Texte intégral
Il y a quelques jours Monsieur le Premier Ministre Lionel Jospin, dans une intervention au demeurant assez soporifique sur laquelle je reviendrai, nous a livré une savante analyse. Je le cite : "on a tendu a opposer le parti de l'ordre et le parti du mouvement. La droite 'cétait le parti de l'ordre, la gauche c'était le parti du mouvement et du progrès. Moi, je pense que ces oppositions aujourd'hui doivent être dépassées".
Monsieur le Premier Ministre a raison. Il a parfaitement réussi à surmonter ce clivage, car on le voit aujourd'hui, la gauche au gouvernement c'est à la fois le désordre et l'immobilisme.
Il suffisait hier de passer quelques instants à notre Convention Libérale pour voir que le mouvement, le progrès, mais aussi le projet d'un Etat de droit apportant sécurités, respect de la loi et l'égalité devant la loi étaient du côté des libéraux.
J'en conclu que le vrai clivage dans la vie politique c'est celui qui oppose - qui opposera encore plus demain - les anciens et les modernes
Aujourd'hui avec notre Conseil National, c'est le mouvement des modernes qui s'organise.
Mes chers amis, au lendemain de notre Convention libérale, ce conseil national, même si le temps du débat nous a été limité, marque le vrai départ de Démocratie Libérale.
Je voudrais d'abord vous dire quelques mots de notre mouvement, de l'action qu'il doit mener, de sa place sur l'échiquier politique.
Je vous dirai ensuite quelques mots sur la situation de notre pays en cette rentrée, et de notre devoir d'opposition.
1/ notre mouvement, Démocratie Libérale
Nous constituons l'élément neuf de la vie politique française. Mais les seize premiers mois de Démocratie Libérale ont pour le moins été tourmentés. Nous avons subi le choc des élections régionales et ses conséquences sur l'UDF, affronté bien des épreuves, et toujours tenu bon. Nous voici à pied d'oeuvre pour une nouvelle étape.
Nous abordons cette nouvelle étape sous le signe d'un profond renouvellement. Et si quelques uns nous ont quitté, d'autres nombreux nous ont rejoint; Le courant d'adhésion et de sympathie que vous rencontrez dans vos fédérations, la diversité des origines de ceux qui nous rejoignent, la dynamique naissante des jeunes libéraux, sont autant de signes encourageants..
Je ne peux que me réjouir du renouvellement que vous avez su générer dans vos fédérations, en élisant dans vos bureaux, et dans ce Conseil National des talents nouveaux, des femmes et des jeunes. Près d'un conseiller national sur deux est un nouvel élu. Un conseiller national sur trois est une femme.
Au côté de notre groupe sénatorial qui s'est étoffé de 4 nouveaux sénateurs le 27 septembre.
Notre groupe à l'Assemblée Nationale affirme son identité, sa qualité et sa pugnacité.
Il y révèle, dans une tache le plus souvent obscure, dont il paraît peu de choses dans la presse, des talents nouveaux, des tempéraments de lutteur, des intelligences qui savent voir la brèche, des compétences qui en remontrent aux experts du pouvoir.
La leçon des élections législatives
Les élections législatives partielles du 27 septembre sont riches d'enseignement. Tachons d'en déchiffrer la leçon.
Franck Dhersin nouveau député de Démocratie Libérale, et Bernard Deflesselles qui aurait du être des nôtres à l'Assemblée Nationale, si sa victoire ne lui avait été volée par les alliés communistes de Monsieur Jospin, fidèles à leur passé et à leurs méthodes.
Nos candidats ont su franchir le premier tour et l'emporter au deuxième tour.
J'y vois quatre raisons :
· Le travail militant sur le terrain,
· l'union de l'opposition,
· le renouvellement des candidat
· des candidats libéraux qui en raison de nos choix politiques sont par nature les meilleurs rassembleurs au second tour.
Autant de leçons à retenir pour préparer l'avenir.
Mes chers amis, nous avons quelque temps devant nous avant que ne vienne vraiment l'heure des échéances qui prépareront et marqueront l'alternance, à savoir les élections municipales de 2001 et les législatives de 2002.
Alors, nous allons essayer de bien utiliser ce temps.
