Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
J'ai tenu, d'abord à dire aux familles que je m'engageais personnellement et solennellement pour travailler avec elles, dans un esprit de dialogue et, également, avec un désir de transparence totale sur les informations disponibles.
J'ai le plaisir de recevoir ici l'Ambassadeur de Thaïlande en France et également le Colonel Khemmarint Hassirit, responsable de la province concernée en Thaïlande. Je voudrais beaucoup le remercier de sa présence.
Vingt-cinq familles attendent encore l'identification de leurs disparus avec l'espoir des études ADN. J'ai décidé qu'il y aurait un responsable au ministère, un interlocuteur unique pour la restitution des effets personnels.
Nous avons également abordé le problème des conséquences à tirer d'une pareille catastrophe. Donc il y aura de nouvelles réunions à l'avenir pour parler de la gestion de crise qu'il faut avoir au niveau de la réponse téléphonique, au niveau de la fiabilité des informations que l'on communique aux proches et également au niveau de l'alerte. Il y a tout un travail à faire. Et j'aurai l'occasion de vous présenter une procédure, comme nous l'avons fait dans d'autres cas, pour améliorer la réactivité et la compétence du ministère devant une catastrophe comme celle-là, même s'il est très difficile de pouvoir penser que l'on soit parfait.
Je voudrais maintenant donner la parole à Monsieur l'Ambassadeur de Thaïlande en France et puis ensuite je donnerai la parole aux associations. Je voudrais aussi remercier vraiment, et c'est peut-être la chose la plus importante pour nous ce matin, Monsieur le Commandant André, le Colonel Hébrard, le Commissaire Lemagnien, qui sont venus pour expliquer aux familles l'ensemble des problèmes qui existent, la réalité des difficultés, la cause de la longueur d'un certain nombre de procédures. Et ceci a permis de faire le point.
Avant de passer la parole aux associations des familles des victimes, je voudrais faire le bilan ; il est simple :
- Le nombre de Français disparus est de 95, dont 90 en Thaïlande, 4 au Sri-Lanka, et 1 en Inde.
- Le nombre de corps identifiés est de 70, dont 66 en Thaïlande, 3 au Sri-Lanka. Et 1 en Inde.
- Le nombre de corps non identifiés est de 25 dont 16 enfants, 24 en Thaïlande, 1 au Sri-Lanka et aucun en Inde.
- On ne connaît pas le nombre de personnes blessées.
Il y a eu des rapatriements effectués par les assureurs. Je proposerai, probablement très vite, de réunir les compagnies d'assurances concernées pour déterminer le nombre de personnes blessées notamment sur la base du nombre de personnes rapatriées sanitaires. Le nombre de personnes touchées qui étaient présentes est pratiquement impossible à déterminer.
Concernant maintenant les recherches et les identifications, je voudrais saluer la police nationale, la sécurité civile et la gendarmerie qui ont fait un travail tout à fait remarquable. Nous maintenons sur place, aussi longtemps que possible, aussi longtemps que nécessaire, des équipes dédiées aux recherches et aux identifications.
A la fin de ce mois de juin, la quatrième campagne de recherches sur le site Khao Lak sera de retour. Elle est composée de deux équipes spécialisées : une équipe de la sécurité civile, accompagnée d'architectes des catastrophes, est déjà rentrée le 19 juin. L'autre, de la gendarmerie nationale, est dotée de chiens spécifiquement dressés à la recherche de corps longtemps après leur disparition. Le retour de cette équipe est prévu en fin de mois.
Pour l'identification, le Colonel Hébrard et le chef d'escadron André de l'unité nationale d'identification des victimes de catastrophes en ont parlé. D'abord, le recours à l'ICMP de Sarajevo, qui est une décision des autorités thaïes, n'a plus rendu nécessaire le recours à Genecod, l'ICMP de Sarajevo ayant la capacité de réaliser les profils génétiques à partir des échantillons post-mortem et de procéder à leur confrontation.
La première étape d'identification a permis :
- l'identification par empreinte dentaire de 32 personnes ;
- l'identification par empreinte digitale de 16 personnes ;
- l'identification par pluralité de critères d'une personne.
Il y a un deuxième temps d'identification, parce qu'on s'est aperçu que, avec des dents, on ne pouvait pas, dans un certain cas, arriver à un résultat.
C'est l'identification par empreinte génétique, au moyen de 3 prélèvements ADN et de critères secondaires d'observations : vêtements, cicatrices, et signes distinctifs.
Ensuite, concernant l'identification par ADN, il y a eu des retards dus à l'échec de l'envoi initial d'échantillons en Chine. 3000 prélèvements ont été envoyés vers 7 laboratoires : 1300 à Sarajevo, 1000 en Chine, 600 en Suède.
