Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Madame,
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de votre présence pour cette installation du groupe de travail chargé de réfléchir aux moyens de lutter contre le tourisme sexuel.
Le tourisme sexuel impliquant des enfants demeure en effet un fléau contre lequel il est de notre devoir d'agir avec détermination et persévérance.
Des efforts importants ont été réalisés au cours des dernières années par l'ensemble des acteurs concernés, que ce soit les gouvernements, les associations spécialisées, les industries touristiques.
Pourtant, des besoins et des insuffisances subsistent :
- l'arsenal répressif des pays victimes reste souvent inadapté et peu opérant ;
- la mise en oeuvre des procédures pénales, aussi bien en France que localement, ne présente pas toujours l'efficacité suffisante qui permettrait d'aboutir à un nombre dissuasif de condamnations ;
- la sensibilisation du public français doit être encore développée et entretenue afin d'éviter le sentiment d'impunité lorsque l'on se rend dans des pays éloignés. Et le public doit être informé qu'il existe dans les pays concernés une "offre de services" sexuels d'enfants, agressive et à bas prix, dans un contexte de grande pauvreté, et que, dans certaines zones géographiques et culturelles, il n'y a pas la même réprobation sociale que dans nos pays occidentaux ;
- les acteurs locaux tels que les associations mais aussi les policiers, magistrats, fonctionnaires et gouvernements ne sont pas suffisamment soutenus dans leurs efforts par les pays occidentaux.
Pour répondre à ces difficultés, le Premier ministre, à l'occasion de la réunion du comité interministériel du tourisme le 9 septembre dernier, a annoncé un ensemble de mesures propres à relancer la lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants, et ce en poursuivant trois objectifs principaux :
1. Procéder à un bilan des actions concrètes menées par l'ensemble des intervenants de la lutte contre le tourisme sexuel, notamment l'industrie touristique et les associations.
2. Engager une relance des campagnes de sensibilisation des publics se rendant ou susceptibles de se rendre dans des pays victimes de ce fléau.
3. Apporter, dans le cadre de conventions bilatérales, une aide pour, d'une part, faciliter la mise à niveau de la législation de ces pays et la mise en oeuvre des procédures pénales et, d'autre part, désigner ou créer un référent local ayant accès à des ressources françaises, sur lequel pourrait s'appuyer les acteurs locaux de la lutte contre le tourisme sexuel, en particulier les associations.
Ces trois axes d'action correspondent à un réel besoin. Ils sont utiles et devront déboucher sur des réalisations concrètes.
Afin de préparer la mise en forme opérationnelle des mesures annoncées par le Premier ministre, nous avons décidé, avec Léon Bertrand, de constituer ce groupe de travail, composé de représentants de l'ensemble des acteurs de la lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants, ainsi que de nos partenaires de la politique familiale et de la protection de l'enfance: la lutte contre le tourisme sexuel s'inscrit en effet dans la priorité donnée par le Gouvernement à la protection de l'enfance.
Concrètement et à ce stade, deux pistes complémentaires pourraient être explorées:
1) la sensibilisation du grand public
Il est essentiel que le grand public soit prévenu et sensibilisé avant de se trouver en situation, d'où la nécessité de maintenir un bon niveau de sensibilisation quant à la sévérité des peines encourues au regard de la loi française, quant au caractère immoral de ces pratiques et quant aux conséquences dramatiques pour les enfants victimes.
2) l'évaluation et le suivi des actions menées.
Des engagements ont déjà été pris par des professionnels du tourisme visant à développer certaines bonnes pratiques.
Il y a lieu de les évaluer et de mesurer leur impact réel afin d'améliorer ce qui est fait.
Chère Carole, vous avez bien voulu accepter d'assurer la présidence du groupe. Nous tenons sincèrement à vous en remercier. Votre engagement et votre implication personnelle pour défendre et promouvoir les droits de l'enfant ne sont plus à démontrer. Le fait que vous présidiez ce groupe nous rappellera à tous que c'est bien l'enfant et la défense de ses droits qui constituent notre priorité.
Après avoir établi un diagnostic sur la situation du tourisme sexuel et un constat des actions déjà menées, ce qui pourrait être réalisé dès votre première réunion de travail, nous attendons du groupe qu'il élabore des propositions d'actions très concrètes en examinant l'ensemble des aspects juridiques, financiers et budgétaires, diplomatiques et de positionnement international de notre pays, propositions qui nous serons remises le 4 mars prochain.
Pour conclure, j'insiste, Mesdames, Messieurs, sur la nécessité de placer l'enfant au coeur de votre réflexion. C'est bien lui notre priorité, et notre action doit être guidée par la volonté de le protéger, de le sortir de ces activités, et de traiter ses séquelles psychologiques ou mentales lorsqu'il s'en est sorti.
Je vous remercie.
