Déclaration de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, sur les raisons de voter "non" au référendum sur la Constitution européenne du 29 mai, Paris le 1er mai 2005.

Prononcé le 1er mai 2005

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Circonstance : Discours du 1er mai 2005 sur les raisons de voter non au référendum sur le Traité constitutionnel européen le 29 mais 2005

Texte intégral


Mes chers amis,
Mes chers camarades,


Merci à vous tous et toutes d'être venus si nombreux, parfois de loin, en ce beau jour du mois de mai, à l'hommage annuel du Front national à l'héroïne et la Sainte de la Patrie Jeanne d'Arc et à la fête nationale du Travail et des Travailleurs, auxquels s'ajoutent, aujourd'hui, le grand rassemblement populaire et patriote pour le NON au referendum de capitulation.

Merci également aux organisateurs, à Jean-Michel DUBOIS et à son équipe des grandes manifestations, Yann Maréchal et Thierry Lacroix.

Merci à tous les membres du Bureau Politique et du Comité Central ici présents, qui portent jusque dans les terres françaises les plus lointaines le beau message de l'amour du peuple de France,

Merci à tous les secrétaires départementaux, préfets du mouvement dans les départements et qui ont sonné le rappel des troupes,

Merci à l'ensemble de nos DPS et à leur Directeur National, qui, comme toujours, ont sécurisé notre manifestation,

Merci enfin aux Délégations étrangères représentantes de partis amis, qui donnent à notre combat un horizon universel et qui ramèneront chez elles le chaleureux message de salut et de soutien des patriotes français :

- L'Angleterre, avec le British National Party, conduit par son président NICK GRIFFIN.

- L'Italie, avec Forza Nuova ' Alternative Sociale, représentée par GIANNI CORREGIARI, et le MSI-Fiamma Tricolore, représenté par Luca ROMAGNOLI, député européen .

- Pour la Pologne, le KPN, représenté par Monsieur KARWOWSKY.

- Pour la Slovénie, le Parti National Slovène, représenté par Monsieur HRIBAR.

- La Suède, avec le SVERIGE DEMOKRATERNA de Mickael JOHNSSON.

I- Je vous le disais, nous sommes ici, par milliers en ce 1er Mai 2005, à quelques semaines d'une échéance historique, pour fêter Jeanne d'Arc et les travailleurs de France mais aussi et surtout pour témoigner pour le NON à la Constitution.

Oui, j'associe dans un même élan les hommes et les femmes de mon pays à la Sainte de la Patrie, car ils sont l'incarnation même du devoir, ce sentiment puissant venu du plus profond de l'âme, car il n'y a pas de plus grande preuve d'amour que de donner ses efforts et sa vie pour ceux qu'on aime.

Gloire au travail, activité individuelle ou collective qui fonde la prospérité générale et la richesse nationale !

Par le travail, l'homme assure la dignité de sa subsistance, la solidarité avec sa collectivité. Le travail assure l'indépendance et la sécurité. Il est le moteur irremplaçable de l'insertion sociale de tous et spécialement des étrangers qui désirent s'intégrer.

Tout être qui peut travailler doit le faire et la nation a le devoir d'aider chacun à trouver un emploi à la mesure de ses moyens, compte tenu des nécessités économiques. Le mérite et la performance doivent être récompensés.

Les graves déséquilibres sociaux et moraux de notre société sont en grande partie le fait d'une oisiveté recherchée, encouragée, ou subie. Celle-ci participe à la désintégration de notre société et de notre patrie.

Nous vivons avec le chômage de masse depuis près de 30 ans. Comme s'il était nécessaire à notre société. Comme s'il était finalement normal.

Je crois en effet que tout notre système néo-marxiste est bâti sur l'acceptation du chômage. Le chômage est consubstantiel au socialisme. Son existence permet en effet d'asservir les hommes à l'Etat-Providence, qui leur fournit prestation et assistance, comme le berger qui habitue ses brebis à ne plus brouter, en leur amenant tous les jours à heure fixe les ballots de foin nécessaires.

Dans la France social-démocrate de Chirac et Jospin, le peuple est traité comme un troupeau de moutons. C'est çà le crime de nos gouvernants.

