Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs,
Chers Compatriotes,
Je suis heureuse d'être avec vous, ce soir, au Bénin, pour l'un de mes tout premiers voyages en Afrique depuis ma nomination comme ministre chargée de la Coopération, du Développement et de la Francophonie. C'est toujours avec un réel plaisir que je retrouve les représentants de nos communautés françaises établies à l'étranger.
Sur cette terre du Bénin, si proche de la France par l'histoire, la culture, l'art, les échanges dans les domaines les plus divers, ce sont plusieurs générations de nos compatriotes qui ont grandi, vécu, oeuvré à la permanence de cette présence, symbole d'amitié et de fraternité dont nous pouvons être fiers de part et d'autre. Et vous représentez ici les quelque 4.500 Français résidant au Bénin.
Si je suis aujourd'hui parmi vous, c'est d'abord à la demande du président de la République qui m'a chargée de transmettre au président Kerekou un message d'amitié.
Mais au-delà, c'est l'exemple d'une démocratisation réussie que j'ai souhaité mettre en avant à l'occasion de ce déplacement, qui m'a aussi permis d'aller voir sur le terrain certaines des réalisations concrètes de notre coopération.
Cette exemplarité du Bénin me semble particulièrement intéressante à souligner, au moment où l'Afrique revient enfin au premier plan des préoccupations de la communauté internationale, avec la proclamation de l'année 2005 comme "l'année du développement" pour les institutions multilatérales.
Je voudrais vous faire partager à cet égard ma satisfaction de voir qu'aujourd'hui, plus que jamais, les idées françaises créent l'initiative et alimentent les débats. Je l'ai constaté moi-même aux Nations unies, fin juin, et vous avez tous pu le relever au cours du récent sommet du G8 à Gleneagles : partout les idées françaises sont présentes au coeur de la discussion, et je voudrais vous en donner quelques exemples :
- d'abord la priorité donnée à l'Afrique, seul continent qui n'atteindra pas les Objectifs du Millénaire en 2015 selon les tendances actuelles : depuis plusieurs années déjà, notre pays milite en ce sens, et il faut donc se réjouir de voir le Royaume-Uni nous avoir rejoints dans ce combat, en en faisant l'une des deux priorités de sa présidence du G8, et en obtenant un accord sur d'importantes annulations de dettes au profit des pays les plus pauvres ;
- ensuite, la recherche de financements innovants pour le développement : le président de la République a proposé que soit instaurée une contribution de solidarité internationale sur les billets d'avion, qui soit prioritairement affectée à la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Sur ce sujet également, le partenariat franco-britannique a joué à plein, et l'idée fait son chemin, ralliant progressivement à elle un nombre croissant de pays, issus de tous les continents ;
- enfin, la promotion d'une gestion ordonnée de la mondialisation : c'est dans ce cadre que s'inscrit la proposition française de création d'une Organisation des Nations unies pour l'Environnement ; or, cette proposition est désormais celle des 25 pays de l'Union européenne.
Nous qui plaidons depuis 45 ans pour l'aide à l'Afrique, nous sommes heureux de voir ce plaidoyer de plus en plus entendu et repris.
Mais si nous sommes capables de jouer ce rôle du fait de l'engagement ancien de la France dans le domaine de l'aide au développement, c'est aussi grâce à l'expérience acquise par vous-mêmes sur le terrain. Au terme de ma visite au Bénin, je tenais donc à vous rencontrer pour rendre hommage à votre action dans ce pays, dans des conditions difficiles, et dans un environnement contraignant que je ne sous-estime pas. Avec vous, je veux croire au rôle utile que la France peut avoir pour y contribuer à un développement économique durable. Ce que j'ai vu et entendu ici témoigne d'un réel attachement à la France. Le mérite vous en revient en tout premier lieu, vous qui animez des entreprises, des institutions et des projets au service de nos deux pays.
Je voudrais saluer particulièrement les assistants techniques, qui incarnent la solidarité de nos deux pays dans la voie du développement. Leur activité professionnelle et les rapports humains qu'ils nouent à cette occasion constituent un terreau fécond et durable de nos relations.
Les membres du secteur privé ont aussi toute leur place dans les relations franco-béninoises. Je salue leurs efforts, le contact étroit qu'ils entretiennent avec la réalité économique et sociale, leur participation à la création de richesses et aux progrès du secteur formel indispensable à la modernisation du pays. Ici comme ailleurs, l'amélioration de l'environnement des affaires peut avoir un effet considérable sur l'attractivité, et donc sur le développement du pays. C'est par le dialogue entretenu avec les autorités nationales que l'on parviendra à progresser plus rapidement dans cette voie, qu'il s'agisse des améliorations à apporter à l'environnement urbain, de la disponibilité des facteurs de production, de la sécurité juridique, ou encore des modalités des contrôles fiscaux et douaniers.
A vous tous qui me faites l'amitié d'avoir répondu ce soir à mon invitation, je souhaite donc exprimer ma reconnaissance, et mes encouragements : vous donnez corps à l'amitié franco-béninoise et, au-delà, à la relation profonde et historique de la France et de l'Afrique.
Pour conclure, je veux vous adresser mes remerciements pour votre action, et vous assurer de mon soutien. Soyez convaincus de me trouver à vos côtés pour contribuer au renforcement de la coopération française en Afrique, et au Bénin.
