Texte intégral
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J'étais il y a un an à Abidjan, où la ville vivait sous le couvre-feu, sous la tension. Je peux mesurer, aujourd'hui le chemin qui a été parcouru. Je voudrais saluer la détermination du président Gbagbo, la détermination de l'ensemble des acteurs ivoiriens. Avec l'appui de la communauté régionale et internationale, avec la mobilisation, vous le savez de la France, avec le dispositif "Licorne", et l'ensemble de notre diplomatie, c'est à nouveau vers l'avenir que la Côte d'Ivoire regarde.
Dans quelques heures, le président Gbagbo rencontrera le président Chirac. Nous voulons mener à bien, appuyer ce chemin de la réconciliation, ce chemin aussi de la reconstruction pour lequel, nous Français, nous voulons nous mobiliser et apporter l'appui de la communauté internationale. Je crois que ce chemin parcouru ensemble est un exemple. Un exemple dans une sortie de crise difficile, qui montre que, dans l'unité, dans la solidarité, il y a bien l'espoir et l'énergie indispensables pour pouvoir avancer ensemble. Et c'est un grand plaisir que d'être ce soir avec le président Gbagbo pour pouvoir examiner ensemble quelles sont les voies de l'avenir. Je serai dans quelques jours à New York, où nous allons aborder les grandes questions de stabilité régionale notamment la situation du Liberia. Nous évoquerons aussi, bien sûr, la définition, la formation d'une opération de maintien de la paix en Côte d'Ivoire. La France est engagée, et je sais aussi que la communauté internationale veut travailler dans ce sens. J'ai bon espoir que dans quelques semaines, cette force pourra être constituée et se déployer ici même. C'est dans ce sens que nous voulons travailler et, une nouvelle fois, je voudrais exprimer ma confiance dans les autorités ivoiriennes.
Q - Un an après Marcoussis, quelle est votre analyse de la situation en République de Côte d'Ivoire ?
R - Rappelez-vous dans quelle situation nous étions, dans quelle situation était la Côte d'Ivoire il y a un an, confrontée à une crise, à la menace de détérioration, peut-être à des affrontements et des confrontations qui auraient pu conduire au pire, ceci a été très largement évité. Pourquoi ? Parce qu'une règle commune, parce qu'un chemin a été tracé, il l'a été par l'ensemble des forces ivoiriennes dans le cadre de l'Accord de Linas Marcoussis, dans le cadre de l'Accord de Kléber. Faire la paix, se réconcilier, ce n'est jamais facile. Cela demande de la lucidité, cela demande de la détermination, cela demande du courage et c'est pour cela que je veux saluer une nouvelle fois aujourd'hui la détermination des autorités ivoiriennes, la détermination du président Gbagbo, car je sais bien à quel point tout ceci, tout ce qui a été accompli était difficile. Cela est fait, ce processus est engagé, les étapes sont passées les unes après les autres et regardons ces étapes. Réconciliation, formation d'un gouvernement, l'ensemble des grandes lois qui ont été adoptées par le Conseil des ministres et qui vont maintenant être présentées à l'Assemblée nationale. Chacun voit bien dans quel sens la Côte d'Ivoire avance. Elle avance vers la paix, elle avance vers la reconstruction et, dans cet effort, vous le savez, la France est à vos côtés.
Q - Est-ce que vous êtes d'accord avec la presse française, RFI notamment, qui dit depuis quelques jours que le président Gbagbo se rend en France pour redorer son blason ?
R - Vous savez, quand on exerce des responsabilités à la tête d'un Etat comme la Côte d'Ivoire, qu'on est confronté aux difficultés qu'a connues la Côte d'Ivoire, ce qui parle, c'est une et seule chose, c'est la vérité de ce qui se passe dans ce pays. Or, nous le voyons tous, ce qui se passe dans ce pays. Je reviens un an après en Côte d'Ivoire. Que peut-on constater ? Ce pays est en marche, ce pays se réconcilie, ce pays travaille, ce pays avance, ce pays a de nouveau un avenir et ça, ce n'est pas possible sans la détermination du chef de l'Etat ivoirien, sans la détermination de tous les Ivoiriens, de toutes les forces en Côte d'Ivoire. Ça, je crois que c'est la réalité et quand le président Chirac accueillera à Paris le président Gbagbo, c'est bien cela que nous voulons saluer, c'est toutes ces étapes qui ont été franchies, toutes ces étapes auxquelles la France a voulu, pas à pas, apporter son soutien et c'est bien vers l'avenir que nous voulons regarder, c'est bien pour cela que nous nous mobilisons, pour que cette opération de maintien de la paix en Côte d'Ivoire soit possible rapidement, c'est pour cela que nous voulons faire valoir aussi à la communauté internationale la nécessité de la responsabilité. Nous avons vu les difficultés qui ont existé au Sierra Leone, nous avons vu les difficultés qui ont existé au Liberia, nous avons vu les difficultés qui ont existé en Côte d'Ivoire. Il y a aujourd'hui une centaine de représentants des Nations unies, 15.000 hommes au Sierra Leone, autant qui vont être déployés au Liberia, il est nécessaire que la communauté internationale prenne ensemble ses responsabilités une nouvelle fois. Pourquoi ? Parce que nous entrons dans une nouvelle phase. Ce qui pouvait être fait l'a été : réconciliation, avancée vers le regroupement et avancée vers de désarmement. Il faut aller plus loin dans une nouvelle phase indispensable pour la sécurisation de la Côte d'Ivoire, dans une nouvelle phase indispensable pour la préparation des élections. Dans cette phase, là, une opération de maintien de la paix est nécessaire et c'est pour cela que nous sommes tous ensemble mobilisés. Le président Gbagbo, le président Chirac, la communauté internationale, la CEDEAO, c'est dans ce sens que nous avons parlé avec le Secrétaire général des Nations Unies qui a été reçu il y a quelques jours par le président Chirac à Paris, c'est dans ce sens que je serai à New York dans quelques jours pour la réunion du Conseil de sécurité.
Q - Welcome Monsieur de Villepin. Could you tell us some words about your visit in the Ivory Coast ?
R - My visit here in the Ivory Coast comes at a very important moment, just one year after the agreement that was reached in Marcoussis. I was here in Côte d'Ivoire, one year ago and I can measure what has been reached. Today this country is working for reconstruction, is working for reconciliation. The security is back in this country and France wants to support this all process. France wants to salute what has been achieved under the direction of the president Gbagbo, with all the political actors and forces in this country, with the support of the regional community, with the support of the international community. In a couple of hours, president Gbagbo will be received in Paris, because we want to go ahead, we want to work very closely in order to achieve a complete way out of the crisis in this country. We want to prepare a peacekeeping operation of the United Nations, here in this country. I will be at the end of next week in New York. The Security Council is meeting for discussing the Liberian's matters. We will of course discuss the whole region and I will insist on having a peacekeeping force here in the Ivory Coast, because we think that, with the support of France, with the support of regional countries, we need this force here to come in Abidjan, in order to support the new steps that need to be achieved to prepare the elections, to support the full security in the country. Thank you.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 février 2004)