Texte intégral
Q - Avez-vous des raisons particulières de craindre ce qui va se passer aujourd'hui à Abidjan ?
Michèle Alliot-Marie : Même si, sur le terrain, je constate qu'un calme relatif prévaut, la situation politique en Côte d'Ivoire reste fragile et imprévisible : les tensions persistent dans l'Ouest. Abidjan bruisse de rumeurs de coup d'Etat ; l'opposition, incarnée par les Forces nouvelles, conteste absolument la décision des Nations unies de laisser le président Laurent Gbagbo continuer à exercer un an de plus ses fonctions après la fin de son mandat. Je suis donc surtout vigilante. Pour autant, les initiatives visant à créer un climat propice à la tenue d'une élection présidentielle incontestable contribuent à atténuer les tensions. Ceci suppose toutefois que les parties parviennent à un compromis sur des questions telles que l'identification et l'inscription des électeurs, ou le démantèlement des milices et des groupes armés.
Q - Quelles sont les consignes données aux troupes françaises en cas de débordements ?
R - Concernant la force Licorne, la situation actuelle nous a conduits à prendre des mesures de précaution visant à réduire les délais de réaction des forces militaires et à renforcer certaines capacités, comme celles de contrôle des foules.
Q - Que vous inspirent les révélations parues ces derniers jours sur les conditions de la mort de Firmin Mahé, un " coupeur de routes " qui aurait été " étouffé avec un sac plastique par un soldat français " ?
R - C'est le rapport de l'enquête de commandement qui établira précisément les faits et les circonstances. Vous comprendrez que j'attends qu'il me soit remis avant de me prononcer.
Q - A quel stade en est-on aujourd'hui de l'enquête militaire et quelle suite attendre des évènements ?
R - Le chef d'état-major des armées a demandé un complément à l'enquête de commandement. Celle-ci doit m'être remise très rapidement. Je l'étudierai alors et déciderai des suites à lui donner sur les plans disciplinaire et statutaire. La justice, elle, jugera ces faits dans le cadre de l'instruction ouverte pour homicide volontaire.
Q - L'enquête pénale sera-t-elle confiée, comme on le laisse entendre, à la police et non à la gendarmerie ?
R - Ce sera au juge d'instruction, et à lui seul, de décider quel service de la police judiciaire mènera l'enquête pénale. Pour ma part, comme je le fais toujours, j'apporterai mon entier concours et celui de mon ministère à la manifestation de la vérité.
Q - Que pouvez-vous dire aux militaires du contingent de l'opération Licorne qui ne cachent plus leur malaise et leur trouble depuis la suspension, le 17 octobre, du général Henri Poncet, soupçonné d'avoir couvert le meurtre présumé de Firmin Mahé et de deux de ses adjoints, dont le colonel Eric Burgaud, chef de corps ?
R - Nos militaires sont engagés dans une mission particulièrement difficile en Côte d'Ivoire. Ils y font un travail remarquable. Je leur réitère, comme à l'ensemble de nos armées, mon entière confiance et mon total soutien. Leur action actuelle ou passée n'est nullement en cause dans cette affaire. Ce dont il s'agit, c'est de faire la lumière sur un acte très grave et ses suites, contraires aux valeurs qui sont les leurs. L'attitude irréprochable des militaires français est unanimement appréciée dans le monde. C'est pourquoi il est de mon devoir, devant un manquement grave, de prendre les mesures appropriées.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 8 novembre 2005)
Michèle Alliot-Marie : Même si, sur le terrain, je constate qu'un calme relatif prévaut, la situation politique en Côte d'Ivoire reste fragile et imprévisible : les tensions persistent dans l'Ouest. Abidjan bruisse de rumeurs de coup d'Etat ; l'opposition, incarnée par les Forces nouvelles, conteste absolument la décision des Nations unies de laisser le président Laurent Gbagbo continuer à exercer un an de plus ses fonctions après la fin de son mandat. Je suis donc surtout vigilante. Pour autant, les initiatives visant à créer un climat propice à la tenue d'une élection présidentielle incontestable contribuent à atténuer les tensions. Ceci suppose toutefois que les parties parviennent à un compromis sur des questions telles que l'identification et l'inscription des électeurs, ou le démantèlement des milices et des groupes armés.
Q - Quelles sont les consignes données aux troupes françaises en cas de débordements ?
R - Concernant la force Licorne, la situation actuelle nous a conduits à prendre des mesures de précaution visant à réduire les délais de réaction des forces militaires et à renforcer certaines capacités, comme celles de contrôle des foules.
Q - Que vous inspirent les révélations parues ces derniers jours sur les conditions de la mort de Firmin Mahé, un " coupeur de routes " qui aurait été " étouffé avec un sac plastique par un soldat français " ?
R - C'est le rapport de l'enquête de commandement qui établira précisément les faits et les circonstances. Vous comprendrez que j'attends qu'il me soit remis avant de me prononcer.
Q - A quel stade en est-on aujourd'hui de l'enquête militaire et quelle suite attendre des évènements ?
R - Le chef d'état-major des armées a demandé un complément à l'enquête de commandement. Celle-ci doit m'être remise très rapidement. Je l'étudierai alors et déciderai des suites à lui donner sur les plans disciplinaire et statutaire. La justice, elle, jugera ces faits dans le cadre de l'instruction ouverte pour homicide volontaire.
Q - L'enquête pénale sera-t-elle confiée, comme on le laisse entendre, à la police et non à la gendarmerie ?
R - Ce sera au juge d'instruction, et à lui seul, de décider quel service de la police judiciaire mènera l'enquête pénale. Pour ma part, comme je le fais toujours, j'apporterai mon entier concours et celui de mon ministère à la manifestation de la vérité.
Q - Que pouvez-vous dire aux militaires du contingent de l'opération Licorne qui ne cachent plus leur malaise et leur trouble depuis la suspension, le 17 octobre, du général Henri Poncet, soupçonné d'avoir couvert le meurtre présumé de Firmin Mahé et de deux de ses adjoints, dont le colonel Eric Burgaud, chef de corps ?
R - Nos militaires sont engagés dans une mission particulièrement difficile en Côte d'Ivoire. Ils y font un travail remarquable. Je leur réitère, comme à l'ensemble de nos armées, mon entière confiance et mon total soutien. Leur action actuelle ou passée n'est nullement en cause dans cette affaire. Ce dont il s'agit, c'est de faire la lumière sur un acte très grave et ses suites, contraires aux valeurs qui sont les leurs. L'attitude irréprochable des militaires français est unanimement appréciée dans le monde. C'est pourquoi il est de mon devoir, devant un manquement grave, de prendre les mesures appropriées.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 8 novembre 2005)