans pour autant paralyser tout le pays et faire des victimes parmi les Français les plus modestes.
Question : Mais est-ce que ça ne met pas en cause la méthode du Gouvernement, J. Barrot, parce que je me souviens avoir lu une interview de J. Barrot, il y a quelque temps, qui disait : il faut prendre son temps, justement, pour éviter que ça soit traumatique, qu'il y ait des grèves pour empêcher. Or c'est ce que l'on a. Beaucoup de députés UMP, beaucoup d'électeurs UMP trouvent que l'on pourrait aller plus vite, que la réforme est lente.
- "Il fallait démontrer quand même notre volonté de dialogue et nous avons voulu un calendrier raisonnable, mais nous avons dit que dans les six mois, il fallait que l'on aboutisse. Alors, plutôt que de faire des grèves, il vaudrait mieux, me semble-t-il, que le syndicalisme français se concerte, négocie, et apporte des solutions raisonnables qui concilient le droit de grève et le droit de l'usager.
Question : Alors, pour la Sécu, par exemple, J. Barrot, un sujet que vous connaissez bien, vous avez été ministre de la Sécu, en quelque sorte. [...] A l'époque, vous aviez mis en uvre le vote annuel du budget de la Sécu, ça n'a pas empêché les déficits, comme on pouvait le craindre à l'époque. Il y a quand même urgence sur la Sécu, les trous deviennent abyssaux, est-ce qu'il ne faut pas faire vite maintenant ?
(Réponse) Jacques Barrot : Je vous signale quand même qu'en quittant le ministère en 97 dans une période difficile, le rythme des dépenses avait été tout de même beaucoup mieux maîtrisé.
Question : Je vous en donne acte, mais aujourd'hui il y a des trous, donc est-ce que l'on peut prendre son temps, J. Barrot ?
- "Il faut prendre le temps qu'il faut pour faire une réforme de fond, mais il faut bien se dire qu'en effet, là aussi, il y a un calendrier, il faudra le tenir. Il faut que nous apportions une solution d'ensemble, à partir de la mi-2004 et ensuite, P. Manière, il ne faut pas non plus s'illusionner, il faudra ensuite que les comportements s'ajustent à une nouvelle donne où chacun des acteurs verra son rôle clarifié et ses responsabilités affirmées. A ce moment-là on pourra repartir dans un système d'assurance maladie consolidé. Mais ça n'ira pas, comme ça, par un coup de baguette magique.
Question : Il y a quand même des sujets sur lesquels le Gouvernement légifère ou se prépare à légiférer - enfin, demande que vous légifériez. On sait que le Président veut une grande loi sur l'emploi. Pour vous, des grandes lois, vous en avez vu beaucoup, qu'est-ce qu'il va y avoir dedans ? D'abord, est-ce que vous croyez à des grandes lois pour régler des problèmes comme ça et puis qu'est-ce qu'il va y avoir dedans, parce que c'est assez étonnant, les employeurs espèrent plus de flexibilité, les salariés espèrent plus de protection, c'est possible ça ?
(Réponse) Jacques Barrot : Oui, il faut concilier en effet la mobilité et une certaine sécurité pour le salarié, parce qu'il a, à travers un capital, une épargne de temps/formation, la possibilité de se préparer à changer de travail ou à changer d'entreprise. Il faut donc bien concilier les deux et comme nous avons maintenant un monde fait de beaucoup de PME, il faut aussi mutualiser le risque et il faut que le salarié de la PME ne soit pas beaucoup plus angoissé que le salarié de la grande entreprise, parce qu'il aurait des conditions de départ beaucoup moins favorables.
Question : Ça, ça sera le côté favorable au salarié.
- "Mais, en contrepartie, c'est vrai, il faudra permettre aux salariés, une plus grande mobilité et cela représente un effort mais qui peut être, à mon avis, sérénisé dans la mesure où l'on accompagne le salarié.
Question : Alors, il y a quand même un autre sujet
(Réponse) Jacques Barrot : C'est une loi de mobilisation, ce n'est pas une loi qui va résoudre tous les problèmes, c'est une loi qui va poser des vraies orientations
Question : Qui renverra à la négociation ?
(Réponse) Jacques Barrot : En grande partie, elle renverra à la vie de tous les jours dans les entreprises. Il faut donc mobiliser, ce n'est pas tellement d'ajouter à nouveau des règles et des articles de loi.
Question : Un autre sujet sur lequel on va prochainement légiférer : le renforcement de la laïcité, la fameuse loi contre le voile islamique entre autres. Est-ce que ce n'est pas un peu problème d'intellos et de " laïcards ", est-ce que c'était vraiment une priorité du pays, qu'il y a quand même d'autres sujets à traiter, non, J. Barrot ?
