Interview de M. Alain Juppé, président de l'UMP, à TF1 le 3 février 2004, sur sa condamnation dans l'affaire des emplois fictifs au RPR, sa décision de faire appel et de poursuivre son action au sein du RPR et à la mairie de Bordeaux.

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Texte intégral

Q- Vous avez dit tout à l'heure aux députés UMP que vendredi, à 14 heures, le ciel vous était tombé sur la tête. Aviez-vous, ne serait-ce que furtivement, entrevu ou imaginé cette issue possible judiciaire ?
R- Je m'étais préparé à toutes les hypothèses, mais pas à celle-ci, je dois bien le dire. La décision du Tribunal de Nanterre m'a bouleversé. Je ne dis pas cela pour apitoyer qui que ce soit sur mon sort, j'ai parfaitement conscience qu'il y a en France, ce soir, bien des personnes plus malheureuses que moi, des malades, nous en avons tous dans notre entourage.
Mais il se trouve que je suis responsable politique et cette décision a des conséquences qui dépassent ma personne. J'ai donc souhaité m'adresser aux Françaises et aux Français, je pensais que le meilleur moyen de le faire était de venir chez vous, et je vous remercie de m'accueillir.
Q- Est-ce la condamnation elle-même qui vous a fait mal, dix-huit mois de prison avec sursis, ou bien les conséquences, puisque pendant dix ans, vous ne pourrez vous présenter aux élections, ou bien encore les attendus, particulièrement sévères, qui disent que vous avez trompé la confiance du peuple souverain ?
R- Oui, ma première démarche, ma première réaction a été de tourner la page, tout de suite. Tout simplement, pour protéger ma femme et mes enfants des turbulences de la vie politique souvent redoutables. C'était sans doute pour moi le chemin le plus facile. Puis, j'ai pris le temps de la réflexion, j'ai un peu observé ce qui se passait autour de moi et un certain nombre de choses m'ont fait évoluer.
Tout d'abord, vous le dites vous-même, la lecture des attendus de la décision. Ils sont terribles. J'aurais effectivement trompé la confiance du peuple souverain.
Q- Une condamnation morale en quelque sorte ?
R- Voilà, une espèce d'opprobre sur ma vie politique et j'ai trouvé cela, je le répète, terrible.
Je n'appartiens pas à un milieu qui a fait de la politique, mon père ne m'a pas transmis son siège ou sa place. Après avoir fait mes études et passé des concours, en travaillant beaucoup, j'ai décidé de m'engager en politique parce que j'avais envie de servir mon pays, servir des idées et servir aussi mes concitoyens.
J'ai essayé de le faire, tout d'abord à Paris, dans le XVIIIe arrondissement, où nous avons, avec les habitants de ce quartier, transformé la Goutte d'Or. Je le fais en ce moment à Bordeaux, avec les Bordelaises et les Bordelais, nous sommes en train de ressusciter notre ville.
Puis, je me suis engagé également dans des responsabilités nationales afin de faire entendre une certaine voix de la France, dans les grandes crises internationales, dans les Balkans, en Afrique, dans certaines grandes négociations internationales, comme sur la diversité culturelle ou sur l'Euro. J'ai enfin essayé de changer un peu le paysage politique français en créant une grande formation de la droite et du centre.
Est-ce que tout ceci mérite d'être rayé d'un trait de plume, comme cela, dans un opprobre général ? Je trouve que je ne le mérite pas, je trouve que c'est trop et c'est ce qui m'a fait évoluer.
Q- Considérez-vous que c'est à la justice, à trois juges si vous préférez, de dire que vous avez trompé ou non la confiance du peuple souverain ?
R- Je ne veux pas critiquer la justice, je ne l'ai jamais fait, je la respecte, c'est une institution fondamentale, dans toute démocratie, dans toute République, et j'appelle tous les hommes politiques à la respecter. Mais, dans toute démocratie, existe aussi le principe du double degré de juridiction : vous êtes jugé en première instance, et tout citoyen, justiciable, a le droit, ce n'est pas une faveur, c'est un droit, d'aller en appel pour obtenir le cas échéant un autre jugement.
Quand je dis ce que je dis, je ne critique pas la justice ni le tribunal, je donne simplement mon sentiment sur la décision elle-même.
Une autre chose m'a aussi fait évoluer, c'est l'énorme courant de sympathie qui s'est manifesté à mon égard, d'amitié, d'affection, de tout milieu et de tout bord, pas uniquement les militants de l'UMP, mais des gens qui n'ont pas d'engagement politique, et même des femmes et des hommes de gauche, qui me l'ont dit. J'ai des milliers de mails, de SMS, et ces messages vont souvent bien au-delà des formules convenues, de condoléances, ils m'ont ému et m'ont parfois tiré les larmes.
