Texte intégral
Jean-Michel APHATIE : Bonjour Patrick Devedjian. A l'automne, et puis au mois de janvier encore vous vous êtes opposé à l'augmentation des tarifs téléphoniques que réclamait Thierry Breton, qui était à l'époque PDG de France Télécom. Depuis vendredi, Thierry Breton c'est votre patron. Il est à Bercy, et vous le retrouverez ce matin pour la première fois à l'Elysée autour de la table du conseil des ministres. Alors on imagine, Patrick Devedjian, que depuis quelques jours vous êtes dans vos petits souliers.
Patrick DEVEDJIAN : C'est sans aucun problème. Vous savez, il était dans son rôle : défendre et redresser France Télécom qu'il avait reçu dans un état assez difficile, et il faut reconnaître qu'il a bien travaillé parce qu'il l'a considérablement redressé. Et moi j'étais dans mon rôle : ouvrir le marché à la concurrence, défendre les consommateurs, jouer sur la baisse des prix, nous étions chacun dans notre partie. Aujourd'hui nous sommes du même bord, à Bercy.
Q - Avec des tensions quand même hein, vous savez comment on vous appelait à France Télécom ? "Le ministre des consommateurs et des concurrents".
R - Eh bien je trouve ça très flatteur.
Q - Oui mais enfin, visiblement vous étiez leur bête noire.
R - C'était effectivement ma vocation ! Nous étions chacun dans notre mission. Lui, redresser l'entreprise France Télécom, il a réussi. Moi, ouvrir le marché, réduire la fracture numérique. Et aujourd'hui, encore une fois, nous sommes du même côté tous les deux.
Q - Vous vous êtes expliqués depuis vendredi tous les deux ?
R - On n'a eu aucun problème. Vous savez, d'abord on se connaît depuis très longtemps et on est ami. Ce qui est peut-être étrange c'est qu'on a pu s'opposer malgré ça mais on s'est opposé fonctionnellement ; je le voyais d'ailleurs très régulièrement à cette époque-là, ce n'était pas un affrontement de personnes, nous avions simplement des missions qui étaient opposées.
Q - Affrontement de fond aussi puisque vous disiez, vous, que la concurrence profitait aux consommateurs.
R - Oui, et je le pense encore.
Q - Et lui disait - c'est une phrase qu'il a prononcée - "le discours de Patrick Devedjian est un discours qui pousse à la délocalisation".
R - Ça je ne le pense pas. Au contraire.
Q - Il y a une divergence de fond entre vous deux.
R - Non je ne crois pas qu'il ait dit ça. On a dû lui prêter ça parce que nous nous en sommes expliqués.
Q - Ah oui, il faut toujours se méfier de ce qu'il y a dans les journaux.
R - Vous savez, je vais vous dire, en matière de reproduction des propos des hommes politiques.
Q - C'est terrible.
R - La déontologie exigerait quand on met leurs propos entre guillemets qu'on les leur fasse relire auparavant, ça éviterait souvent bien des problèmes !
Q - On invitera un journaliste un matin pour en parler, d'accord ?
R - Oui, mais je connais d'excellents journaux de la presse écrite qui font ça.
Q - Mais donc : divergence de fond ou pas à votre avis ? Il y a eu une divergence de fond à ce moment là, cet automne, au début de l'année ?
R - Il y a eu une opposition de principe, où nous étions dans des rôles complètement différents. Moi je crois au contraire qu'il faut réduire la fracture numérique, et que ça passe par la concurrence. Et lui a pour objet de redresser France Télécom et de faire flèche de tout bois dans ce qui profite à l'entreprise. Il avait raison, et j'avais raison.
Q - Et maintenant qu'il est de l'autre côté de la barrière il se rangera à vos arguments.
R - Il a coupé les ponts et il ne s'occupe plus de France Télécom. Et nous oeuvrons tous les deux dans le même sens, c'est-à-dire pour la concurrence.
Q - On se demande Patrick Devedjian qui sera le ministre de l'Industrie parce que Thierry Breton connaît évidemment beaucoup ce monde-là. Il était PDG de France Télécom, et administrateur de beaucoup de sociétés. Et on se dit : tiens, eh bien Patrick Devedjian il n'aura plus grand chose à faire, sinon à vérifier ce que veut faire Thierry Breton, et à appliquer ses directives.
