Texte intégral
AFP : Les défaites de Lucette Michaux-Chevry en Guadeloupe, Jacques Lafleur en Nouvelle-Calédonie, Gaston Flosse en Polynésie n'ont-elles pas illustré l'effrondrement du système chiraquien en Outre-mer ?
Brigitte GIRARDIN : Seuls ceux qui ne connaissent pas l'Outre-Mer font ces amalgames entre ces trois élections purement locales où, à aucun moment, la politique du gouvernement pour ces territoires n'a été mise en cause. Ce qui ne m'a pas surprise, puisque depuis deux ans, tous les textes que j'ai présentés au Parlement ont été votés dans un large consensus. Loi-programme, révision constitutionnelle, sauvetage de l'économie des départements d'Outre-Mer par la prorogation de l'octroi de mer : cette politique fait quasiment l'unanimité, à gauche comme à droite.
AFP : Alors, comment expliquez-vous que ces personnalités qui se proclamaient chiraquiennes aient été sanctionnées ?
Brigitte GIRARDIN : Leur seul point commun, c'est qu'on arrive à la fin d'une trajectoire politique de personnalités charismatiques qui ont chacune tenu bon dans des circonstances de grande tension (violences en Guadeloupe et Calédonie, essais nucléaires en Polynésie) mais dont les nouvelles générations ignorent le rôle historique.
Ainsi, il est faux de dire que la Guadeloupe a basculé à gauche. Elle y a toujours été ancrée ! Lucette Michaux-Chevry, qui n'a jamais rassemblée plus de 48 % des suffrages, y a bâti, grâce à son charisme, des alliances successives.
Jacques Lafleur s'est fait battre par des dissidents de son parti qui, en 1995, avaient choisi Chirac, et non Balladur comme lui.
Flosse, dont le parti reste le premier de Polynésie, est victime d'un mode de scrutin qu'il a voulu.
Aux européennes, l'Union pour un Mouvement Populaire a fait dix points de mieux en Outre-Mer qu'en métropole. Alors parler d'échec de Chirac C'est le seul homme politique de France à avoir un lien affectif avec l'Outre-Mer où il est aimé au-delà des clivages politiques. Quand il ne sera plus là, je suis inquiète pour l'Outre-Mer.
AFP : Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de manquer de sens politique ?
Brigitte GIRARDIN : Je réponds que la politique que je mets en uvre colle à la réalité, qu'elle est efficace : en sept mois de loi-programme, le chômage a baissé de 7,1 % en outre-mer, 20 % pour les jeunes. Le taux de création d'entreprises est de + 6 % en Martinique, 14 % à la Réunion L'Outre-Mer a redémarré.
Je ne suis pas la ministre d'un camp, je suis au service de tous nos concitoyens d'Outre-Mer.
J'ai la fierté d'avoir tenu les engagements du président. Si ce n'est pas de la politique que tenir des engagements électoraux et d'amener la gauche à voter ces réformes, alors je ne sais pas ce qu'est la politique.
Propos recueillis par Corinne DELPUECH
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 6 août 2004)
Brigitte GIRARDIN : Seuls ceux qui ne connaissent pas l'Outre-Mer font ces amalgames entre ces trois élections purement locales où, à aucun moment, la politique du gouvernement pour ces territoires n'a été mise en cause. Ce qui ne m'a pas surprise, puisque depuis deux ans, tous les textes que j'ai présentés au Parlement ont été votés dans un large consensus. Loi-programme, révision constitutionnelle, sauvetage de l'économie des départements d'Outre-Mer par la prorogation de l'octroi de mer : cette politique fait quasiment l'unanimité, à gauche comme à droite.
AFP : Alors, comment expliquez-vous que ces personnalités qui se proclamaient chiraquiennes aient été sanctionnées ?
Brigitte GIRARDIN : Leur seul point commun, c'est qu'on arrive à la fin d'une trajectoire politique de personnalités charismatiques qui ont chacune tenu bon dans des circonstances de grande tension (violences en Guadeloupe et Calédonie, essais nucléaires en Polynésie) mais dont les nouvelles générations ignorent le rôle historique.
Ainsi, il est faux de dire que la Guadeloupe a basculé à gauche. Elle y a toujours été ancrée ! Lucette Michaux-Chevry, qui n'a jamais rassemblée plus de 48 % des suffrages, y a bâti, grâce à son charisme, des alliances successives.
Jacques Lafleur s'est fait battre par des dissidents de son parti qui, en 1995, avaient choisi Chirac, et non Balladur comme lui.
Flosse, dont le parti reste le premier de Polynésie, est victime d'un mode de scrutin qu'il a voulu.
Aux européennes, l'Union pour un Mouvement Populaire a fait dix points de mieux en Outre-Mer qu'en métropole. Alors parler d'échec de Chirac C'est le seul homme politique de France à avoir un lien affectif avec l'Outre-Mer où il est aimé au-delà des clivages politiques. Quand il ne sera plus là, je suis inquiète pour l'Outre-Mer.
AFP : Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de manquer de sens politique ?
Brigitte GIRARDIN : Je réponds que la politique que je mets en uvre colle à la réalité, qu'elle est efficace : en sept mois de loi-programme, le chômage a baissé de 7,1 % en outre-mer, 20 % pour les jeunes. Le taux de création d'entreprises est de + 6 % en Martinique, 14 % à la Réunion L'Outre-Mer a redémarré.
Je ne suis pas la ministre d'un camp, je suis au service de tous nos concitoyens d'Outre-Mer.
J'ai la fierté d'avoir tenu les engagements du président. Si ce n'est pas de la politique que tenir des engagements électoraux et d'amener la gauche à voter ces réformes, alors je ne sais pas ce qu'est la politique.
Propos recueillis par Corinne DELPUECH
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 6 août 2004)