Le processus international d'identification repose sur la mise en corrélation d'un dossier ante-mortem - avec enquêtes auprès des familles, des médecins traitants - et d'un dossier post-mortem - relevés exhaustifs d'identification sur le corps, sur la base d'un protocole Interpol.
Il y a un officier de gendarmerie français présent au sein du comité exécutif du "Thai Tsunami Victims Identification" (TTVI), et disposant d'une voix délibérative sur l'organe de décision d'identification.
Des résultats sont attendus dans les prochains jours pour les 25 victimes encore non identifiées.
Enfin, le Commandant André nous a parlé de la restitution des effets personnels :
- dans un premier temps, la récupération des objets, bijoux et papiers avait été effectuée sur les corps avec étiquetage, tant dans un but d'identification des victimes que pour éviter les pillages.
- Dans un deuxième temps, il y a une procédure de restitution des effets personnels :
Pour les victimes identifiées avant la mise en place de la procédure, par l'envoi aux familles d'un formulaire de demande.
Pour les victimes identifiées après la mise en place de la procédure de restitution, il y a un envoi simultané du formulaire de rapatriement du corps et de restitution des effets personnels.
Les effets personnels non attribués, non identifiés, non demandés, sont gardés pour des investigations secondaires.
Enfin, je voudrais aborder le problème de la commémoration qui sera évoqué par les associations.
L'Etat français a décidé qu'il y aurait une commémoration officielle dont la date sera trouvée en accord avec les associations.
Si aucun accord n'était trouvé, on fixerait le 26 décembre qui me paraît évidemment devoir s'imposer. Je comprends qu'il puisse y avoir en effet un besoin, un an plus tard. Certains pays l'ont fait, officiellement, le plus vite possible, mais certaines associations nous disent que, tant que les corps ne sont pas tous retrouvés, on ne peut pas le faire. Je respecte les deux points de vues. Mais l'Etat français veut évidemment, de manière officielle, organiser une commémoration.
Q - Est-ce qu'on peut considérer aujourd'hui que c'est complètement déblayé où y a-t-il encore du travail à faire ?
R - Nous avons ici le Colonel qui est responsable de cela. Demandez-lui s'il y a encore des possibilités de déblaiement à Khao Lak ou si tout a été fait. D'après ce que j'ai compris, tout n'a pas pu être fait, à cause de la mousson et de l'eau qui rentre actuellement ; et que le responsable français de la Défense que nous avons vu tout à l'heure nous a expliqué qu'il était difficile de passer en dessous de 30 cm.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 juin 2005)
J'ai tenu, d'abord à dire aux familles que je m'engageais personnellement et solennellement pour travailler avec elles, dans un esprit de dialogue et, également, avec un désir de transparence totale sur les informations disponibles.
J'ai le plaisir de recevoir ici l'Ambassadeur de Thaïlande en France et également le Colonel Khemmarint Hassirit, responsable de la province concernée en Thaïlande. Je voudrais beaucoup le remercier de sa présence.
Vingt-cinq familles attendent encore l'identification de leurs disparus avec l'espoir des études ADN. J'ai décidé qu'il y aurait un responsable au ministère, un interlocuteur unique pour la restitution des effets personnels.
Nous avons également abordé le problème des conséquences à tirer d'une pareille catastrophe. Donc il y aura de nouvelles réunions à l'avenir pour parler de la gestion de crise qu'il faut avoir au niveau de la réponse téléphonique, au niveau de la fiabilité des informations que l'on communique aux proches et également au niveau de l'alerte. Il y a tout un travail à faire. Et j'aurai l'occasion de vous présenter une procédure, comme nous l'avons fait dans d'autres cas, pour améliorer la réactivité et la compétence du ministère devant une catastrophe comme celle-là, même s'il est très difficile de pouvoir penser que l'on soit parfait.
Je voudrais maintenant donner la parole à Monsieur l'Ambassadeur de Thaïlande en France et puis ensuite je donnerai la parole aux associations. Je voudrais aussi remercier vraiment, et c'est peut-être la chose la plus importante pour nous ce matin, Monsieur le Commandant André, le Colonel Hébrard, le Commissaire Lemagnien, qui sont venus pour expliquer aux familles l'ensemble des problèmes qui existent, la réalité des difficultés, la cause de la longueur d'un certain nombre de procédures. Et ceci a permis de faire le point.
Avant de passer la parole aux associations des familles des victimes, je voudrais faire le bilan ; il est simple :
- Le nombre de Français disparus est de 95, dont 90 en Thaïlande, 4 au Sri-Lanka, et 1 en Inde.
- Le nombre de corps identifiés est de 70, dont 66 en Thaïlande, 3 au Sri-Lanka. Et 1 en Inde.
- Le nombre de corps non identifiés est de 25 dont 16 enfants, 24 en Thaïlande, 1 au Sri-Lanka et aucun en Inde.
- On ne connaît pas le nombre de personnes blessées.