Nous nous donnons un objectif :
Etre au rendez vous du deuxième semestre de l'an 2000, dans la dernière ligne droite des échéances de l'alternance avec un puissant mouvement libéral populaire et ouvert, au cour dune opposition unie, profondément renouvelée, porteuse d'un projet libéral.
Ceci nous donne un calendrier - 18 mois - et un programme d'action - 10 objectifs - dont Laurent Dominati a parlé.
Nous voulons bâtir une force ouverte, ouverte aux jeunes, ouverte aux femmes, ouverte sur la vie de la société, une force populaire qui nous permettra d'être, le moment venu, au rendez-vous des Français pour tourner la page du socialisme.
· Nous devons être des rassembleurs. Et comme nous l'avons montré hier, que diverses sensibilités puissent se retrouver, discuter, débattre.
· Nous devons donner à notre mouvement un véritable enracinement populaire
· Nous devons nous appuyer davantage sur la génération montante, celle de nos parlementaire, de nos élus, de nos responsables locaux, de nos conseillers nationaux.
· Nous devons nous ouvrir très largement aux femmes, à leur prise de responsabilité, à tous les niveaux de notre organisation;
· Nous devons développer à nos cotés un puissant mouvement de jeunes, autonomes et responsables,
· Nous devons être plus que jamais le mouvement des élus locaux, de ces hommes et de ces femmes de terrains proche des réalités, en étroite liaison avec Philippe Vasseur nouveau Président du Mouvement National des élus locaux.
· Nous devons être un mouvement de militants impliqués, motivés, respectés, sans lesquels il n'y a pas de reconquête possible, et pour cela revoir notre organisation et nos statuts.
J'entends pour ma part dans ce calendrier des 18 mois sillonner la France, y compris dans les départements d'Outre Mer, à la rencontre de chacun sur le terrain.
Au cour de l'Alliance
Nous avons souhaité construire l'union de l'opposition sur de nouvelles bases, à partir de ses trois principaux courants : les libéraux, les gaullistes et les centristes.
Nous sommes donc une des trois formations constitutives de l'Alliance pour la France.
Cependant tout reste à faire.
Faire vivre l'Alliance pour la France à la base dans nos département, nos villes, nos régions.
J'ajoute néanmoins que si nous voulons une union forte - celle-ci est nécessaire pour les municipales et les législatives, nous voulons aussi le renouvellement et l'efficacité.
Le temps des fiefs héréditaires, des statu quo, des négociations d'état majors et des cooptations entre élus est révolu
Et je le répète, nous souhaitons qu'à chacun des élection nous trouvions entre nous au sein de l'Alliance pour la France les moyens de désigner les meilleurs.
Avec la conviction que faire le choix des meilleurs c'est donner le maximum de chance aux nôtres.
Nous voulons construire une opposition unie, mais aussi une opposition libérale.
L'année qui vient sera celle des choix, des débats et des projets.
Au sein de l'Alliance nous allons bientôt engager les débats du projet entre nous, et ce, de façon vivante dans des forums régionaux largement ouverts.
J'ajoute bien tendu que si au sein de l'opposition les choix libéraux devaient rapprocher, rien ne s'opposerait, alors, à aller plus loin dans la voie de l'union.
2. Notre devoir d'opposition
Mes chers amis, si nous voulons préparer ce jour où nous tournerons ensemble la page du socialisme, il ne suffit pas d'attendre je ne sais quel retour de balancier et profiter des erreurs qu'inéluctablement les socialistes commettront, et ont même commencé à les commettre.
Il nous faut savoir tourner une page, nous remettre en cause, rompre franchement avec le médiatiquement correct, le technocratiquement correct, le politiquement correct qui a trop longtemps inspiré le discours et les actes de l'opposition.
Pour cela, nous avons un devoir de proposition. Ce que l'on attend de nous, c'est que nous exprimions les choix essentiels qui détermineront le contour de notre société, à l'aube d'un nouveau siècle et d'un nouveau monde, une société que nous voulons reconstruire autour de l'homme, pour l'homme, à partir de l'homme, et non plus autour de l'Etat, pour l'Etat, à partir de l'Etat.
