Texte intégral
Q - Hier, le Conseil d'État a décidé d'interdire la chaîne Al-Manar, chaîne proche du Hezbollah accusée d'avoir tenu des propos antisémites. Comment cela se fait-il qu'il ait fallu pratiquement quinze jours de ping-pong entre le Conseil supérieur de l'Audiovisuel (CSA) et le Conseil d'État pour arriver à cette décision ?
R - Comme vous venez de le dire, c'est une décision de justice, et d'une justice qui, chez nous, est indépendante. D'ailleurs, c'était également une décision de justice qui, au mois d'août, avait autorisé cette chaîne, en posant des conditions qui, finalement, n'ont pas été respectées. Alors, c'est vrai que cela prend du temps, mais c'est une décision d'une institution judiciaire indépendante, que nous devons respecter. Il n'y a pas de complaisance à avoir avec les propos qui appellent à la haine. La loi française est très claire et il faut donc que chacun s'y conforme.
Q - Un député de l'UMP, Pierre Lellouche, propose de modifier la loi pour que, dans ce genre de cas, le gouvernement puisse intervenir immédiatement... Est-ce que ce serait une solution ?
R - Tout ce qui est diffusé sur vos chaînes, ou sur d'autres chaînes, est soumis à des règles en France. Il y a des institutions indépendantes, il y a le CSA, le Conseil d'État. Peut-être le temps qui a été pris a aussi été utile pour que la décision prise soit juste.
Q - Venons-en maintenant à la Turquie. Hier, vous avez dit que la Turquie devait reconnaître l'existence du génocide arménien de 1915. Les Turcs l'ont toujours refusé. Pensez-vous qu'ils vont changer d'avis ?
R - Ce n'est pas une condition que pose la France, notamment pas une condition pour l'ouverture des négociations. Juridiquement, ce ne serait pas possible. C'est une question. Ce n'est pas une question nouvelle, parce qu'il y a deux mois, dans un débat à l'Assemblée nationale, en répondant à des questions parlementaires, j'avais déjà dit que nous poserions, le moment venu, cette question aux Turcs. Quand je dis "le moment venu", c'est-à-dire dans le courant d'une négociation, qui va sans doute commencer l'année prochaine.
Q - Mais si les Turcs disaient "non, pas question", est-ce que cela bloquerait tout ?
R - Je ne veux pas faire de procès d'intention. J'ai simplement dit quelque chose auquel je crois profondément. Le projet européen est fondé sur l'idée même de la réconciliation. C'est ce qu'ont fait les Français et les Allemands, en se réconciliant pour construire cette nouvelle Europe. Pour se réconcilier avec les autres, quand on a été en conflit, on se réconcilie avec soi-même, avec sa propre histoire. Et je pense que le moment venu, la Turquie devra faire ce travail de mémoire par rapport à cette tragédie du début du siècle, qui a touché des centaines et des centaines de milliers d'Arméniens. C'est une question que nous poserons dans le courant d'une négociation. Nous avons une dizaine d'années pour la poser, les Turcs ont une dizaine d'années pour réfléchir à leur réponse. Ce n'est pas une condition que nous posons pour l'ouverture de négociations, comme celles dont les chefs d'État vont discuter jeudi et vendredi. Je précise d'ailleurs à ceux qui sont inquiets, qui se posent des questions, que nous allons beaucoup parler de cette question de la Turquie dans l'Union européenne, parce que le pire, c'est le silence. Il s'agit d'ouvrir des négociations d'adhésion, qui n'ont jamais été ouvertes avec la Turquie, alors même que nous dialoguons avec ce pays depuis quarante ans. C'est le général de Gaulle, c'est le chancelier allemand chrétien-démocrate Konrad Adenauer, qui ont ouvert un dialogue avec la Turquie. Et je pense qu'ils avaient une vision que nous devons garder, que Jacques Chirac a gardé. Notre intérêt, quand on regarde les choses en perspective, c'est qu'au sud-est de l'Union européenne, là où se trouve la Turquie, la frontière définitive de notre Union soit une frontière stable. Je pense donc que notre intérêt, c'est que cette Turquie, qui est candidate, qui veut adhérer, soit cette frontière définitive à l'intérieur de l'Union européenne, pour garantir plus de stabilité, pour plus de démocratie. C'est notre intérêt.