R - Je vais vous dire : à Bercy il y a du travail pour tout le monde ! Malheureusement le champ est très vaste, et moi je suis très heureux d'avoir quelqu'un qui a une expérience de l'entreprise. Après tout ce n'est toujours si fréquent dans le monde politique.
Q - Justement, sur quel pied danse t-on ? Quand il y a quelqu'un de la Société Civile on dit : c'est pas bien, ça ne marche pas et puis là, ce matin, vous dites : c'est bien d'avoir quelqu'un qui connaît le monde industriel. On va de l'un à l'autre, il n'y a pas de doctrine.
R - Oui, effectivement, tout est affaire d'hommes. Mais vous savez personne ne naît dans la société politique. Les hommes politiques sont d'anciens civils, comme les militaires.
Q - Vous, vous êtes un peu né dans la société politique, vous n'avez jamais fait que ça ?
R - Ah non, j'ai exercé le métier d'avocat pendant très longtemps !
Q - Vous avez fait beaucoup de politique il y a longtemps.
R - Mais bien sûr j'ai fait beaucoup de politique depuis longtemps, mais dans la Société Civile comme vous le dites, j'ai été avocat pendant trente ans.
Q - Ce serait plus simple si vous étiez ministre de plein exercice. Vous n'êtes que ministre délégué, votre secteur industriel, vous le géreriez avec plus d'autonomie si on vous enlevait ce petit mot de "délégué". Christian Jacob est le ministre du Commerce. Vous êtes ministre délégué à l'Industrie.
R - Oui mais il y a beaucoup de ministres délégués dans le gouvernement.
Q - Oui ça il y en a beaucoup, oui.
R - C'est une forme de collaboration !
Q - Ce ne serait pas plus simple pour vous ?
R - Ça pourrait l'être, mais ce n'est pas vraiment le sujet ! Vous savez, de toute façon on travaille tous ensemble, et l'action gouvernementale est une action fortement interministérielle. Et finalement le concept de délégué, ou pas... on est toujours le délégué de quelqu'un. D'abord on est le délégué du premier ministre, on est le délégué du président de la République donc il ne faut pas le voir dans ces termes-là.
Q - Mauvaise nouvelle à Bercy : les chiffres de la dette publique sont mauvais: 3,7 % du PIB, 1.067 milliards de dettes. Ça n'en finit pas, et depuis un peu plus de deux ans que ce gouvernement est en place, il a échoué sur ce thème-là.
R - C'est beaucoup plus difficile de remonter la pente, que de la descendre.
Q - Mais on continue à la descendre.
R - Non c'est pas vrai ! Puisque le déficit public était de 4,2 l'année dernière. C'était beaucoup. Il est de 3,7 c'est encore trop mais qui ne voit qu'on a fait un effort considérable.
Q - Mais cette année, enfin l'année 2004, 11 milliards de recettes supplémentaires et malgré tout le déficit demeure important. Les prévisions étaient à 3,6, la réalité sera à 3,7.
R - Eh bien oui mais je vous dis l'année dernière c'était à 4,2. C'est quand même beaucoup mieux ! Alors on n'a pas atteint tout à fait l'objectif. Il faut que la situation n'est pas toujours très facile. J'ajouterai sur l'endettement que si nous avons si fortement augmenté, c'est d'abord en raison des collectivités locales, et deuxièmement en raison des déficits sociaux. Mais l'Etat, pour sa part, a fait son travail.
Q - Autre point noir : le chômage. Thierry Breton a pris ses fonctions vendredi, c'est le jour où on a appris qu'il y avait 10% de chômeurs.
R - On a passé symboliquement la barre des 10 %.
Q - Pourquoi la France ne crée t-elle pas plus d'emplois vous qui êtes ministre de l'Industrie ? Peut-être que vous avez la réponse.
R - Pour beaucoup de raisons. Et notamment notre conservatisme, notre incapacité à vouloir réformer ! Le chômage, c'est la somme de tous nos conservatismes.
Q - Alors qu'est-ce que vous faites, pourquoi vous ne les débloquez pas, ne les surmontez pas ces conservatismes ?