C'est ce que nous avons fait, les premiers, en proposant nos dix choix forts pour la France. Et je tiens à remercier tous les adhérents, toutes les fédérations qui ont envoyées des contributions de grande qualité, que j'ai personnellement toutes lues.
Nous avons un devoir d'opposition. L'opposition procède du peuple comme la majorité. Elle est tout aussi légitime que ceux qui ont reçu le mandat de gouverner. Elle a devoir de s'opposer
Ce que l'on attend de nous, c'est que nous combattions sans complexe, sans complaisance, toutes les mesures socialistes qui font courir des risques à l'avenir de la France et à celui de nos enfants.
Je reconnais volontiers que c'était jusqu'à présent chose difficile car le gouvernement bénéficiait dune météo politique et économique favorable. J'ai toujours pensé que si l'opposition avait un moment difficile à passer face à des media qui prêtaient toutes les vertus au gouvernement Jospin et tous les défauts possibles à l'opposition, cela ne durerait pas.
Le gouvernement Jospin ma toujours fait irrésistiblement penser au gouvernement Rocard. Souvenez vous. Nous avions alors perdu à la fois l'Elysée et l'Assemblée Nationale : l'opposition était profondément divisée (et une partie de celle ci imaginait même s'allier aux socialistes!).Tout semblait sourire au gouvernement. La croissance était là, les entreprises créaient des emplois; le Premier Ministre était au zénith des sondages et la presse ne cessait de louer son habileté politique..
Quelques temps plus tard, la France s'enfonçait dans la crise. Le parti socialiste subissait une cuisante défaite et c'était alors aux socialistes que l'on prédisait l'avenir le plus sombre.
Comme hier Michel Rocard, notre premier Ministre se croit aujourd'hui tranquillement embarqué vers les présidentielles, poussé par le vent fort de la croissance; mais aujourd'hui le temps se gâte et la situation du pays devrait inviter le Premier Ministre à descendre de son petit nuage rose.
J'entends bien ce que l'on susurre déjà. Quand tout va bien, c'est grâce aux socialistes. Et si cela va plus mal, c'est la faute aux libéraux. Rien n'est plus faux.
Il n'est pas mauvais de rappeler que le retour de la croissance ne doit rien à l'action du gouvernement. Les obstacles à la croissance tenaient essentiellement à des taux d'intérêt trop élevés et à un franc trop fort par rapport au dollar. Et, comme je lavais pour ma part toujours dit, la croissance est repartie le jour ou les taux d'intérêt français ont baissé grâce à la réduction des déficits publics engagée en 1995 et ou le dollar s'est réapprécié par rapport au franc, dopant ainsi nos exportations.
Il n'est pas mauvais de rappeler aussi qu'aujourd'hui les désordres de ces marchés financiers sont pour l'essentiel dûs à trois causes :
1. Les montagnes de dettes publiques qui circulent sur ces marchés
2. Les manipulations politiques des taux de changes
3. Le fait d'avoir méconnu que l'efficacité de l'économie de marché ne se concevait que si celle-ci est supportée, encadrée, générée par un Etat de droit.
Ce n'est pas nous, loin sen faut, qui avons été fascinés par les douteux systèmes d'économie mixte des pays du Sud Est asiatique, où des grandes entreprises financées par des banques dans une absence de transparence financière, ont financé des projets peu rentables, gérés par des nomenklaturistes protégés par le pouvoir politique.
Le socialistes ont commis l'erreur de penser que la croissance dont il bénéficiaient était une croissance durable.
Ils ne nous ont pas cru quand nous leurs annoncions en ce début d'année qu'ils sous-estimaient les effets déflationnistes à l'oeuvre dans le monde. Que la croissance était fragile et quelle allait s'essouffler au second semestre 1998.
Et c'est pourquoi avec le budget 99, ils ont fait, à contre courant du monde, le choix de l'augmentation des dépenses publiques quand il aurait fallu à l'évidence favoriser la dépense privée par la réduction d'impôts.
Certes, j'ai entendu Monsieur Jospin à la télévision nous expliquer que nous n'avions pas à nous inquiéter, que la France était protégée. Quelle est cette nouvelle ligne Maginot ? Tenez vous bien, nous avons pour résister, les 35 heures et les emplois jeunes.
