Texte intégral
Q- Jean-Michel APHATIE : Bonjour Henri Emmanuelli, vous avez l'air en forme, vous avez le sourire.
R- Henri EMMANUELLI : Non je me suis couché très tard.
Q- Vous allez gagner dimanche. C'est ça qui vous rend joyeux ?
R- Je me suis couché à deux heures et demi du matin, je me suis levé pour venir vous voir. Croyez-moi, c'est un effort considérable !
Q- Vous n'avez pas eu le temps puisque vous étiez en meeting de regarder Lionel Jospin hier soir sur TF1, il a cité dans l'ordre : Jean-Marie Le Pen, Olivier Besancenot, Marie George Buffet, Laurent Fabius, Philippe de Villiers - il vous a oublié Henri Emmanuelli - "on va tous les mélanger dans un shaker, a dit Lionel Jospin, on va l'agiter, et puis on va présenter ce shaker du "Non" à nos partenaires européens, sidérés". C'est vrai que vous faites un drôle de cocktail Henri Emmanuelli.
R- Donc je ne suis pas dans le shaker, c'est déjà ça.
Q- Vous n'y êtes pas.
R- Moi je suis un petit peu attristé. Et je mesure à cette occasion le traumatisme qu'a été celui de Lionel Jospin le 21 avril 2002.
Q- Quel rapport ?
R- Parce que découvrir que la gauche est différenciée, alors que tout au long de notre vie nous avons expliqué, lui et moi, les différences de la gauche allant jusqu'à dire que l'union était un combat, lui, le découvre tout d'un coup ! ça me parait quand même un petit peu étonnant. Quant au parallèle fait avec l'extrême droite, c'est grossier. C'est pas parce que l'extrême droite était contre la guerre en Irak que moi je devais être pour, que les socialistes devaient être pour. Donc ce genre d'argument n'a pas beaucoup de poids. Moi ce qui m'étonne c'est cette théorisation de l'impuissance. Parce qu'il a dit aussi, "il vaut mieux être dedans, n'est-ce pas, parce ce que quand on est dedans on va faire évoluer les choses". Autrement dit, on signe le contrat d'abord et on le changera ensuite. Soit, là aussi, c'est une théorisation du renoncement, soit c'est de la naïveté, parce que, très franchement, je comprends mieux maintenant pourquoi il a signé à Barcelone ce fameux sommet de Barcelone qui nous a valu tant de mal. Moi j'ai fait trente-sept réunions publiques aux Législatives en 2002, où Lionel n'était pas là, et c'est dommage, parce que tous les soirs il aurait entendu surgir la question sur la retraite à 65 ans.
Q- Ce qu'il y a d'intéressant dans la formule du shaker, c'est qu'on se rend compte que dans le "Non" à ce référendum, peut-être le non de gauche est-il minoritaire, en tout cas l'extrême droite y tient une grande place.
R- Oui mais dans ce shaker pour le oui alors si je comprends bien, on mélange Monsieur Sarkozy qui a dit qu'il fallait utiliser l'Europe pour faire évoluer le modèle social européen. On mélange Monsieur Patrick Ollier, qui déclare ce matin aux Echos : "la priorité économique - je le cite - après le référendum doit être de s'attaquer au code du travail, qui est un frein à l'emploi parce qu'il est trop rigide, qu'il doit être plus adapté aux circonstances actuelles", autrement dit il faut flexibiliser, j'ai du mal à croire que Lionel puisse se retrouver dans le shaker du oui avec Monsieur Sarkozy et Monsieur Ollier ! Donc ce n'est pas ça les arguments de fond.
Q- C'est une mauvaise polémique ?
R- Les arguments de fond, c'est : est-ce que ce traité mène vers l'Europe sociale, ou est-ce qu'il mène vers une Europe libérale ? Pour moi ça ne fait pas un pli ! Ce traité est d'orientation libérale, voire ultra-libérale. Et c'est de ça que j'aurais aimé que Lionel nous parle.
