Texte intégral
ALAIN RICHARD, MINISTRE DE LA DEFENSE
Les meilleures méthodes d'application des règles du traité d'Amsterdam font maintenant partie de notre horizon. J'ai utilisé ce forum pour écouter les réflexions des ministres de la Défense des quinze pays dans leur diversité, ainsi que ceux qui ne sont pas membres de l'Alliance (nous-mêmes y sommes membres sans être militairement intégrés et nos amis danois se considèrent comme non-liés par les dispositions de sécurité d'Amsterdam). Les différents représentants avaient à coeur d'essayer de cerner les problèmes concrets d'application du dispositif modeste du traité d'Amsterdam qui peut représenter un pas en avant dans la capacité d'action et de prises de responsabilités communes des Européens face à des crises qui peuvent affecter le continent et auxquelles nos concitoyens nous demandent d'être responsables.
JOURNALISTE
Monsieur le Ministre, votre homologue anglais a précisé ce qu'était la position de son pays. En d'autres termes, entre l'attachement à l'OTAN et la volonté de réactiver le groupe....
ALAIN RICHARD
Non, le ministre George ROBERTSON reste attaché à la position exprimée par Tony BLAIR au cours de ces dernières semaines devant la presse d'abord, et plus particulièrement à Pörtschach la semaine dernière. Le ministre ROBERTSON est resté dans cette problématique et nous approuvons l'idée de ne pas figer tout de suite la discussion sur une proposition britannique fermée sur laquelle les autres partenaires auraient à se situer. Nous approuvons aussi la démarche pragmatique qui consiste à ne pas définir tout de suite une géométrie précise de la relation entre les différentes structures.
JOURNALISTE
Monsieur le Ministre, au cours de cette réunion informelle, vous avez eu un aparté avec votre homologue allemand et votre homologue britannique sur ces questions concrètes que sont la force d'intervention planifiée pour venir en aide aux vérificateurs de l'OSCE [Organisation de la sécurité et de la coopération européenne] si nécessaire. Où en est-on ?
ALAIN RICHARD
Il s'agissait d'une rencontre à trois comme on en fait maintenant assez régulièrement avec mes collègues britannique et allemand, et non d'une réunion plus large, du type Alliance ou UEO [Union de l'Europe Occidentale], parce que cela nous permet de gagner du temps pour la coordination de multiples relations quotidiennes. C'est ce que nous avons fait avec le ministre Rudolph SCHARPING et le ministre George ROBERTSON. On a fait le tour de quelques points d'actualité : parmi ces points, il y en avait un concernant la convergence de nos trois pays pour soutenir une force principalement européenne veillant à la sécurité des observateurs du Kosovo, qui serait d'une dimension accrue par rapport à la première proposition du commandement de l'Alliance. Notre schéma de travail compte 1 500 hommes avec, entre autres, 4 unités d'intervention, principalement héliportées, ayant pour objectif un temps de réaction d'une à deux heures à partir de l'alerte émise par les responsables de la mission de vérification. Il reste beaucoup de travail à faire mais les échanges qui ont eu lieu entre nos trois pays sont positifs. L'approche du ministre néerlandais est aussi positive : il est donc vraisemblable d'envisager une contribution de cinq ou six pays européens à cette force avec un pays contributeur pour fournir l'encadrement et la structure de communication et de logistique de la force, rôle que nous accepterions de jouer. Mais cela demande encore du travail au sein de l'Alliance. Nous recommandons que le délai ne soit pas plus long qu'une semaine parce que le déploiement des vérificateurs au Kosovo prend déjà du temps, compte tenu de la charge importante qui pèse sur l'OSCE. S'il n'y a pas de première garantie de sécurité pour les vérificateurs dans les 10 ou 12 jours qui suivent, ce sera un motif supplémentaire de retard. Or, pendant ce temps, il se produit des mouvements au Kosovo. A notre avis, ils vont pour l'essentiel dans le sens de l'observation des principes arrêtés entre l'autorité yougoslave et le représentant du groupe de contact. Mais ces mouvements sont contrastés, et dans les villages évacués par les forces officielles yougoslaves, on assiste à des mouvements de milices et de l'UCK, qui ne peuvent pas échapper à une observation plus fine. Il ne faut donc pas que la mission de vérification mette trop longtemps à s'installer et à agir au Kosovo.
