Déclaration de M. Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes, sur le chômage des jeunes, notamment dans l'Ile de France, et l'insertion professionnelle par l'apprentissage, Paris le 16 juin 2005.

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Circonstance : Forum des initiatives pour la cohésion sociale à Paris le 16 juin 2005

Texte intégral

Monsieur le Préfet,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les responsables du monde économique et associatif,
Mesdames et messieurs,
Permettez moi tout d'abord, au nom de Jean Louis Borloo, retenu par d'autres obligations qui l'empêchent d'être présent aujourd'hui, et en mon nom personnel, de saluer cette initiative destinée à dynamiser et à mobiliser les acteurs de l'emploi d'Ile de France.
Ce forum est étape majeure dans le programme de lutte contre le chômage en Ile de France.
Pourtant cette région ne manque pas d'atouts :
Elle concentre sur 2% du territoire national 18, 6 % de la population française ( un Français sur 5) et 21% de la population active nationale (dont 40% des cadres) ; 33 % de la population francilienne a moins de 25 ans.
C'est une région économiquement dynamique : un marché de 11 millions de consommateurs, un tissu varié d'entreprises où toutes les branches d'activités sont représentées. Elle reste la première puissance industrielle de France.
C'est un terreau fertile pour la création d'entreprise : 65 000 nouveaux établissements voient le jour par an.
C'est une région au rayonnement international : deuxième région métropolitaine d'Europe, elle séduit prés de 40 millions de touristes chaque année.
Néanmoins, l'Ile de France n'échappe pas à ce fléau qu'est le chômage.
Longtemps privilégiée, l'Ile de France montre des signes de fragilité ; elle a récemment vu son taux de chômage rejoindre le niveau national. De nombreux Franciliens et Franciliennes en sont victimes : aujourd'hui, plus de 10% d'entre eux sont sans emploi ; les jeunes sont particulièrement touchés puisqu'ils sont plus de 60 000 à rechercher du travail.
La bataille pour l'emploi est une priorité nationale, au nom de la solidarité mais aussi parce que la région Ile de France doit retrouver sa force d'attractivité, sa capacité à accueillir et à intégrer. Or l'emploi est le premier facteur de cette intégration.
L'Etat et le service public de l'emploi, les collectivités territoriales, les élus, les entreprises, les partenaires sociaux, les associations, doivent conjuguer leurs initiatives pour faciliter l'emploi.
Le plan pour l'emploi requiert la mobilisation de tous les acteurs. L'enjeu est considérable et cette manifestation aujourd'hui prend tout son sens : rassembler toutes les forces vives, toutes les énergies vers un seul objectif, l'emploi.
Pour atteindre cet objectif, plusieurs pistes d'actions doivent être développées :
Tout d'abord accélérer la montée en charge des contrats aidés :
o dans le secteur marchand 25 000 contrats initiative emploi doivent être conclus pour la fin de l'année ;
o dans le secteur non marchand, 20 000 contrats d'avenir et 7600 contrats d'accompagnement dans l'emploi sont attendus pour la fin 2005 avec un effort renforcé en faveur des jeunes.
o Rechercher avec le conseil régional d'Ile de France une synergie, selon des modalités à préciser dans une convention de collaboration
Ensuite, développer une politique dynamique en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes : l'Anpe, en liaison avec les missions locales en charge du suivi personnalisé des jeunes, recevra dès le 20 juin 2005 tous les jeunes chomeurs de longue durée pour un entretien individualisé.
Par une relance de la formation et une revalorisation de l'apprentissage, tant au niveau des jeunes que des grandes entreprises où l'apprentissage est encore trop peu présent. Ce volet sera mis en uvre en étroit partenariat avec le conseil régional qui a fixé à 100 000 le nombre d'apprentis d'ici 2010.
o Par un accompagnement renforcé vers l'emploi durable des jeunes en grande difficulté : le contrat d'insertion dans la vie sociale et les plates formes de vocation en sont les principaux outils. Les missions locales pouront les mettre en uvre immédiatement.
o Par la mobilisation en faveur du contrat de professionnalisation, pour lequel je souhaite que les partenaires sociaux engagent plus de moyens financiers de manière à permettre une montée en charge plus significative de cet excellent outil.
Enfin fédérer les offres de services des acteurs dans un lieu unique de partenariat, la maison de l'emploi
Les maisons de l'emploi de Rueil-Malmaison, Nanterre et de Senart Développement viennent d'être labellisées.
Deux nouveaux projets seront examinés dans les prochaines semaines. Une quarantaine de maisons devront voir le jour en Ile de France dans les 3 ans à venir.
Ces objectifs ne pourront être atteints sans le concours actif et soutenu de tous les partenaires ;
Le forum doit contribuer à renforcer cet élan de mobilisation. Il
sera, j'en suis sûr, un espace privilégié d'échanges et de discussions autour d'initiatives qui ont vu le jour dans la mise en oeuvre du plan de cohésion sociale. Les stands sont là pour en témoigner. Je salue plus particulièrement nos partenaires européens de la Grande Bretagne, de la Belgique et de la Suède et les remercie de leur collaboration au stand des maisons de l'emploi.
Je vous remercie et vous souhaite de fructueux échanges au cours de cette journée.
(Source http://www.travail.gouv.fr, le 17 juin 2005)