Q- Voyez, Pierre Mauroy - qui était cité hier dans Le Figaro - disait ça, on voit bien le trouble chez les socialistes. "Les communistes se retrouvent dans le camp du "Non" aux côtés de Le Pen et des extrémistes de gauche qui ont toujours été contre l'Europe et voir les socialistes se joindre à eux, alors ça, je ne comprends pas" !
R- Ça ne dérange pas Pierre Mauroy d'être avec Bruno Mégret, non ça, ça ne le dérange pas !
Q- Bruno Mégret appelle à voter "Non".
R- Non, non il n'appelle pas à voter "Non".
Q- Bon laissons Bruno Mégret à Bruno Mégret hein.
R- Mais est-ce que ce sont des arguments sérieux, franchement.
Q- Ce sont des arguments de campagne, d'un camp qui est en train de perdre, c'est ça ?
R- Est-ce que François Mitterrand en 1958, quand il a voté contre la Constitution du Général de Gaulle, voyant que Tixier-Vignancourt, extrême droite, était contre aussi, s'est dit : ah, si Tixier-Vignancourt est contre, moi je ne peux pas être contre. Ce sont des arguments vraiment à traîner dans le caniveau ou quoi.
Q- Et c'est des arguments échangés entre socialistes.
R- Mais écoutez moi je ne les utilise pas, ça veut dire que sur le fond - c'est vous hein qui m'interrogez, c'est pas moi. -
Q- Ce n'est pas moi qui l'ai dit sur TF1, hein !
R- Non je comprends, vous faites votre travail.
Q- Merci !
R- Mais, très franchement, je préférerais que Lionel Jospin nous explique comment avec la concurrence libre, et non faussée, parce que je suis pour la concurrence, il n'y a jamais eu de révolutionnaires au parti socialiste, quand il y en a eu, ils étaient cachés !
Q- Ça serait su, ah, ah, ils étaient cachés ! Allez retour à l'envoyeur.
R- Donc moi je n'ai jamais été contre l'économie de marché ni pour le gosplan mais non faussés. C'est la condamnation du service public et de l'action publique, et donc du progressisme. Et que Lionel Jospin, qui est d'habitude rigoureux dans ses raisonnements, fasse abstraction de tout ça, ça me fait un peu de peine. Je suis un peu attristé pour lui !
Q- Que de fractures au sein du parti socialiste dans cette campagne !
R- Des fractures, il y en a eu et elles seront surmontées pour une raison simple : c'est que le suffrage universel va parler. Et quel que soit le verdict, moi je n'anticipe rien, je suis né dans la vallée des ours Monsieur Aphatie.
Q- Oh là.
R- Mon grand-père m'a expliqué qu'il fallait faire attention à l'ours quand il était bloqué, et ne jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Donc je reste très prudent sur tout ça. Mais ce que je sais, c'est qu'il y a sur le terrain - et là aussi je pense que Lionel devrait y aller - un formidable mouvement, une dynamique qui se crée. Et la gauche ne peut gagner que si elle est rassemblée dans une dynamique. C'est ce qui est en train de se passer.
Q- Oui, eh bien il faudra recoller les morceaux après.
R- Mais le parti socialiste tiendra compte du suffrage universel. Il a toujours été à l'écoute du suffrage universel. Ce serait bien la première fois que, à l'image des libéraux, il s'assoit
dessus !
Q- "Le camp du "Non" est aussi assimilé en cette fin de campagne au camp de la peur". C'est Jean-Pierre Raffarin qui le disait il y a quelques jours. "Un Français fier d'être Français ne s'enfonce pas dans un non, en tournant le dos à ses partenaires, ne soyons pas frileux, ne soyons pas frigides".
R- Oui, alors je savais que Monsieur Raffarin n'était pas expert en politique, mais je pensais qu'en sexologie il était un peu meilleur, parce que, très franchement, traiter ses partenaires potentiels de "frigides", ça veut dire au minimum qu'on est une mauvaise langue.
Q- Henri Emmanuelli, dans le camp du "Non" ça n'a pas l'air d'aller bien non plus. Jean-Luc Mélenchon se plaint ce matin de ne pas être invité au dernier meeting que vous organisez à Paris vendredi prochain.
