Texte intégral
QUESTION : Lorsque les Anglais de P O décident de fermer la ligne entre Le Havre et Portsmouth, est-ce que cela ne brouille pas l'idée d'une certaine vision de l'Europe et ne fournit pas des arguments aux défenseurs du "non" ?
Jean-Pierre RAFFARIN : Je ne crois pas. Cette décision est fâcheuse, mais elle a été prise en fonction de critères qui n'ont rien à voir avec le débat d'aujourd'hui sur l'Europe. Plus l'Europe sera unie, plus les liaisons maritimes entre la France et la Grande-Bretagne seront intenses.
QUESTION : Le "oui" a été en tête dans les sondages avant d'être à nouveau doublé par le "non" ces derniers jours. Comment expliquez-vous cette situation et êtes-vous inquiet sur l'issue du référendum ?
Jean-Pierre RAFFARIN : J'ai toujours dit que le résultat serait serré. N'oublions pas que la France a voté en 1992 à 51 % des suffrages. Chaque électeur tiendra dans ses mains un bulletin historique. Les citoyens français vont décider de l'avenir de 450 millions d'Européens. S'ils votent "oui", la construction européenne avance. S'ils votent "non", elle piétine. Les Européens attendent notre décision et le monde aussi attend de savoir si l'Europe passe au feu vert ou si elle stoppe au feu rouge. Pour beaucoup d'Américains, de Chinois ou d'Indiens, ce ne serait sans doute pas une mauvaise chose que l'Europe soit en panne. Notre pays a besoin que l'Europe soit une véritable force continentale.
QUESTION : Il n'y a pas de plan B alors ?
Jean-Pierre RAFFARIN : Cette idée du plan B est un gadget de campagne. Tout traité est le résultat de négociations longues et complexes. Si celui-ci est refusé, il faudra rediscuter, rebâtir une Convention. Cela prendra beaucoup de temps. Le "non" serait la paralysie pour l'Europe. Une paralysie dont nous sortirions peut-être, mais qui laisserait de graves séquelles. Nous ne sommes pas devant une alternative plan A/plan B. Il y a un traité réel aujourd'hui, le reste est très virtuel.
QUESTION : Si plusieurs pays disaient "non", comme la France pourrait le faire à en croire les sondages, elle ne serait plus isolée.
Jean-Pierre RAFFARIN : Ceux qui pourraient dire "non", ce sont des pays libéraux, qui n'apprécient guère l'économie sociale de marché et qui auraient préféré une grande zone de libre échange sans règles de protection. Une France du "non" serait isolée, car elle aurait voté pour une Europe dont d'autres pays ne veulent pas. Par ailleurs, il est clair que le "non" de Philippe de Villiers n'a rien de commun avec celui de Laurent Fabius ! De même un "non" anglais et un "non" français n'auraient pas la même signification. Ce n'est pas parce que les uns et les autres refuseraient le même traité qu'ils auraient le même projet pour l'Europe.
QUESTION : N'avez-vous pas l'impression de dramatiser l'enjeu ?
Jean-Pierre RAFFARIN : Je choisis la responsabilité plutôt que la dramatisation. J'appelle les Français à un vote de responsabilité. L'Europe n'est plus porteuse d'un drame, elle est la garantie de la paix et de la sécurité.
Comment expliquer le fait que ces arguments de protection sociale ne sont pas entendus ; on le voit dans les sondages.
L'Europe inquiète certains Français qui pensent qu'ils seraient protégés par nos frontières. Cette vision est dépassée. La France seule ne peut équilibrer le continent américain ou le continent asiatique. Elle a besoin de la protection et de la force du continent européen rassemblé
(Source http://www.u-m-p.org, le 20 mai 2005)
Jean-Pierre RAFFARIN : Je ne crois pas. Cette décision est fâcheuse, mais elle a été prise en fonction de critères qui n'ont rien à voir avec le débat d'aujourd'hui sur l'Europe. Plus l'Europe sera unie, plus les liaisons maritimes entre la France et la Grande-Bretagne seront intenses.
QUESTION : Le "oui" a été en tête dans les sondages avant d'être à nouveau doublé par le "non" ces derniers jours. Comment expliquez-vous cette situation et êtes-vous inquiet sur l'issue du référendum ?
Jean-Pierre RAFFARIN : J'ai toujours dit que le résultat serait serré. N'oublions pas que la France a voté en 1992 à 51 % des suffrages. Chaque électeur tiendra dans ses mains un bulletin historique. Les citoyens français vont décider de l'avenir de 450 millions d'Européens. S'ils votent "oui", la construction européenne avance. S'ils votent "non", elle piétine. Les Européens attendent notre décision et le monde aussi attend de savoir si l'Europe passe au feu vert ou si elle stoppe au feu rouge. Pour beaucoup d'Américains, de Chinois ou d'Indiens, ce ne serait sans doute pas une mauvaise chose que l'Europe soit en panne. Notre pays a besoin que l'Europe soit une véritable force continentale.
QUESTION : Il n'y a pas de plan B alors ?
Jean-Pierre RAFFARIN : Cette idée du plan B est un gadget de campagne. Tout traité est le résultat de négociations longues et complexes. Si celui-ci est refusé, il faudra rediscuter, rebâtir une Convention. Cela prendra beaucoup de temps. Le "non" serait la paralysie pour l'Europe. Une paralysie dont nous sortirions peut-être, mais qui laisserait de graves séquelles. Nous ne sommes pas devant une alternative plan A/plan B. Il y a un traité réel aujourd'hui, le reste est très virtuel.
QUESTION : Si plusieurs pays disaient "non", comme la France pourrait le faire à en croire les sondages, elle ne serait plus isolée.
Jean-Pierre RAFFARIN : Ceux qui pourraient dire "non", ce sont des pays libéraux, qui n'apprécient guère l'économie sociale de marché et qui auraient préféré une grande zone de libre échange sans règles de protection. Une France du "non" serait isolée, car elle aurait voté pour une Europe dont d'autres pays ne veulent pas. Par ailleurs, il est clair que le "non" de Philippe de Villiers n'a rien de commun avec celui de Laurent Fabius ! De même un "non" anglais et un "non" français n'auraient pas la même signification. Ce n'est pas parce que les uns et les autres refuseraient le même traité qu'ils auraient le même projet pour l'Europe.
QUESTION : N'avez-vous pas l'impression de dramatiser l'enjeu ?
Jean-Pierre RAFFARIN : Je choisis la responsabilité plutôt que la dramatisation. J'appelle les Français à un vote de responsabilité. L'Europe n'est plus porteuse d'un drame, elle est la garantie de la paix et de la sécurité.
Comment expliquer le fait que ces arguments de protection sociale ne sont pas entendus ; on le voit dans les sondages.
L'Europe inquiète certains Français qui pensent qu'ils seraient protégés par nos frontières. Cette vision est dépassée. La France seule ne peut équilibrer le continent américain ou le continent asiatique. Elle a besoin de la protection et de la force du continent européen rassemblé
(Source http://www.u-m-p.org, le 20 mai 2005)