Enfin, troisième élément m'ayant fait évoluer, dans la manière de concevoir la politique, on ne met pas la clé sous la porte comme ça, laissant tomber du jour au lendemain, ceux qui vous disent qu'ils ont besoin de vous. Les Bordelais m'ont dit qu'ils avaient encore besoin de moi, les Députés ce matin, puis les gens de l'UMP, alors voilà, j'ai donc décidé, pour aller à l'essentiel, de faire appel. Je répète que ce n'est pas une faveur, c'est un droit pour tout le monde, ce n'est pas une attaque contre la justice, que je respecte, c'est simplement le désir de faire encore entendre mes arguments pour avoir peut-être un autre jugement.
Q- Sur le premier jugement, ce matin, Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, estime qu'un clan a mis la main sur la ville et demande à ce que vous rendiez aux Parisiens l'argent indûment donné à un parti politique, en l'occurrence, le RPR
R- Nous n'allons pas refaire le procès ici
Q- Vous aviez conscience de faire quelque chose d'illégal ?
R- J'ai fait tout à l'heure un résumé très rapide de ma vie politique, j'ai commis des erreurs, c'est évident, peut-être des fautes, qui n'en a pas commis, le tribunal l'a considéré.
Je voudrais simplement rappeler que, pendant vingt ans, tous les partis politiques ont eu des difficultés pour organiser leur financement, tous, et beaucoup ont été condamnés, pas tous. Beaucoup d'organisations syndicales ont eu recours à ce que l'on appelle, à tort ou à raison, des emplois fictifs, toutes n'ont pas été condamnées.
Cela tombe sur moi, très bien, la loi doit s'appliquer à moi comme à n'importe quel autre citoyen. Que l'on m'autorise simplement à dire que je trouve que c'est un peu trop.
Q- La plupart des commentateurs et nombre d'opposants politiques disent que vous êtes dans cette affaire, le bouclier de Chirac, vous n'étiez que le Secrétaire général de ce mouvement, le Président étant Jacques Chirac. Avez-vous l'impression d'être ce fusible-là ?
R- Non, je n'ai pas le sentiment d'être ni un bouclier, ni un fusible. J'ai été Secrétaire général, Président du RPR pendant longtemps, je crois que chacun le sait, moi j'assume mes responsabilités, et je ne me défausse jamais, ni par en dessous, ni par-dessus.
Q- Pour vous, la fidélité est capitale en politique ?
R- J'ai des convictions, j'ai des fidélités et puis j'ai des responsabilités politiques que j'assume.
Q- Il y a quelques années, je vous avais reçu, à l'émission " Vol de Nuit " pour parler d'un livre que vous aviez écrit sur Montesquieu, et il l'évoque très bien, il a été l'un des instigateurs de la séparation des trois pouvoirs : judiciaire, exécutif et législatif. Vous êtes représentant des deux derniers, pensez-vous que le politique doive toujours s'incliner devant la décision du judiciaire ?
R- Vous comprendrez que je ne puisse pas répondre à cette question car je ne veux, en aucune manière, avoir l'air de contester qui que ce soit, je suis dans une disposition d'esprit modeste.
Cet appel va me laisser quelques mois devant moi. Je voudrais en profiter, et c'est la troisième motivation de cet appel, pour organiser la relève, passer le témoin. Je le ferai, je l'espère, avec la confiance de ceux qui m'entourent, les Bordelais me l'ont dit hier, les Députés ce matin. Dimanche prochain, nous avons un congrès, à Paris, où il y aura, je pense, 10 000 militants de l'UMP, je m'adresserai à eux, je leur poserai la question et, s'ils le veulent bien, nous préparerons ensemble l'élection du futur président de l'UMP. Elle devait avoir lieu de toute manière, elle était programmée, au mois octobre ou novembre prochain.
Q- Il faut que ce délai soit tenu ?
R- Bien entendu, il est statutaire, donc, nous préparerons cette élection, puis après, pendant toute cette période de l'appel, j'aurais exercé, je l'espère, mes responsabilités bordelaises et nationales, l'appel étant suspensif, puis nous nous approcherons de la décision de la Cour d'Appel. Si elle confirme mon inéligibilité, bien entendu, je tournerai la page définitivement. Mais je pense plus dignement qu'aujourd'hui et dans un climat moins passionnel.
Q- Si en revanche elle vous blanchit, j'imagine que vous repartirez au combat politique de plus belle
R- Je ne vais pas faire de plans sur la comète, vous savez, j'ai appris à être prudent.
Q- Vous avez donc décidé de rester dans le combat politique, contrairement à ce que certains pensaient, donc vous ne vous démettez d'aucun de vos mandats, vous restez maire de Bordeaux ?
