Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Jean-François,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs,
Chers Compatriotes,
Je suis heureuse d'être avec vous, ce soir, au Niger, pour l'un de mes tout premiers voyages en Afrique depuis ma nomination comme ministre chargée de la Coopération, du Développement et de la Francophonie.
Le Niger s'imposait à plusieurs titres :
- pays emblématique de la zone sahélienne dont il constitue le coeur,
- pays pacifique, pacifié et démocratique, dont le président exerce de hautes responsabilités à la tête des organisations d'intégration sous-régionale,
- pays, enfin, qui fait face à une difficile crise alimentaire, soutenu dans ses efforts par une forte mobilisation internationale, dans laquelle la France a, depuis longtemps, toute sa part.
Si je suis là aujourd'hui, c'est donc avant tout pour porter une nouvelle fois, après le ministre des Affaires Etrangères, Philippe Douste-Blazy, le témoignage actif de notre solidarité avec le Niger. Une solidarité qui nous a conduits à apporter sous différentes formes et par différents canaux plus de 7,5 millions d'euros d'aide à ce pays, pour lui permettre d'affronter les calamités agricoles et la crise alimentaire qui a suivi.
Nous sommes un partenaire ancien du Niger, tant dans le cadre de notre action bilatérale qu'à travers l'Union européenne, et c'est à la fois dans les actions de fond et dans l'aide humanitaire d'urgence que nous voulons être présents. J'ajoute qu'on ne peut dissocier à mon sens aide humanitaire et aide au développement, et qu'il n'est pas possible d'isoler notre action de long terme de l'action d'urgence : il nous faut à la fois permettre aux agriculteurs de produire pour assurer à terme l'autosuffisance des populations, et leur apporter une aide alimentaire en cas de crise. C'est donc pour assurer le suivi de notre action que je suis aujourd'hui au Niger, afin d'envisager avec ses responsables politiques la sortie de crise, et surtout l'après-crise.
Au moment où je vous parle, les perspectives de la récolte 2005 paraissent bonnes, mais le choc de la crise alimentaire aura sans doute encore des effets qu'il faudra gérer, afin d'en prévenir le renouvellement et d'en traiter toutes les conséquences. Nous sommes prêts à cela, bien sûr, avec tous les partenaires du dispositif national de prévention et de lutte.
Mais la présence à mes côtés ce soir de Jean-François Lamour, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, explique l'autre volet de notre visite conjointe.
Vous le savez, le Niger doit accueillir en décembre prochain les 5èmes Jeux de la Francophonie. Dans le contexte difficile que connaît ce pays, il nous a paru utile de faire le point sur le degré de préparation de cette importante manifestation, à laquelle la France contribue pour une large part.
Mais plus encore, il s'agit pour nous de faire en sorte que cette formidable rencontre de la jeunesse puisse devenir une occasion supplémentaire d'illustrer les valeurs de partage et de solidarité qui sont au cur de la Francophonie. Car la Francophonie, ce n'est pas seulement la promotion de la langue française, c'est aussi une organisation politique pour défendre des valeurs communes, et c'est surtout un espace de solidarité au service du développement durable.
Demain, nous rencontrerons donc, Jean-François Lamour et moi-même, les principaux responsables de l'organisation des Jeux, et nous visiterons les principales installations sportives. Nous examinerons avec eux comment faire de ces Jeux un véritable rebond pour le Niger, grâce à des efforts supplémentaires pour son développement, en veillant à ce qu'ils n'apparaissent pas en décalage avec la réalité de la vie quotidienne de la majorité de ses habitants.
Mes Chers Compatriotes,
Mon déplacement est aussi l'occasion de rendre hommage à votre action dans ce pays, dans des conditions difficiles, et dans un environnement contraignant que je ne sous-estime pas. Avec vous, je veux croire au rôle utile que la France peut avoir pour y contribuer à un développement économique durable. Je tenais donc à vous rencontrer pour vous dire combien est appréciée votre action dans ce pays, et combien cette action contribue au renforcement des liens entre nos pays. Le mérite vous en revient en tout premier lieu, vous qui animez des entreprises, des institutions et des projets au service de nos deux pays.