R - Je vais vous dire, par exemple vous avez 300.000 emplois, un peu moins de 300.000 d'offres d'emplois qui ne sont pas satisfaites. Et ce décalage entre le chômage et l'offre d'emplois c'est aussi un dysfonctionnement contre lequel il faut lutter. Nous avons réussi à le réduire de 100.000. Nous allons continuer. Nous lançons la politique des pôles de compétitivité, qui est une politique de réindustrialisation, et qui va créer des emplois. Nous lançons aussi "le plan Borloo" sur les emplois de services, qui vont créer 500.000 emplois. Nous ne restons pas inertes !
Q - Vous pensez que l'année 2005 sera vraiment une année de baisse du chômage ? Vous le croyez ?
R - Je le pense. Le Premier Ministre d'ailleurs a fixé un objectif ambitieux : une baisse de 10 % du chômage. Nous en prenons les moyens je vous dis, avec les pôles de compétitivité et la politique des services.
Q - Avez-vous des nouvelles d'Hervé Gaymard ?
R - Bien sûr, j'ai des nouvelles d'Hervé Gaymard.
Q - Comment va t-il ?
R - Il a subi le choc, évidemment.
Q - Mais vous l'avez eu, je ne sais pas, depuis qu'il est parti, vendredi.
R - Pas depuis vendredi mais il a pris ça avec beaucoup de courage, beaucoup d'abnégation aussi.
Q - Alors il a signé, c'est lui qui signe la lettre qui accompagne la déclaration de revenus avec Jean-François Copé. "Nous prenons l'engagement que chaque euro dépensé sera un euro utile". Évidemment ça fait sourire hein quand on lit ça ?
R - Oui enfin le rapprochement est facile mais ceci est aussi un peu démesuré comme affaire.
Q - Oui c'est ce que vous aviez dit à l'époque : "On a lâché les chiens", aviez-vous dit. C'est une formule difficile.
R - Non ce n'est pas une formule difficile parce que je vais vous dire, les hommes politiques de gauche, qui donnent des leçons de morale...
Q - Vous pensez à qui ?
R - Pour faire oublier leurs propres turpitudes.
Q - Vous pensez à quelqu'un ?
R - Par exemple, dans la même semaine, on était en train de juger "les écoutes de l'Elysée". Les écoutes de l'Elysée, on les juge vingt ans après les faits, dix ans après la mort de François Mitterrand. C'était la même semaine. Et pour le dysfonctionnement de la démocratie, c'est autrement plus grave !
Q - Patrick Devedjian, qui va retrouver son ami Thierry Breton à l'Elysée tout à l'heure au conseil des ministres, était l'invité d'RTL. Bonne journée.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 3 mars 2005)
Patrick DEVEDJIAN : C'est sans aucun problème. Vous savez, il était dans son rôle : défendre et redresser France Télécom qu'il avait reçu dans un état assez difficile, et il faut reconnaître qu'il a bien travaillé parce qu'il l'a considérablement redressé. Et moi j'étais dans mon rôle : ouvrir le marché à la concurrence, défendre les consommateurs, jouer sur la baisse des prix, nous étions chacun dans notre partie. Aujourd'hui nous sommes du même bord, à Bercy.
Q - Avec des tensions quand même hein, vous savez comment on vous appelait à France Télécom ? "Le ministre des consommateurs et des concurrents".
R - Eh bien je trouve ça très flatteur.
Q - Oui mais enfin, visiblement vous étiez leur bête noire.
R - C'était effectivement ma vocation ! Nous étions chacun dans notre mission. Lui, redresser l'entreprise France Télécom, il a réussi. Moi, ouvrir le marché, réduire la fracture numérique. Et aujourd'hui, encore une fois, nous sommes du même côté tous les deux.
Q - Vous vous êtes expliqués depuis vendredi tous les deux ?
R - On n'a eu aucun problème. Vous savez, d'abord on se connaît depuis très longtemps et on est ami. Ce qui est peut-être étrange c'est qu'on a pu s'opposer malgré ça mais on s'est opposé fonctionnellement ; je le voyais d'ailleurs très régulièrement à cette époque-là, ce n'était pas un affrontement de personnes, nous avions simplement des missions qui étaient opposées.
Q - Affrontement de fond aussi puisque vous disiez, vous, que la concurrence profitait aux consommateurs.
R - Oui, et je le pense encore.
Q - Et lui disait - c'est une phrase qu'il a prononcée - "le discours de Patrick Devedjian est un discours qui pousse à la délocalisation".
R - Ça je ne le pense pas. Au contraire.