Les 35 heures dont nous savons quelles ne créerons pas d'emplois, et qu'au contraire elles entraîneront le gel et la réduction des salaires de français
Les emplois jeunes, qui ne bénéficient pas à ceux qui en auraient vraiment besoin. Faux emplois qui se termineront par de vrais impôts.
Oui mes amis, face aux difficultés que nous allons connaître, Emplois jeunes et 35 heures ne seront pas des circonstances atténuantes, mais au contraire des circonstances aggravantes.
Oui les socialistes préparent bien mal l'avenir de la France.
Je voudrais prendre deux exemples :
1er exemple : la sécurité
J'ai regardé avec consternation l'intervention que notre Premier Ministre il y a quelques jours a consacré pour l'essentiel à la sécurité.
Lorsque j'entends Monsieur le Premier Ministre commencer d'abord par tenter de raisonner les agresseurs et les casseurs en leur expliquant que c'est une "attitude absurde" d'attaquer un autobus, parce que c'est un service public. Quand je l'entends ensuite baptiser ces agressions d'"incivilités". Je dis que les mots ont un sens et que la complaisance des mots cache la complaisance de la politique, la persistance de l'angélisme.
Quand je lis dans un quotidien du soir une savante étude qui nous explique que : " dans un bus ou un train on croit voir un groupe de personnes assises ensembles; en réalité, il y a des gens qui sont coprésents mais qui ne partagent pas d'autre lien social que cette coprésence" Et que donc "la nature de ces lieux appellent sur eux les violence".
Elémentaire mon Cher Jospin, c'est la faute de l'Autobus. Non, Monsieur le Premier Ministre, c'est la faute de l'agresseur.
Si on regarde de près l'agression qui s'est produite sur l'autobus 75 à Paris. Que constate-t-on ? Que le jeune homme de 18 ans qui a commis cette agression avait déjà 26 dossiers pour coups et blessures volontaires, vols, vandalisme, recel...Non ce n'est pas la faute de l'Autobus, c'est la faute de l'agresseur.
Ne disons pas qu'il n'y a pas de solution. Ailleurs, à New York et à Londres par exemple, on a su résoudre ces problèmes.
Mais pour cela on ne met pas des "agents d'ambiance" pour faire face à des "incivilités".
On met des policiers pour arrêter les agresseurs et des juges pour condamner les agressions.
Il n'y a pas de liberté possible si la sécurité de tous les citoyens n'est pas assurée.
Et si le gouvernement est en panne d'idées, en voici quelques unes :
· -Revoir l'ordonnance de 45 sur les mineurs. Quand le premier acte de délinquance se fait entre 10 et 13 ans, nous sommes aujourd'hui totalement impuissant.
· -Créer un système d'internat pour les jeunes qui sont en danger de façon à pouvoir les sortir de ces quartiers difficiles.
· - Créer des centres carcéraux - adaptés bien sûr sur le plan éducatif - pour ces multirécidivistes qui deviennent des caïds et des chefs de bande et font régner la terreur dans les quartiers.
· Augmenter le nombre de places de prison et sil le faut, privatiser, comme le fait Tony Blair en Angleterre
A tout cela je tiens cependant à ajouter, que pour qu'un ordre social soit respecté il doit être respectable.
Et que tel n'est pas le cas aujourd'hui, quand on a le sentiment qu'il y a deux poids et deux mesures, et que tant de scandales et d'actes de corruption semblent échapper à toute sanction.
C'est pourquoi il est important que l'on ait la volonté et que l'on se donne les moyens pour que les actes de corruption, tous les grands scandales, soient poursuivis et sanctionnés.
2ème exemple : les lycéens
Aujourd'hui les lycéens manifestent. Puisse ce mouvement lycéen contribuer à bousculer, à remettre en question l'ensemble de notre système éducatif.
Quand le Ministre de l'Education explique que le problème de fond n'est pas un problème d'argent, un problème d'effectif, et que " sil y a des classes sans professeurs, il y a aussi des professeurs sans classe ", c'est bien qu'il y a peut être quelque part un problème d'organisation. Voici le problème enfin bien posé.
Nous ne disons pas autre chose depuis des années, sinon des décennies.