R- Oui, je fais appel et comme l'appel est suspensif, je continue à exercer mes responsabilités. Je ne sais pas si c'est le combat politique, mais j'exercerai mes fonctions à la Mairie de Bordeaux, à la Communauté de Communes de Bordeaux, au Parlement, et dans le délai que j'ai indiqué, à l'UMP.
Q- Il est assez vraisemblable que le congrès de l'automne prochain aura lieu alors que le résultat de l'appel ne sera toujours pas connu. Vous comptez vous représenter à la présidence de l'UMP ?
R- Il faut un nouveau président à l'UMP.
Q- Vous le pensez ?
R- Je le pense.
Q- Et vous pensez que ce doit être plutôt le Premier ministre actuel ?
R- C'est aux militantes et militants de le dire. Ils sont 165 000 aujourd'hui.
Q- C'est souvent ce que disent les hommes politiques, mais
R- Non, c'est la vérité. Il y aura des candidats, peut-être plusieurs, je ne sais pas, puis il y aura un vote démocratique. Moi, je veux préparer les conditions d'un vote serein.
Il est clair, et je ne dis pas cela par forfanterie, qu'aujourd'hui, partir brutalement n'est pas justifié judiciairement, puisque comme tout le monde, j'ai droit à l'appel, et cela créerait, je crois, d'énormes difficultés dans cette formation politique, à laquelle je tiens, parce qu'elle est porteuse d'un idéal, de valeurs et d'une certaine vision de la France.
Un parti politique ce n'est pas seulement une machine, c'est ce qui me rend triste aussi dans tout ce que l'on dit aujourd'hui, comme si les partis politiques étaient un ensemble de personnes qui magouillent Non ! il y a des gens dévoués dans les partis politiques, qui ne demandent rien, qui n'attendent rien, qui défendent des idées, et eux, je n'ai pas envie de les laisser tomber, comme cela.
Q- Si ce doit être Nicolas Sarkozy qui vous remplace, c'est une bonne chose ?
R- Les militants en décideront.
Q- Aucun soutien ne vous a manqué, durant cette période difficile que vous avez traversé depuis vendredi ?
R- Non, c'est ce qui est formidable. Dans ce genre de situation, tout de même un peu bouleversante, car c'est toute une vie qui bascule, le pire danger, c'est la solitude, et ce danger m'a été épargné. D'abord, par ma famille qui m'entoure formidablement, puis par ma famille politique, et surtout par les gens tout simplement. Quand je suis à Bordeaux, que ma femme va faire ses courses, les témoignages arrivent. À Paris, des gens tapent à ma fenêtre de voiture et me démontrent symboliquement qu'ils sont avec moi, tout cela fait du bien.
Q- L'avis du président de la République qui s'est fait connaître, pendant ce week-end, a-t-il été important pour vous, est-ce que c'est lui qui vous a fait revenir sur cette première décision de tout abandonner ?
R- J'ai écouté bien sûr, j'ai observé, j'ai pris ma décision en conscience et seul.
Q- Vous parliez de la mobilisation autour de vous, elle fait défaut lorsque l'on interroge les sondages. L'un d'entre eux, mené par l'IFOP, à psaraître dans Paris Match, annonce que 58% des Français ne souhaitent pas que vous continuiez à jouer un rôle politique contre 37%, mais, dans le même temps, ces mêmes sondés disent à 57% que la condamnation est sévère contre 36%
R- Je crois que ce que j'ai dit ce soir devrait satisfaire tout le monde. Je vais essayer de montrer qu'en appel, je peux avoir, je l'espère, un jugement différent, moins sévère, et, que, dans le même temps, j'engage un processus permettant d'organiser la relève.
Q- On a vu entre les premières instances et les appels parfois des différences, notamment dans une affaire n'ayant aucun rapport, mais qui concernait l'ancien président du conseil constitutionnel, Roland Dumas. Il fut condamné à de la prison ferme en première instance et relaxé en appel. Beaucoup de gens avaient dit alors qu'il avait été, en première instance, arrogant. Pensez-vous avoir eu une défense arrogante ?
R- Je ne le crois pas.
Q- Avez-vous le sentiment que tous ceux qui parlent pour vous, qui critiquent ou condamnent cette décision de justice, finalement ne vous portent pas un peu la poisse, pour l'appel ?
R- Il est difficile parfois d'empêcher les gens de dire ce qu'ils pensent.
Q- Dans ce qui se dit, y a-t-il des choses que vous pensez vous-même et que vous ne pouvez pas dire ?
R- Je vous ai dit ce que je pensais, moi, ce soir.
Q- Nous allons parler maintenant de ce que l'on a appelé l'affaire dans l'affaire. La présidente du tribunal dit avoir eu l'impression d'avoir été écoutée, elle est quasi persuadée que son bureau a été visité, par ailleurs, beaucoup de gens ont cherché à connaître la décision des juges. Pensez-vous, qu'autour de vous, des gens, par excès de zèle, ont pu tenter d'en savoir plus ou en tout cas avant tout le monde ?