Il y a eu des rapatriements effectués par les assureurs. Je proposerai, probablement très vite, de réunir les compagnies d'assurances concernées pour déterminer le nombre de personnes blessées notamment sur la base du nombre de personnes rapatriées sanitaires. Le nombre de personnes touchées qui étaient présentes est pratiquement impossible à déterminer.
Concernant maintenant les recherches et les identifications, je voudrais saluer la police nationale, la sécurité civile et la gendarmerie qui ont fait un travail tout à fait remarquable. Nous maintenons sur place, aussi longtemps que possible, aussi longtemps que nécessaire, des équipes dédiées aux recherches et aux identifications.
A la fin de ce mois de juin, la quatrième campagne de recherches sur le site Khao Lak sera de retour. Elle est composée de deux équipes spécialisées : une équipe de la sécurité civile, accompagnée d'architectes des catastrophes, est déjà rentrée le 19 juin. L'autre, de la gendarmerie nationale, est dotée de chiens spécifiquement dressés à la recherche de corps longtemps après leur disparition. Le retour de cette équipe est prévu en fin de mois.
Pour l'identification, le Colonel Hébrard et le chef d'escadron André de l'unité nationale d'identification des victimes de catastrophes en ont parlé. D'abord, le recours à l'ICMP de Sarajevo, qui est une décision des autorités thaïes, n'a plus rendu nécessaire le recours à Genecod, l'ICMP de Sarajevo ayant la capacité de réaliser les profils génétiques à partir des échantillons post-mortem et de procéder à leur confrontation.
La première étape d'identification a permis :
- l'identification par empreinte dentaire de 32 personnes ;
- l'identification par empreinte digitale de 16 personnes ;
- l'identification par pluralité de critères d'une personne.
Il y a un deuxième temps d'identification, parce qu'on s'est aperçu que, avec des dents, on ne pouvait pas, dans un certain cas, arriver à un résultat.
C'est l'identification par empreinte génétique, au moyen de 3 prélèvements ADN et de critères secondaires d'observations : vêtements, cicatrices, et signes distinctifs.
Ensuite, concernant l'identification par ADN, il y a eu des retards dus à l'échec de l'envoi initial d'échantillons en Chine. 3000 prélèvements ont été envoyés vers 7 laboratoires : 1300 à Sarajevo, 1000 en Chine, 600 en Suède.
Le processus international d'identification repose sur la mise en corrélation d'un dossier ante-mortem - avec enquêtes auprès des familles, des médecins traitants - et d'un dossier post-mortem - relevés exhaustifs d'identification sur le corps, sur la base d'un protocole Interpol.
Il y a un officier de gendarmerie français présent au sein du comité exécutif du "Thai Tsunami Victims Identification" (TTVI), et disposant d'une voix délibérative sur l'organe de décision d'identification.
Des résultats sont attendus dans les prochains jours pour les 25 victimes encore non identifiées.
Enfin, le Commandant André nous a parlé de la restitution des effets personnels :
- dans un premier temps, la récupération des objets, bijoux et papiers avait été effectuée sur les corps avec étiquetage, tant dans un but d'identification des victimes que pour éviter les pillages.
- Dans un deuxième temps, il y a une procédure de restitution des effets personnels :
Pour les victimes identifiées avant la mise en place de la procédure, par l'envoi aux familles d'un formulaire de demande.
Pour les victimes identifiées après la mise en place de la procédure de restitution, il y a un envoi simultané du formulaire de rapatriement du corps et de restitution des effets personnels.
Les effets personnels non attribués, non identifiés, non demandés, sont gardés pour des investigations secondaires.
Enfin, je voudrais aborder le problème de la commémoration qui sera évoqué par les associations.
L'Etat français a décidé qu'il y aurait une commémoration officielle dont la date sera trouvée en accord avec les associations.
Si aucun accord n'était trouvé, on fixerait le 26 décembre qui me paraît évidemment devoir s'imposer. Je comprends qu'il puisse y avoir en effet un besoin, un an plus tard. Certains pays l'ont fait, officiellement, le plus vite possible, mais certaines associations nous disent que, tant que les corps ne sont pas tous retrouvés, on ne peut pas le faire. Je respecte les deux points de vues. Mais l'Etat français veut évidemment, de manière officielle, organiser une commémoration.
Q - Est-ce qu'on peut considérer aujourd'hui que c'est complètement déblayé où y a-t-il encore du travail à faire ?
R - Nous avons ici le Colonel qui est responsable de cela. Demandez-lui s'il y a encore des possibilités de déblaiement à Khao Lak ou si tout a été fait. D'après ce que j'ai compris, tout n'a pas pu être fait, à cause de la mousson et de l'eau qui rentre actuellement ; et que le responsable français de la Défense que nous avons vu tout à l'heure nous a expliqué qu'il était difficile de passer en dessous de 30 cm.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 juin 2005)