Q - Il y a une divergence de fond entre vous deux.
R - Non je ne crois pas qu'il ait dit ça. On a dû lui prêter ça parce que nous nous en sommes expliqués.
Q - Ah oui, il faut toujours se méfier de ce qu'il y a dans les journaux.
R - Vous savez, je vais vous dire, en matière de reproduction des propos des hommes politiques.
Q - C'est terrible.
R - La déontologie exigerait quand on met leurs propos entre guillemets qu'on les leur fasse relire auparavant, ça éviterait souvent bien des problèmes !
Q - On invitera un journaliste un matin pour en parler, d'accord ?
R - Oui, mais je connais d'excellents journaux de la presse écrite qui font ça.
Q - Mais donc : divergence de fond ou pas à votre avis ? Il y a eu une divergence de fond à ce moment là, cet automne, au début de l'année ?
R - Il y a eu une opposition de principe, où nous étions dans des rôles complètement différents. Moi je crois au contraire qu'il faut réduire la fracture numérique, et que ça passe par la concurrence. Et lui a pour objet de redresser France Télécom et de faire flèche de tout bois dans ce qui profite à l'entreprise. Il avait raison, et j'avais raison.
Q - Et maintenant qu'il est de l'autre côté de la barrière il se rangera à vos arguments.
R - Il a coupé les ponts et il ne s'occupe plus de France Télécom. Et nous oeuvrons tous les deux dans le même sens, c'est-à-dire pour la concurrence.
Q - On se demande Patrick Devedjian qui sera le ministre de l'Industrie parce que Thierry Breton connaît évidemment beaucoup ce monde-là. Il était PDG de France Télécom, et administrateur de beaucoup de sociétés. Et on se dit : tiens, eh bien Patrick Devedjian il n'aura plus grand chose à faire, sinon à vérifier ce que veut faire Thierry Breton, et à appliquer ses directives.
R - Je vais vous dire : à Bercy il y a du travail pour tout le monde ! Malheureusement le champ est très vaste, et moi je suis très heureux d'avoir quelqu'un qui a une expérience de l'entreprise. Après tout ce n'est toujours si fréquent dans le monde politique.
Q - Justement, sur quel pied danse t-on ? Quand il y a quelqu'un de la Société Civile on dit : c'est pas bien, ça ne marche pas et puis là, ce matin, vous dites : c'est bien d'avoir quelqu'un qui connaît le monde industriel. On va de l'un à l'autre, il n'y a pas de doctrine.
R - Oui, effectivement, tout est affaire d'hommes. Mais vous savez personne ne naît dans la société politique. Les hommes politiques sont d'anciens civils, comme les militaires.
Q - Vous, vous êtes un peu né dans la société politique, vous n'avez jamais fait que ça ?
R - Ah non, j'ai exercé le métier d'avocat pendant très longtemps !
Q - Vous avez fait beaucoup de politique il y a longtemps.
R - Mais bien sûr j'ai fait beaucoup de politique depuis longtemps, mais dans la Société Civile comme vous le dites, j'ai été avocat pendant trente ans.
Q - Ce serait plus simple si vous étiez ministre de plein exercice. Vous n'êtes que ministre délégué, votre secteur industriel, vous le géreriez avec plus d'autonomie si on vous enlevait ce petit mot de "délégué". Christian Jacob est le ministre du Commerce. Vous êtes ministre délégué à l'Industrie.
R - Oui mais il y a beaucoup de ministres délégués dans le gouvernement.
Q - Oui ça il y en a beaucoup, oui.
R - C'est une forme de collaboration !
Q - Ce ne serait pas plus simple pour vous ?
R - Ça pourrait l'être, mais ce n'est pas vraiment le sujet ! Vous savez, de toute façon on travaille tous ensemble, et l'action gouvernementale est une action fortement interministérielle. Et finalement le concept de délégué, ou pas... on est toujours le délégué de quelqu'un. D'abord on est le délégué du premier ministre, on est le délégué du président de la République donc il ne faut pas le voir dans ces termes-là.
Q - Mauvaise nouvelle à Bercy : les chiffres de la dette publique sont mauvais: 3,7 % du PIB, 1.067 milliards de dettes. Ça n'en finit pas, et depuis un peu plus de deux ans que ce gouvernement est en place, il a échoué sur ce thème-là.