A la remorque du processus européiste et de l'appauvrissement économique, le chômage s'est installé de façon structurelle, né de la désindustrialisation et de la réduction drastique des effectifs de l'agriculture, du commerce, de l'artisanat et aggravé par l'arrivée massive d'immigrés dont la plupart augmente les effectifs de l'assistance sociale.

Le nombre de chômeurs annoncé est truqué, les statistiques sont mensongères qui n'intègrent qu'une petite partie des français sans travail régulier.

Le chômage induit automatiquement la ruine des systèmes sociaux et l'aggravation de la pression fiscale, mais il est aussi un véritable cancer social détruisant les familles, les individus.

Il est l'enfant adultérin de la social-démocratie européenne, que celle-ci soit chiraquienne, allemande, espagnole, néerlandaise. Celles-ci refusent les efforts économiques et sociaux et se réfugient dans l'assistance sociale et l'oisiveté forcée avec son cortège de misères sociales et morales.

Ce mois-ci encore, contredisent les rodomontades raffarines ques, le chômage a augmenté et ne cessera de le faire jusqu'à la faillite annoncée sous la pression d'une concurrence volontairement imprévue comme le démontre le torrent textile chinois, acculant nos entreprises à la délocalisation ou à la cessation d'activité puisque l'Europe ne veut pas de frontières.

Le relâchement des liens et des disciplines familiales, la médiocrité de la formation scolaire, intellectuelle et morale, la suppression du service militaire, le chômage et l'assistance généralisée, pour autant qu'elle puisse perdurer sous la pression de l'immigration de masse et de la ruine économique, ont créé et développé une atmosphère de mollesse généralisée, un climat d'insécurité physique et morale à la base du trouble profond des esprits.

La classe politique impuissante et corrompue, incapable de mettre en uvre les réformes qui s'imposent, a trouvé dans le fantasme européiste un exutoire à ses responsabilités.

Elle a accepté tous les renoncements, toutes les lâchetés, toutes les démagogies. Alors qu'à sa demande, elle a été désignée et payée pour défendre les français, elle les trahit et les abandonne.

Aveugle, sourde, lâche, démagogue, elle n'a rien vu venir, rien voulu voir venir, ni la crise démographique née de l'insuffisance des naissances, et de l'allongement de la vie, ni la crise économique, née pourtant de sa politique.

N'en prévoyant pas les effets, elle n'a pas préparé l'avenir par une politique nataliste vigoureuse et généreuse. Elle a pris dans tous les domaines, des résolutions inverties, encourageant l'avortement et l'immigration étrangère dont la conjonction annonce la submersion progressive d'un peuple affaibli, décervelé et vieillissant.

La folle politique européenne, est l'ultime raison et la suprême pensée des Bobos bureaucrates qui nous gouvernent.

Par la pente naturelle de la décadence, les impuissants ont condamné la virilité, les lâches le courage, les voleurs, l'honnêteté et les tyrans, la liberté ! La censure règne et la persécution s'installe. Il est vrai qu'en France, on libère les incendiaires et on condamne les pompiers, comme l'avait déjà noté Chamfort.

Ne pouvant les faire taire, ni les décourager, on diabolise les patriotes, on les calomnie, on les insulte et de surcroît, on les fait condamner par des magistrats complices.

Les politiciens décadents ont cru trouver dans le projet européen, la panacée qui leur assurait la victoire sans combattre.

Ils vous disent :

Unissons nos faiblesses, nous ferons une force.
Unissons nos vices, nous forgerons la vertu.
Et, air connu, " Avec votre vieille ferraille, nous forgerons l'acier victorieux " et pourquoi pas, " Nous irons pendre notre linge sur la ligne Siegfried ".

Hélas, trente ans de cette marche titubante nous ont conduit au bord du précipice.

En avant, en avant, disent ces insensés.

Alors, au moment où un choix solennel nous est proposé, offrons nous un temps de réflexion.

Pour une fois, il faut que les citoyens s'arrachent aux jeux vidéo, aux sports télévisés, et à la délectation morose pour regarder en face la réalité.

Elle a de quoi faire peur même aux âmes et aux caractères bien trempés.

Osons le dire :

La France est au bord de la faillite économique, sociale, politique et morale.

Bercés depuis vingt ans par le discours lénifiant de ceux qui alternent ou cohabitent au pouvoir, les Français doivent maintenant savoir que les promesses qui leur ont été faites tout au long des Trente foireuses '.ont toutes été trahies.