Et si la machine éducative fonctionne mal, ce ne sont ni les lycéens, ni les professeurs ni les chefs d'établissements, ni même le Ministre qui sont responsable, c'est la faute de tout un système ou personne n'est responsable.
(source http://www.demlib.com, le 19 février 2002)
Monsieur le Premier Ministre a raison. Il a parfaitement réussi à surmonter ce clivage, car on le voit aujourd'hui, la gauche au gouvernement c'est à la fois le désordre et l'immobilisme.
Il suffisait hier de passer quelques instants à notre Convention Libérale pour voir que le mouvement, le progrès, mais aussi le projet d'un Etat de droit apportant sécurités, respect de la loi et l'égalité devant la loi étaient du côté des libéraux.
J'en conclu que le vrai clivage dans la vie politique c'est celui qui oppose - qui opposera encore plus demain - les anciens et les modernes
Aujourd'hui avec notre Conseil National, c'est le mouvement des modernes qui s'organise.
Mes chers amis, au lendemain de notre Convention libérale, ce conseil national, même si le temps du débat nous a été limité, marque le vrai départ de Démocratie Libérale.
Je voudrais d'abord vous dire quelques mots de notre mouvement, de l'action qu'il doit mener, de sa place sur l'échiquier politique.
Je vous dirai ensuite quelques mots sur la situation de notre pays en cette rentrée, et de notre devoir d'opposition.
1/ notre mouvement, Démocratie Libérale
Nous constituons l'élément neuf de la vie politique française. Mais les seize premiers mois de Démocratie Libérale ont pour le moins été tourmentés. Nous avons subi le choc des élections régionales et ses conséquences sur l'UDF, affronté bien des épreuves, et toujours tenu bon. Nous voici à pied d'oeuvre pour une nouvelle étape.
Nous abordons cette nouvelle étape sous le signe d'un profond renouvellement. Et si quelques uns nous ont quitté, d'autres nombreux nous ont rejoint; Le courant d'adhésion et de sympathie que vous rencontrez dans vos fédérations, la diversité des origines de ceux qui nous rejoignent, la dynamique naissante des jeunes libéraux, sont autant de signes encourageants..
Je ne peux que me réjouir du renouvellement que vous avez su générer dans vos fédérations, en élisant dans vos bureaux, et dans ce Conseil National des talents nouveaux, des femmes et des jeunes. Près d'un conseiller national sur deux est un nouvel élu. Un conseiller national sur trois est une femme.
Au côté de notre groupe sénatorial qui s'est étoffé de 4 nouveaux sénateurs le 27 septembre.
Notre groupe à l'Assemblée Nationale affirme son identité, sa qualité et sa pugnacité.
Il y révèle, dans une tache le plus souvent obscure, dont il paraît peu de choses dans la presse, des talents nouveaux, des tempéraments de lutteur, des intelligences qui savent voir la brèche, des compétences qui en remontrent aux experts du pouvoir.
La leçon des élections législatives
Les élections législatives partielles du 27 septembre sont riches d'enseignement. Tachons d'en déchiffrer la leçon.
Franck Dhersin nouveau député de Démocratie Libérale, et Bernard Deflesselles qui aurait du être des nôtres à l'Assemblée Nationale, si sa victoire ne lui avait été volée par les alliés communistes de Monsieur Jospin, fidèles à leur passé et à leurs méthodes.
Nos candidats ont su franchir le premier tour et l'emporter au deuxième tour.
J'y vois quatre raisons :
· Le travail militant sur le terrain,
· l'union de l'opposition,
· le renouvellement des candidat
· des candidats libéraux qui en raison de nos choix politiques sont par nature les meilleurs rassembleurs au second tour.
Autant de leçons à retenir pour préparer l'avenir.
Mes chers amis, nous avons quelque temps devant nous avant que ne vienne vraiment l'heure des échéances qui prépareront et marqueront l'alternance, à savoir les élections municipales de 2001 et les législatives de 2002.
Alors, nous allons essayer de bien utiliser ce temps.
Nous nous donnons un objectif :
Etre au rendez vous du deuxième semestre de l'an 2000, dans la dernière ligne droite des échéances de l'alternance avec un puissant mouvement libéral populaire et ouvert, au cour dune opposition unie, profondément renouvelée, porteuse d'un projet libéral.
