Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
C'est avec plaisir que je suis présent aujourd'hui aux côtés de Marie-Anne Montchamp, ma collègue secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, et à l'occasion de ce conseil d'administration exceptionnel, pour la signature de la convention d'objectifs entre l'Etat et l'AGEFIPH.
Il me semble en effet important, au-delà de cette convention que nous allons signer dans quelques instants, de pouvoir vous rencontrer, vous qui êtres les administrateurs de l'AGEFIPH, c'est à dire les responsables de cette instance fondamentale sur le sujet du handicap et de l'insertion professionnelle des handicapés, vous les représentants des entreprises qui vous investissez particulièrement sur ce champ, et enfin vous les associations d'handicapés qui avez un rôle tellement important pour la défense des droits des handicapés et pour la sensibilisation de notre société à la réalité qui est la leur.
Comme vous le savez, la politique du handicap, et l'insertion des handicapés constituent l'une des priorités du Président de la République et du Gouvernement.
Cette priorité a déjà donné lieu à un certain nombre de dispositif.
Permettez-moi de citer les plus importants.
Il y a bien sûr le Plan de Cohésion Sociale, avec la mise en place des contrats aidés, vers les secteurs marchand et non marchand, où un accès prioritaire est réservé aux travailleurs handicapés.
Je vous rappelle que le gouvernement s'est fixé un objectif de baisse du chômage des handicapés de 20 %, objectif qui a été décliné pour toutes les régions françaises. Désormais, les services publics de l'emploi régionaux doivent mobiliser les instruments du Plan de Cohésion Sociale pour pouvoir atteindre cet objectif.
Il y a ensuite la loi du 04 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie. Je vous rappelle que plusieurs dispositions de la loi sont venues renforcer l'accès à la formation professionnelle des personnes handicapées.
L'article 5 a posé le principe général selon lequel les personnes handicapées doivent bénéficier de formation de droit commun, les actions spécifiques ne devant être mobilisées qu'en second recours, en complément du droit commun. Plusieurs articles de la loi renvoient aux négociations collectives de branche les modalités d'accès à la formation professionnelle des personnes handicapées.
Il y enfin la loi du 11 février 2005 (dite loi " handicap ") pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Cette loi, portée par Madame Montchamp, est le fruit d'un travail de concertation avec l'ensemble des acteurs mais également d'un travail interministériel important. Ainsi, le Ministère de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion Sociale qu'anime Jean-Louis Borloo et le Ministre délégué aux Relations du Travail que je suis se sentent totalement impliqués et concernés par la mise en uvre de ce texte dont une part importante est consacrée à l'insertion professionnelle.
Sans rentrer dans le détail permettez-moi cependant de passer quelques instants sur certains des thèmes contenus dans la loi et relatifs à l'insertion professionnelle des personnes handicapés :
- la valorisation des entreprises qui consentiront des efforts dans le domaine du recrutement des personnes handicapées et de l'aménagement des postes de travail ;
- la reconnaissance de l'utilité du travail en milieu protégé qui est également confirmée pour ceux qui ne peuvent accéder au milieu ordinaire ; milieu protégé conçu comme un tremplin vers le milieu ordinaire pour ceux qui ont besoin d'une période d'adaptation et d'une passerelle pour y accéder ;
- la transformation des ateliers protégés en entreprises adaptées permettant l'évolution nécessaire afin de leur conférer une place spécifique mais entière dans le milieu de travail ordinaire ;
et, et c'est la raison de notre présence tous ensemble aujourd'hui,
- la mise en place d'une convention d'objectifs pluriannuels, avec L'AGEFIPH, afin de réaffirmer la cohérence et la portée de son action.
L'AGEFIPH, je l'ai dit au début de mon propos, est un acteur fondamental de l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés.
On sait bien que l'emploi est une dimension essentielle de l'épanouissement personnel. On sait aussi que l'emploi est une porte d'entrée dans la société. Il permet l'intégration, l'échange et le contact avec les autres, il permet d'être pleinement soi-même.
Nous comprenons bien, à l'évidence, l'importance fondamentale de l'emploi pour un handicapé.
Or c'est là le travail de l'AGEFIPH, c'est là votre travail, développer l'emploi des handicapés.
Depuis déjà 1987, l'AGEFIPH est au service des travailleurs handicapées et des entreprises.
Elle travaille à favoriser l'accès et le maintien dans l'emploi des personnes handicapées en milieu ordinaire de travail, que ce soit par la formation, en favorisant la création d'entreprise, en permettant l'accompagnement et le maintien au poste de travail, en organisant le recrutement notamment avec le réseau Cap Emploi.
Ainsi, l'AGEFIPH contribue de façon majeure à la politique de l'emploi menée par l'Etat.
Ainsi, par son action quotidienne, ainsi que par des actions spécifiques, l'AGEFIPH contribue à changer le regard sur l'handicapé et sur le handicap.
La convention que nous allons signer, et qui, je le sais, est le résultat d'un long travail d'étude, de réflexion et de concertation, est fondamentale.
D'abord, elle trace des objectifs concrets, qualitatifs, mais aussi quantitatifs avec la mise en place d'indicateurs de suivi, de bilan et d'évaluation.
Ces éléments sont importants car ils offrent un cadre et un horizon à notre action et à nos engagements.
Ensuite, cette convention reprend de façon précise les problématiques fortes que connaissent les travailleurs handicapés, et les décline en terme d'objectifs et d'engagements.
Je vais rappeler les principaux objectifs :
- accroître la qualification des demandeurs d'emploi,
- améliorer l'accès à l'emploi des personnes handicapées,
- aider les salariés handicapés à se maintenir dans l'emploi,
- aider les entreprises à accroître l'embauche et le maintien dans l'emploi de travailleurs handicapés dans le nouveau contexte légal,
- améliorer la collaboration des acteurs institutionnels concernés
- approfondir la connaissance de la population active handicapée et des efforts en sa faveur.
Enfin, je tiens à rappeler que cette convention est le résultat d'un travail à plusieurs.
Déjà entre ministères, puisque le secrétariat d'Etat aux personnes handicapées et le Ministère délégué aux relations du travail ont travaillé ensemble, traduisant bien une complémentarité, mais aussi une synergie absolument nécessaires
Ensuite entre l'Etat et l'AGEFIPH. Cette convention acte ainsi et de manière forte, la nécessité du partenariat, l'importance de travailler ensemble, services publics, associations -je pense à l'AGEFIPH bien sûr, mais aussi aux associations d'handicapés, au réseau des Cap Emploi-, et les entreprises, quand on s'attaque à des sujets aussi difficiles et aussi fondamentaux que l'emploi, l'insertion professionnelle et le handicap.
Ainsi, je crois que cette convention que nous allons signée traduit bien ce besoin d'alliance, cette mise en commun de nos forces afin de permettre à ceux de nos concitoyens qui connaissent le handicap, d'obtenir une citoyenneté pleine et entière, pour qu'enfin notre regard sur le handicap change et que, pour reprendre les mots du Président Jacques Chirac, " le mur d'indifférence, et si souvent le mur d'égoïsme qui l'entourait, commence à tomber ".
Ainsi, et avant de laisser la parole à Marie-Anne Montchamp, je tiens à vous dire de nouveau l'importance que j'attache au travail de l'AGEFIPH, mais plus encore au travail que nous allons mener tous ensemble.
Mesdames et messieurs, je vous remercie.
(Source http://www.travail.gouv.fr, le 25 mai 2005)