Q - Mais ce qui inquiète certains justement, quand vous parlez de frontières, c'est qu'à la frontière de l'Europe, il y aurait donc des pays comme l'Irak, la Syrie. Est-ce que, de ce point de vue-là, il n'y a pas un risque qui est posé ?
R - Mais vous ne changez pas la géographie ! La géographie est là, la Turquie est là, c'est presque une banalité de le dire. La question que pose cette adhésion de la Turquie, dans dix ou quinze ans, lorsque l'on aura fini le chemin et rempli toutes les conditions, c'est de savoir si nous voulons que cette frontière définitive au sud-est - regardez la carte - soit une frontière interne de l'Union européenne ou une frontière externe. Je pense sincèrement, derrière Jacques Chirac, que notre intérêt est que ce soit une frontière interne dans l'Union européenne, avec un modèle auquel elle adhère, les garanties de la stabilité et de la démocratie, plutôt que d'être à l'extérieur, parce qu'elle restera là, à l'extérieur, avec le risque de choisir un autre modèle et d'être plus instable. Voilà ce que je pense et ce que nous allons dire dans ce débat qui ne fait que commencer. Encore une fois, jeudi et vendredi, il s'agit d'ouvrir ou de ne pas ouvrir des négociations d'adhésion, qui vont durer dix ou quinze ans. Et il n'y aura pas de raccourci, il n'y aura pas de complaisance. Simplement, je veux dire très clairement que nous ouvrons ces négociations sincèrement. Nous les ouvrons avec l'objectif de les réussir et donc de réussir un jour l'adhésion de ce grand pays.
Q - Mais ce que disent beaucoup d'observateurs, c'est que si on ouvre la négociation, à terme, l'adhésion est automatique. Il n'y a pas d'exemple contraire : chaque fois que l'on a ouvert une négociation, il y a toujours eu adhésion.
R - Ce n'est pas un processus écrit d'avance. Son résultat n'est pas acquis d'avance. Je vous rappelle, par exemple, que pour un autre grand pays, pour lequel d'ailleurs les Français ont été consultés à propos de son adhésion, la Grande-Bretagne, des négociations d'adhésion ont été ouvertes et, à deux reprises, le général De Gaulle, en 1962 et en 1967, a interrompu ces négociations.
Q - Et puis finalement, après référendum, il y a eu adhésion.
R - Exactement. Et les Français ont été consultés comme ils le seront pour la Turquie. Jacques Chirac l'a décidé, c'est une garantie supplémentaire : le dernier mot appartiendra bien au peuple français.
Q - Donc, vous vous dites aujourd'hui : quand on dit "négociations égale adhésion", c'est faux ? Quelles garanties va-t-il y avoir ? Y a-t-il d'autres solutions qui peuvent être proposées ?
R - On ouvre des négociations pour sincèrement réussir cette négociation et donc aboutir à l'adhésion. Mais ce n'est pas un processus qui est écrit d'avance. Il y a beaucoup de protections beaucoup de garanties, beaucoup de précautions qui vont être prises, beaucoup d'obligations qui sont faites. Encore une fois, on n'entre pas dans l'Union européenne parce que la porte est ouverte et que l'on a envie d'entrer. On y entre, parce que l'on veut adhérer à un modèle démocratique, politique, économique. Et pour cela, il faut remplir les conditions. Et puis, il peut arriver que, pour une raison ou pour une autre, la Turquie ne veuille pas ou ne puisse pas finalement adhérer. Il peut arriver qu'un des pays membres de l'Union pose des questions, et je rappelais l'histoire et l'exemple du général De Gaulle à propos de la Grande-Bretagne. Donc, ce processus n'est pas écrit d'avance, je vous prie de le croire. Mais nous voulons réussir, et nous réussirons en prenant le temps.
