Texte intégral
Lors de sa visite en Europe, le Président Bush a clairement marqué son souhait de donner un nouvel élan au partenariat transatlantique et de travailler avec l'Union Européenne. Ce message a été bien reçu et il contribue à créer une nouvelle atmosphère entre les deux rives de l'Atlantique. C'est important, car une ambiance assainie facilitera le dialogue et la coopération dont nous avons particulièrement besoin aujourd'hui.
En effet, nous avons en face de nous une série de problèmes complexes dont la solution implique une concertation étroite entre Américains et Européens : le terrorisme, la prolifération d'armes de destruction massive, la multiplication de crises régionales ; sans parler de l'environnement, des migrations et des pandémies, qui ne relèvent pas du domaine de la défense.
Comme nos présidents l'ont souligné, l'Europe et les Etats-Unis sont - du fait de leur histoire, des valeurs communes, de leur forte interdépendance et des risques partagés - des partenaires privilégiés. Ils doivent cependant mieux dialoguer entre eux. Etant donné nos capacités, nous avons en effet une responsabilité particulière dans la stabilité du monde ; et c'est en joignant nos efforts que nous avons une chance d'atteindre nos objectifs communs.
Aujourd'hui quels sont-ils ? Les plus immédiats sont clairement : faire aboutir le processus de paix au Proche Orient, favoriser une stabilisation de l'Iraq, éviter la prolifération d'armes de destructions massive (en particulier en Iran et en Corée du Nord), empêcher la déstabilisation de l'Afrique, développer un partenariat responsable avec la Russie et la Chine. Ce sont bien sûr des dossiers distincts, mais ils ont des liens évidents entre eux. Qui peut ignorer l'impact réciproque des affaires du Proche Orient, de l'Iraq et de l'Iran ? Peut-on sous-estimer le rôle de la Russie au Moyen Orient et en Asie ? N'avons-nous pas intérêt à coopérer avec la Chine pour assurer la stabilité et la prospérité en Asie ? N'avons-nous pas une responsabilité partagée à prévenir la faillite de nombreux Etats africains ?
Il est donc indispensable que, sur tous ces sujets, nous ayons entre Européens et Américains un dialogue stratégique approfondi qui évite les erreurs du passé et nous permette d'agir de façon coordonnée. Chacun d'entre nous a des points forts et des faiblesses dans ses relations avec certaines parties du monde. Si nous nous concertons, cette diversité sera un atout. Si nous laissons nos différences être instrumentalisées par d'autres, qui ne partagent pas nos objectifs, nous perdrons. La façon dont nous saurons jouer nos complémentarités en Iran me paraît emblématique de cette nouvelle approche indispensable entre nous.
Lors de leur dîner du 21 février, les Présidents Bush et Chirac ont parlé d'un " nouveau départ " dans la relation franco-américaine. Ils ont évoqué une entente sur des valeurs communes et sur une vision commune : Nos deux pays sont les mères de la démocratie et des droits de l'Homme. Nous voulons combattre les terroristes et empêcher la prolifération des armes de destruction massive dans le monde. Nous avons une responsabilité particulière en tant que membres permanents du Conseil de Sécurité et nous avons une " vision universelle " du monde.
Ma forte conviction est que, pour gérer les crises et les menaces qui sont en face de nous, nous avons besoin et de bâton militaire et de carotte diplomatique.
La France ne se reconnaît pas dans l'image d'un vieux pays européen fatigué de se battre et prêt à toutes les compromissions. Elle le montre en Afghanistan, dans les Balkans, en Afrique ou en Haïti. Sur tous ces théâtres d'opération, nos soldats sont côte à côte et apprécient de lutter ensemble. Nos services de renseignement coopèrent de façon étroite.
La France a un rôle de locomotive dans la construction européenne. Elle incite ses partenaires à plus et mieux assumer leurs responsabilités en matière de sécurité, en Europe et dans le monde. Elle fait un effort exceptionnel en matière de budget consacré à la Défense. Sa vision est celle d'une Europe forte, contribuant à la stabilité du monde aux côtés des Etats-Unis. Nous ne sommes pas en compétition. Nous sommes complémentaires.