Ceci nous donne un calendrier - 18 mois - et un programme d'action - 10 objectifs - dont Laurent Dominati a parlé.
Nous voulons bâtir une force ouverte, ouverte aux jeunes, ouverte aux femmes, ouverte sur la vie de la société, une force populaire qui nous permettra d'être, le moment venu, au rendez-vous des Français pour tourner la page du socialisme.
· Nous devons être des rassembleurs. Et comme nous l'avons montré hier, que diverses sensibilités puissent se retrouver, discuter, débattre.
· Nous devons donner à notre mouvement un véritable enracinement populaire
· Nous devons nous appuyer davantage sur la génération montante, celle de nos parlementaire, de nos élus, de nos responsables locaux, de nos conseillers nationaux.
· Nous devons nous ouvrir très largement aux femmes, à leur prise de responsabilité, à tous les niveaux de notre organisation;
· Nous devons développer à nos cotés un puissant mouvement de jeunes, autonomes et responsables,
· Nous devons être plus que jamais le mouvement des élus locaux, de ces hommes et de ces femmes de terrains proche des réalités, en étroite liaison avec Philippe Vasseur nouveau Président du Mouvement National des élus locaux.
· Nous devons être un mouvement de militants impliqués, motivés, respectés, sans lesquels il n'y a pas de reconquête possible, et pour cela revoir notre organisation et nos statuts.
J'entends pour ma part dans ce calendrier des 18 mois sillonner la France, y compris dans les départements d'Outre Mer, à la rencontre de chacun sur le terrain.
Au cour de l'Alliance
Nous avons souhaité construire l'union de l'opposition sur de nouvelles bases, à partir de ses trois principaux courants : les libéraux, les gaullistes et les centristes.
Nous sommes donc une des trois formations constitutives de l'Alliance pour la France.
Cependant tout reste à faire.
Faire vivre l'Alliance pour la France à la base dans nos département, nos villes, nos régions.
J'ajoute néanmoins que si nous voulons une union forte - celle-ci est nécessaire pour les municipales et les législatives, nous voulons aussi le renouvellement et l'efficacité.
Le temps des fiefs héréditaires, des statu quo, des négociations d'état majors et des cooptations entre élus est révolu
Et je le répète, nous souhaitons qu'à chacun des élection nous trouvions entre nous au sein de l'Alliance pour la France les moyens de désigner les meilleurs.
Avec la conviction que faire le choix des meilleurs c'est donner le maximum de chance aux nôtres.
Nous voulons construire une opposition unie, mais aussi une opposition libérale.
L'année qui vient sera celle des choix, des débats et des projets.
Au sein de l'Alliance nous allons bientôt engager les débats du projet entre nous, et ce, de façon vivante dans des forums régionaux largement ouverts.
J'ajoute bien tendu que si au sein de l'opposition les choix libéraux devaient rapprocher, rien ne s'opposerait, alors, à aller plus loin dans la voie de l'union.
2. Notre devoir d'opposition
Mes chers amis, si nous voulons préparer ce jour où nous tournerons ensemble la page du socialisme, il ne suffit pas d'attendre je ne sais quel retour de balancier et profiter des erreurs qu'inéluctablement les socialistes commettront, et ont même commencé à les commettre.
Il nous faut savoir tourner une page, nous remettre en cause, rompre franchement avec le médiatiquement correct, le technocratiquement correct, le politiquement correct qui a trop longtemps inspiré le discours et les actes de l'opposition.
Pour cela, nous avons un devoir de proposition. Ce que l'on attend de nous, c'est que nous exprimions les choix essentiels qui détermineront le contour de notre société, à l'aube d'un nouveau siècle et d'un nouveau monde, une société que nous voulons reconstruire autour de l'homme, pour l'homme, à partir de l'homme, et non plus autour de l'Etat, pour l'Etat, à partir de l'Etat.
C'est ce que nous avons fait, les premiers, en proposant nos dix choix forts pour la France. Et je tiens à remercier tous les adhérents, toutes les fédérations qui ont envoyées des contributions de grande qualité, que j'ai personnellement toutes lues.