Q - Alors, vous, vous êtes pour l'adhésion, Jacques Chirac est pour l'adhésion. Mais votre parti, l'UMP, est contre l'adhésion, et les Français, on l'a vu dans un sondage hier, sont très majoritairement contre l'adhésion. Comment allez-vous gérer cela ?
R - Mais le même sondage dit que les Français sont en majorité favorables à l'ouverture des négociations de l'adhésion.
Q - Comment allez-vous gérer ce divorce entre, d'une part, Jacques Chirac et vous, et d'autre part, l'opinion française qui est contre l'adhésion ?
R - Nous gèrerons cette difficulté, ou ce débat, par l'explication, par le débat, avec du temps. Je crois que Jacques Chirac a une vision, que je partage profondément, sur l'avenir de notre continent. Dans un monde dangereux et instable, tout autour de nous, nous avons intérêt à ce que ce continent soit rassemblé, soit uni, soit consolidé sur le même modèle. Il est en cela d'ailleurs porteur d'un message que tous ses prédécesseurs, depuis le général De Gaulle, depuis l'ouverture de ce dialogue avec la Turquie, ont porté. Donc, c'est assez normal que le président de la République aujourd'hui porte ce message, que nous le portions avec lui. Maintenant, il faut le temps, il faut l'explication, et au bout de ce temps, si les négociations aboutissent, ce seront les Français qui choisiront par référendum.
Q - Un mot sur l'Ukraine : il va y avoir un troisième tour ; l'opposant Iouchtchenko pourrait l'emporter. Mais le risque, c'est que la Russie, si l'Ukraine se détache d'elle, pourrait se sentir humiliée. Là, n'y a-t-il pas un danger ?
R - Il faut faire attention à la stabilité de cette grande région, qui est à l'est de notre Union, et à tous ces peuples qui sont là, qui veulent la démocratie. Qu'ont voulu les Ukrainiens ? Simplement, que leur parole soit respectée, que leur destin ne soit pas volé. Et donc, ils ont manifesté avec beaucoup de dignité. C'est la démocratie que nous avons soutenue. Après, il faut naturellement faire attention à notre relation avec ce grand pays qu'est la Russie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 décembre 2004)
R - Comme vous venez de le dire, c'est une décision de justice, et d'une justice qui, chez nous, est indépendante. D'ailleurs, c'était également une décision de justice qui, au mois d'août, avait autorisé cette chaîne, en posant des conditions qui, finalement, n'ont pas été respectées. Alors, c'est vrai que cela prend du temps, mais c'est une décision d'une institution judiciaire indépendante, que nous devons respecter. Il n'y a pas de complaisance à avoir avec les propos qui appellent à la haine. La loi française est très claire et il faut donc que chacun s'y conforme.
Q - Un député de l'UMP, Pierre Lellouche, propose de modifier la loi pour que, dans ce genre de cas, le gouvernement puisse intervenir immédiatement... Est-ce que ce serait une solution ?
R - Tout ce qui est diffusé sur vos chaînes, ou sur d'autres chaînes, est soumis à des règles en France. Il y a des institutions indépendantes, il y a le CSA, le Conseil d'État. Peut-être le temps qui a été pris a aussi été utile pour que la décision prise soit juste.
Q - Venons-en maintenant à la Turquie. Hier, vous avez dit que la Turquie devait reconnaître l'existence du génocide arménien de 1915. Les Turcs l'ont toujours refusé. Pensez-vous qu'ils vont changer d'avis ?
R - Ce n'est pas une condition que pose la France, notamment pas une condition pour l'ouverture des négociations. Juridiquement, ce ne serait pas possible. C'est une question. Ce n'est pas une question nouvelle, parce qu'il y a deux mois, dans un débat à l'Assemblée nationale, en répondant à des questions parlementaires, j'avais déjà dit que nous poserions, le moment venu, cette question aux Turcs. Quand je dis "le moment venu", c'est-à-dire dans le courant d'une négociation, qui va sans doute commencer l'année prochaine.
