Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, sur les droits de l'homme et la coopération, Paris le 8 décembre 2004.

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Circonstance : Remise du prix des droits de l'homme et des prix de la Coopération internationale, à Paris le 8 décembre 2004

Texte intégral

Je vous remercie beaucoup. Mais je ne vais pas faire le discours tel qu'il était prévu parce que comme vous tous, j'ai beaucoup d'émotion. Et au fond quand on réfléchit au sens d'un Prix, on voit le geste de reconnaissance.
Mais on voit bien que celui qui remet le Prix c'est un acte d'engagement terrible. Parce que c'est un devoir d'accompagnement. C'est la reconnaissance des initiatives, d'un courage, mais c'est aussi quelque chose qui nous engage.
Et je voudrais remercier le président Thoraval et le président Pelletier de cette manifestation et toutes les personnalités qui sont ici réunies. Mesdames, messieurs les ministres, monsieur le Médiateur de la République. Pour vous dire combien je trouve heureux d'avoir aujourd'hui rassemblé les Prix des Droits de l'Homme et les Prix de la Coopération.
Parce que au fond on a les deux visions des Droits de l'Homme. Cette vision universelle qui nous rassemble, qui est un message français des plus profonds, et qui est notre devoir aux uns et aux autres d'assumer cette responsabilité que nous avons dans notre histoire.
Et puis, il y a les droits économiques et sociaux, cette déclaration élargie au monde moderne et qui naturellement pose la question en permanence de la coopération et du développement. Et c'est vrai que, aujourd'hui, on voit bien les Droits de l'Homme en permanence menacés notamment dans ces réalités politiques.
Je pense aujourd'hui à nos compatriotes, messieurs Chesnot et Malbrunot qui sont pris en otages. Ce qui est une atteinte terrible aux Droits de l'Homme.
Je pense à tous ceux qui aujourd'hui croient que notre pays est guéri à tout jamais du mal, et qui pensent que finalement la civilisation ne va que dans un sens. Nous avons eu l'occasion récemment au travers des images de télévision, de se rendre compte que le mal peut venir à chaque instant, entrer dans une société moderne comme la France avec violence avec brutalité comme il se répandait en 1942, et beaucoup de ceux qui n'étaient pas vivants en 42, ne savent pas aujourd'hui qu'une civilisation qui oublie son passé se condamne à le revivre.
Donc, ce combat pour les Droits de l'Homme il est au fond un combat permanent, jamais gagné, les écluses du mal sont toujours prêtes à s'ouvrir. Je crois qu'il est très important pour nous d'avoir cette conscience.
Et puis, au-delà de cette réflexion qui nous emmène les uns les autres vers ce que nous avons de plus grand, nous-mêmes, il y a cette nécessité de la coopération et du partage du développement.
Et là il y a tant à faire, il y a tant à faire, quand on voit aujourd'hui la misère dans le monde, quand on voit les épidémies, quand on voit toutes les difficultés politiques économiques et sociales qui engagent les Etats. La France s'engage, elle s'est engagée par la voix du président de la République à Monterrey, pour que nous puissions être parmi ceux qui donnent le plus au développement dans le monde.
Mais nous voyons bien que au fur et à mesure que nous mobilisons les moyens pour tenir nos engagements et ces 0,5 % du PIB que nous devons mettre dans la coopération pour le développement, nous voyons bien que malgré tous ces efforts il y aussi le sida, il y aussi les exigences aujourd'hui de moyens financiers considérables pour être dans une autre situation que cette terrible fracture où l'on voit les malades au Sud et les médicaments au Nord.
Tout ceci nécessitera de l'argent, c'est pour cela que le président de la République a demandé des innovations financières, pour que les Etats trouvent les ressources pour faire face à ces problèmes de développement.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 15 décembre 2004)