On ne se souvient plus, hélas, des slogans du Front Populaire en 1936 : la paix, le pain, la liberté. On se retrouvait quelques années plus tard avec la guerre et l'occupation, les cartes de pain, les camps de prisonniers et de déportés.

Toute honte bue, l'écrasante majorité du Sénat et de la Chambre Front Popu capitulait les pouvoirs de la République entre les mains du Maréchal Pétain.

Voilà ce qui est sorti des folles promesses de 1936'

De la même façon, Mesdames et messieurs, c'est au nom des promesses trahies qu'il faut voter NON au référendum sur la Constitution Européenne.

Les partisans du OUI, sûrs d'eux-mêmes et dominateurs, nous ont toujours présenté comme une évidence les vertus de l'Europe de Bruxelles qui allait amener prospérité, progrès social et plein emploi. Aujourd'hui, ils s'efforcent d'arracher le OUI suicidaire par un déluge de propagande totalitaire. Envoi unilatéral de l'Exposé des motifs, véritable plaidoyer pour la Constitution, à
42 millions d'électeurs. Achat de milliers de panneaux publicitaires. La Commission de Bruxelles, elle, inonde les lycées de brochure de propagande. Ils mobilisent les vieilles vedettes de la politique et les font monter au créneau.
Mais, les Français peuvent juger par eux-mêmes des résultats : tous les indicateurs de l'économie française sont au rouge, parfois même au rouge vif.
Jugez-en :
- le déficit public a atteint en 2004, 3,7 % du PIB français soit 59,8 milliards d'euros. C'est la cinquième année consécutive que nous dépassons le fameux critère des 3% fixé parle Pacte de Stabilité.

- la dette publique a atteint 65,6 % du PIB contre 63,9 % en 2003, soit 1.066 milliards d'euros ; 7.000 milliards de francs.

- chaque français, du nourrisson au vieillard est endetté à hauteur de 17.000 euros soit plus de
110.000 FF. Une bagatelle pour M. Seillière, mais plus d'un an de salaire pour un smicard !

- le chômage vient de dépasser officiellement 10,2% de la population active soit 2.500.000 chômeurs selon le ministère du travail mais en réalité le double,

- le commerce extérieur, traditionnellement excédentaire, en particulier avec l'agro-alimentaire, a dépassé 8 milliards d'euros en 2004, de déficit,

- par ailleurs, la France a le plus faible taux d'emploi des plus de 55 ans en Europe avec 32 % contre 41 % en moyenne dans l'Union européenne.

- Selon le ministère de l'intérieur, 280.000 immigrés sont entrés légalement en France en 2004 sans compter les clandestins évalués au minimum à 150.000. Cela fait 430.000 personnes, au bas mot !
Monsieur Delanoë qui est plagiste en chef à la ville de Paris, osait me dire à la télévision, que le plus grand danger qui nous menaçait était le terrorisme. Alors que nous l'avions victorieusement vaincu à Alger, tandis qu'il était encore enfant à Tunis mais que ses amis socialistes portaient les valises des terroristes FLN qui tuaient lâchement les soldats et les civils français en Algérie.

Il osait dire cela lui qui a fait citoyen d'honneur de la ville de Paris, un américain assassin condamné à mort et qu'il a ouvertement pris le parti d'un terroriste italien assassin de deux personnes et dont le pays d'origine demande l'extradition.

Je lui ai dit, non Monsieur le Maire, le plus grave danger pour la France c'est la perte de l'indépendance par l'Europe et le perte de l'identité par l'immigration.

L'immigration : ce sujet tabou dont personne n'ose parler de peur d'être diabolisé, d'être traité de raciste, de xénophobe et d'antisémite. En 30 ans, près de dix millions d'étrangers venant pour la plupart du Tiers-monde sont entrés chez nous dont la plupart vivant aux dépens des travailleurs et des contribuables français. Mais, ils ne sont que l'avant-garde d'une vague déferlante qui dans le monde, déjà se gonfle de la misère, de la surpopulation, du fol espoir de l'Eldorado.