R- Oh mais il n'a qu'à me téléphoner, qu'est-ce que c'est ces histoires.
Q- Quelles bisbilles !
R- Qu'est-ce que c'est ces histoires.
Q- C'est dans le journal aujourd'hui. C'est dans Libération.
R- Écoutez, si Libération n'est-ce pas, qui depuis des mois et des mois essaie d'inculquer le "Oui" dans la tête de ses lecteurs.
Q- Non, mais c'est pas la faute à Libération, c'est Jean-Luc Mélenchon qui se plaint que vous ne l'ayez pas invité.
R- S'il m'avait téléphoné, je lui aurais dit qu'un journal d'une telle dimension aurait beaucoup mieux à faire que de s'occuper des histoires de famille.
Q- Pourquoi ? Ces histoires de famille elles ne révèlent pas d'autres choses : une incapacité à s'entendre, une incapacité à se projeter, après le 29 mai, si le "Non" gagne ?
R- Monsieur Aphatie, depuis six mois, les commentateurs n'ont qu'une chose en tête: essayer de ramener un enjeu aussi considérable que le référendum - considérable pour la France et pour l'Europe - à des histoires de cuisine socialiste! Alors moi je donne un conseil aux socialistes : qu'ils arrêtent de régler les comptes du passé - et ça vaut aussi pour Lionel Jospin - et qu'ils regardent, droit devant ! car droit devant, après ce qui s'est passé en Rhénanie Westphalie, après ce qui pourrait arriver en France, croyez-moi il y a du travail à faire pour qu'on revienne au socialisme, qu'on abandonne ce socialisme où le libéralisme était le cheval et le socialisme le pâté d'alouette.
Q- Et Alain Duhamel le disait, peut-être ces fractures conduiront à deux candidats socialistes en 2007 ?
R- Non, Monsieur Duhamel a essayé.
Q- Qui vous écoute.
R- A essayé de faire peur, il a essayé d'agiter l'épouvantail. Mais moi je connais la recette pour qu'il n'y ait pas deux candidats socialistes? Ça viendra, en son temps.
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 mai 2005)
R- Henri EMMANUELLI : Non je me suis couché très tard.
Q- Vous allez gagner dimanche. C'est ça qui vous rend joyeux ?
R- Je me suis couché à deux heures et demi du matin, je me suis levé pour venir vous voir. Croyez-moi, c'est un effort considérable !
Q- Vous n'avez pas eu le temps puisque vous étiez en meeting de regarder Lionel Jospin hier soir sur TF1, il a cité dans l'ordre : Jean-Marie Le Pen, Olivier Besancenot, Marie George Buffet, Laurent Fabius, Philippe de Villiers - il vous a oublié Henri Emmanuelli - "on va tous les mélanger dans un shaker, a dit Lionel Jospin, on va l'agiter, et puis on va présenter ce shaker du "Non" à nos partenaires européens, sidérés". C'est vrai que vous faites un drôle de cocktail Henri Emmanuelli.
R- Donc je ne suis pas dans le shaker, c'est déjà ça.
Q- Vous n'y êtes pas.
R- Moi je suis un petit peu attristé. Et je mesure à cette occasion le traumatisme qu'a été celui de Lionel Jospin le 21 avril 2002.
Q- Quel rapport ?
R- Parce que découvrir que la gauche est différenciée, alors que tout au long de notre vie nous avons expliqué, lui et moi, les différences de la gauche allant jusqu'à dire que l'union était un combat, lui, le découvre tout d'un coup ! ça me parait quand même un petit peu étonnant. Quant au parallèle fait avec l'extrême droite, c'est grossier. C'est pas parce que l'extrême droite était contre la guerre en Irak que moi je devais être pour, que les socialistes devaient être pour. Donc ce genre d'argument n'a pas beaucoup de poids. Moi ce qui m'étonne c'est cette théorisation de l'impuissance. Parce qu'il a dit aussi, "il vaut mieux être dedans, n'est-ce pas, parce ce que quand on est dedans on va faire évoluer les choses". Autrement dit, on signe le contrat d'abord et on le changera ensuite. Soit, là aussi, c'est une théorisation du renoncement, soit c'est de la naïveté, parce que, très franchement, je comprends mieux maintenant pourquoi il a signé à Barcelone ce fameux sommet de Barcelone qui nous a valu tant de mal. Moi j'ai fait trente-sept réunions publiques aux Législatives en 2002, où Lionel n'était pas là, et c'est dommage, parce que tous les soirs il aurait entendu surgir la question sur la retraite à 65 ans.