R- Je ne veux pas dans ce débat, tout cela m'est profondément étranger. s
Q- Vous n'y êtes pour rien ?
R- Pardon?
Q- Vous ne l'avez demandé à personne et personne ne l'a fait pour vous
Il faut être d'une très grande sérénité pour répondre à cette question avec sérénité, comment peut-on même l'imaginer ou la formuler Je voudrais d'ailleurs vous signaler que la seule lettre de menace apparemment connue, me menace moi, puisqu'elle dit que si je ne suis pas déclaré inéligible, l'auteur de la lettre fera justice, contre moi j'imagine.
Soyons sérieux, je ne veux pas mettre en cause qui que ce soit, je demande seulement, car c'est important pour moi aussi, que la vérité soit faite. Il y a une enquête judiciaire, une enquête administrative, une enquête parlementaire,
Q- Ne pensez-vous pas qu'il y a trop d'enquêtes ?
R- Ce n'est pas la première fois, j'ai entendu Madame Guigou être la première à demander une commission d'enquête parlementaire. Il faut que ces enquêtes répondent clairement à trois questions : y a-t-il eu des pressions, si oui, lesquelles ?, Qui les a faites ? et, Pourquoi ?, Pour le compte de qui ? Moi je demande la vérité là-dessus, parce que c'est important, pour mon procès aussi.
Q- Ne pensez-vous pas que ces éventuelles pressions ont pu colorer le jugement ?
R- Avant de répondre à cette question, il faut répondre aux questions précédentes, y a-t-il eu pressions et lesquelles. Il faut attendre le résultat de l'enquête.
Q- Le jour où le président de la République a dit de vous : " le meilleur d'entre nous " ne vous a-t-il pas porté tort en créant beaucoup de jalousie autour de vous ?
R- Cela partait d'un bon sentiment, je ne peux pas le lui reprocher. Nous sommes aujourd'hui dans un monde, j'ai aussi été frappé de voir cela, où mes diplômes me nuisent. Je n'arrive pas à en avoir honte.
Q- Pourtant les magistrats disent que vous aviez été formé aux meilleures écoles de la République, comme si c'était une valeur aggravante ?
R- On ne m'a pas donné mes diplômes, je les ai conquis en travaillant.
Q- Qui, selon vous, devrait se présenter en 2007 à la présidentielle ?
R- Je n'en ai aucune idée, mais il suffit de lire les journaux pour voir que beaucoup ont cette idée. Mais, 2007 c'est loin, il y a encore beaucoup à faire. Moi ce qui m'intéresse, c'est de savoir comment nous allons réformer l'assurance maladie, pour assurer des soins de qualité à tous les Français, c'est de savoir comment l'éducation nationale va jouer mieux son rôle pour former nos jeunes, c'est cela pour moi la politique, pas de savoir si Pierre, Paul ou Jacques fait mieux dans les sondages ou moins bien.
Q- Peut-on considérer que ce soir est un des grands moments de votre vie politique, une des déclarations les plus importantes ?
R- Oui, mais je ne cherche pas à apitoyer ici, je m'exprime c'est tout. Mais si vous me parlez de moi, quand on a consacré vingt-cinq années de sa vie à un engagement politique et qu'il va peut-être cesser, dans quelques mois, c'est une sorte de séisme, mais enfin, il y a une autre vie après la vie.
Q- La politique est un monde cruel ?
R- Oui, mais je le savais.
Q- J'ai relu la nuit dernière cette " Tentation de Venise " que vous avez écrit, il y a quelques années, en disant à la fin du livre, que vous résistiez à ce désir de partir et d'avoir une autre, vie derrière la vie politique. Une fois de plus vous résistez, vous n'avez pas envie d'arrêter ?
R- Si j'en ai eu envie, mais c'était peut-être pour moi la solution de facilité. Mais, que voulez-vous, on ne se change pas, j'ai le sentiment que j'ai encore des devoirs, vis-à-vis de ceux qui m'ont placé là où je suis. Alors, avant de m'en aller, je voudrais faire en sorte que cela se passe bien. Comme le Droit me le permet, c'est ce que je vais essayer de faire.
Q- Vous ne craignez pas d'être fragilisé dans chacune de vos déclarations après ce jugement ?
R- C'est possible. J'ai aussi autour de moi beaucoup de gens qui me disent de tenir bon et d'assumer mes responsabilités, à Bordeaux, comme à l'UMP. Alors quand on a le sentiment de faire ce que l'on doit, cela donne de la force.
Je vous remercie, Alain Juppé, d'avoir bien voulu répondre à nos questions.

(Source http://www.u-m-p.org, le 10 février 2004)