JOURNALISTE
Monsieur le Ministre, deux questions qui sont liées aux statuts différents des Quinze par rapport à la Défense et aux problèmes de sécurité. Première question : est-ce que les Danois, malgré les réserves qu'ils ont faites sur Amsterdam, sont d'accord aujourd'hui pour parler des méthodes et des moyens d'application du traité d'Amsterdam ? Deuxième question : est-ce qu'au cours de cette réunion, vous avez eu un échange de vue sur le prochain sommet de l'OTAN et sur ce que le nouveau concept stratégique pourrait dire à propos de l'identité européenne de sécurité et de défense ?
ALAIN RICHARD
Sur le premier point, je crois que nos amis danois ne souhaitent pas se tenir à l'écart, et ignorer les discussions sur les thèmes de sécurité et de défense des 14. Mais ils tiennent à leur mandat politique qui est de ne pas prendre de responsabilités à ce sujet. Hans Haekkerup était autour de la table ce matin mais n'a pas pris la parole. Nous comprenons que c'est l'application stricte de la position politique du Danemark définie par le choix démocratique : il faut s'y plier.
En ce qui concerne l'IESD [Identité Européenne de Sécurité et de Défense] et sa traduction dans la préparation du sommet de Washington, ce sujet a été évoqué dans plusieurs des interventions mais le centre des prises de position concernait davantage les dispositions pratiques au niveau européen en association avec les divers pays.
JOURNALISTE
Vous avez écouté l'ensemble des ministres : avez-vous conclu au sujet d'une capacité militaire commune des pays européens ?
ALAIN RICHARD
Je ne crois pas que ce soit le moment de conclure : c'est une phase de débat qui doit se concrétiser et être encadrée par des textes qui seront ratifiés par l'ensemble des Quinze. Par ailleurs, s'agissant des capacités militaires, le débat qui est en cours aujourd'hui à propos de la force au Kosovo montre qu'il y a une capacité opérationnelle dès l'instant où l'on met en oeuvre une opération de l'Alliance d'une certaine dimension. Beaucoup de pays de l'Union veulent que cela reste ainsi et que l'essentiel du débat qui concerne l'articulation entre une appréciation politique et un processus de décision à quinze, passe par les mécanismes de l'Union européenne issus du traité d'Amsterdam et une mise en oeuvre dans laquelle le détenteur de la capacité militaire ne serait pas l'Union.
JOURNALISTE
Vous dites " ne serait pas l'Union " : serait-ce l'UEO ou l'OTAN ?
ALAIN RICHARD
Ce n'est pas décidé ; c'est un travail de réflexion dans laquelle toutes les bonnes idées sont bienvenues.
JOURNALISTE
Les Etats-Unis n'ont apparemment pas souhaité faire partie de la force de sécurité des vérificateurs. Leur contribution pourrait-elle s'exercer en terme d'encadrement, voire en terme de surveillance aérienne ?
ALAIN RICHARD
La mission de vérification est dirigée par un Général-ambassadeur américain et les Etats-Unis sont dans l'organisation du contrôle aérien. En revanche, il est vrai que la composition de la mission de vérification est encore en étude. J'ai pu rencontrer les premiers participants français qui sont des militaires en civil pour l'instant en stand-by à Vienne. Ils en profitent pour prendre un certain nombre de contacts au sein de l'OSCE. Nous prévoyons comme nos amis britanniques d'amener nos premiers observateurs sur le terrain dans les tout prochains jours avec un point d'appui institutionnel minimal de la mission. Les Américains font de même : ils sont prêts à mettre sur le terrain plusieurs dizaines d'observateurs. Plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne et la France, sont également prêts.
JOURNALISTE
Y a-t-il un rôle spécial pour les pays neutres comme l'Autriche ou la Hollande ?