R - C'est beaucoup plus difficile de remonter la pente, que de la descendre.
Q - Mais on continue à la descendre.
R - Non c'est pas vrai ! Puisque le déficit public était de 4,2 l'année dernière. C'était beaucoup. Il est de 3,7 c'est encore trop mais qui ne voit qu'on a fait un effort considérable.
Q - Mais cette année, enfin l'année 2004, 11 milliards de recettes supplémentaires et malgré tout le déficit demeure important. Les prévisions étaient à 3,6, la réalité sera à 3,7.
R - Eh bien oui mais je vous dis l'année dernière c'était à 4,2. C'est quand même beaucoup mieux ! Alors on n'a pas atteint tout à fait l'objectif. Il faut que la situation n'est pas toujours très facile. J'ajouterai sur l'endettement que si nous avons si fortement augmenté, c'est d'abord en raison des collectivités locales, et deuxièmement en raison des déficits sociaux. Mais l'Etat, pour sa part, a fait son travail.
Q - Autre point noir : le chômage. Thierry Breton a pris ses fonctions vendredi, c'est le jour où on a appris qu'il y avait 10% de chômeurs.
R - On a passé symboliquement la barre des 10 %.
Q - Pourquoi la France ne crée t-elle pas plus d'emplois vous qui êtes ministre de l'Industrie ? Peut-être que vous avez la réponse.
R - Pour beaucoup de raisons. Et notamment notre conservatisme, notre incapacité à vouloir réformer ! Le chômage, c'est la somme de tous nos conservatismes.
Q - Alors qu'est-ce que vous faites, pourquoi vous ne les débloquez pas, ne les surmontez pas ces conservatismes ?
R - Je vais vous dire, par exemple vous avez 300.000 emplois, un peu moins de 300.000 d'offres d'emplois qui ne sont pas satisfaites. Et ce décalage entre le chômage et l'offre d'emplois c'est aussi un dysfonctionnement contre lequel il faut lutter. Nous avons réussi à le réduire de 100.000. Nous allons continuer. Nous lançons la politique des pôles de compétitivité, qui est une politique de réindustrialisation, et qui va créer des emplois. Nous lançons aussi "le plan Borloo" sur les emplois de services, qui vont créer 500.000 emplois. Nous ne restons pas inertes !
Q - Vous pensez que l'année 2005 sera vraiment une année de baisse du chômage ? Vous le croyez ?
R - Je le pense. Le Premier Ministre d'ailleurs a fixé un objectif ambitieux : une baisse de 10 % du chômage. Nous en prenons les moyens je vous dis, avec les pôles de compétitivité et la politique des services.
Q - Avez-vous des nouvelles d'Hervé Gaymard ?
R - Bien sûr, j'ai des nouvelles d'Hervé Gaymard.
Q - Comment va t-il ?
R - Il a subi le choc, évidemment.
Q - Mais vous l'avez eu, je ne sais pas, depuis qu'il est parti, vendredi.
R - Pas depuis vendredi mais il a pris ça avec beaucoup de courage, beaucoup d'abnégation aussi.
Q - Alors il a signé, c'est lui qui signe la lettre qui accompagne la déclaration de revenus avec Jean-François Copé. "Nous prenons l'engagement que chaque euro dépensé sera un euro utile". Évidemment ça fait sourire hein quand on lit ça ?
R - Oui enfin le rapprochement est facile mais ceci est aussi un peu démesuré comme affaire.
Q - Oui c'est ce que vous aviez dit à l'époque : "On a lâché les chiens", aviez-vous dit. C'est une formule difficile.
R - Non ce n'est pas une formule difficile parce que je vais vous dire, les hommes politiques de gauche, qui donnent des leçons de morale...
Q - Vous pensez à qui ?
R - Pour faire oublier leurs propres turpitudes.
Q - Vous pensez à quelqu'un ?
R - Par exemple, dans la même semaine, on était en train de juger "les écoutes de l'Elysée". Les écoutes de l'Elysée, on les juge vingt ans après les faits, dix ans après la mort de François Mitterrand. C'était la même semaine. Et pour le dysfonctionnement de la démocratie, c'est autrement plus grave !
Q - Patrick Devedjian, qui va retrouver son ami Thierry Breton à l'Elysée tout à l'heure au conseil des ministres, était l'invité d'RTL. Bonne journée.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 3 mars 2005)