La suppression des frontières intérieures de l'Europe va permettre, si le OUI l'emportait, non seulement aux populations autochtones misérables, de l'Est, gitans de Roumanie et de Bulgarie ou venues de la Turquie et de l'Empire Ottoman, mais à ceux, immigrés qui sont déjà entrés dans d'autre pays d'Europe et dont ces pays se préparent à assurer la régularisation : 1 million en Espagne, 300.000 en Italie.

Quid aussi des populations que la mondialisation va ruiner, au Maghreb, en Egypte, au Pakistan, aux Indes, tandis que 500.000 chinois se sont déjà pratiquement installés chez nous.
L'Europe a 91.000 Kms de frontières, je dis bien 91.000 kms.

Qui les défendra, maintenant qu'avec Schengen, nous avons supprimé nos frontières intérieures et confié les frontières extérieures de l'Union européenne à l'Est aux garde-frontières polonais ou baltes, sous-équipés, peu nombreux, mal payés pour contrôler l'immense frontière avec la Russie, l'Ukraine ou la Biélorussie ?

Lorsque le gouvernement espagnol de M. Zapatero, l'ami de M. Chirac, régularise entre 800 000 et 1 million de clandestins, ceux-ci, une fois régularisés, ont vocation, s'ils le désirent, à venir s'installer de l'autre côté des Pyrénées sans que les autorités politiques, policières ou judiciaires françaises ne puissent rien faire pour s'y opposer, si tant est qu'elles en aient la volonté.

Je vous laisse vous rendre compte par vous-même que les logements qu'ils occupent, les écoles, les hôpitaux, les crédits d'assistance vous sont déduits par préférence étrangère.
Qui va payer nos retraites, alors que les pays d'Europe sont plus pauvres que nous ?

Qui va fournir un emploi à nos enfants, alors que la politique européenne d'ouverture anarchique des frontières condamne nos emplois, nos entreprises, nos produits ?

Je rappelle qu'en 30 ans, nous sommes passés de 6 millions d'emplois industriels à 3 millions. Les industries suivantes ont complètement ou presque complètement disparues.

Mines (charbon, fer, bauxite)
Sidérurgie
Métallurgie
Construction et réparation navale
Armement
Pêche
Industrie des Cycles et Motocycles
Industrie des Produits Blancs (frigo, machines à laver)
Industrie des Produits Bruns (appareils photos,TV, Hi-Fi)
Industrie du jouet
Industrie de la chaussure
Industrie des armes de chasse
Horlogerie, Etc' Etc'

L'explosion des exportations chinoises de textile depuis le 1er janvier 2005 va détruire 200.000 emplois d'ici la fin de l'année dans notre pays. La raison en est très simple : lorsque le marché français n'est plus protégé, il est littéralement envahi, colonisé, submergé par l`arrivée des produits du Tiers Monde, qui coûtent 5 à 10 fois moins chers que les produits français ;

Non, Mesdames et Messieurs, l'Europe ce n'est pas la prospérité, le plein emploi, le progrès social, c'est le chômage, la précarité, les délocalisations, la casse des entreprises françaises ! Voilà la réalité que l'on nous demande d'approuver.
Je comprends que les électeurs et les militants socialistes se sentent trahis et soient pris de vertige et d'écoeurement en voyant leurs leaders jouer contre leur camp, en prenant la tête de la campagne du OUI avec Chirac, c'est-à-dire en défendant une Europe ultra-libre-échangiste qui n'a même plus besoin de la directive Bolkestein puisque l'accord général sur le commerce des services (AGCS) de l'OMC nous imposerait une directive Bolkestein à l'échelle mondiale, s'il en était besoin puisqu'elle figure dans la Constitution.

Il en va de même pour les services publics qui n'échapperont pas à la privatisation, y compris les secteurs de l'éducation, de la santé et les services sociaux. Bolkestein n'a servi que de bouc émissaire à un phénomène planétaire impulsé par l'OMC, et derrière elle, par les Etats-Unis d'Amérique.

Devant la dure loi des faits, on a essayé, à mesure que les sondages en faveur du OUI baissaient, de faire peur aux Français, de les culpabiliser, de les impressionner.