ALAIN RICHARD
Il faudra que nous prenions des positions communes et traitions des situations de crise et de tension à quinze. Notre dispositif d'adoption de décision à quinze est souple et permet d'avoir des pays qui consentent à l'action commune sans décider de s'y engager. Mais les pays qui ne sont pas membres de l'Alliance ont démontré dans plusieurs situations qu'ils étaient tout à fait disposés à s'engager dans des opérations de maintien de la paix qui peuvent concerner le traitement d'un certain nombre de crises dans un cadre politique. Cela a été discuté à Cardiff il y a quelques mois et on a bien vu que les objectifs des Quinze étaient convergents dans le traitement de la crise du Kosovo. Il nous faut respecter la position spécifique des pays qui ont choisi de ne pas être dans l'Alliance ; nous le ferons d'autant plus volontiers que nous sommes nous-mêmes dans l'Alliance avec un statut original.
JOURNALISTE
Peut-on imaginer que ces réunions informelles se multiplient et deviennent régulières ?
ALAIN RICHARD
Ce n'est pas la position de la France comme vous avez pu le deviner en lisant les propos du Président du République devant les ambassadeurs et du Premier ministre devant l'IHEDN. La France envisage en effet le montage d'une procédure de rencontre communautaire des ministres de la Défense mais dans des conditions de crédibilité politique, mettant en place un dispositif d'application du traité d'Amsterdam en liaison avec les conseils européens. Il ne faut pas imaginer un système de réunion sans mandat des conseils des ministres de la Défense. On peut se rencontrer dans différents cercles : nous participerons par exemple à un séminaire intéressant sur les questions d'armement à l'invitation des Italiens dans quinze jours. Il faut bien séparer ce qui est informel de ce qui est institutionnel. Dans le cadre communautaire nous savons bien qu'à moyen terme, nous n'aurons pas que des questions opérationnelles ou de gestion de situation. Nous devons travailler ensemble de façon régulière pour une politique européenne d'acquisition et d'armement qui doit être le pendant de la constitution progressive d'une industrie européenne de Défense. Plusieurs de mes collègues ont rappelé ce matin que s'il devait y avoir une unification européenne progressive de l'industrie de la Défense au niveau de l'offre, il est nécessaire que nous sachions mieux nous coordonner au niveau de la demande, c'est-à-dire des tâches.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 17 septembre 2001)
Les meilleures méthodes d'application des règles du traité d'Amsterdam font maintenant partie de notre horizon. J'ai utilisé ce forum pour écouter les réflexions des ministres de la Défense des quinze pays dans leur diversité, ainsi que ceux qui ne sont pas membres de l'Alliance (nous-mêmes y sommes membres sans être militairement intégrés et nos amis danois se considèrent comme non-liés par les dispositions de sécurité d'Amsterdam). Les différents représentants avaient à coeur d'essayer de cerner les problèmes concrets d'application du dispositif modeste du traité d'Amsterdam qui peut représenter un pas en avant dans la capacité d'action et de prises de responsabilités communes des Européens face à des crises qui peuvent affecter le continent et auxquelles nos concitoyens nous demandent d'être responsables.
JOURNALISTE
Monsieur le Ministre, votre homologue anglais a précisé ce qu'était la position de son pays. En d'autres termes, entre l'attachement à l'OTAN et la volonté de réactiver le groupe....
ALAIN RICHARD
Non, le ministre George ROBERTSON reste attaché à la position exprimée par Tony BLAIR au cours de ces dernières semaines devant la presse d'abord, et plus particulièrement à Pörtschach la semaine dernière. Le ministre ROBERTSON est resté dans cette problématique et nous approuvons l'idée de ne pas figer tout de suite la discussion sur une proposition britannique fermée sur laquelle les autres partenaires auraient à se situer. Nous approuvons aussi la démarche pragmatique qui consiste à ne pas définir tout de suite une géométrie précise de la relation entre les différentes structures.
JOURNALISTE
Monsieur le Ministre, au cours de cette réunion informelle, vous avez eu un aparté avec votre homologue allemand et votre homologue britannique sur ces questions concrètes que sont la force d'intervention planifiée pour venir en aide aux vérificateurs de l'OSCE [Organisation de la sécurité et de la coopération européenne] si nécessaire. Où en est-on ?