(Réponse) Jacques Barrot : Vous savez, après les manifestations de samedi, on peut se dire qu'il fallait marquer un coup d'arrêt. Cette loi n'était peut-être pas absolument indispensable dans la mesure où il faudra continuer à discuter avec des élèves qui viennent avec un signe ostentatoire, ostensible, qui sont un peu le reflet de certains milieux intégristes, mais en même temps, on voit bien dans la société française des petites minorités - elles sont à mon avis plus modestes qu'elles ne le disent - qui refusent un peu ce processus d'intégration républicaine. Alors il faut bien expliquer, il ne s'agit en aucun cas de porter atteinte à la liberté religieuse, mais il s'agit de dire " non " à des intégrismes qui mettent en cause le " vivre ensemble républicain ", c'est cela dont il s'agit et là je crois qu'un signal n'est pas inutile.
Question : J. Barrot, quand même, est-ce que l'on ne risque pas de rejeter les minorités à la marge ? Il y a des familles juives, il y a des familles musulmanes où il y avait des petits arrangements jusqu'à maintenant avec l'école publique mais vous allez avoir demain des gens qui vont enlever leurs enfants de l'école publique pour les mettre dans des écoles confessionnelles pour pouvoir continuer à se comporter comme ils le faisaient, ce n'est pas un peu un risque, ça ?
(Réponse) Jacques Barrot : Non, ça veut dire que la loi, dans son application, doit être accompagnée d'un grand effort d'intégration, de pédagogie. Il faut s'adresser à ces milieux-là, leur expliquer que précisément une véritable démarche religieuse peut très bien s'accompagner du " vivre ensemble républicain " et il faut bien montrer qu'à un moment donné, il ne s'agit plus de religion, mais d'une agitation politico médiatique qui n'a rien à voir avec l'expression de la foi musulmane, je l'ai dit en Iran, je l'ai dit ailleurs, je crois avoir été souvent compris par de vrais musulmans qui comprennent bien que si l'on veut que les musulmans de France soient vraiment partie prenante dans la société française, il faut aussi qu'ils acceptent ce parcours que l'église catholique, en son temps, a aussi accepté parfois, non sans protester.
Question : C'est un sujet polémique au sein de votre groupe, vous avez annoncé hier qu'il y aurait liberté de vote.
(Réponse) Jacques Barrot : Ah ben, elle est de règle.
Question : Est-ce que ça veut dire que chacun vote comme il veut, il n'y a pas un risque de cacophonie
(Réponse) Jacques Barrot : Elle est de règle, mais la liberté de vote n'exclut pas une prise de position claire de la grande majorité du groupe, position que je développerai moi-même à la tribune de l'Assemblée comme président, et je voudrais bien que ce soit clair. Même si nous sommes attentifs à la liberté des consciences et à la liberté de vote, nous n'en souhaitons pas moins que l'UMP s'exprime clairement dans l'intérêt de cette intégration républicaine.
Question : Très brièvement, je vais vous dire quelque chose, je voudrais que vous me disiez là où j'ai tort : Juppé quittera forcément la présidence de l'UMP parce que soit il sera condamné la semaine prochaine, soit il sera blanchi et deviendra ministre. Est-ce que mon raisonnement est faux ?
- "Le dilemme est à mon avis un peu artificiel, on peut imaginer d'autres cas de figure où A . Juppé reprend des responsabilités, garde malgré tout l'UMP, je dois dire qu'il est prématuré de se prononcer sur tout cela et je souhaite pour ma part qu'A . Juppé ne soit pas l'objet d'une condamnation qui serait vraiment inacceptable, s'agissant d'un homme dont l'intégrité personnelle est connue de tous.
Question : Trois questions express pour terminer rapidement. Que faites-vous en quittant le studio de BFM dans un instant, J. Barrot ?
(Réponse) Jacques Barrot : Je vais voir le Premier ministre pour réfléchir un tout petit peu sur la manière dont cette semaine va s'organiser au Parlement et c'est pourquoi je vais vite filer.
Question : La question perso : vous aimez Bach, Haendel, la musique baroque. Si je vous demande de me citer quelqu'un que vous aimez bien en matière de musique plus moderne, vous avez le choix entre les Beatles, Johnny Hallyday.
(Réponse) Jacques Barrot : Ah, j'aime bien les morceaux de rock, voyez. J'étais en Angleterre, encore, j'ai pris les meilleurs morceaux de rock pour mes enfants parce que nous avons écouté ça dimanche ensemble.
Question : Alors, dernière question, la croissance en France en 2004, un pronostic, un chiffre, J. Barrot.
(Réponse) Jacques Barrot : Alors, je m'y refuse, absolument à vous donner un chiffre, parce que je pense que la croissance, ce n'est pas une question de prophétie ou de prévision, c'est une question d'action. Il faut nous donner les moyens d'accroître la croissance, alors je préfère vous dire : je veux que la recherche développement en France se rapproche des 3 % du PIB, ça c'est essentiel.
(Source : premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 22 janvier 2004)