Les mauvais bergers qui nous gouvernent nous disaient : en votant, NON, vous allez isoler la France en Europe, la marginaliser, vous allez nous faire montrer du doigt, faire échouer le grand projet européen, conduire la France à la ruine et au déshonneur, j'en passe et des pires.
Pour un peu, nous reviendrions à la peur de l'an 1000, aux grandes pestes ou famines du Moyen-âge ou à l'invasion des Huns.
La moindre des sécurités, c'est de rester avec les règles actuelles bien sûr, car même si elles sont très mauvaises, elles sont au moins encore modifiables !
La Constitution, elle, est irréversible !
Ce qu'on ne vous dit pas en effet, c'est que cette votation est plus importante qu'une élection présidentielle.
En effet, une Présidentielle ne nous engage que pour 5 ans, et l'on peut parfaitement au bout de cette période élire un homme nouveau et changer de politique.
A l'inverse, le référendum engage un processus irréversible et définitif. Si l'on vote OUI, on engage tout le pays une fois pour toute, on engage les générations présentes et futures.

Les électeurs doivent en avoir conscience : leur vote n'engage pas qu'eux, mais aussi leurs enfants et petits enfants, ce que les partisans du OUI ne disent pas.
Cette tactique des partisans honteux du OUI est à la fois désobligeante pour les Français, que l'on prend pour des incapables majeurs, juste bons à mettre en tutelle, et humiliante pour la France que l'on abaisse en ne lui laissant pas le choix de son destin.
Mais, Mesdames et Messieurs, que se passerait-il si le 29 mai le NON devait l'emporter. Et bien, IL NE SE PASSERAIT RIEN OU PRESQUE. Mais le pire serait évité.

La Constitution européenne serait mort-née et on en resterait au Traité de Nice, étape précédente de cet édifice malfaisant, qui a, au moins, un immense avantage : il limite l'Europe à
27 membres, les 25 actuels plus la Roumanie et la Bulgarie, et exclut donc l'adhésion de la Turquie.

Lorsque MM. Chirac et Barnier nous disent qu'il n'y a aucun lien entre le Constitution européenne et la Turquie, ils mentent effrontément.

La Turquie a signé l'Acte final de la Constitution européenne le 29 octobre dernier à Rome en sa qualité d'observateur et de candidat à l'adhésion à l'Union européenne et ce, au mépris de toutes les traditions juridiques.

Dès lors, de deux choses l'une.

Ou sa signature ne l'engage pas et c'est un faux en écritures publiques.

Ou sa signature l'engage et le référendum promis par Chirac et introduit dans la réforme constitutionnelle s'apparente au mieux à une escroquerie, au pire à une forfaiture.

Je dis donc solennellement à nos compatriotes : si vous ne voulez ni de la Turquie, ni de la Constitution européenne, votez NON le
29 mai.

Cela nous ramène à la case départ et nous permettra de renégocier en position de force une nouvelle organisation politique de l'Europe, avec des frontières bien définies, une confédération d'Etats-nations respectueuse de la souveraineté des peuples européens, une nouvelle coopération scientifique, technologique, industrielle et militaire entre Etats et entreprises qui le souhaitent !

Les exemples d'Airbus, d'Ariane, demain de Galileo, d'ITER, qui n'ont rien à voir avec Bruxelles, sont là pour nous rappeler qu'il existe une autre Europe que celle des petits hommes gris, des technocrates irresponsables, c'est celle des chercheurs, des ingénieurs et des savants.

II- A la manière de Zola, Mesdames et Messieurs du OUI, je vous accuse.
Je vous accuse de tromper les Français en leur promettant la lune alors qu'ils n'auront que des désillusions et des infortunes.
Je vous accuse de brader la France, sa souveraineté, son identité, ses libertés.
Je vous accuse de trahir son histoire et sa mémoire, qui est toute faite d'une lutte acharnée contre les empires prédateurs qui prétendirent tout au long de notre histoire, engloutir notre pays dans un ensemble supranational .
Vercingétorix contre l'Empire Romain,
Vainqueur à Gergovie et battu par César à Alésia mourut assassiné un an plus tard à Rome.

Clovis et les Capétiens, pendant un millennaire.

Charles Martel contre les Musulmans

Philippe Le Bel contre le Saint Empire Romain (Les légistes, Bouvines). " Le roi est empereur en son royaume ".