Q- Ce qu'il y a d'intéressant dans la formule du shaker, c'est qu'on se rend compte que dans le "Non" à ce référendum, peut-être le non de gauche est-il minoritaire, en tout cas l'extrême droite y tient une grande place.
R- Oui mais dans ce shaker pour le oui alors si je comprends bien, on mélange Monsieur Sarkozy qui a dit qu'il fallait utiliser l'Europe pour faire évoluer le modèle social européen. On mélange Monsieur Patrick Ollier, qui déclare ce matin aux Echos : "la priorité économique - je le cite - après le référendum doit être de s'attaquer au code du travail, qui est un frein à l'emploi parce qu'il est trop rigide, qu'il doit être plus adapté aux circonstances actuelles", autrement dit il faut flexibiliser, j'ai du mal à croire que Lionel puisse se retrouver dans le shaker du oui avec Monsieur Sarkozy et Monsieur Ollier ! Donc ce n'est pas ça les arguments de fond.
Q- C'est une mauvaise polémique ?
R- Les arguments de fond, c'est : est-ce que ce traité mène vers l'Europe sociale, ou est-ce qu'il mène vers une Europe libérale ? Pour moi ça ne fait pas un pli ! Ce traité est d'orientation libérale, voire ultra-libérale. Et c'est de ça que j'aurais aimé que Lionel nous parle.
Q- Voyez, Pierre Mauroy - qui était cité hier dans Le Figaro - disait ça, on voit bien le trouble chez les socialistes. "Les communistes se retrouvent dans le camp du "Non" aux côtés de Le Pen et des extrémistes de gauche qui ont toujours été contre l'Europe et voir les socialistes se joindre à eux, alors ça, je ne comprends pas" !
R- Ça ne dérange pas Pierre Mauroy d'être avec Bruno Mégret, non ça, ça ne le dérange pas !
Q- Bruno Mégret appelle à voter "Non".
R- Non, non il n'appelle pas à voter "Non".
Q- Bon laissons Bruno Mégret à Bruno Mégret hein.
R- Mais est-ce que ce sont des arguments sérieux, franchement.
Q- Ce sont des arguments de campagne, d'un camp qui est en train de perdre, c'est ça ?
R- Est-ce que François Mitterrand en 1958, quand il a voté contre la Constitution du Général de Gaulle, voyant que Tixier-Vignancourt, extrême droite, était contre aussi, s'est dit : ah, si Tixier-Vignancourt est contre, moi je ne peux pas être contre. Ce sont des arguments vraiment à traîner dans le caniveau ou quoi.
Q- Et c'est des arguments échangés entre socialistes.
R- Mais écoutez moi je ne les utilise pas, ça veut dire que sur le fond - c'est vous hein qui m'interrogez, c'est pas moi. -
Q- Ce n'est pas moi qui l'ai dit sur TF1, hein !
R- Non je comprends, vous faites votre travail.
Q- Merci !
R- Mais, très franchement, je préférerais que Lionel Jospin nous explique comment avec la concurrence libre, et non faussée, parce que je suis pour la concurrence, il n'y a jamais eu de révolutionnaires au parti socialiste, quand il y en a eu, ils étaient cachés !
Q- Ça serait su, ah, ah, ils étaient cachés ! Allez retour à l'envoyeur.
R- Donc moi je n'ai jamais été contre l'économie de marché ni pour le gosplan mais non faussés. C'est la condamnation du service public et de l'action publique, et donc du progressisme. Et que Lionel Jospin, qui est d'habitude rigoureux dans ses raisonnements, fasse abstraction de tout ça, ça me fait un peu de peine. Je suis un peu attristé pour lui !