Nous avons un devoir d'opposition. L'opposition procède du peuple comme la majorité. Elle est tout aussi légitime que ceux qui ont reçu le mandat de gouverner. Elle a devoir de s'opposer
Ce que l'on attend de nous, c'est que nous combattions sans complexe, sans complaisance, toutes les mesures socialistes qui font courir des risques à l'avenir de la France et à celui de nos enfants.
Je reconnais volontiers que c'était jusqu'à présent chose difficile car le gouvernement bénéficiait dune météo politique et économique favorable. J'ai toujours pensé que si l'opposition avait un moment difficile à passer face à des media qui prêtaient toutes les vertus au gouvernement Jospin et tous les défauts possibles à l'opposition, cela ne durerait pas.
Le gouvernement Jospin ma toujours fait irrésistiblement penser au gouvernement Rocard. Souvenez vous. Nous avions alors perdu à la fois l'Elysée et l'Assemblée Nationale : l'opposition était profondément divisée (et une partie de celle ci imaginait même s'allier aux socialistes!).Tout semblait sourire au gouvernement. La croissance était là, les entreprises créaient des emplois; le Premier Ministre était au zénith des sondages et la presse ne cessait de louer son habileté politique..
Quelques temps plus tard, la France s'enfonçait dans la crise. Le parti socialiste subissait une cuisante défaite et c'était alors aux socialistes que l'on prédisait l'avenir le plus sombre.
Comme hier Michel Rocard, notre premier Ministre se croit aujourd'hui tranquillement embarqué vers les présidentielles, poussé par le vent fort de la croissance; mais aujourd'hui le temps se gâte et la situation du pays devrait inviter le Premier Ministre à descendre de son petit nuage rose.
J'entends bien ce que l'on susurre déjà. Quand tout va bien, c'est grâce aux socialistes. Et si cela va plus mal, c'est la faute aux libéraux. Rien n'est plus faux.
Il n'est pas mauvais de rappeler que le retour de la croissance ne doit rien à l'action du gouvernement. Les obstacles à la croissance tenaient essentiellement à des taux d'intérêt trop élevés et à un franc trop fort par rapport au dollar. Et, comme je lavais pour ma part toujours dit, la croissance est repartie le jour ou les taux d'intérêt français ont baissé grâce à la réduction des déficits publics engagée en 1995 et ou le dollar s'est réapprécié par rapport au franc, dopant ainsi nos exportations.
Il n'est pas mauvais de rappeler aussi qu'aujourd'hui les désordres de ces marchés financiers sont pour l'essentiel dûs à trois causes :
1. Les montagnes de dettes publiques qui circulent sur ces marchés
2. Les manipulations politiques des taux de changes
3. Le fait d'avoir méconnu que l'efficacité de l'économie de marché ne se concevait que si celle-ci est supportée, encadrée, générée par un Etat de droit.
Ce n'est pas nous, loin sen faut, qui avons été fascinés par les douteux systèmes d'économie mixte des pays du Sud Est asiatique, où des grandes entreprises financées par des banques dans une absence de transparence financière, ont financé des projets peu rentables, gérés par des nomenklaturistes protégés par le pouvoir politique.
Le socialistes ont commis l'erreur de penser que la croissance dont il bénéficiaient était une croissance durable.
Ils ne nous ont pas cru quand nous leurs annoncions en ce début d'année qu'ils sous-estimaient les effets déflationnistes à l'oeuvre dans le monde. Que la croissance était fragile et quelle allait s'essouffler au second semestre 1998.
Et c'est pourquoi avec le budget 99, ils ont fait, à contre courant du monde, le choix de l'augmentation des dépenses publiques quand il aurait fallu à l'évidence favoriser la dépense privée par la réduction d'impôts.
Certes, j'ai entendu Monsieur Jospin à la télévision nous expliquer que nous n'avions pas à nous inquiéter, que la France était protégée. Quelle est cette nouvelle ligne Maginot ? Tenez vous bien, nous avons pour résister, les 35 heures et les emplois jeunes.
Les 35 heures dont nous savons quelles ne créerons pas d'emplois, et qu'au contraire elles entraîneront le gel et la réduction des salaires de français
Les emplois jeunes, qui ne bénéficient pas à ceux qui en auraient vraiment besoin. Faux emplois qui se termineront par de vrais impôts.