(Source http://www.famille.gouv.fr, le 16 janvier 2004)
Madame,
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de votre présence pour cette installation du groupe de travail chargé de réfléchir aux moyens de lutter contre le tourisme sexuel.
Le tourisme sexuel impliquant des enfants demeure en effet un fléau contre lequel il est de notre devoir d'agir avec détermination et persévérance.
Des efforts importants ont été réalisés au cours des dernières années par l'ensemble des acteurs concernés, que ce soit les gouvernements, les associations spécialisées, les industries touristiques.
Pourtant, des besoins et des insuffisances subsistent :
- l'arsenal répressif des pays victimes reste souvent inadapté et peu opérant ;
- la mise en oeuvre des procédures pénales, aussi bien en France que localement, ne présente pas toujours l'efficacité suffisante qui permettrait d'aboutir à un nombre dissuasif de condamnations ;
- la sensibilisation du public français doit être encore développée et entretenue afin d'éviter le sentiment d'impunité lorsque l'on se rend dans des pays éloignés. Et le public doit être informé qu'il existe dans les pays concernés une "offre de services" sexuels d'enfants, agressive et à bas prix, dans un contexte de grande pauvreté, et que, dans certaines zones géographiques et culturelles, il n'y a pas la même réprobation sociale que dans nos pays occidentaux ;
- les acteurs locaux tels que les associations mais aussi les policiers, magistrats, fonctionnaires et gouvernements ne sont pas suffisamment soutenus dans leurs efforts par les pays occidentaux.
Pour répondre à ces difficultés, le Premier ministre, à l'occasion de la réunion du comité interministériel du tourisme le 9 septembre dernier, a annoncé un ensemble de mesures propres à relancer la lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants, et ce en poursuivant trois objectifs principaux :
1. Procéder à un bilan des actions concrètes menées par l'ensemble des intervenants de la lutte contre le tourisme sexuel, notamment l'industrie touristique et les associations.
2. Engager une relance des campagnes de sensibilisation des publics se rendant ou susceptibles de se rendre dans des pays victimes de ce fléau.
3. Apporter, dans le cadre de conventions bilatérales, une aide pour, d'une part, faciliter la mise à niveau de la législation de ces pays et la mise en oeuvre des procédures pénales et, d'autre part, désigner ou créer un référent local ayant accès à des ressources françaises, sur lequel pourrait s'appuyer les acteurs locaux de la lutte contre le tourisme sexuel, en particulier les associations.
Ces trois axes d'action correspondent à un réel besoin. Ils sont utiles et devront déboucher sur des réalisations concrètes.
Afin de préparer la mise en forme opérationnelle des mesures annoncées par le Premier ministre, nous avons décidé, avec Léon Bertrand, de constituer ce groupe de travail, composé de représentants de l'ensemble des acteurs de la lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants, ainsi que de nos partenaires de la politique familiale et de la protection de l'enfance: la lutte contre le tourisme sexuel s'inscrit en effet dans la priorité donnée par le Gouvernement à la protection de l'enfance.
Concrètement et à ce stade, deux pistes complémentaires pourraient être explorées:
1) la sensibilisation du grand public
Il est essentiel que le grand public soit prévenu et sensibilisé avant de se trouver en situation, d'où la nécessité de maintenir un bon niveau de sensibilisation quant à la sévérité des peines encourues au regard de la loi française, quant au caractère immoral de ces pratiques et quant aux conséquences dramatiques pour les enfants victimes.
2) l'évaluation et le suivi des actions menées.
Des engagements ont déjà été pris par des professionnels du tourisme visant à développer certaines bonnes pratiques.
Il y a lieu de les évaluer et de mesurer leur impact réel afin d'améliorer ce qui est fait.
Chère Carole, vous avez bien voulu accepter d'assurer la présidence du groupe. Nous tenons sincèrement à vous en remercier. Votre engagement et votre implication personnelle pour défendre et promouvoir les droits de l'enfant ne sont plus à démontrer. Le fait que vous présidiez ce groupe nous rappellera à tous que c'est bien l'enfant et la défense de ses droits qui constituent notre priorité.
Après avoir établi un diagnostic sur la situation du tourisme sexuel et un constat des actions déjà menées, ce qui pourrait être réalisé dès votre première réunion de travail, nous attendons du groupe qu'il élabore des propositions d'actions très concrètes en examinant l'ensemble des aspects juridiques, financiers et budgétaires, diplomatiques et de positionnement international de notre pays, propositions qui nous serons remises le 4 mars prochain.
Pour conclure, j'insiste, Mesdames, Messieurs, sur la nécessité de placer l'enfant au coeur de votre réflexion. C'est bien lui notre priorité, et notre action doit être guidée par la volonté de le protéger, de le sortir de ces activités, et de traiter ses séquelles psychologiques ou mentales lorsqu'il s'en est sorti.
Je vous remercie.
(Source http://www.famille.gouv.fr, le 16 janvier 2004)