J'ai la conviction que ce message passe mieux de ce côté-ci de l'Atlantique. Les déclarations du Président Bush à Bruxelles, de Condoleeza Rice à Paris et de Donald Rumsfeld à Nice le montrent. Le terrain est désormais mûr pour un " nouveau départ " dans la relation franco-américaine. J'y prendrai toute ma part
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 9 mars 2005)
En effet, nous avons en face de nous une série de problèmes complexes dont la solution implique une concertation étroite entre Américains et Européens : le terrorisme, la prolifération d'armes de destruction massive, la multiplication de crises régionales ; sans parler de l'environnement, des migrations et des pandémies, qui ne relèvent pas du domaine de la défense.
Comme nos présidents l'ont souligné, l'Europe et les Etats-Unis sont - du fait de leur histoire, des valeurs communes, de leur forte interdépendance et des risques partagés - des partenaires privilégiés. Ils doivent cependant mieux dialoguer entre eux. Etant donné nos capacités, nous avons en effet une responsabilité particulière dans la stabilité du monde ; et c'est en joignant nos efforts que nous avons une chance d'atteindre nos objectifs communs.
Aujourd'hui quels sont-ils ? Les plus immédiats sont clairement : faire aboutir le processus de paix au Proche Orient, favoriser une stabilisation de l'Iraq, éviter la prolifération d'armes de destructions massive (en particulier en Iran et en Corée du Nord), empêcher la déstabilisation de l'Afrique, développer un partenariat responsable avec la Russie et la Chine. Ce sont bien sûr des dossiers distincts, mais ils ont des liens évidents entre eux. Qui peut ignorer l'impact réciproque des affaires du Proche Orient, de l'Iraq et de l'Iran ? Peut-on sous-estimer le rôle de la Russie au Moyen Orient et en Asie ? N'avons-nous pas intérêt à coopérer avec la Chine pour assurer la stabilité et la prospérité en Asie ? N'avons-nous pas une responsabilité partagée à prévenir la faillite de nombreux Etats africains ?
Il est donc indispensable que, sur tous ces sujets, nous ayons entre Européens et Américains un dialogue stratégique approfondi qui évite les erreurs du passé et nous permette d'agir de façon coordonnée. Chacun d'entre nous a des points forts et des faiblesses dans ses relations avec certaines parties du monde. Si nous nous concertons, cette diversité sera un atout. Si nous laissons nos différences être instrumentalisées par d'autres, qui ne partagent pas nos objectifs, nous perdrons. La façon dont nous saurons jouer nos complémentarités en Iran me paraît emblématique de cette nouvelle approche indispensable entre nous.
Lors de leur dîner du 21 février, les Présidents Bush et Chirac ont parlé d'un " nouveau départ " dans la relation franco-américaine. Ils ont évoqué une entente sur des valeurs communes et sur une vision commune : Nos deux pays sont les mères de la démocratie et des droits de l'Homme. Nous voulons combattre les terroristes et empêcher la prolifération des armes de destruction massive dans le monde. Nous avons une responsabilité particulière en tant que membres permanents du Conseil de Sécurité et nous avons une " vision universelle " du monde.
Ma forte conviction est que, pour gérer les crises et les menaces qui sont en face de nous, nous avons besoin et de bâton militaire et de carotte diplomatique.
La France ne se reconnaît pas dans l'image d'un vieux pays européen fatigué de se battre et prêt à toutes les compromissions. Elle le montre en Afghanistan, dans les Balkans, en Afrique ou en Haïti. Sur tous ces théâtres d'opération, nos soldats sont côte à côte et apprécient de lutter ensemble. Nos services de renseignement coopèrent de façon étroite.
La France a un rôle de locomotive dans la construction européenne. Elle incite ses partenaires à plus et mieux assumer leurs responsabilités en matière de sécurité, en Europe et dans le monde. Elle fait un effort exceptionnel en matière de budget consacré à la Défense. Sa vision est celle d'une Europe forte, contribuant à la stabilité du monde aux côtés des Etats-Unis. Nous ne sommes pas en compétition. Nous sommes complémentaires.
J'ai la conviction que ce message passe mieux de ce côté-ci de l'Atlantique. Les déclarations du Président Bush à Bruxelles, de Condoleeza Rice à Paris et de Donald Rumsfeld à Nice le montrent. Le terrain est désormais mûr pour un " nouveau départ " dans la relation franco-américaine. J'y prendrai toute ma part
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 9 mars 2005)