Les capétiens contre le Saint Empire Romain Germanique (Charles Quint)

La Nation de 1789 contre les Empires monarchiques (guerres de la Révolution)

La France contre l'Empire allemand (1870)

La France contre les Empires centraux (1914-1918)

La France contre l'Europe nouvelle (1944)

La France contre la nouvelle Europe

C'est dans la lignée éternelle de ces combats pour la Nation française que s'inscrit le premier d'entre eux, celui de Jeanne, Jeanne la Sainte de la Patrie, Jeanne l'héroïne de la Nation, symbole à elle seul de ceux qui disent NON.


Je vois d'ailleurs un signe du Ciel dans le choix fait par le Cardinal Ratzinger, dans la lignée des Papes Benoit, son prédécesseur Benoit XV ayant été celui qui canonisa Jeanne d'Arc en 1920 et dont je vous livre cette phrase sublime :

" Nous trouvons si juste que le souvenir de Jeanne d'Arc enflamme l'amour des Français pour leur patrie que nous regrettons de n'être Français que par le cur ".
Alors, Mesdames et Messieurs, nous sommes contre l'adoption de la Constitution, d'abord parce que c'est une Constitution, qu'un Etat ne peut avoir 2 Constitutions et que nous en avons une avec ses défauts mais qui est la Constitution de la République française.

La Constitution ou le Traité constitutionnel, ce qui revient au même, crée un Etat avec ses institutions, son drapeau, sa devise, son hymne. Elle est l'instrument de l'abandon
de la France comme Etat indépendant,
de la Constitution comme texte fondateur,
de la République comme régime politique.

Elle couronne l'édifice des Traités qui ont marqué la réduction progressive de la souveraineté française. Maastricht ' Schengen ' Amsterdam ' Nice.

Les Français doivent savoir qu'elle est irréversible et que si nous venions à changer d'idée, nous serions contraints à l'obéissance par la police ou l'armée européenne, comme le furent en Amérique, les Etats sudistes, partisans de la Confédération, par les Nordistes de l'Union, dans les torrents de sang.

Déjà, 60% de nos lois étaient décidées à Bruxelles, demain ce sera 100% et d'ores et déjà, la capitale de l'Union n'est plus à Strasbourg mais à Bruxelles.

Il est clair que la Turquie entrera dès lors dans l'Europe et avec elle, d'autres pays qui ne sont pas plus européens qu'elle.

Le rejet de la Constitution aura déjà un premier effet bénéfique, c'est qu'elle ne pourra plus entrer puisque le Traité de Nice limite à 27 le nombre des membres de l'Union et que la Bulgarie et la Roumanie ont fermé la piste que rouvrirait le OUI.

Le OUI est l'abject consentement sollicité d'électeurs qui n'en ont pas le droit. Ils ne sont pas seuls, il y a la Nation, la Patrie, le Peuple qui viennent d'au-delà et vont plus loin que la durée de la vie humaine.

Personne ne peut disposer de la France. Elle n'est pas leur propriété, mais celle des générations qui se sont succédées au long des siècles et qui ont travaillé, souffert et lutté pour la construire et la défendre. Elle appartient aussi aux générations de Français qui viennent et qui ont un droit imprescriptible à l'intégrité de leur territoire, à la souveraineté de leur Nation, à la dignité de leur Patrie, parce que celles-ci sont les cadres historiques, matériels et spirituels de leur vie, de leur liberté, de leur sécurité, de leur légitime part de bonheur terrestre.

A mon tour de vous consulter publiquement.

Répondez-moi à ces 3 questions :

Etes-vous d'accord pour renoncer à l'indépendance de votre Patrie ?

Etes-vous d'accord pour accepter de ne plus être les maîtres de votre destin ?

Acceptez-vous une Constitution étrangère dont vous ne pourrez plus jamais sortir ?

Alors, agissons pendant le mois de mai qui est celui de Marie, du Printemps, de l'Espérance, pour faire échouer le complot des politiciens félons.

Et pensons déjà à préparer, chacun dans notre pays, son redressement matériel, sa réforme intellectuelle et morale pour pouvoir garder une Europe des Nations libres autour du patrimoine exceptionnel de notre civilisation chrétienne et humaniste.

L'Union Européenne est un échec et une impasse. Elle n'est pas à la hauteur des défis de notre temps. Avec 70 ans de retard sur le Moloch Soviétique, elle propose une structure de gigantisme mou, cosmopolite, subordonnée à l'OTAN et ouverte à l'influence dominante de l'islam.

