Texte intégral
1. Monsieur le vice-gouverneur, permettez-moi tout d'abord de vous souhaiter chaleureusement la bienvenue à Paris, à vous et à l'ensemble de votre délégation. Un an s'est écoulé depuis notre rencontre, à Canton, où vous m'aviez accueilli dans la grande tradition de l'hospitalité chinoise, à l'occasion de mon premier voyage dans votre pays.
Je suis heureux de vous retrouver aujourd'hui, et je crois pouvoir dire à cette occasion que nous sommes déjà de vieux amis.
C'est un plaisir, et un honneur, que d'ouvrir ce matin, à vos côtés, la manifestation "Guangdong - Canton : opportunités d'affaires" que vous avez pris l'initiative d'organiser dans notre capitale.
2. Le Guangdong et la France ont déjà une longue tradition de coopération, assise sur le partenariat industriel initié, il y a maintenant quinze ans, à l'occasion de la construction de la centrale de Dayabay. Ce partenariat peut être considéré comme exemplaire, tant en terme technologique qu'économique, et il se poursuit aujourd'hui avec la construction, bientôt achevée, de la centrale de Lingao.
Entre-temps, nos liens se sont intensifiés et diversifiés ; les échanges commerciaux entre la France et votre province se sont multipliés ; à ce jour, 150 sociétés françaises environ ont créé des implantations industrielles ou commerciales. Elles n'étaient que 80 en 1997. Parallèlement, nos flux d'investissement direct en direction de votre province ont plus que triplé en l'espace de trois ans.
Je ne citerai évidemment pas de façon exhaustive toutes les entreprises qui sont partie prenante à ce mouvement ; elles sont aujourd'hui, pour la plupart, représentées à cette manifestation, prêtes à apporter leur témoignage, à faire partager leur expérience, prêtes aussi à vous redire leur détermination à développer encore les partenariats qu'elles ont noués avec votre province, avec ses municipalités, avec ses entreprises.
A cet égard, certains domaines me paraissent particulièrement importants et porteurs de nouvelles opportunités.
Vous connaissez la volonté de nos entreprises de participer, en apport de technologie comme de capital, au développement de vos infrastructures. Je l'évoquais notamment dans le secteur de l'énergie, plus que jamais d'actualité avec la possible reprise du programme nucléaire et le projet de terminal GNL de Shenzhen, mais cela est aussi vrai pour les secteurs des transports, des télécommunications, de l'environnement, qui sont tous des domaines d'excellence des industries françaises.
Les nouvelles technologies de l'information vont devenir le premier domaine d'investissement des sociétés françaises dans le Guangdong : je m'en réjouis, car ce mouvement coïncide non seulement avec la place que ces technologies tiennent déjà dans notre vie d'aujourd'hui, et encore plus de demain, mais aussi parce je sais que le Guangdong en a fait, à juste titre, une des premières priorités de son développement.
Le secteur des services, enfin, est aussi, à mon sens, appelé à connaître une rapide expansion.
Ni vous, ni nous, ne nous satisfaisons des résultats déjà atteints, car nous savons qu'il reste beaucoup à faire. Le rapide bilan que je dressais plus haut reste encore insuffisant au regard de la place que tient le Guangdong dans l'économie chinoise, soit 10% du produit intérieur brut de la Chine, au regard de la vitalité de son économie qui devrait croître cette année à un rythme de 10 % environ, et au regard des ambitions des entreprises françaises en Chine.
Nous ne pourrons faire mieux qu'en renforçant encore nos implantations, et en favorisant en particulier celle des moyennes entreprises, peu présentes en Chine du sud, et à qui je vous demande tout particulièrement, Monsieur le Vice-gouverneur, de faire bon accueil, car la tâche, pour elles, est souvent difficile.
Vous êtes présent aujourd'hui à Paris avec une large délégation de municipalités, que je tiens également à saluer : Canton, la vibrante capitale de la province, les trois zones économiques spéciales de Shenzhen, Zhuhai et Shantou, dont le succès est connu de tous, d'autres, déjà bien familières à nos compatriotes comme Foshan ou Zhongshan. A tous les représentants de ces municipalités du Guangdong, je veux dire notre admiration devant le dynamisme dont elles font preuve et devant les transformations qu'elles mettent en uvre pour devenir de grandes métropoles modernes. Sur ce chemin, les entreprises françaises souhaitent être à leur côté.
3.Les relations franco-chinoises ont connu un tournant important avec la signature, en 1997, de l'accord de partenariat global entre nos deux pays. Cet accord s'est traduit, en particulier, par des visites de nos chefs d'Etat et de gouvernement respectifs, dont la prochaine sera, dans un mois, celle du président Jacques Chirac en Chine.
Les relations franco-chinoises vont prendre un nouvel essor avec l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce, adhésion imminente et dont les modalités sont discutées, en ce moment même, dans les enceintes multilatérales à Genève.
L'adhésion de la Chine à l'OMC : cela veut dire des opportunités nouvelles pour les entreprises des pays occidentaux. Cela veut dire aussi pour la Chine un accès renforcé aux marchés des pays occidentaux et des possibilités d'exportations nouvelles. Cela veut dire aussi une accélération des réformes en cours en Chine - cela est déjà perceptible avec la libéralisation des taux d'intérêt - et ainsi une croissance plus forte pour la Chine.
L'adhésion de la Chine à l'OMC renforcera la légitimité de l'Organisation et entraînera une meilleure prise en compte des spécificités des pays en développement. Au total, l'adhésion de la Chine à l'OMC signifie plus de bien-être pour l'économie mondiale.
4. Le Guangdong a été la première province en Chine à ouvrir son économie sur le reste du monde, elle sera certainement aussi parmi les premières à profiter des nouvelles opportunités qu'entraîne l'adhésion de la Chine à l'OMC.
Ces opportunités, dont vous avez fait fort justement le titre de votre manifestation d'aujourd'hui, j'encourage aussi vivement nos entreprises à les saisir.
Les séminaires, présentations, discussions qui vont se dérouler sur trois jours y contribueront certainement. Au-delà, le dispositif public de soutien au commerce extérieur, à Paris, dans les régions françaises, mais aussi à Canton et en Chine, sont à leur disposition dans ce but, aux côtés du réseau consulaire - et je salue le rôle que la Chambre de commerce et d'industrie de Paris a tenu dans l'organisation de ces journées - et bien sûr, aux côtés des organismes d'accueil et d'orientation mis en place par la province et ses municipalités.
Monsieur le vice-gouverneur, c'est, je crois, la première fois que vous organisez, à cette échelle, un tel événement en France mais aussi en Europe. Devant le succès de la participation que je suis heureux de constater ce matin, permettez-moi de former le voeu que ce rendez-vous devienne régulier.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 septembre 2000)