Je voudrais saluer particulièrement les assistants techniques, qui incarnent la solidarité de nos deux pays dans la voie du développement. Leur activité professionnelle et les rapports humains qu'ils nouent à cette occasion constituent un terreau fécond et durable de nos relations.
Les membres du secteur privé ont aussi toute leur place dans les relations franco-nigériennes. Je salue leurs efforts, le contact étroit qu'ils entretiennent naturellement avec la réalité économique et sociale, leur participation à la création de richesses et aux progrès du secteur formel indispensable à la modernisation du pays. Ici comme ailleurs, l'amélioration de l'environnement des affaires peut avoir, pour un très faible coût, un effet considérable sur l'attractivité, et donc sur le développement du pays. C'est par le dialogue entretenu avec les autorités nationales, et notamment par l'intermédiaire de la chambre de Commerce ou du conseil des investisseurs privés, que l'on parviendra à progresser plus rapidement dans cette voie.
Enfin, il y a tous ceux qui sont encore plus étroitement et durablement liés à la réalité nigérienne : Français et Nigériens, Nigériens et Français, bénéficiaires de la double nationalité. Ils sont les témoins vivants de la profondeur des liens entre nos deux pays, et ils ont tout leur rôle à jouer dans leur animation.
A vous tous qui nous faites l'amitié d'avoir répondu à notre invitation ce soir, je souhaite dire que vous donnez corps à l'amitié franco-nigérienne et, au-delà, à la relation profonde et historique de la France et de l'Afrique.
Et cela, vous le faites à un moment où ce continent revient au premier plan des préoccupations de la communauté internationale, avec la proclamation de l'année 2005 comme "l'année du développement" pour les institutions multilatérales.
Je voudrais vous faire partager à cet égard ma satisfaction de voir qu'aujourd'hui, plus que jamais, les idées françaises créent l'initiative et alimentent les débats. Je l'ai constaté moi-même aux Nations unies, fin juin, et vous avez tous pu le relever au cours du récent sommet du G8 à Gleneagles : partout les idées françaises sont présentes au coeur de la discussion, et je voudrais vous en donner quelques exemples :
- d'abord la priorité donnée à l'Afrique, seul continent qui n'atteindra pas les Objectifs du Millénaire en 2015 selon les tendances actuelles : depuis plusieurs années déjà, notre pays milite en ce sens, et il faut donc se réjouir de voir le Royaume-Uni nous avoir rejoints ; dans ce combat, en en faisant l'une des deux priorités de sa présidence du G8, et en obtenant un accord sur d'importantes annulations de dettes au profit des pays les plus pauvres ;
- ensuite, la recherche de financements innovants pour le développement : le président de la République a proposé que soit instaurée une contribution de solidarité internationale sur les billets d'avion, qui soit prioritairement affectée à la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Sur ce sujet également, le partenariat franco-britannique a joué à plein, et l'idée fait son chemin, ralliant progressivement à elle un nombre croissant de pays, issus de tous les continents ;
- enfin, la promotion d'une gestion ordonnée de la mondialisation : c'est dans ce cadre que s'inscrit la proposition française de création d'une Organisation des Nations unies pour l'Environnement ; or, cette proposition est désormais celle des 25 pays de l'Union européenne, et l'on peut s'en réjouir ici, au Niger, où le réchauffement climatique conduit à une désertification croissante.
Nous qui plaidons depuis 45 ans pour l'aide à l'Afrique, nous sommes heureux de voir ce plaidoyer de plus en plus entendu et repris.
Mais si nous sommes capables de jouer ce rôle du fait de l'engagement ancien de la France dans le domaine de l'aide au développement, c'est aussi grâce à l'expérience acquise par vous-mêmes sur le terrain, et c'est aussi grâce à votre présence de longue date aux côtés des Africains. C'est pour cela que j'ai tenu dans les premières heures de mon séjour au Niger à vous rencontrer, pour vous dire toute la place que vous tenez dans notre réflexion sur la politique extérieure de la France, et pour partager avec vous un moment de sincère convivialité.
Pour conclure, je veux donc vous adresser mes remerciements pour votre action, et vous assurer de mon soutien. Soyez convaincus de me trouver à vos côtés pour contribuer au renforcement de la coopération française en Afrique, et au Niger.