Dès le 4ème mot du paragraphe 1er de son préambule, la Constitution a évacué Dieu, ce qui permettait d'esquiver l'allusion aux racines chrétiennes de l'Europe. On a oublié aussi de citer la laïcité, comme si ce gage de neutralité faisait le pendant de Dieu. Or, comme le rappelait le cardinal Feltin : La patrie a droit à un véritable amour de préférence. Je le cite :

" L'Eglise qui proclame que tous les hommes sont frères, corrige l'interprétation erronée qu'on donne parfois à cette fraternité universelle. Elle déclare, en effet, que chacun doit aimer particulièrement ceux qui sont nés sur le même sol que .lui, qui parlent la même langue, ont hérité des mêmes richesses historiques, artistiques, culturelles, qui constituent dans l'humanité cette communauté spéciale que nous appelons notre patrie, véritable mère, qui a contribué à former chacun de ses enfants. Elle a droit à un amour de préférence ".

A eux qui pouvaient douter des racines chrétiennes de l'Europe ' reniées par Jacques Chirac- il a été répondu par le formidable remous des curs et des âmes qui a accompagné le Pape Jean-Paul II à sa dernière demeure.

III - Notre message adressé aux peuples libres du monde est celui du modèle français, chrétien et humaniste, aujourd'hui seule alternative aux modèles marchand des anglo-saxons et religieux de l'Islam.

Oui, Mesdames et messieurs, en disant NON, nous n'allons pas seulement retrouver notre liberté et notre prospérité perdue.

Nous allons retrouver aussi la fierté d'être les messagers universels d'un modèle fait d'équilibre et d'harmonie.

Equilibre entre nos traditions et le monde moderne.

Equilibre entre nos racines et notre avenir.

Equilibre entre nos anciens et nos enfants à naître.

Oui , nous sommes toujours fidèles à notre devise " la France et les Français d'abord " et il ne peut y avoir de compromis dans ce combat que nous livrons depuis tant d'années, depuis 20 ans au Parlement européen, contre la technocratie bruxelloise, contre la tyrannie des bureaucrates, agents de l'étranger !

Notre seul tort, Mesdames et Messieurs, est d'avoir raison trop tôt. C'est pour cela que nous sommes exclus de l'espace médiatique, politique et parlementaire.

Et pourtant dans une page célèbre intitulée " Too late " ' Trop tard ' du Général Mac Arthur, il résume, selon lui, les raisons des échecs :
Avoir su trop tard
Avoir compris trop tard
Avoir agi trop tard.

Mais rassurez-vous : le peuple comprend qu'il est trahi par ceux qui sont chargés de le défendre ; il comprend qu'on lui ment lorsqu'il voit le chômage qui augmente, l'immigration qui explose et son niveau de vie qui diminue ;
Il comprend qu'on accepte de lui demander son avis à la seule condition qu'il vote bien, sinon il sera traité de débile mental.
Alors, il en a assez, le peuple ! Et son NON, c'est un NON qui monte de la terre de France, qui monte des forces vives de la Nation, qui monte de nos villes et de nos campagnes, qui monte de l'âme de France.

Ce NON-là est irrésistible, malgré la désinformation, malgré le matraquage, malgré les mensonges, parce que justement, c'est la voix chaude, pure, profonde et vraie du peuple français.

Alors, mes chers amis, ayez confiance : une fois de plus la France va se retrouver, comme dans les grands moments de son histoire, de Bouvines à la Marne, de Fontenoy au chemin des Dames.

Oui, Mesdames et Messieurs, nous luttons pour garder notre âme, notre souveraineté, notre identité, notre substance charnelle, notre matière grise, nos cathédrales et nos clochers, nos chantiers navals et nos ateliers, nos bocages et nos vergers.

Le processus européiste s'est tout au long alimenté d'arguments essentiellement matérialistes.

Le grand marché de libre-échange organisé en Union Européenne, devait procurer aux peuples une élévation considérable de leur niveau de vie et la solution des problèmes sociaux que les gouvernements nationaux étaient incapables de réaliser.

Le prix secret, mais exorbitant était l'acceptation de la disparition dans l'ensemble nouveau, des nations, des patries, des cultures, des langues dans une uniformisation, gage disait-on, de l'efficacité dans les temps modernes.