Q - Mais si les Turcs disaient "non, pas question", est-ce que cela bloquerait tout ?
R - Je ne veux pas faire de procès d'intention. J'ai simplement dit quelque chose auquel je crois profondément. Le projet européen est fondé sur l'idée même de la réconciliation. C'est ce qu'ont fait les Français et les Allemands, en se réconciliant pour construire cette nouvelle Europe. Pour se réconcilier avec les autres, quand on a été en conflit, on se réconcilie avec soi-même, avec sa propre histoire. Et je pense que le moment venu, la Turquie devra faire ce travail de mémoire par rapport à cette tragédie du début du siècle, qui a touché des centaines et des centaines de milliers d'Arméniens. C'est une question que nous poserons dans le courant d'une négociation. Nous avons une dizaine d'années pour la poser, les Turcs ont une dizaine d'années pour réfléchir à leur réponse. Ce n'est pas une condition que nous posons pour l'ouverture de négociations, comme celles dont les chefs d'État vont discuter jeudi et vendredi. Je précise d'ailleurs à ceux qui sont inquiets, qui se posent des questions, que nous allons beaucoup parler de cette question de la Turquie dans l'Union européenne, parce que le pire, c'est le silence. Il s'agit d'ouvrir des négociations d'adhésion, qui n'ont jamais été ouvertes avec la Turquie, alors même que nous dialoguons avec ce pays depuis quarante ans. C'est le général de Gaulle, c'est le chancelier allemand chrétien-démocrate Konrad Adenauer, qui ont ouvert un dialogue avec la Turquie. Et je pense qu'ils avaient une vision que nous devons garder, que Jacques Chirac a gardé. Notre intérêt, quand on regarde les choses en perspective, c'est qu'au sud-est de l'Union européenne, là où se trouve la Turquie, la frontière définitive de notre Union soit une frontière stable. Je pense donc que notre intérêt, c'est que cette Turquie, qui est candidate, qui veut adhérer, soit cette frontière définitive à l'intérieur de l'Union européenne, pour garantir plus de stabilité, pour plus de démocratie. C'est notre intérêt.
Q - Mais ce qui inquiète certains justement, quand vous parlez de frontières, c'est qu'à la frontière de l'Europe, il y aurait donc des pays comme l'Irak, la Syrie. Est-ce que, de ce point de vue-là, il n'y a pas un risque qui est posé ?
R - Mais vous ne changez pas la géographie ! La géographie est là, la Turquie est là, c'est presque une banalité de le dire. La question que pose cette adhésion de la Turquie, dans dix ou quinze ans, lorsque l'on aura fini le chemin et rempli toutes les conditions, c'est de savoir si nous voulons que cette frontière définitive au sud-est - regardez la carte - soit une frontière interne de l'Union européenne ou une frontière externe. Je pense sincèrement, derrière Jacques Chirac, que notre intérêt est que ce soit une frontière interne dans l'Union européenne, avec un modèle auquel elle adhère, les garanties de la stabilité et de la démocratie, plutôt que d'être à l'extérieur, parce qu'elle restera là, à l'extérieur, avec le risque de choisir un autre modèle et d'être plus instable. Voilà ce que je pense et ce que nous allons dire dans ce débat qui ne fait que commencer. Encore une fois, jeudi et vendredi, il s'agit d'ouvrir ou de ne pas ouvrir des négociations d'adhésion, qui vont durer dix ou quinze ans. Et il n'y aura pas de raccourci, il n'y aura pas de complaisance. Simplement, je veux dire très clairement que nous ouvrons ces négociations sincèrement. Nous les ouvrons avec l'objectif de les réussir et donc de réussir un jour l'adhésion de ce grand pays.
Q - Mais ce que disent beaucoup d'observateurs, c'est que si on ouvre la négociation, à terme, l'adhésion est automatique. Il n'y a pas d'exemple contraire : chaque fois que l'on a ouvert une négociation, il y a toujours eu adhésion.