ALAIN RICHARD
Il s'agissait d'une rencontre à trois comme on en fait maintenant assez régulièrement avec mes collègues britannique et allemand, et non d'une réunion plus large, du type Alliance ou UEO [Union de l'Europe Occidentale], parce que cela nous permet de gagner du temps pour la coordination de multiples relations quotidiennes. C'est ce que nous avons fait avec le ministre Rudolph SCHARPING et le ministre George ROBERTSON. On a fait le tour de quelques points d'actualité : parmi ces points, il y en avait un concernant la convergence de nos trois pays pour soutenir une force principalement européenne veillant à la sécurité des observateurs du Kosovo, qui serait d'une dimension accrue par rapport à la première proposition du commandement de l'Alliance. Notre schéma de travail compte 1 500 hommes avec, entre autres, 4 unités d'intervention, principalement héliportées, ayant pour objectif un temps de réaction d'une à deux heures à partir de l'alerte émise par les responsables de la mission de vérification. Il reste beaucoup de travail à faire mais les échanges qui ont eu lieu entre nos trois pays sont positifs. L'approche du ministre néerlandais est aussi positive : il est donc vraisemblable d'envisager une contribution de cinq ou six pays européens à cette force avec un pays contributeur pour fournir l'encadrement et la structure de communication et de logistique de la force, rôle que nous accepterions de jouer. Mais cela demande encore du travail au sein de l'Alliance. Nous recommandons que le délai ne soit pas plus long qu'une semaine parce que le déploiement des vérificateurs au Kosovo prend déjà du temps, compte tenu de la charge importante qui pèse sur l'OSCE. S'il n'y a pas de première garantie de sécurité pour les vérificateurs dans les 10 ou 12 jours qui suivent, ce sera un motif supplémentaire de retard. Or, pendant ce temps, il se produit des mouvements au Kosovo. A notre avis, ils vont pour l'essentiel dans le sens de l'observation des principes arrêtés entre l'autorité yougoslave et le représentant du groupe de contact. Mais ces mouvements sont contrastés, et dans les villages évacués par les forces officielles yougoslaves, on assiste à des mouvements de milices et de l'UCK, qui ne peuvent pas échapper à une observation plus fine. Il ne faut donc pas que la mission de vérification mette trop longtemps à s'installer et à agir au Kosovo.
JOURNALISTE
Monsieur le Ministre, deux questions qui sont liées aux statuts différents des Quinze par rapport à la Défense et aux problèmes de sécurité. Première question : est-ce que les Danois, malgré les réserves qu'ils ont faites sur Amsterdam, sont d'accord aujourd'hui pour parler des méthodes et des moyens d'application du traité d'Amsterdam ? Deuxième question : est-ce qu'au cours de cette réunion, vous avez eu un échange de vue sur le prochain sommet de l'OTAN et sur ce que le nouveau concept stratégique pourrait dire à propos de l'identité européenne de sécurité et de défense ?
ALAIN RICHARD
Sur le premier point, je crois que nos amis danois ne souhaitent pas se tenir à l'écart, et ignorer les discussions sur les thèmes de sécurité et de défense des 14. Mais ils tiennent à leur mandat politique qui est de ne pas prendre de responsabilités à ce sujet. Hans Haekkerup était autour de la table ce matin mais n'a pas pris la parole. Nous comprenons que c'est l'application stricte de la position politique du Danemark définie par le choix démocratique : il faut s'y plier.
En ce qui concerne l'IESD [Identité Européenne de Sécurité et de Défense] et sa traduction dans la préparation du sommet de Washington, ce sujet a été évoqué dans plusieurs des interventions mais le centre des prises de position concernait davantage les dispositions pratiques au niveau européen en association avec les divers pays.
JOURNALISTE
Vous avez écouté l'ensemble des ministres : avez-vous conclu au sujet d'une capacité militaire commune des pays européens ?
