Point de presse de M. François Hollande, premier secrétaire du PS, sur le référendum sur le quinquennat et la réforme des institutions, Paris le 28 août 2000.

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Le quinquennat correspond à une volonté de moderniser la vie politique : nous l'avons toujours présenté ainsi. Nous avançons cette proposition depuis 1995 et c'était d'ailleurs l'une des mesures que le candidat Jospin présentait aux Français à l'occasion de sa campagne présidentielle. Nous l'avons repris dans le programme des élections législatives de 1997.
A dire vrai, nous ne pensions pas concrétiser ce voeu d'ici 2002 parce qu'à droite les idées n'avaient pas progressé, parce que le président de la République voulait y voir une remise en cause de son statut et parce que nous sentions que la majorité du Sénat y aurait été hostile, si cette proposition était venue de nous. Par un concours de circonstances, nous avons l'occasion aujourd'hui de traduire cette proposition dans la réalité.
Le quinquennat est une étape dans un processus engagé depuis 1997 que nous allons poursuivre jusqu'en 2002 et que nous avons l'intention d'amplifier après 2002.
Nous sommes donc satisfaits de pouvoir mettre un terme à un débat qui n'a que trop duré. Le Chef de l'État ayant choisi cette procédure, nous aurons un référendum le 24 septembre. Quand une question est posée, la moindre des choses c'est d'y répondre : on nous demande si nous sommes favorables au quinquennat, notre réponse est " oui ". Car dès lors qu'il n'y a aucune arrière pensée ou malice, pourquoi ne pas donner sa position ? Nous avons été les premiers à nous battre pour le quinquennat, le quinquennat est l'objet d'un référendum, nous nous sommes prononcés en faveur du oui à l'Assemblée nationale et au Sénat et maintenant que la question est directement posée aux Français, nous répondons encore " oui ".
Mieux, c'est un " oui pour plus de démocratie ", c'est le processus que nous avons engagé et un " oui pour voter plus souvent " parce qu'il paraît indispensable que les Français soient consultés sur toutes les questions qui les concernent directement. L'élection présidentielle est donc un moment particulièrement décisif. C'est donner l'opportunité aux Français de s'exprimer plus régulièrement.
Des frustrations s'expriment à l'occasion de ce référendum. Certains auraient voulu, nous en particulier, aller plus loin dans la rénovation des institutions et si nous avions été par exemple consultés sur la limitation du cumul des mandats, nous aurions répondu oui aussi. Si on nous avait consulté sur la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature bloquée par la droite en début d'année, nous aurions encore répondu " oui ". Si on nous avait consulté sur la réduction du mandat des Sénateurs, ou le renforcement des droits du parlement, nous aurions toujours répondu " oui ". Nous espérons donner ces réponses à d'autres occasions, mais ce n'est pas parce que nous attendons d'autres évolutions que nous ne devons pas répondre positivement à la seule question qui nous est posée. Nous ne sommes pas pour fuir devant les responsabilités ni pour compliquer le débat, nous sommes pour dire aux Français que lorsqu'une réforme est bonne il faut voter pour elle. Nous ne voulons pas être jugés sur le taux de participation, mais sur le taux de oui. C'est pourquoi nous avons toujours privilégié la réforme à la procédure.
(source http://www.parti-socialiste.fr, le 17 décembre 2002)