R - Ce n'est pas un processus écrit d'avance. Son résultat n'est pas acquis d'avance. Je vous rappelle, par exemple, que pour un autre grand pays, pour lequel d'ailleurs les Français ont été consultés à propos de son adhésion, la Grande-Bretagne, des négociations d'adhésion ont été ouvertes et, à deux reprises, le général De Gaulle, en 1962 et en 1967, a interrompu ces négociations.
Q - Et puis finalement, après référendum, il y a eu adhésion.
R - Exactement. Et les Français ont été consultés comme ils le seront pour la Turquie. Jacques Chirac l'a décidé, c'est une garantie supplémentaire : le dernier mot appartiendra bien au peuple français.
Q - Donc, vous vous dites aujourd'hui : quand on dit "négociations égale adhésion", c'est faux ? Quelles garanties va-t-il y avoir ? Y a-t-il d'autres solutions qui peuvent être proposées ?
R - On ouvre des négociations pour sincèrement réussir cette négociation et donc aboutir à l'adhésion. Mais ce n'est pas un processus qui est écrit d'avance. Il y a beaucoup de protections beaucoup de garanties, beaucoup de précautions qui vont être prises, beaucoup d'obligations qui sont faites. Encore une fois, on n'entre pas dans l'Union européenne parce que la porte est ouverte et que l'on a envie d'entrer. On y entre, parce que l'on veut adhérer à un modèle démocratique, politique, économique. Et pour cela, il faut remplir les conditions. Et puis, il peut arriver que, pour une raison ou pour une autre, la Turquie ne veuille pas ou ne puisse pas finalement adhérer. Il peut arriver qu'un des pays membres de l'Union pose des questions, et je rappelais l'histoire et l'exemple du général De Gaulle à propos de la Grande-Bretagne. Donc, ce processus n'est pas écrit d'avance, je vous prie de le croire. Mais nous voulons réussir, et nous réussirons en prenant le temps.
Q - Alors, vous, vous êtes pour l'adhésion, Jacques Chirac est pour l'adhésion. Mais votre parti, l'UMP, est contre l'adhésion, et les Français, on l'a vu dans un sondage hier, sont très majoritairement contre l'adhésion. Comment allez-vous gérer cela ?
R - Mais le même sondage dit que les Français sont en majorité favorables à l'ouverture des négociations de l'adhésion.
Q - Comment allez-vous gérer ce divorce entre, d'une part, Jacques Chirac et vous, et d'autre part, l'opinion française qui est contre l'adhésion ?
R - Nous gèrerons cette difficulté, ou ce débat, par l'explication, par le débat, avec du temps. Je crois que Jacques Chirac a une vision, que je partage profondément, sur l'avenir de notre continent. Dans un monde dangereux et instable, tout autour de nous, nous avons intérêt à ce que ce continent soit rassemblé, soit uni, soit consolidé sur le même modèle. Il est en cela d'ailleurs porteur d'un message que tous ses prédécesseurs, depuis le général De Gaulle, depuis l'ouverture de ce dialogue avec la Turquie, ont porté. Donc, c'est assez normal que le président de la République aujourd'hui porte ce message, que nous le portions avec lui. Maintenant, il faut le temps, il faut l'explication, et au bout de ce temps, si les négociations aboutissent, ce seront les Français qui choisiront par référendum.
Q - Un mot sur l'Ukraine : il va y avoir un troisième tour ; l'opposant Iouchtchenko pourrait l'emporter. Mais le risque, c'est que la Russie, si l'Ukraine se détache d'elle, pourrait se sentir humiliée. Là, n'y a-t-il pas un danger ?
R - Il faut faire attention à la stabilité de cette grande région, qui est à l'est de notre Union, et à tous ces peuples qui sont là, qui veulent la démocratie. Qu'ont voulu les Ukrainiens ? Simplement, que leur parole soit respectée, que leur destin ne soit pas volé. Et donc, ils ont manifesté avec beaucoup de dignité. C'est la démocratie que nous avons soutenue. Après, il faut naturellement faire attention à notre relation avec ce grand pays qu'est la Russie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 décembre 2004)