Quelle dérision !

Au moment même où s'effondrait le moloch communiste de l'URSS, on se propose de construire un monstre de même dimension. Or, le gigantisme n'est pas gage de force mais au contraire de faiblesse surtout quand il est miné par la dénatalité et l'invasion migratoire, sans grands espaces, ni matières premières. Car, l'Europe n'est pas une Nation, ni une Patrie et ne le sera jamais.

C'est une grosse méduse, molle et sans forces, incapable de se défendre elle-même et contrainte de n'être qu'un protectorat. Et si elle nous était imposée, ce serait sur les décombres de nos nations et de nos patries et d'abord de la notre.

Avez-vous entendu crier Vive l'Europe ailleurs que dans une banque ?

Qui est aujourd'hui prêt à mourir pour la Nouvelle Europe ? Ceux qui, naguère, moururent pour l'Europe Nouvelle ont disparu, accablés sous l'opprobre.

La France, ce n'est pas seulement des réseaux de supermarchés, des administrations, des statistiques de production ou de commerce extérieur.

La France, c'est une nation, c'est-à-dire un peuple et un territoire qu'il habite continûment depuis plus de deux millénaires.

La Patrie, " ce sont des paysages, des champs, des murs et des maisons, des tombeaux et des autels, ce sont des hommes vivants, père, mère et frère, des enfants qui jouent au jardin, des paysans qui font du blé, des jardiniers qui font des roses, des marchands, des artisans, des ouvriers, des soldats. Il n'y a rien au monde de plus concret ". (Charles Maurras)

La France, ce sont aussi des monuments faits de main d'homme et répondant au besoin de beauté, de piété. C'est une terre défrichée et labourée, enrichie et embellie, arrosée de l'eau du ciel mais aussi de la sueur, de larmes et du sang des hommes. Ce sont nos mers, nos fleuves, nos rivières, nos ruisseaux.

C'est un ensemble de foi, de traditions, de coutumes, d'habitudes, de savoir-faire qui ne sont pas d'ailleurs, des cimetières et des berceaux, des oriflammes et des drapeaux.

C'est un esprit illustré par des milliers d'artistes, de musiciens, d'écrivains, de poètes.

C'est une âme rattachée au monde céleste par des milliers et des milliers de saints et de martyrs et exprimé dans nos cathédrales, nos églises, nos chapelles.

Mais ce sont aussi, nos rires et nos pleurs, nos prières et nos chants, nos chagrins et nos espoirs.

Contre la trahison des princes qui nous gouvernent et qui veulent nous noyer dans un torrent financier et médiatique, comparable au 2ème tour des présidentielles de 2002.

J'en appelle au Peuple français, au peuple des paysans, des ouvriers, des artisans, des commerçants, des soldats et des fonctionnaires de la France et d'abord à tous ceux de la France d'en bas, les pauvres de plus en plus nombreux et dont Jaurès disait " La Patrie, c'est ce qui reste aux pauvres, à ceux qui n'ont plus rien ", et Dutourd :

" Les pauvres bien plus que les nantis ont besoin que la Nation soit puissante et ses frontières inviolables. La véritable internationale c'est celle des seigneurs, elle existe depuis le fond des âges. Les manants sont aussi étroitement liés au macadam qu'ils l'étaient jadis à la glèbe.

J'en appelle à tous ceux qui ont combattu sous son uniforme dans une armée dont la devise était Honneur et Patrie, à tous ceux aussi dont les ancêtres et les proches sont tombés pour la défense de notre sol, de notre drapeau, de notre patrie.

J'en appelle à vous tous qui êtes là pour témoigner et à travers vous, à tous mes compatriotes pour qu'ils se mobilisent tout au long du mois de Mai et que je remercie à l'avance de ce qu'ils vont faire pour leur pays.

Qu'ils me permettent de leur dédier cette phrase de notre grand champion olympique, Alain Mimoun : " Honnêtement ce qui me fait de la peine un peu, c'est le sentiment que parfois le peuple français ne mérite pas son pays. Pour moi, la France, c'est la plus belle fille du monde avec en plus quelque chose de sacré comme une atmosphère de sainteté ".

Vive le Front National !
Vive la France !

(Source http://www.front-national.fr, le 2 mai 2005)