Q- Que de fractures au sein du parti socialiste dans cette campagne !
R- Des fractures, il y en a eu et elles seront surmontées pour une raison simple : c'est que le suffrage universel va parler. Et quel que soit le verdict, moi je n'anticipe rien, je suis né dans la vallée des ours Monsieur Aphatie.
Q- Oh là.
R- Mon grand-père m'a expliqué qu'il fallait faire attention à l'ours quand il était bloqué, et ne jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Donc je reste très prudent sur tout ça. Mais ce que je sais, c'est qu'il y a sur le terrain - et là aussi je pense que Lionel devrait y aller - un formidable mouvement, une dynamique qui se crée. Et la gauche ne peut gagner que si elle est rassemblée dans une dynamique. C'est ce qui est en train de se passer.
Q- Oui, eh bien il faudra recoller les morceaux après.
R- Mais le parti socialiste tiendra compte du suffrage universel. Il a toujours été à l'écoute du suffrage universel. Ce serait bien la première fois que, à l'image des libéraux, il s'assoit
dessus !
Q- "Le camp du "Non" est aussi assimilé en cette fin de campagne au camp de la peur". C'est Jean-Pierre Raffarin qui le disait il y a quelques jours. "Un Français fier d'être Français ne s'enfonce pas dans un non, en tournant le dos à ses partenaires, ne soyons pas frileux, ne soyons pas frigides".
R- Oui, alors je savais que Monsieur Raffarin n'était pas expert en politique, mais je pensais qu'en sexologie il était un peu meilleur, parce que, très franchement, traiter ses partenaires potentiels de "frigides", ça veut dire au minimum qu'on est une mauvaise langue.
Q- Henri Emmanuelli, dans le camp du "Non" ça n'a pas l'air d'aller bien non plus. Jean-Luc Mélenchon se plaint ce matin de ne pas être invité au dernier meeting que vous organisez à Paris vendredi prochain.
R- Oh mais il n'a qu'à me téléphoner, qu'est-ce que c'est ces histoires.
Q- Quelles bisbilles !
R- Qu'est-ce que c'est ces histoires.
Q- C'est dans le journal aujourd'hui. C'est dans Libération.
R- Écoutez, si Libération n'est-ce pas, qui depuis des mois et des mois essaie d'inculquer le "Oui" dans la tête de ses lecteurs.
Q- Non, mais c'est pas la faute à Libération, c'est Jean-Luc Mélenchon qui se plaint que vous ne l'ayez pas invité.
R- S'il m'avait téléphoné, je lui aurais dit qu'un journal d'une telle dimension aurait beaucoup mieux à faire que de s'occuper des histoires de famille.
Q- Pourquoi ? Ces histoires de famille elles ne révèlent pas d'autres choses : une incapacité à s'entendre, une incapacité à se projeter, après le 29 mai, si le "Non" gagne ?
R- Monsieur Aphatie, depuis six mois, les commentateurs n'ont qu'une chose en tête: essayer de ramener un enjeu aussi considérable que le référendum - considérable pour la France et pour l'Europe - à des histoires de cuisine socialiste! Alors moi je donne un conseil aux socialistes : qu'ils arrêtent de régler les comptes du passé - et ça vaut aussi pour Lionel Jospin - et qu'ils regardent, droit devant ! car droit devant, après ce qui s'est passé en Rhénanie Westphalie, après ce qui pourrait arriver en France, croyez-moi il y a du travail à faire pour qu'on revienne au socialisme, qu'on abandonne ce socialisme où le libéralisme était le cheval et le socialisme le pâté d'alouette.
Q- Et Alain Duhamel le disait, peut-être ces fractures conduiront à deux candidats socialistes en 2007 ?
R- Non, Monsieur Duhamel a essayé.
Q- Qui vous écoute.
R- A essayé de faire peur, il a essayé d'agiter l'épouvantail. Mais moi je connais la recette pour qu'il n'y ait pas deux candidats socialistes? Ça viendra, en son temps.
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 mai 2005)