Discours de M. François Hollande, premier secrétaire du PS, sur son soutien au premier ministre espagnol dans sa campagne pour le oui au traité constitutionnel, Madrid le 19 mars 2005.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Participation à un meeting avec M. Zapatero, premier ministre espagnol à Madrid le 18 février 2005

Texte intégral

Querido Jose Luis,
Queridos companeros espanoles,
Quisiera disculparme por no hablar vuestro bello idioma castellano sobre todo en el ano del cuarto centenario del quijote. Es la razon por la cual hablare en frances. Pero esta noche ni corazon es espanol !
Je veux d'abord, au nom de tous les socialistes français, rendre hommage à l'action du gouvernement espagnol sous la conduite de Jose Luis Zapatero. Soyez fiers de votre gouvernement, il est courageux. C'est le visage d'une nouvelle Espagne qui est en train de se dessiner.
Une Espagne respectueuse du droit international. Et je veux saluer la décision courageuse de retirer les troupes espagnoles d'Irak. Il en a fallu du courage pour écarter les pressions multiples venant des Etats-Unis. Il en a fallu du courage pour vaincre la douleur légitime issue des attentats barbares du 11 mars. Il en a fallu du courage pour tenir rapidement son engagement majeur au nom de la morale politique et du droit international. La France s'est reconnue pleinement dans votre démarche.
Mais, vous avez aussi voulu bâtir :
Une Espagne plus moderne, avec la priorité donnée à l'enseignement public gratuit et laïc, à la Recherche, aux technologies.
Une Espagne plus solidaire, avec un effort engagé pour le logement, pour l'emploi, pour la Justice sociale et pour le droit des femmes -notamment pour les protéger de toute forme de violence.
Une Espagne plus démocratique.
Comme socialiste français, je regarde votre action comme une référence et vos choix comme des orientations essentielles du projet que nous allons présenter aux Français en 2007.
Vous avez remis l'Espagne sur le bon chemin, et notamment sur le chemin de l'Europe, celui qu'avait choisi F. Gonzalez avec les socialistes français et F. Mitterrand.
Ce sont les socialistes espagnols qui, par leur victoire le 14 mars, ont rendu possible la signature de la Constitution européenne. Aznar le bloquait ; Zapatero l'a libéré.
Ce sont les socialistes espagnols qui, par leur succès aux élections européennes du mois de juin dernier, ont permis, avec les socialistes français, de renforcer le groupe socialiste au Parlement européen et il était normal que la présidence du Parlement européen revienne à J. Borell.
Ce sont les socialistes espagnols qui vont, par leur campagne, permettre la victoire du " oui " au référendum du 20 février.
En effet, c'est ici, en Espagne, que commence la ratification par les peuples de la Constitution européenne.
C'est ici, en Espagne, ce dimanche, que le mouvement va être lancé en faveur du " oui ". C'est le " oui " de l'Espagne qui va donner le ton, la force, le sens partout en Europe, et notamment en France.
Votre vote aura valeur d'exemple. Vous allez être les premiers en Europe :
Les premiers à exprimer votre approbation à un Traité qui renforce la démocratie européenne.
Les premiers à dire votre soutien à la Charte des droits fondamentaux.
Les premiers à affirmer votre confiance dans une Europe plus sociale.
Les premiers à déclarer votre appui à une politique étrangère de l'Europe.
Les premiers à prononcer votre volonté d'une Europe plus forte.
Puisque vous allez être les premiers, votre responsabilité est grande. Vous devez être les plus nombreux, les plus mobilisés, les plus clairs.
La victoire du " oui " ne suffit pas. C'est la participation qui créera la dynamique et montrera la direction à prendre.
Les socialistes Français ont aussi, par leur propre consultation interne, ouvert la voie.
Je compte sur vous pour nous précéder, puisque la France se prononcera aussi dans quelques mois par référendum.
Je compte sur vous pour convaincre ceux qui doutent encore. Et j'invite J. L. Zapatero à venir faire campagne en France avec les socialistes français.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 29 mars 2005)