Vive la République, vive la France !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 septembre 2005)
Mesdames, Messieurs,
Chers Compatriotes,
Je suis heureuse d'être avec vous, ce soir, au Bénin, pour l'un de mes tout premiers voyages en Afrique depuis ma nomination comme ministre chargée de la Coopération, du Développement et de la Francophonie. C'est toujours avec un réel plaisir que je retrouve les représentants de nos communautés françaises établies à l'étranger.
Sur cette terre du Bénin, si proche de la France par l'histoire, la culture, l'art, les échanges dans les domaines les plus divers, ce sont plusieurs générations de nos compatriotes qui ont grandi, vécu, oeuvré à la permanence de cette présence, symbole d'amitié et de fraternité dont nous pouvons être fiers de part et d'autre. Et vous représentez ici les quelque 4.500 Français résidant au Bénin.
Si je suis aujourd'hui parmi vous, c'est d'abord à la demande du président de la République qui m'a chargée de transmettre au président Kerekou un message d'amitié.
Mais au-delà, c'est l'exemple d'une démocratisation réussie que j'ai souhaité mettre en avant à l'occasion de ce déplacement, qui m'a aussi permis d'aller voir sur le terrain certaines des réalisations concrètes de notre coopération.
Cette exemplarité du Bénin me semble particulièrement intéressante à souligner, au moment où l'Afrique revient enfin au premier plan des préoccupations de la communauté internationale, avec la proclamation de l'année 2005 comme "l'année du développement" pour les institutions multilatérales.
Je voudrais vous faire partager à cet égard ma satisfaction de voir qu'aujourd'hui, plus que jamais, les idées françaises créent l'initiative et alimentent les débats. Je l'ai constaté moi-même aux Nations unies, fin juin, et vous avez tous pu le relever au cours du récent sommet du G8 à Gleneagles : partout les idées françaises sont présentes au coeur de la discussion, et je voudrais vous en donner quelques exemples :
- d'abord la priorité donnée à l'Afrique, seul continent qui n'atteindra pas les Objectifs du Millénaire en 2015 selon les tendances actuelles : depuis plusieurs années déjà, notre pays milite en ce sens, et il faut donc se réjouir de voir le Royaume-Uni nous avoir rejoints dans ce combat, en en faisant l'une des deux priorités de sa présidence du G8, et en obtenant un accord sur d'importantes annulations de dettes au profit des pays les plus pauvres ;
- ensuite, la recherche de financements innovants pour le développement : le président de la République a proposé que soit instaurée une contribution de solidarité internationale sur les billets d'avion, qui soit prioritairement affectée à la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Sur ce sujet également, le partenariat franco-britannique a joué à plein, et l'idée fait son chemin, ralliant progressivement à elle un nombre croissant de pays, issus de tous les continents ;
- enfin, la promotion d'une gestion ordonnée de la mondialisation : c'est dans ce cadre que s'inscrit la proposition française de création d'une Organisation des Nations unies pour l'Environnement ; or, cette proposition est désormais celle des 25 pays de l'Union européenne.
Nous qui plaidons depuis 45 ans pour l'aide à l'Afrique, nous sommes heureux de voir ce plaidoyer de plus en plus entendu et repris.
Mais si nous sommes capables de jouer ce rôle du fait de l'engagement ancien de la France dans le domaine de l'aide au développement, c'est aussi grâce à l'expérience acquise par vous-mêmes sur le terrain. Au terme de ma visite au Bénin, je tenais donc à vous rencontrer pour rendre hommage à votre action dans ce pays, dans des conditions difficiles, et dans un environnement contraignant que je ne sous-estime pas. Avec vous, je veux croire au rôle utile que la France peut avoir pour y contribuer à un développement économique durable. Ce que j'ai vu et entendu ici témoigne d'un réel attachement à la France. Le mérite vous en revient en tout premier lieu, vous qui animez des entreprises, des institutions et des projets au service de nos deux pays.
Je voudrais saluer particulièrement les assistants techniques, qui incarnent la solidarité de nos deux pays dans la voie du développement. Leur activité professionnelle et les rapports humains qu'ils nouent à cette occasion constituent un terreau fécond et durable de nos relations.
Les membres du secteur privé ont aussi toute leur place dans les relations franco-béninoises. Je salue leurs efforts, le contact étroit qu'ils entretiennent avec la réalité économique et sociale, leur participation à la création de richesses et aux progrès du secteur formel indispensable à la modernisation du pays. Ici comme ailleurs, l'amélioration de l'environnement des affaires peut avoir un effet considérable sur l'attractivité, et donc sur le développement du pays. C'est par le dialogue entretenu avec les autorités nationales que l'on parviendra à progresser plus rapidement dans cette voie, qu'il s'agisse des améliorations à apporter à l'environnement urbain, de la disponibilité des facteurs de production, de la sécurité juridique, ou encore des modalités des contrôles fiscaux et douaniers.
A vous tous qui me faites l'amitié d'avoir répondu ce soir à mon invitation, je souhaite donc exprimer ma reconnaissance, et mes encouragements : vous donnez corps à l'amitié franco-béninoise et, au-delà, à la relation profonde et historique de la France et de l'Afrique.
Pour conclure, je veux vous adresser mes remerciements pour votre action, et vous assurer de mon soutien. Soyez convaincus de me trouver à vos côtés pour contribuer au renforcement de la coopération française en Afrique, et au Bénin.
Vive la République, vive la France !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 septembre 2005)