Vive la République, vive la France !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 septembre 2005)
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs,
Chers Compatriotes,
Je suis heureuse d'être avec vous, ce soir, au Niger, pour l'un de mes tout premiers voyages en Afrique depuis ma nomination comme ministre chargée de la Coopération, du Développement et de la Francophonie.
Le Niger s'imposait à plusieurs titres :
- pays emblématique de la zone sahélienne dont il constitue le coeur,
- pays pacifique, pacifié et démocratique, dont le président exerce de hautes responsabilités à la tête des organisations d'intégration sous-régionale,
- pays, enfin, qui fait face à une difficile crise alimentaire, soutenu dans ses efforts par une forte mobilisation internationale, dans laquelle la France a, depuis longtemps, toute sa part.
Si je suis là aujourd'hui, c'est donc avant tout pour porter une nouvelle fois, après le ministre des Affaires Etrangères, Philippe Douste-Blazy, le témoignage actif de notre solidarité avec le Niger. Une solidarité qui nous a conduits à apporter sous différentes formes et par différents canaux plus de 7,5 millions d'euros d'aide à ce pays, pour lui permettre d'affronter les calamités agricoles et la crise alimentaire qui a suivi.
Nous sommes un partenaire ancien du Niger, tant dans le cadre de notre action bilatérale qu'à travers l'Union européenne, et c'est à la fois dans les actions de fond et dans l'aide humanitaire d'urgence que nous voulons être présents. J'ajoute qu'on ne peut dissocier à mon sens aide humanitaire et aide au développement, et qu'il n'est pas possible d'isoler notre action de long terme de l'action d'urgence : il nous faut à la fois permettre aux agriculteurs de produire pour assurer à terme l'autosuffisance des populations, et leur apporter une aide alimentaire en cas de crise. C'est donc pour assurer le suivi de notre action que je suis aujourd'hui au Niger, afin d'envisager avec ses responsables politiques la sortie de crise, et surtout l'après-crise.
Au moment où je vous parle, les perspectives de la récolte 2005 paraissent bonnes, mais le choc de la crise alimentaire aura sans doute encore des effets qu'il faudra gérer, afin d'en prévenir le renouvellement et d'en traiter toutes les conséquences. Nous sommes prêts à cela, bien sûr, avec tous les partenaires du dispositif national de prévention et de lutte.
Mais la présence à mes côtés ce soir de Jean-François Lamour, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, explique l'autre volet de notre visite conjointe.
Vous le savez, le Niger doit accueillir en décembre prochain les 5èmes Jeux de la Francophonie. Dans le contexte difficile que connaît ce pays, il nous a paru utile de faire le point sur le degré de préparation de cette importante manifestation, à laquelle la France contribue pour une large part.
Mais plus encore, il s'agit pour nous de faire en sorte que cette formidable rencontre de la jeunesse puisse devenir une occasion supplémentaire d'illustrer les valeurs de partage et de solidarité qui sont au cur de la Francophonie. Car la Francophonie, ce n'est pas seulement la promotion de la langue française, c'est aussi une organisation politique pour défendre des valeurs communes, et c'est surtout un espace de solidarité au service du développement durable.
Demain, nous rencontrerons donc, Jean-François Lamour et moi-même, les principaux responsables de l'organisation des Jeux, et nous visiterons les principales installations sportives. Nous examinerons avec eux comment faire de ces Jeux un véritable rebond pour le Niger, grâce à des efforts supplémentaires pour son développement, en veillant à ce qu'ils n'apparaissent pas en décalage avec la réalité de la vie quotidienne de la majorité de ses habitants.
Mes Chers Compatriotes,
Mon déplacement est aussi l'occasion de rendre hommage à votre action dans ce pays, dans des conditions difficiles, et dans un environnement contraignant que je ne sous-estime pas. Avec vous, je veux croire au rôle utile que la France peut avoir pour y contribuer à un développement économique durable. Je tenais donc à vous rencontrer pour vous dire combien est appréciée votre action dans ce pays, et combien cette action contribue au renforcement des liens entre nos pays. Le mérite vous en revient en tout premier lieu, vous qui animez des entreprises, des institutions et des projets au service de nos deux pays.
