Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Je ferai deux remarques préliminaires à votre question. Le référendum du 29 mai montre qu'il existe un fossé croissant entre les Français et le projet européen. Le "non" au référendum ne veut pas dire que les Français rejettent l'idée européenne. Je crois donc qu'il est temps, en effet et vous avez raison, de préciser aujourd'hui, de manière très claire notre projet européen.
Les Français attendent de l'Europe qu'elle dise ce qu'elle est, ce qu'elle veut et où elle va. Il y a, me semble-t-il, deux visions : une vision géopolitique et cette vision vise à définir l'Europe en tant qu'espace, espace de paix, espace de démocratie, de Droits de l'Homme, de valeurs universelles de l'Europe. Et puis il y a un autre projet, le projet politique, c'est-à-dire celui qui permet de définir plus de croissance, dans une solidarité partagée.
Ces deux visions sont complémentaires et elles appellent, c'est vrai, deux méthodes différentes.
La première vision géopolitique demande, je crois, une méthode de rassemblement : rassembler les pays qui sont aux portes de l'Union européenne et qui partagent les mêmes valeurs, démocratie, Droits de l'Homme, paix et stabilité. Cela me paraît très important et c'est ce qui a été fait hier et avant-hier.
Et puis, il y a une vision politique, cette vision politique mérite une méthode politique. Il faut que les pays qui veulent aller plus vite et plus loin, sur des projets concrets puissent le faire. C'est vrai dans le domaine économique, budgétaire, l'harmonisation fiscale, et surtout, la recherche, l'innovation technologique et scientifique, la défense et la politique étrangère.
Alors, cette avant-garde, ce groupe pionnier, comme disait le président de la République dans son discours au Bundestag en 2000, cette avant-garde, il faut la laisser aller de l'avant.
Que les pays qui veulent et qui peuvent la rejoindre le fassent, c'est plus de politiques intégrées qu'il nous faut, pour répondre aux défis que nous lancent les Etats-Unis, l'Inde et la Chine, car il nous faut bien le point et demi de croissance supplémentaire qui nous sépare aujourd'hui des Etats-Unis, et je vous remercie justement de me permettre de le dire.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 octobre 2005)