Oui mes amis, face aux difficultés que nous allons connaître, Emplois jeunes et 35 heures ne seront pas des circonstances atténuantes, mais au contraire des circonstances aggravantes.
Oui les socialistes préparent bien mal l'avenir de la France.
Je voudrais prendre deux exemples :
1er exemple : la sécurité
J'ai regardé avec consternation l'intervention que notre Premier Ministre il y a quelques jours a consacré pour l'essentiel à la sécurité.
Lorsque j'entends Monsieur le Premier Ministre commencer d'abord par tenter de raisonner les agresseurs et les casseurs en leur expliquant que c'est une "attitude absurde" d'attaquer un autobus, parce que c'est un service public. Quand je l'entends ensuite baptiser ces agressions d'"incivilités". Je dis que les mots ont un sens et que la complaisance des mots cache la complaisance de la politique, la persistance de l'angélisme.
Quand je lis dans un quotidien du soir une savante étude qui nous explique que : " dans un bus ou un train on croit voir un groupe de personnes assises ensembles; en réalité, il y a des gens qui sont coprésents mais qui ne partagent pas d'autre lien social que cette coprésence" Et que donc "la nature de ces lieux appellent sur eux les violence".
Elémentaire mon Cher Jospin, c'est la faute de l'Autobus. Non, Monsieur le Premier Ministre, c'est la faute de l'agresseur.
Si on regarde de près l'agression qui s'est produite sur l'autobus 75 à Paris. Que constate-t-on ? Que le jeune homme de 18 ans qui a commis cette agression avait déjà 26 dossiers pour coups et blessures volontaires, vols, vandalisme, recel...Non ce n'est pas la faute de l'Autobus, c'est la faute de l'agresseur.
Ne disons pas qu'il n'y a pas de solution. Ailleurs, à New York et à Londres par exemple, on a su résoudre ces problèmes.
Mais pour cela on ne met pas des "agents d'ambiance" pour faire face à des "incivilités".
On met des policiers pour arrêter les agresseurs et des juges pour condamner les agressions.
Il n'y a pas de liberté possible si la sécurité de tous les citoyens n'est pas assurée.
Et si le gouvernement est en panne d'idées, en voici quelques unes :
· -Revoir l'ordonnance de 45 sur les mineurs. Quand le premier acte de délinquance se fait entre 10 et 13 ans, nous sommes aujourd'hui totalement impuissant.
· -Créer un système d'internat pour les jeunes qui sont en danger de façon à pouvoir les sortir de ces quartiers difficiles.
· - Créer des centres carcéraux - adaptés bien sûr sur le plan éducatif - pour ces multirécidivistes qui deviennent des caïds et des chefs de bande et font régner la terreur dans les quartiers.
· Augmenter le nombre de places de prison et sil le faut, privatiser, comme le fait Tony Blair en Angleterre
A tout cela je tiens cependant à ajouter, que pour qu'un ordre social soit respecté il doit être respectable.
Et que tel n'est pas le cas aujourd'hui, quand on a le sentiment qu'il y a deux poids et deux mesures, et que tant de scandales et d'actes de corruption semblent échapper à toute sanction.
C'est pourquoi il est important que l'on ait la volonté et que l'on se donne les moyens pour que les actes de corruption, tous les grands scandales, soient poursuivis et sanctionnés.
2ème exemple : les lycéens
Aujourd'hui les lycéens manifestent. Puisse ce mouvement lycéen contribuer à bousculer, à remettre en question l'ensemble de notre système éducatif.
Quand le Ministre de l'Education explique que le problème de fond n'est pas un problème d'argent, un problème d'effectif, et que " sil y a des classes sans professeurs, il y a aussi des professeurs sans classe ", c'est bien qu'il y a peut être quelque part un problème d'organisation. Voici le problème enfin bien posé.
Nous ne disons pas autre chose depuis des années, sinon des décennies.
Et si la machine éducative fonctionne mal, ce ne sont ni les lycéens, ni les professeurs ni les chefs d'établissements, ni même le Ministre qui sont responsable, c'est la faute de tout un système ou personne n'est responsable.
(source http://www.demlib.com, le 19 février 2002)