ALAIN RICHARD
Je ne crois pas que ce soit le moment de conclure : c'est une phase de débat qui doit se concrétiser et être encadrée par des textes qui seront ratifiés par l'ensemble des Quinze. Par ailleurs, s'agissant des capacités militaires, le débat qui est en cours aujourd'hui à propos de la force au Kosovo montre qu'il y a une capacité opérationnelle dès l'instant où l'on met en oeuvre une opération de l'Alliance d'une certaine dimension. Beaucoup de pays de l'Union veulent que cela reste ainsi et que l'essentiel du débat qui concerne l'articulation entre une appréciation politique et un processus de décision à quinze, passe par les mécanismes de l'Union européenne issus du traité d'Amsterdam et une mise en oeuvre dans laquelle le détenteur de la capacité militaire ne serait pas l'Union.
JOURNALISTE
Vous dites " ne serait pas l'Union " : serait-ce l'UEO ou l'OTAN ?
ALAIN RICHARD
Ce n'est pas décidé ; c'est un travail de réflexion dans laquelle toutes les bonnes idées sont bienvenues.
JOURNALISTE
Les Etats-Unis n'ont apparemment pas souhaité faire partie de la force de sécurité des vérificateurs. Leur contribution pourrait-elle s'exercer en terme d'encadrement, voire en terme de surveillance aérienne ?
ALAIN RICHARD
La mission de vérification est dirigée par un Général-ambassadeur américain et les Etats-Unis sont dans l'organisation du contrôle aérien. En revanche, il est vrai que la composition de la mission de vérification est encore en étude. J'ai pu rencontrer les premiers participants français qui sont des militaires en civil pour l'instant en stand-by à Vienne. Ils en profitent pour prendre un certain nombre de contacts au sein de l'OSCE. Nous prévoyons comme nos amis britanniques d'amener nos premiers observateurs sur le terrain dans les tout prochains jours avec un point d'appui institutionnel minimal de la mission. Les Américains font de même : ils sont prêts à mettre sur le terrain plusieurs dizaines d'observateurs. Plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne et la France, sont également prêts.
JOURNALISTE
Y a-t-il un rôle spécial pour les pays neutres comme l'Autriche ou la Hollande ?
ALAIN RICHARD
Il faudra que nous prenions des positions communes et traitions des situations de crise et de tension à quinze. Notre dispositif d'adoption de décision à quinze est souple et permet d'avoir des pays qui consentent à l'action commune sans décider de s'y engager. Mais les pays qui ne sont pas membres de l'Alliance ont démontré dans plusieurs situations qu'ils étaient tout à fait disposés à s'engager dans des opérations de maintien de la paix qui peuvent concerner le traitement d'un certain nombre de crises dans un cadre politique. Cela a été discuté à Cardiff il y a quelques mois et on a bien vu que les objectifs des Quinze étaient convergents dans le traitement de la crise du Kosovo. Il nous faut respecter la position spécifique des pays qui ont choisi de ne pas être dans l'Alliance ; nous le ferons d'autant plus volontiers que nous sommes nous-mêmes dans l'Alliance avec un statut original.
JOURNALISTE
Peut-on imaginer que ces réunions informelles se multiplient et deviennent régulières ?
ALAIN RICHARD
Ce n'est pas la position de la France comme vous avez pu le deviner en lisant les propos du Président du République devant les ambassadeurs et du Premier ministre devant l'IHEDN. La France envisage en effet le montage d'une procédure de rencontre communautaire des ministres de la Défense mais dans des conditions de crédibilité politique, mettant en place un dispositif d'application du traité d'Amsterdam en liaison avec les conseils européens. Il ne faut pas imaginer un système de réunion sans mandat des conseils des ministres de la Défense. On peut se rencontrer dans différents cercles : nous participerons par exemple à un séminaire intéressant sur les questions d'armement à l'invitation des Italiens dans quinze jours. Il faut bien séparer ce qui est informel de ce qui est institutionnel. Dans le cadre communautaire nous savons bien qu'à moyen terme, nous n'aurons pas que des questions opérationnelles ou de gestion de situation. Nous devons travailler ensemble de façon régulière pour une politique européenne d'acquisition et d'armement qui doit être le pendant de la constitution progressive d'une industrie européenne de Défense. Plusieurs de mes collègues ont rappelé ce matin que s'il devait y avoir une unification européenne progressive de l'industrie de la Défense au niveau de l'offre, il est nécessaire que nous sachions mieux nous coordonner au niveau de la demande, c'est-à-dire des tâches.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 17 septembre 2001)