Je voudrais saluer particulièrement les assistants techniques, qui incarnent la solidarité de nos deux pays dans la voie du développement. Leur activité professionnelle et les rapports humains qu'ils nouent à cette occasion constituent un terreau fécond et durable de nos relations.
Les membres du secteur privé ont aussi toute leur place dans les relations franco-nigériennes. Je salue leurs efforts, le contact étroit qu'ils entretiennent naturellement avec la réalité économique et sociale, leur participation à la création de richesses et aux progrès du secteur formel indispensable à la modernisation du pays. Ici comme ailleurs, l'amélioration de l'environnement des affaires peut avoir, pour un très faible coût, un effet considérable sur l'attractivité, et donc sur le développement du pays. C'est par le dialogue entretenu avec les autorités nationales, et notamment par l'intermédiaire de la chambre de Commerce ou du conseil des investisseurs privés, que l'on parviendra à progresser plus rapidement dans cette voie.
Enfin, il y a tous ceux qui sont encore plus étroitement et durablement liés à la réalité nigérienne : Français et Nigériens, Nigériens et Français, bénéficiaires de la double nationalité. Ils sont les témoins vivants de la profondeur des liens entre nos deux pays, et ils ont tout leur rôle à jouer dans leur animation.
A vous tous qui nous faites l'amitié d'avoir répondu à notre invitation ce soir, je souhaite dire que vous donnez corps à l'amitié franco-nigérienne et, au-delà, à la relation profonde et historique de la France et de l'Afrique.
Et cela, vous le faites à un moment où ce continent revient au premier plan des préoccupations de la communauté internationale, avec la proclamation de l'année 2005 comme "l'année du développement" pour les institutions multilatérales.
Je voudrais vous faire partager à cet égard ma satisfaction de voir qu'aujourd'hui, plus que jamais, les idées françaises créent l'initiative et alimentent les débats. Je l'ai constaté moi-même aux Nations unies, fin juin, et vous avez tous pu le relever au cours du récent sommet du G8 à Gleneagles : partout les idées françaises sont présentes au coeur de la discussion, et je voudrais vous en donner quelques exemples :
- d'abord la priorité donnée à l'Afrique, seul continent qui n'atteindra pas les Objectifs du Millénaire en 2015 selon les tendances actuelles : depuis plusieurs années déjà, notre pays milite en ce sens, et il faut donc se réjouir de voir le Royaume-Uni nous avoir rejoints ; dans ce combat, en en faisant l'une des deux priorités de sa présidence du G8, et en obtenant un accord sur d'importantes annulations de dettes au profit des pays les plus pauvres ;
- ensuite, la recherche de financements innovants pour le développement : le président de la République a proposé que soit instaurée une contribution de solidarité internationale sur les billets d'avion, qui soit prioritairement affectée à la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Sur ce sujet également, le partenariat franco-britannique a joué à plein, et l'idée fait son chemin, ralliant progressivement à elle un nombre croissant de pays, issus de tous les continents ;
- enfin, la promotion d'une gestion ordonnée de la mondialisation : c'est dans ce cadre que s'inscrit la proposition française de création d'une Organisation des Nations unies pour l'Environnement ; or, cette proposition est désormais celle des 25 pays de l'Union européenne, et l'on peut s'en réjouir ici, au Niger, où le réchauffement climatique conduit à une désertification croissante.
Nous qui plaidons depuis 45 ans pour l'aide à l'Afrique, nous sommes heureux de voir ce plaidoyer de plus en plus entendu et repris.
Mais si nous sommes capables de jouer ce rôle du fait de l'engagement ancien de la France dans le domaine de l'aide au développement, c'est aussi grâce à l'expérience acquise par vous-mêmes sur le terrain, et c'est aussi grâce à votre présence de longue date aux côtés des Africains. C'est pour cela que j'ai tenu dans les premières heures de mon séjour au Niger à vous rencontrer, pour vous dire toute la place que vous tenez dans notre réflexion sur la politique extérieure de la France, et pour partager avec vous un moment de sincère convivialité.
Pour conclure, je veux donc vous adresser mes remerciements pour votre action, et vous assurer de mon soutien. Soyez convaincus de me trouver à vos côtés pour contribuer au renforcement de la coopération française en Afrique, et au Niger.
Vive la République, vive la France !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 septembre 2005)